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EAN : 9782081314184
348 pages
Flammarion (05/03/2014)
3.42/5   24 notes
Résumé :
Elles ne sont plus que l'ombre d'elles-mêmes. Alma, incarcérée dans un quartier réservé aux jeunes mères, s'accroche à l'enfant qu'elle y a mis au monde et aux lettres qu'elle envoie comme autant de bouteilles à la mer. Dans la cellule voisine, Lucinda, Tombée pour trafic de drogue entre la France et l'Argentine, apaise se détresse en faisant défiler les souvenirs enchantés de son enfance dont le fil s'est brutalement brisé. De l'autre côté des barreaux, Sarah, la f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Cela fait à peine un an que la vie d'Alma se résume au quotidien de sa cellule et depuis peu à celui de la nursery, un quartier réservé aux jeunes mères. Incarcérée à la prison de Fleury-Mérogis, elle se raccroche comme elle peut à l'enfant qu'elle vient de mettre au monde et à ceux qu'elle sait dehors. Pour ne rien oublier de son existence en détention, Alma écrit. Elle rédige de longues lettres qu'elle destine à Samuel son ex-compagnon, le père de ses enfants, l'amour de sa vie. Des lettres qui restent sans réponses et qu'elle ne prend même plus la peine d'envoyer, mais qui lui permettent de ne rien oublier, de garder la tête hors de l'eau.
Parce qu'écrire est devenue une question de survie, Alma rédige également de petits textes autour de l'enfance en Argentine de Lucinda, sa voisine de cellule, tombée pour trafic de drogue et dont la vie s'est brutalement brisée. de l'autre côté des barreaux, à l'extérieur, Sarah, la fille d'Alma, secouée par le besoin urgent de se confier, se dévoile face à son ordinateur via un journal vidéo en ligne. Elle déroule ainsi le fil de son enfance, son quotidien bousculé d'adolescente, les visites au parloir et la vie qui continue malgré tout.

Autour de la correspondance d'Alma, Karine Reysset dessine le portrait de trois femmes. Trois vies entremêlées, trois destins brisés par l'enfermement qui malgré la détresse et face à l'adversité font preuve d'une véritable envie de vivre.
Ce texte est bouleversant et ne peut laisser insensible.
Une très belle lecture.



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Un peu de people pour commencer ce billet : Savez vous que l'épouse d'Olivier Adam, ce romancier dont j'aime énormément l'oeuvre (et dont j'ai parlé ici même) était également romancière certes moins connue, mais également bien talentueuse et elle s'appelle Karine Reysset.

J'avais lu un de ses premiers romans, Les Yeux au ciel, très jolie saga familiale autour de la mort d'une petite fille il y a quelques années (j'ignorais à l'époque son lien conjugal) avec notamment un très belle description du lien maternel.

Je me suis donc plongé dans son nouveau roman, son sixième, intitulé "L'ombre de nous même", paru il y a quelques semaines chez Flammarion, et qui nous livre encore de beaux portraits de femme, avec en filigrane la même thématique du rapport filial entre une mère et sa fille.

"L'ombre de nous même" est construit d'une jolie et plutôt singulière façon, presque exclusivement épistolaire. Les chapitres alternent en effet avec les lettres qu'Alma, emprisonnée à Fleury Merogis depuis un ans rédige à Samuel son ex-compagnon, le père de ses enfants, des lettres qui restent sans réponses mais qui lui permettent de tenir le cap; le récit d'une de ses codétenues, une jeune argentine tombée pour trafic de drogue et qui ne s'en remet pas, et enfin les billets et vidéos de blog de la fille ainée d'Alma, Sarah, qui fait transparaitre son mal-être d'avoir une mère en prison.

Bref, des techniques de narration différentes qui s'emboitent avec une belle fluidité et une belle cohérence- en dépit de quelques rares maladresses stylistiques- pour un joli roman sensible et émouvant de ces destins brisés par l'enfermement.

Pour en revenir à mon accroche people du début de billet, on est parfois pas loin d'Olivier Adam pour un même regard à la fois sans concessions mais non sans tendresse sur la société et la vie, mais avec un peu plus d'optimisme et un peu plus d'espoir sur le futur, malgré la detresse et les épreuves terribles de la vie.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'ai trouvé ce livre très déprimant. Surtout au début, et puis on s'ennuie ferme. L'histoire ne commence à trouver un souffle que vers la moitié du livre, où l'on commence à comprendre pourquoi la narratrice est en prison, de qui elle parle, à qui elle écrit. Ce n'est pas facile de s'y retrouver. Je n'aime pas particulièrement la forme épistolaire, ici les lettres s'adressent plutôt à elle-même qu'à un tiers. On ne va pas raconter à une personne ce qu'elle sait déjà ?
La fin est bâclée, alors que l'on aurait bien aimé savoir comment une femme sortant de prison s'en sort sans trop de séquelles, tout semble aller bien pour elle, et ce "happy end traduit la hâte de mettre un point final.
Dommage, l'histoire est intéressante et Karine Reysset a du talent pour l'écriture. Il faudrait que je lise autre chose pour me faire une autre opinion.
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Alma est incarcérée à Fleury Mérogis dans le quartier dédié aux mamans de nourissons. Elle écrit au père de son enfant et le lecteur comprend ainsi peu à peu ce qui l'a amené ici.

Un récit à trois voix : les lettres d'Alma, les confessions de sa fille Sarah, adolescente perdue, qui raconte sa souffrance en tenant un blog : video perso. Et Lucinda, voisine de prison, qui nous fait revivre les moments de bonheur dans sa jeunesse avec sa cousine en Argentine.

3 beaux portraits, avec pudeur mais avec force Karine Reysset maitrise son récit, ses personnages. J'avoue avoir été complètement bouleversée par les récits d'Alma et Sarah. Alma ne se cherche pas d'excuses, elle accepte sa punition mais souffre d'être arrachée à ses enfants. Sarah lance des cris de détresse, se tracasse pour ses parents, ses frères et découvre l'amour.

J'ai lu tous les romans jeunesse et adultes de cet auteur, ses univers m'ont toujours attiré et captivé. Son dernier roman est une oeuvre aboutie, les personnages vivent des moments difficiles, souffrent (nous aussi), mais il reste toujours une note d'espoir et on veut y croire. Un roman qui ne vous laissera pas indifférent.

Lien : http://lespapotisdesophie.ha..
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Cela fait à peine un an que la vie d'Alma se résume au quotidien de sa cellule et depuis peu à celui de la nursery, un quartier réservé aux jeunes mères. Incarcérée à la prison de Fleury-Mérogis, elle se raccroche comme elle peut à l'enfant qu'elle vient de mettre au monde et à ceux qu'elle sait dehors. Pour ne rien oublier de son existence en détention, Alma écrit. Elle rédige de longues lettres qu'elle destine à Samuel son ex-compagnon, le père de ses enfants, l'amour de sa vie. Des lettres qui restent sans réponses et qu'elle ne prend même plus la peine d'envoyer, mais qui lui permettent de ne rien oublier, de garder la tête hors de l'eau. Parce qu'écrire est devenue une question de survie, Alma rédige également de petits textes autour de l'enfance en Argentine de Lucinda, sa voisine de cellule, tombée pour trafic de drogue et dont la vie s'est brutalement brisée.
De l'autre côté des barreaux, à l'extérieur, Sarah, la fille d'Alma, secouée par le besoin urgent de se confier, se dévoile face à son ordinateur via un journal vidéo en ligne. Elle déroule ainsi le fil de son enfance, son quotidien bousculé d'adolescente, les visites au parloir et la vie qui continue malgré tout.
Autour de la correspondance d'Alma, Karine Reysset dessine le portrait de trois femmes. Trois vies entremêlées, trois destins brisés par l'enfermement.
Au travers de ces voix, elle poursuit l'exploration de thèmes qui lui sont chers : la naissance d'un enfant, devenir mère, l'adolescence, l'épreuve d'un accident, la solitude, l'amour… S'y ajoute cette fois un très beau travail autour du quotidien de femmes en situation d'emprisonnement.
Malgré la détresse et face à l'adversité, ses héroïnes font preuve d'une véritable envie de vivre. C'est ici que réside la force de ce roman : recouvrer la vie après avoir été l'ombre de soi-même.

Par une composition subtile, Karine Reysset nous dévoile le quotidien d'une mère emprisonnée et de sa fille qui, au dehors, attend son retour. Un beau roman, marqué par des itinéraires bouleversants et chargé d'émotions.

Rachel.

Lien : http://librairielefailler.bl..
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Nous formons une communauté de femmes et d’enfants encadrés d’une nuée de gens chargés de nous surveiller, de nous soumettre, de nous fouiller jusqu’au trognon. Une sorte de secte en somme. Ma vie n’est pas rose, même si les murs le sont et que des animaux les recouvrent. Dans cette salle, on se croirait dans une crèche, avec tous ces bébés, ces transats, ces poussettes, ces jouets, à condition de ne pas prêter attention aux grilles à l’entrée. À vrai dire, j’aspire encore au calme, je recherche une forme de sérénité. Je pratique la méditation et réfléchis beaucoup sur mon existence, au sens qu’elle a pu avoir, à sa trajectoire qui s’est arrêtée net sur un parking près des falaises.
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J’ai toujours cru que je n’avais pas besoin de te formuler les choses pour que tu les saches. Comme si nos cerveaux fonctionnaient en réseau, comme par télépathie. Je me suis fourvoyée. J’aurais dû te parler davantage quand nous étions ensemble, te confier mes inquiétudes, mes doutes, tant qu’il en était encore temps.
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Ce matin, quelqu’un – un garçon – m’a adressé une sorte de cadeau pour le moins inattendu, à savoir un compliment sur ma personne. Il m’a dit que j’étais jolie. Mon père et ma mère se tuent à me répéter, chacun de leur côté, que je suis belle, ravissante, merveilleusement belle et ravissante et tutti quanti. Au collège, on me croit hautaine, c’est archifaux, je suis juste affreusement timide. Et, avec les garçons, je suis une catastrophe ambulante, je n’ai pas le mode d’emploi.
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Tu avais beau être repentant, me jurer que ça ne se reproduirait plus, ça a été la goutte d’eau. Tout comme toi, j’étais exigeante et je croyais (comme on croit en Dieu) que notre histoire était – sinon unique – hors norme, d’une pureté, d’une beauté totales. Et la fidélité était une condition sine qua non, quoique tacite. Je n’ai pas supporté ce coup de cutter dans le contrat. C’était peut-être « orgueilleux », mais c’est ainsi. Il m’était impossible de rester une minute de plus à tes côtés
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En prison, contrairement à la plupart de mes congénères qui s’efforcent de trouver une autre peau contre laquelle se réchauffer ou qui se caressent en catimini – je ne les en blâme pas, c’est une forme de réconfort dont je me prive sans doute –, je ne ressens plus aucun besoin de ce genre. Je ne dois pas être normale ; de nombreux indices abondent en ce sens. Que tu aies fini par tester ton pouvoir de séduction auprès d’une (autre) femme était prévisible, voire légitime, en tout cas classique.
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