AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782080431417
126 pages
Flammarion (16/08/2023)
3.53/5   51 notes
Résumé :

Sindbad le marin est l'une des parties des Mille et Une Nuits, vaste recueil de contes élaboré par des générations d'auteurs entre le VIIIe e XIIe siècle. D'origine persane, ces contes se sont enrichis, par la suite, de nombreux apports arabes. Un palais magnifique, une gracieuse mélodie, des parfums enivrants... Au milieu de ces richesses, un homme vénérable, bien fait, entouré d'officiers et de domestiques ma... >Voir plus
Que lire après Les Mille et une nuits : Sindbad le MarinVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
3,53

sur 51 notes
5
1 avis
4
3 avis
3
4 avis
2
2 avis
1
1 avis
Non, non, non, petit tricheur ! Et quoi qu'en dise la quatrième ou même la première de couverture, Sindbad le Marin n'appartient pas à l'ensemble qu'on appelle Les Mille Et Une Nuits. C'est ce petit polisson d'Antoine Galland (1646-1715), presque l'exact contemporain de Louis XIV, qui, face au succès de sa traduction des Mille Et Une Nuits et voyant qu'on lui en redemandait, s'est autorisé cette petite liberté, bien qu'environ quatre siècles séparent Sindbad le Marin des Mille Et Une Nuits.

On pense que la fixation par écrit des Mille Et Une Nuits doit être à peu près contemporaine de Saint Louis tandis que les aventures de Sindbad le Marin seraient quant à elles plutôt contemporaines de Charlemagne. Elles sont intéressantes à lire, mais pas nécessairement au premier degré. Elles valent, à mes yeux, surtout pour le témoignage historique et ethnographique qu'elles procurent.

Ainsi, nous cheminons, vent en poupe sur un vaisseau marchand arabe, au début du IXème siècle, aux quatre coins de l'Océan Indien et même un peu plus loin. Ceci démontre l'extraordinaire connaissance des mers que possédaient déjà les Arabes à cette période. (Pendant la lecture, j'étais toujours fourrée dans mon atlas à constater l'existence de telle ou telle île de l'Océan Indien dont j'ignorais qu'il en était tellement constellé.)

La narration se présente sous forme de récits rétrospectifs à l'occasion de la rencontre de Sindbad le portefaix (qui deviendra Sindbad le terrien) avec Sindbad le marin. le premier, très pauvre, reproche au second sa grande richesse et sa vie facile, faite de plaisir et d'oisiveté. Ce à quoi, Sindbad le marin répond en invoquant son droit à n'être jugé qu'après l'écoute du récit de ses aventures et péripéties en mer.

Chaque jour, le portefaix vient écouter l'une des aventures qui seront au nombre de sept. Ces aventures nous conduiront le plus souvent dans ce qui s'appelle aujourd'hui l'Indonésie, mais aussi aux Comores, à Madagascar, en Inde, au Sri Lanka et, probablement même, en Chine et au Japon lors du septième voyage.

La structure du récit de chaque voyage est très répétitive et peut s'avérer un peu lassante à la longue : départ de Baghdâd avec ses marchandises ; embarquement au port d'al Basra (nommé en français Bassorah et qui se situe de nos jours à plus de cent kilomètres à l'intérieur des terres en raison de l'ensablement dû aux alluvions du Tigre et de l'Euphrate) ; naufrage assez rapide ; Sindbad seul rescapé ; aventure fantastique ; Sindbad fait fortune ; un bateau le cueille au passage et retour sans problème vers l'Iraq.

En second lieu, ce qui est assez intéressant, après le témoignage historique et ethnographique qu'il faut dénouer du légendaire et du fantastique, il y a aussi la philosophie sous-jacente.

Sindbad n'est pas un héros ordinaire. Il est bourré de défauts, il est jouisseur, intéressé par l'argent, ne rechigne pas à boire de l'alcool, ne tient pas souvent sa parole lorsqu'il dit être vacciné des voyages, il a trucidé pas mal de monde aux cours de ses pérégrinations insulaires, mais on pourrait le surnommer " Lucky Sindbad " car il est toujours incroyablement favorisé par la chance et ce pour deux raisons.

Premièrement, il est avenant envers son prochain et généreux, deuxièmement, il a une foi inébranlable en son Dieu. Ceci en fait donc un personnage très humain, un bon musulman, humble, tolérant envers les coutumes, croyances et traditions des autres peuples.

Mais parallèlement, Sindbad a aussi un petit côté roublard, presque picaresque avant l'heure, ce qui en fait un personnage très attachant. Ce n'est pas un super héros, c'est un homme avec ses qualités et ses défauts, c'est juste qu'il a eu une destinée extraordinaire.

(Au passage, j'en profite pour vous signaler la traduction beaucoup plus fidèle de René Khawam, qui nous permet de nous faire une idée de ce qui peut être plausible dans ces récits et de nous faire à l'idée qu'une manière de Sindbad a probablement dû exister réellement et que le ou les rédacteur(s) de ses aventures avai(en)t très certainement dû le connaître, directement ou indirectement.)

Un livre, donc, qui vaut surtout pour son témoignage culturel plus que pour l'intérêt propre des aventures, mais un voyage qui, selon moi, vaut le coup et même si vous n'avez pas le pied marin. Mais ce n'est, bien entendu, que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          831
Les aventures de Sindbad Le Marin sont intéressantes à lire, mais pas nécessairement au premier degré. Elles valent, à mes yeux, surtout pour le témoignage historique et ethnographique qu’elles procurent.

Ainsi, nous cheminons, vent en poupe sur un vaisseau marchand arabe, au début du IXème siècle, aux quatre coins de l’Océan Indien et même un peu plus loin. Ceci démontre l’extraordinaire connaissance des mers que possédaient déjà les Arabes à cette période.

(Pendant la lecture, j’étais toujours fourrée dans mon atlas à constater l’existence de telle ou telle île de l’Océan Indien dont j’ignorais tout et à sans cesse m'étonner en prenant peu à peu conscience qu’il en était tellement constellé alors que je réservais auparavant ce privilège à l'Océan Pacifique.)

La narration se présente sous forme de récits rétrospectifs à l’occasion de la rencontre de Sindbad le portefaix (qui deviendra Sindbad le terrien) avec Sindbad le marin. Le premier, très pauvre, reproche au second sa grande richesse et sa vie facile, faite de plaisir et d’oisiveté. Ce à quoi, Sindbad le marin répond en invoquant son droit à n’être jugé qu’après l’écoute du récit de ses aventures et péripéties en mer.

Chaque jour, le portefaix vient écouter l’une des aventures qui seront au nombre de sept. Ces aventures nous conduiront le plus souvent dans ce qui s’appelle aujourd’hui l’Indonésie, mais aussi aux Comores, à Madagascar, en Inde, au Sri Lanka et, probablement même, en Chine et au Japon lors du septième voyage.

La structure du récit de chaque voyage est très répétitive et peut s’avérer un peu lassante à la longue : départ de Baghdâd avec ses marchandises, embarquement au port d’Al Basra (nommée en français Bassorah et qui se situe de nos jours à plus de cent kilomètres à l’intérieur des terres en raison de l’ensablement dû aux alluvions du Tigre et de l’Euphrate), naufrage assez rapide, Sindbad seul rescapé, aventure fantastique, Sindbad fait fortune, un bateau le cueille au passage et retour sans problème vers l’Iraq.

En second lieu, ce qui est assez intéressant, après le témoignage historique et ethnographique qu’il faut dénouer du légendaire et du fantastique, il y a aussi la philosophie sous-jacente. Sindbad n’est pas un héros ordinaire. Il est bourré de défauts, il est jouisseur, intéressé par l’argent, ne rechigne pas à boire de l’alcool, ne tient pas souvent sa parole lorsqu’il dit être vacciné des voyages, il a trucidé pas mal de monde aux cours de ses pérégrinations insulaires, mais on pourrait le surnommer « Lucky Sindbad » car il est toujours incroyablement favorisé par la chance et ce pour deux raisons. Premièrement, il est avenant envers son prochain et généreux, deuxièmement, il a une foi inébranlable en son Dieu.

Ceci en fait donc un personnage très humain, un bon musulman, humble, tolérant envers les coutumes, croyances et traditions des autres peuples, mais aussi avec un petit côté roublard très attachant. Ce n’est pas un super héros, c’est un homme avec ses qualités et ses défauts, c’est juste qu’il a eu une destinée extraordinaire.

Au passage, j'en profite pour signaler une édition concurrente, à mon avis de meilleure qualité, que l'on doit aux talents de traducteur de René R. Khawam chez Libretto (anciennement Phébus) et qui nous permet de nous faire une idée de ce qui peut être plausible dans ces récits et de nous permettre d'imaginer qu’une manière de Sindbad a probablement dû exister réellement et que le rédacteur de ses aventures avait très certainement dû le connaître, directement ou indirectement. Voilà, c'est dit, je me devais de faire un petit clin d'œil à cette autre et excellente édition.

Un livre, donc, qui vaut surtout pour son témoignage culturel plus que pour l’intérêt propre des aventures, mais un voyage qui vaut le coup selon moi, du moins c’est bon humble avis, c’est-à-dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          780
"Les Mille et Une Nuits" est un recueil qui narre les nuits où la jeune Shéhérazade, fille de vizir, invente une multitude de contes pour distraire son mari, le sultan des Indes, et échapper à la mort.
Elle raconte, de la nuit 69 à la nuit 90, les sept voyages du marin marchand Sindbad, de Bagdad, qui part de Bassora pour un voyage en mer, car il s'ennuie. Il prend la route des Indes orientales... le bateau coule, "Je n'eus que le temps de m'accrocher à une pièce de bois...", ensuite il échoue sur une île pas si déserte que ça... et il lui arrive des histoires fantastiques.
Et, au long de sa vie, il fait en tout sept longs voyages en bateau, et tombe sur des mauvais capitaines, ou joue de malchance, car il finit toujours accroché à une planche de bois comme le pirate Barbe-rouge d'Astérix !
Mais Dieu le protège, car il se sort toujours de situations rocambolesques : il quitte la vallée des diamants accroché à la patte d'un rock, il échappe de peu à l'engloutissement par des serpents géants, ou bien à un cyclope anthropophage...
D'un autre côté, les rois sont généreux, dans ces contrées du IXè siècle : )
Sindbad, passionné d'aventure et de voyages, est protégé par sa bonne étoile, par Dieu.
.
"7" est un chiffre magique, gare à celui qui le dépasse : )
Commenter  J’apprécie          272
Plaisant moment de culture que ce court mais trépidant extrait des Mille et une nuits auquel je n'avais jamais été confrontée, contrairement aux deux autres fameux Aladin et Ali Baba.

Il en voit de toutes les couleurs ce brave Sindbad, au cours de ses sept voyages : Balayé par les tempêtes, enlevé par des corsaires, mis à l'engraissage par des pygmées anthropophages, enterré vivant, menacé par des serpents et volatiles géants, ouf ! Mais lui s'en sort toujours, grâce à un solide bon sens, un instinct de survie à toute épreuve (quitte à ce qu'il s'exerce au détriment de ces semblables), et à la main de Dieu, de la nature et des potentats locaux qui chaque fois récompensent ses efforts de leurs prodigalités vertigineuses : diamants, bois rares et autres épices. Et chaque fois, Sindbad revient à Bagdad, et chaque fois il repart…

Récit initiatique, conte oriental propre à ravir les yeux d'enfants et déciller ceux des plus âgés : je me coucherai moins bête ce soir.
Commenter  J’apprécie          270
"Une belle écriture fait éclater la vérité", elle exalte donc la "beauté et l'harmonie du verbe" a dit le prophète Mahomet. La calligraphie arabe est donc empreinte de mysticisme et de poésie. C'est cet art mêlé de peinture figurative qu'a choisi Hassan Massoudy (Irakien diplomé de l'école des Beaux Arts de Paris au geste large, auteur de plusieurs ouvrages comme L'histoire de Gilgamesh) pour illuster de son tracé rapide et de ses couleurs douces infiltrées de lumière, Sindbad le Marin: Trois voyages, édition bilingue français-arabe chez Alternatives(d'après Les Mille et une Nuits).
Sindbad le Marin "habitant de la ville de Bagdad" vit de négoces à travers ses voyages. Il relate ici trois de ses aventures sur le thème de la "soif de découvertes", de la survie après naufrage et de trésors trouvés inopinément. Dans le premier conte, son bateau aborde une île s'avérant être une baleine et il se retrouve "à la merci des flots" puis naufragé chez le "roi Mithrage". Dans le second, abandonné par son navire, un énorme oiseau le transporte dans une vallée de diamants mais aux dangereux serpents.Dans le troisième, seul survivant d'un naufrage il s'en remet à Dieu.
Ces contes, bien qu'enfantins, m'ont évoqué L'alchimiste de Paulo Coelho et sa quête existentielle. Les calligraphies sont essentielles et les rendent annexes.
C'est lors d'un voyage à Kyoto, fasciné par l'harmonie pure et l'esthétique se dégageant d'un jardin zen (style Océan de la Contemplation) qu' Hassan Massoudy a été inspiré pour illustrer Sindbad le marin.
Volutes, arabesques élégantes, voiles aquarellées sur océan de lettres mouvantes, oiseau fleur aux ailes déployées, château, oeuf géant... je n'ai pas trop vu de lien avec le jardin zen du départ (si ce n'est peut-être la méditation entrainée, la spiritualité de l'océan de pierres sacré japonais vu comme un sanctuaire pour interprêter l'univers à rapprocher du côté mystique de la calligraphie arabe) mais l'émergence d'un style bien particulier dont la plume danse. A noter la mouvance de la mer fort bien rendue par les vagues de lettres et le même dessin (ex:une voile) sur une double page visualisé en entier ou par bout marquant l'avancée du bateau.
J'aime beaucoup ce genre d'ouvrage raffiné à rapprocher de le derviche et le calligraphe (calligraphié par Salah Moussawy sur des poèmes de Rumi).
Commenter  J’apprécie          100

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Le rhinocéros se bat avec l'éléphant, le perce de sa corne par dessous le ventre, l'enlève et le porte sur sa tête ; mais comme le sang et la graisse de l'éléphant lui coulent sur les yeux et l'aveuglent, il tombe par terre et, ce qui va vous étonner, le rock vient, qui les enlève tous les deux entre ses griffes, et les emporte pour nourrir ses petits.
Commenter  J’apprécie          121
Il prit les autres tour à tour, les examina de la même manière, et, comme le capitaine était le plus gras de tout l'équipage, il le tint d'une main ainsi que j'aurais tenu un moineau, et lui passa une broche au travers du corps; ayant ensuite allumé un grand feu, il le fit rôtir, et le mangea à son souper, dans l'appartement où il s'était retiré.
Commenter  J’apprécie          120
A ces mots, Schéhérazade s'arrêta, parce que le jour commençait à paraître. Elle reprit ainsi son discours sur la fin de la nuit suivante:
Commenter  J’apprécie          130
Sire, lui dis-je, je ne saurais assez m'étonner de l'étrange coutume qu'on a dans vos Etats d'enterrer le conjoint vivant avec leur conjoint mort.
Commenter  J’apprécie          120
Messeigneurs, leur dit-il, vous êtes sans doute en peine de savoir comment, après avoir fait cinq naufrages et essuyé tant de périls, je pus me résoudre encore à tenter la fortune et à chercher de nouvelles disgrâces. J'en suis étonné moi-même quand j'y fais réflexion, et il fallait assurément que j'y fusse entraîné par mon étoile.
Commenter  J’apprécie          43

Videos de Anonyme (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Anonyme
Vidéo de Anonyme
autres livres classés : classiqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (186) Voir plus



Quiz Voir plus

Que de mystère..!

Dans quelle ville ce déroule l'histoire ?

Santa Mondega
Salvador
Paramaribo

11 questions
289 lecteurs ont répondu
Thème : Bourbon Kid, tome 1 : Le Livre sans nom de AnonymeCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..