Entre un Père qui a décidé de s'éloigner du monde et un Fils venu lui rendre visite ( Il a quelque chose à lui dire), des dialogues et des silences, de la violence et de la douceur, une histoire d'hommes, dans un décor de montagnes de toute beauté. très belle écriture.
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Le père, éternel absent de l'enfance, s'est retiré à l'aube de la vieillesse, rongé par sa haine des hommes, loin de tout, dans une cabane alpine inaccessible, courant la montagne à perdre haleine pour mieux s'y perdre. Son fils, au coeur encore plein de rancune, s'y rend un jour porteur d'un message, et, en quelques heures d'un partage qui ne passe pas par les mots, malgré la rudesse des échanges, un voile de compréhension va subrepticement se soulever.
Leur vie n'en sera certes pas changée, mais leur coeur, si, sans doute.
Nature, berce-les doucement...
Dans cette nouvelle à l'économie généreuse, la montagne est resplendissante, le coeur des hommes meurtri. Il y a là une sobriété qui masque le pathétique d'une relation échouée, et un baume qui s'installe, enfin.
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Une histoire de père et de fils, d'enfance perdue, de rêves et de peurs; de dialogues maladroits et brusques entre un fils et son père;Père qui a décidé de vivre en solitaire dans la montagne, loin de ses congénères...
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Le coffre m'a paru moins dur, je m'habituais. Aussi à l'odeur fauve de la couverture SNCF, à la mienne de sueur et d'herbe écrasée, à celle de la chevrette recuite, du vieux cuir de mon père, celle du pétrole et de la fumée de bois, tout s'est mélangé en quelque chose de doux et profond qui était du sommeil d'enfant.
La solitude, c'est bon quand on garde des humains une idée relative. Une fois qu'elle se fixe, elle va plutôt du côté du pire, elle ne supporte plus la nuance ni la contradiction, alors on prend le fusil, on tire sur tout ce qui bouge. Juste avant de finir au tribunal, ou chez les fous. (p.30)
Je me débrouille pas mal pour un homme des bois, hein ? Je me fais le barbier, le coiffeur, le pressing. Jamais malade. Je n'use pas, je ne consomme pas. Ma banque, c'est la forêt. J'emprunte sans intérêt. (p.22)
La paix, il n'a pas l'air de l'avoir trouvée, dans ce coin de sauvage loin des routes et des mers, loin des hommes. Il s'est mis à l'écart, dans cet endroit paumé, comme si le monde allait l'oublier, mais le monde lui colle aux chausses, il n'en a pas fini avec lui. Il attend le grand jour pour lui régler son compte, et ce rendez-vous lui fait peur. (p.33)
Envie de me laisser aller pour me refaire à l'idée que mon vieux vit là, toute l'année, dans ce décor sauvage sans agrément (...)
On a l'impression d'être sur les terres de quelqu'un qui vit tranquille, sans avoir besoin des gens, avec son idée personnelle de la liberté. Seul, loin des villes et des hommes (p.14)
Le concours Babel x Dialogues se poursuit ! C'est au tour de Laure, Julien et Michaël de vous confier leur favori de la collection Babel.
Laure Leurs enfants après eux, de Nicolas Mathieu
https://www.librairiedialogues.fr/livre/17066094-leurs-enfants-apres-eux-roman-nicolas-mathieu-actes-sud
Michaël Dans la main du diable d'Anne-Marie Garat
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Julien le Turquetto de Metin Arditi
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Pour participer : retrouvez une table dédiée au concours au rayon Poche de la librairie, mais aussi en ligne sur notre site ! Lisez le plus de livres possibles de la sélection, et votez pour vos 3 favoris soit en nous donnant le bulletin mis à disposition, soit en nous envoyant votre palmarès par mail : reservation@librairiedialogues.fr ! Un·e participant·e sera tiré·e au sort et remportera une valise de livres Babel ! On nous dit dans l'oreillette que d'autres surprises pourraient avoir lieu...
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