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EAN : 9782378804183
L' Iconoclaste (07/03/2024)
3.33/5   33 notes
Résumé :
Chaque été, Hélène retourne chez son père, dans le village du Sud-Ouest où elle a grandi. Rien n'a changé, ni les gens, ni l'atmosphère pesante. Pourtant cette année, tout est différent. Son père va mourir et son frère veut vendre la maison. Sur le marché, Hélène retrouve un ancien amant. Pour tous les deux, cet amour de vacances a le goût de la liberté.
Que lire après Nous n'étions pas des tendresVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Toutes les familles se ressemblant qu'elles soient heureuses ou malheureuses …Les parents vieillissent, plus ou moins seuls, les enfants s'éloignent les uns des autres, parfois dans le conflit, et les maisons se vident au gré des ventes successives. Autour d'elles, les paysages sont beaux malgré les changements qui ne parviennent pas à effacer les souvenirs d'une enfance insouciante.

La trame narrative joue sur l'itinéraire originaire d'une famille contemporaine, sans toutefois parvenir à m'émouvoir plus que de raison, malgré l'identification éventuelle.

À côté de la narratrice, les autres personnages prennent les mauvais rôles, quoi de plus tentant de faire porter ce costume à la belle-soeur !

L'écriture est simple, accessible et agréable et le propos semble sincère mais l'ensemble ne survivra pas au palimpseste de la mémoire, une fois recouvert d'autres histoires, d'autres pages.

Lecture en demi-teinte, car il manque sans doute un peu de romanesque pour emporter l'enthousiasme.
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Hélène, la cinquantaine, est divorcée et a deux enfants. Chaque année, elle retourne avec son père, dans le village de l'Aveyron où elle a grandi. Cet été, tout se défait, la maison du lac a changé, son frère Miguel a voulu le partage des biens du vivant de son père, et pourtant il est peu présent auprès de celui-ci, laissant à sa soeur les allées-venues de Paris (où elle vit et travaille) jusqu'à Montpellier où habite maintenant le père. Miguel est devenu propriétaire de la maison, qu'il a déjà en grande partie vidée et réaménagée avec sa femme Myriam sans se concerter avec sa soeur. Hélène et son père retrouvent une dernière fois le village chargé de l'atmosphère pesante des souvenirs. Sur le marché, le regard d'Hélène croise celui d'un ancien amant, Patrick. Avec pour tous les deux la perspective d'un amour de vacances au goût de liberté à retrouver. Mais le père a encore en souvenir l'accident de voiture de sa fille et garde une rancune tenace à l'encontre de Patrick qui conduisait.

L'autrice sait donner de l'épaisseur aux personnages. Évariste, le père, réfugié espagnol, est arrivé 70 ans plus tôt. Un homme dur mais aimant, qui a du mal a supporté la vieillesse et la dépendance de plus en plus forte. Miguel et sa femme Myriam n'ont pas vraiment le bon rôle. Lui, plutôt révolutionnaire mais rapide pour vendre la maison et effacer les souvenirs familiaux, attaché à se faire élire à la région sur une liste de la France Insoumise sans être capable de communiquer avec sa soeur. Rosie, quatre vingt quinze ans, est également marquante, elle qui reste dans les fantasmes du père la-plus-belle-fille-du-village... Patrick était étudiant en philosophie avec Hélène, il est adepte de Kant, distinguant partout passion triste contre passion joyeuse : « être libre, sans haine ni violence, ni tristesse ». Après des années à bourlinguer et abuser d'alcool et de drogues, il s'est mis au vert dans ce coin de campagne privilégiée, cultivant des herbes dont il prépare des sachets à vendre sur les marchés. Un peu poète, il lui écrit des ChéRie avec ce R majuscule et TiLLeuil avec deux LL majestueux comme un tronc d'arbre...

Le style est là, fluide et riche, offrant un grand plaisir de lecture. Il y a des fulgurances et du rythme. Les chutes de chapitre sont particulièrement soignées, relançant l'attention et poussant le lecteur vers l'avant, sans effort...

« Et pareillement la lecture est muette, au lecteur de la charger de sa colère, de sa honte, de ses drames. Cet été-là, tout était silence, les eaux funèbres du lac, la maison aux fantômes, la chambre du père. »

J'ai beaucoup aimé ce récit en apparence tout simple, mais dans l'épure, débarrassé de tout ce qui ne fait pas images et sens. Les thèmes traités ne sont pas si originaux mais l'autrice m'a entraîné dans son récit : famille, vieillesse, mort, souvenirs, amitiés de jeunesse, désirs toute la vie sauf les limites qu'on se donne… J'ai apprécié le cadre réel de la fiction dans le microcosme du lac de Pareloup en Aveyron. Les lieux sont évocateurs : qui n'a pas des images de baignades de jeunesse dans les eaux d'un lac ou d'une rivière, de maison aux fantômes, de chambre du père….

Sylvie Garcia est autrice et directrice littéraire de l'Iconoclaste. Elle a auparavant écrit Mes clandestines. J'ai lu ce roman dans le cadre de ma participation au jury Orange du livre 2024. C'est un des 20 livres de la première sélection établie lors des échanges et votes du 26 mars. Sera-t-il dans la sélection des 5 finalistes le 13 mai prochain ? Encore un roman de grande qualité qui va rendre les choix difficiles…
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Chronique complète, avec illustration, sur Blog ou Page Facebook Clesbibliofeel
Lien : https://clesbibliofeel.blog/..
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Hélène passe une semaine en été avec son père comme chaque année, dans la "maison du lac" d'un village du Sud-Ouest où elle a passé toutes ses vacances. Mais cette année, elle sent que quelque chose a changé. Son père baisse de jour en jour et son frère Miguel, devenu propriétaire de la maison, veut (et va!) la vendre.
Des personnages bien campés et attachants, un village que je me suis bien représenté. Une histoire familiale un peu difficile m'a fait hésité à poursuivre, mais finalement la lecture est facile et fluide. Il m'a manqué une petite touche d'originalité cependant pour que je mette cinq étoiles!
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" Iconoclaste : qui cherche à détruire tout ce qui est attaché au passé, à la tradition". Voilà pour la définition officielle du dictionnaire, mais c'est également le nom de la maison d'édition indépendante L'Iconoclaste, au sein de laquelle travaille Sylvie Gracia, qui a su ces dernières années dénicher les nouveaux talents de la littérature française comme Mathieu Palain (Prix Interallié 2021) ou la Belge Adeline Dieudonné, mais aussi Jean-Baptiste Andrea (Prix Goncourt 2024). Éditrice renommée, elle n'en reste pas moins une femme de lettres, à commencer par écrivaine. « Nous n'étions pas des tendres » paru cette année (Mars 2024) en est la dernière illustration en date.

Hélène, la cinquantaine, est divorcée et a deux enfants. Chaque année, elle retourne avec son père, dans le village de l'Aveyron où elle a grandi. Celle qu'on appelle ici « la Parisienne » le pressent, c'est son dernier été ici. Tout se défait, à commencer par la maison familiale qui a été vidée de son âme par un frère indélicat, pressé d'en solder l'héritage. Disparus, les photos aux murs, les dessins d'enfant dans les tiroirs, les babioles sur les étagères. Persistent pour toujours les souvenirs d'enfance et d'adolescence, les siens et ceux de ses deux petites filles à présent adultes.

Entre deux âges et entre deux vies, Hélène observe ce père rugueux, immigré espagnol ayant fui la guerre, devenir un vieillard fragile. Quand, un jour au marché, elle croise le regard d'un ancien amant s'allume une étincelle avec pour tous les deux la perspective d'un amour de vacances au goût de liberté à retrouver…

Un récit en apparence tout simple, mais dans l'épure, débarrassé de tout superflus littéraire, sans lyrisme ni coquetterie. Les thèmes traités sont loin d'être originaux mais l'auteure parvient à accrocher le lecteur dans son récit.

Famille, vieillesse, mort, souvenirs, amitiés de jeunesse, désirs : les trois livres qui ont survécu à la disparition de la bibliothèque de la maison du lac – « La cave » de Thomas Bernhard, « La place » d'Annie Ernaux et « Sur la route » de Jack Kerouac – résonnent comme autant d'échos aux thèmes abordés dans « Nous n'étions pas des tendres ».

On apprécie également le cadre de cette fiction qui prend place dans le microcosme du lac de Pareloup en Aveyron. Les lieux sont évocateurs : qui n'a pas des images de baignades de jeunesse dans les eaux d'un lac ou d'une rivière ? des souvenirs d'une maison familiale, d'une chambre ?

Sylvie Gracia parvient à livrer une oeuvre tout aussi intimiste (on devine un écho personnel très fort chez l'auteure) qu'universelle tant certains passages raisonneront auprès des lecteurs.

Le style est là, fluide et riche, offrant un véritable plaisir de lecture. Il y a des fulgurances et du rythme. Les chutes de chapitre sont particulièrement soignées, relançant continuellement l'attention et encourageant le lecteur à poursuivre sa lecture sans effort…

Un court roman, très intime, qui explore le temps qui passe, et à travers lui le rapport à nos parents, à la vieillesse et aux amours enfouis. le principal atout reste l'atmosphère très particulière du récit qui se lit facilement – non sans plaisir - malgré un léger manque de consistance pour en faire une lecture véritablement marquante.
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Nostalgie d'une époque, ode à la nature et à la vie

« Je me suis répété souvent ces phrases, durant le printemps 2026. Ça suffit la nostalgie. Ça suffit les regrets. Ça suffit les passions tristes. »

Sylvie Gracia publie pour la première fois chez elle, à la belle maison des éditions de l'Iconoclaste.
Tout sauf un hasard quand on lit son superbe dernier ouvrage. J'avais tellement envie qu'il me plaise…

Hélène vit à Paris, à la grande ville. Maman divorcée, un travail qui lui plaît. Pour la dernière fois, elle revient sur ses terres avec son père en fin de vie, dans cette maison du lac, « l'ostal comme mon père l'appelait en bon immigré qui s'était emparé du patois local, concrétisait l'ancrage dans ces terres. », cette maison léguée à son frère Miguel lors de l'héritage… tout le drame est ici: les livres ont disparu, les meubles vendus, les souvenirs évaporés…

« Ce silence de la campagne auquel mes oreilles n'étaient plus habituées. J'avais perdu aussi les ciels étoiles, en vivant à Paris, et la fraîcheur de la terre au matin, qui exhale un parfum noisette d'humidité et d'Hervé, les bois touffus grouillant de sève et de vie sauvage. »

Revenir à la maison du lac, c'est aussi retrouver Patrick, l'amour d'enfance. C'est profiter de la nature, des ciels étoilés, du pépiement des oiseaux ou de la biche entre chien et loup…

L'écriture est à la fois poétique et crue. Elle est vivante, sans fard. Elle est authentique et sincère .

La famille, l'amour, la nature, la campagne, l'héritage, l'avancée dans l'âge… Tout semble couler de source. C'est intime souvent, c'est surtout simple, beau… on se laisse porter par l'histoire.

Le retour au pays, l'attachement à ses racines, le calme de la campagne, j'ai fait ses choix précisément en ouvrant la librairie, en rentrant vivre avec maman.
Je me suis retrouvé dans beaucoup de situations. Ce livre aurait très bien pu être le mien.

Je le referme les yeux humides et le sourire aux lèvres. Merci Sylvie.
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critiques presse (1)
LeFigaro
21 mars 2024
Une femme emmène son père âgé passer une semaine dans leur maison de famille et s'interroge sur son lien à son village natal.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Mon père était un personnage empli de secrets. Il nous faut du temps, à nous, pour comprendre que les existences des parents sont bien plus vastes que cet instant furtif où l’alliance de leurs cellules nous a donné la vie.
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Elle se tenait derrière le comptoir, belle et revêche. Ne lâchant jamais un bonjour. Ses yeux d’une fixité terrifiante, comme si son regard filait au-delà, dans une contrée imaginaire. Certaines femmes ont le désespoir foudroyant.
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… je lui glissait dans une enveloppe deux ou trois romans, en espérant qu’ils lui plaisent, des pages de fraternité humaine, et ne pensez pas qu’il s’agissait de livres mineurs.
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J’ai braqué au dernier moment dans un virage, contraignant la voiture comme on tire sur les rênes d’un cheval.
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Les nuages étaient lourds comme un ventre de vieille vache, et ici, quand ils crèvent, c’est une chape qui recouvre immédiatement le paysage. En milieu d’après-midi, on peut se croire en début de nuit.
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"Nous n'étions pas des tendres" | Sylvie Gracia
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