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EAN : 9782207248546
238 pages
Denoël (12/03/1999)
3.84/5   144 notes
Résumé :
Que Ray Bradbury évoque un monstre surgi de l'abîme, un promeneur qui s'égare dans une ville terrifiée, des voyageurs en route pour le Soleil dans leur vaisseau réfrigéré ou un enfant qui devient invisible, il parvient toujours à nous atteindre et à nous émouvoir.

Son humanisme et sa poésie sans frontières brillent au fil des vingt-deux nouvelles de ce recueil.

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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Une chose est sûre, Ray Bradbury n'a pas usurpé sa réputation d'écrivain poétique. S'il existe un invariant dans ce gros paquet bigarré de nouvelles qui constitue « Les pommes d'or du Soleil », c'est bien ce choix de mots qui accrochés les uns aux autres forment toujours un ruisseau de poésie, tantôt mélancolique, tantôt comique.
Avec cette plume constante, Bradbury tire tout azimut dans tous les styles et toutes les catégories de récits. Croire que vous avez entre les mains un recueil de nouvelles du genre SF est une erreur ; le fantastique, l'humour, la satire, le conte sont balayés. Un grand pan du recueil, plutôt sur la 2eme partie, appartient à la littérature générale prise, dans le sens littérature qui ne relève pas de l'imaginaire. de fait cette grande diversité de textes entraîne une grande diversité de réactions, du moins chez moi. La note moyenne que j'ai donnée n'a de sens qu'en considérant le grand écart-type qui l'accompagne.

Parmi mes textes préférés :
* « la corne de brume » qui ouvre le recueil, dans lequel un monstre marin solitaire croit pouvoir communiquer avec un phare qui brame comme lui.
* « la sorcière d'avril », fantastique et drôle, où un petit être féérique cherche à ressentir des émotions amoureuses et pour atteindre ce but contrôle le corps d'un jeune homme et le pousse à draguer une jeune fille.
* « les fruits de la coupe », un récit amusant où un assassin est pris d'un vrai toc d'effacement des empreintes digitales sur le lieu de son crime.
* « la machine volante » et « le cerf-volant doré et le vent argenté », deux histoires ayant pour cadre la Chine. La première focalise sur la possibilité d'utiliser pour le mal une découverte pourtant merveilleuse, la deuxième et un conte moral qui glorifie la coopération et condamne la compétition
* « un coup de tonnerre » une application classique du chaos déterministe : une variation ridiculement ténue d'un évènement du passé lointain entraîne un changement monstrueux dans le présent.

Parmi les textes qui ne m'ont pas marqué :
* « les noirs contre les blancs » qui raconte un match de base-ball entre les Noirs serviteurs les patrons Blancs : c'est une condamnation du racisme au 1er degré qui était peut-être audacieuse à l'époque où elle a été écrite.
* « coté ombre, coté soleil » où un homme veut empêcher un photographe de mode d'utiliser le mur de sa maison comme décor.
* « l'éboueur » où un éboueur démissionne car il refuse l'idée de devoir ramasser les cadavres en cas d'attaque nucléaire.

Dans l'ensemble, j'ai préféré les récits tenant de l'imaginaire, tout simplement parce que c'est cela que j'étais venu chercher. Elles sont magnifiques et poétiques ou parfois comiques. Elles n'assomment jamais le lecteur avec un jargon scientifique. Mais je me suis senti comme un peu trahi quand une nouvelle n'offrait rien que du conventionnel. Mais j'ai quand même parfois accroché.
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Des nouvelles du futur avec un arrière-goût de présent…

Les oeuvres de Bradbury sont classées science-fiction, mais dans cette série de courts textes, on trouve bien autre chose que la science. Par exemple, une histoire parle d'un voyage dans le temps, c'est pour réfléchir sur les conséquences sur le présent de changer le passé : il suffit parfois d'une aile de papillon…

Des nouvelles du futur mais publiées dans les années 50, on le sent lorsque l'auteur parle du téléphone, les formats des appareils d'aujourd'hui ne sont pas nécessairement ceux imaginés, mais l'ironie de la description d'une société où tous sont rivés à leur téléphone n'en est pas moins pertinente.

À travers des descriptions poétiques, l'auteur donne dans la critique sociale, porte un regard sur la technologie, mais surtout sur l'humain, la psychologie et la réflexion morale ou philosophique.

Mais pas d'explications complexes, pas de sermons, juste des personnages et des histoires. le format des nouvelles sert bien le propos, certains textes amènent un sourire et d'autres juste une agréable titillation de l'esprit.
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J'ai déjà lu quelques livres de Ray Bradbury, qui ont (plus ou moins) tous été des claques, des excellents moments de lecture. Cet auteur est pour moi la plus importante découverte livresque de cette année 2020, et je ne suis que joie à chaque fois que je décide de me lancer dans un de ses romans ou recueils de nouvelles.

"Les Pommes d'or du soleil" avaient donc une sérieuse attente de ma part, et je plaçais la barre très haut en entamant ce recueil de 22 nouvelles. Et si, au final, je trouve que ce livre est le "moins excellent" des 4 que j'ai lu, c'est parce que je suis très exigeant avec cet auteur, vu que je connais sa capacité à me transcender et à m'éblouir.

Ici, et contrairement à "L'Homme Illustré" et aux "Chroniques Martiennes", les nouvelles n'ont aucuns liens entre elles. Si je peux donner un conseil, c'est de ne pas engloutir le recueil ; je pense qu'il est mieux de digérer chaque nouvelle afin d'en apprécier pleinement la saveur, car les tableaux que nous décrit Bradbury sont très différents à chaque fois.

L'auteur aborde énormément de thèmes et de genres dans son livre, encore plus que dans ses précédents. On retrouve du fantastique ("la Corne du brume", "La Sorcière d'avril"), de la dystopie/sf ("Le Promeneur", "Un coup de tonnerre"), et des petites pastiches pleines d'humour ("Côté ombre, côté soleil", "Le Grand Incendie").
Mais il innove aussi, avec notamment une nouvelle policière, "Les fruits du fond de la coupe", qui s'est révélé hyper original et psychologique. Bradbury a exploré le genre du polar dans sa carriere, et j'ai hâte de lire plus de nouvelles de ce style chez lui.

Pour moi, ce qui a fait que ce recueil n'était pas un coup de coeur, c'est deux choses.
La première, et la plus futile, c'est que pas une seule intrigue ne se déroule dans l'espace (à part pour "Les Pommes d'or du Soleil"), ou sur une autre planète que la Terre, ce que l'auteur abordait à foison dans ses deux précédents recueils. Ça m'a un peu perturbé, mais au fond ce n'est pas très important si vous ne les avez pas lu.
La deuxième, la plus importante, c'est que certaines nouvelles m'ont simplement diverti, ou alors m'ont paru anecdotiques. C'était légèrement le cas dans "L'Homme Illustré", mais ici ce sentiment est venu à plusieurs reprises, assez pour que ce soit gênant (notamment dans "Le garçon qui était invisible", "La sorcière d'avril", "Je vous vois jamais", "En la noche" et quelques autres..). Ce sont des nouvelles souvent réalistes, ou alors qui n'ont pas vraiment de fins, et qui sont moins intéressantes (comparés à ce que Bradbury a déjà pu faire, évidemment).

Néanmoins, cela n'empêche que j'ai eu des gros coups de coeur, car tout ce qui fait le charme de la prose de Bradbury se trouve dans ce recueil. La poésie de son écriture se retrouve dans tout les textes, mais plus particulièrement dans certains, délivrant des messages touchants ("Le cerf-volant doré et le vent argenté", "La prairie"), ou alors poignants et actuels ("Les Noirs contre les Blancs"). D'autres sont originaux et fascinants ("La Corne de brume", "L'Assassin", "Broderie", ou encore "Un coup de tonnerre").

Bref, il s'agit là d'une très bonne lecture, comme à chaque fois avec Bradbury, mais j'avoue que certains récits ont eu plus de mal à me captiver, et que dans l'ensemble il s'agit du recueil de nouvelles le moins égal que j'ai lu de l'auteur. En revanche cela n'altère pas mon intérêt pour celui-ci, et j'ai encore une fois hâte de lire ses autres textes.
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Ce recueil de vingt-deux nouvelles témoigne de la large palette de styles et de thèmes propre à Ray Bradbury. Nous y retrouvons des histoires à la fois belles et tristes - là où l'auteur excelle - tel que "La corne de brume", "le promeneur", "le garçon qui était invisible", "Broderie" et "le vaste monde par-delà les collines", voire "la centrale électrique" et "Adieu et bon voyage". Cette liste est évidement subjective, pouvant changer en fonction des sensibilités. Ces nouvelles représentent pour moi le coeur du recueil.

Un autre thème récurent est celui où la "science-fiction", l'anticipation et l'imaginaire prend toute sa place : "le promeneur", "l'assassin", "un coup de tonnerre", "l'éboueur", "les pommes d'or du soleil". Intéressantes, voire captivantes et emplies d'espoir, ces petites histoires sont celles qui classent l'ouvrage dans la catégorie de science-fiction, et mériteraient chacune d'être développées dans un roman.

Troisième thème, celui marquant un engagement véritable de l'auteur : "Les Noirs contre les Blancs", "Côté ombre, côté soleil" et "la prairie". C'est dans celle-là que la notion d'espérance est la plus présente, rendant le texte doux et touchant.

Le thème de l'amour revient dans plusieurs nouvelles, où certaines, poétiques - "la Corne de brume", "Les grands espaces", "La sorcière d'avril" - s'accompagnent d'autres plus anecdotiques : "Je vous vois jamais", "En la noche" et "Le grand incendie". Hormis les trois premières, plutôt sympathiques, les trois autres nouvelles sont trop peu accrocheuses pour être retenues.

Dans "La machine volante" et "Le cerf-volant doré et le vent argenté", l'auteur nous fait voyager dans la chine antique et lointaine. Ces nouvelles sont rafraichissantes, belles et tellement cruel pour la première, pleine d'espoir et d'une belle morale pour la seconde.

Enfin, "Les fruits dans le fond de la coupe" est une nouvelle psychédélique digne d'apparaitre dans un roman policier. Néanmoins, je ne la retient pas particulièrement, car peu attiré par le genre.

Pour conclure, si je devais faire un "top 3" de mes nouvelles préférées dans ce recueil, je dirais : "Le vaste monde par-delà les collines" (1), "Le garçon qui était invisible" (2) et "La Corne de brume" (3). Mention honorable pour "Un coup de tonnerre", "La prairie" et "Les Noirs contre les Blancs".
Enfin, la note de 4/5 peut paraître presque sévère pour un indulgent comme moi, mais je l'explique pour les quelques nouvelles qui, je pense, n'ont pas leur place dans ce recueil.

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J'ai plus ou moins craqué sur le nom de Bradbury, mais d'autres choses m'ont lancé dans cette lecture. J'ai avalé le livre vraiment vite, sans m'en rendre compte, mais je dois dire qu'il est assez inégal.

En soi, je considère la première nouvelle du recueil comme la meilleure, mais certaines autres sont tout aussi excellentes. Seulement l'ouverture fait magistrale. L'ensemble des nouvelles couvre des sujets divers, et je ne pense pas qu'on puisse qualifier l'oeuvre sous une seule étiquette. Bradbury exploite notamment plusieurs thèmes qu'on retrouve dans Farenheit 451, mais d'une autre façon et moins élaboré. Peut-être certaines servaient de préludes .…

L'ensemble est construit sur une très belle manière d'écrire, très poétique, qui me semble être superbe pour être lue. J'ai lu avec un grand plaisir, le style emmenant sans aucune difficulté dans les récits. Et Bradbury a aussi développé l'art de la conclusion, la chute des nouvelles est parfois génial. On peut même y trouver des incursions dans l'humour (de manière assez inattendue d'ailleurs). L'ensemble est bon de manière générale, même si certaines nouvelles m'ont semblé moins efficace que d'autres. Surtout sur le plan de l'histoire, le reste étant franchement très bon.

Bradbury, encore et toujours très bon, dans le style et dans les histoires, arrivant à surprendre et surtout à faire rêver, il déclenche une foule d'émotions durant la lecture. Je me suis plongé avec délices dans ce recueil, et bien que certaines nouvelles me semblaient un peu en deçà, l'ensemble est très bon et je ne peux que vous en recommander la lecture. L'auteur est doué, très doué.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
On dirait que les filles n'ont pas une once de bon sens quand ça les prend. C'est ça qui tourne la tête des hommes. Ils se disent: "Oh, quelle ravissante fille. Elle n'a pas du tout de cervelle, elle m'aime, je pense que je ne ferais pas mal de l'épouser." Ils l'épousent, se réveillent un bon matin, et s'aperçoivent qu'elle est descendue de ses nuages, que le bon sens lui est revenu et qu'il s'est déjà mis à suspendre son linge un peu partout. L'homme commence à ruer dans les brancards. Il a l'impression d'être sur une petite île déserte, dans une petite pièce isolée, avec un rayon de miel qui se serait transformé en un piège à ours, avec un papillon métamorphosé en guêpe.

nouvelle: "Le grand incendie"
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Il gardait ses soucis enfouis en lui-même, profondément, mais il les entourait de sa foi, les tempérait d'un fatalisme qui acceptait, qui ne luttait pas. Quelque chose en lui prenait conscience de la douleur, s'en accommodait, la sondait dans les moindres recoins avant de passer le message à son être en attente. La foi se dressait devant son être comme un labyrinthe, où la douleur se perdait, se diluait avant de toucher le point sensible.

Nouvelle "La centrale électrique"
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[Extrait de la nouvelles "Les Grands Espaces"]
Voilà comment cela allait se passer, une fois là-bas, lorsqu'elles fileraient en direction des étoiles, au cœur de la nuit, enfermées dans cet énorme, cet horrible placard noir, sans personne, jamais, pour les entendre crier. Une chute interminable au sein des nuages de météores et des comètes oubliées des dieux, voilà ce qui les attendait. Ce serait comme tomber dans une cage d'ascenseur. Dévaler comme dans le pire des cauchemars une trémie à charbon en direction du néant.
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Être seule ça ne signifiait rien : on est seul qu’en imagination. Il suffit de garder son esprit ouvert pour s’apercevoir que le monde est là, peuplé d’êtres aussi mal lotis que nous le sommes nous-mêmes. Il suffit d’écouter et il suffit de parler pour raconter ses peines et s’en débarrasser. Il suffit de regarder pour voir la marche des saisons, à travers les fleurs parfumées de l’été, les feux de l’automne ou les neiges de l’hiver. Les choses sont là pour qu’on s’en serve et pour que les êtres comprennent qu’ils ne sont jamais seuls.
(La centrale électrique)
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En tout cas, Benjy était à présent quelque part dans les montagnes du Missouri. Qu’elles étaient étranges ces hautes cimes que deux fois l’an, elle et Tom traversaient avec leur cheval et leur grande charrette, en allant à la ville ; c’est en les traversant pour la première fois, il y avait maintenant trente ans, qu’elle avait eu cette idée : continuer à rouler et continuer encore. Elle avait même dit à Tom : « Oh, Tom, pousse le cheval, pousse le jusqu’à ce que nous arrivions à la mer. ». Tom l’avait regardé comme si elle l’avait giflé, avait fait demi-tour à la charrette vers la maison et n’avait plus parlé qu’à la jument pendant le reste du trajet. Aussi, elle n’avait jamais rien su des gens qui vivent sur les rivages où la mer déferle en tempête, tantôt grosse, tantôt étale. Comme elle ne savait rien non plus des villes où la lumière au néon s’allume chaque soir avec les couleurs de la glace à la fraise, de la menthe verte ou comme les feux d’artifices. Son horizon, au nord, au sud, à l’ouest et à l’est, c’était cette vallée, et il n’avait jamais été autre chose.
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