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sur 863 notes
Lire un roman d'Olivier Adam semble tenir parfois du masochisme. Difficile d'en ressortir indemne et de passer à autre chose comme si de rien n'était.

A l'abri de rien met en scène Marie, mariée et mère, en proie à des difficultés partagés par bon nombre de nos contemporains : finir le mois quand les salaires suffisent à peine, tenir le coup, ... Marie essaie de masquer une grande fragilité intérieure. Elle se sent vide et son esprit, dès le départ, entame le chemin qui mène à la dépression.
La prise de conscience pleine et entière de la situation des immigrants va servir à la fois de déclic et de catalyseur. Si elle sort Marie de cette torpeur existentielle dans laquelle elle s'enfonçait, elle l'amène également à agir avec une urgence et un investissement quasi pathologique. Elle se dépouille, ainsi que sa famille, pour aider ces étrangers sans ressources et en butte à des autorités policières parfois aux limites de la bavure.
Olivier Adam décrit cette spirale descendante et comme prise de folie. Rien ne respire l'espoir chez lui et il tisse une ambiance glauque et étouffante. Son écriture traduit parfaitement sa volonté d'auteur.

Sans pourtant me croire dans le pays des Bisounours, ni m'aveugler sur les difficultés variées qui assaillent notre société, je trouve chez ce romancier une certaine complaisance à la sinistrose qui me met mal à l'aise. Et finirait par me lasser à lire plusieurs de ses ouvrages d'affilée.
A lire pour sa qualité d'auteur qui reste indéniable, mais à dose restreinte.
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J'avais découvert Olivier Adam avec ce livre il y a quelques années. Il m'avait fait une forte impression.
Après avoir lu « Les échoués » de Pascal Manoukian qui concerne des migrants, je me suis souvenue que le thème était abordé aussi dans le livre d'Olivier Adam, même si ce n'est pas le sujet principal du roman.

Dès les premières pages, un style très particulier nous saisit.
Des phrases dont le rythme est cassé par l'absence de certaines virgules dans des énumérations fréquentes, litanies nous faisant ressentir le caractère désabusé, déprimé de notre narratrice et héroïne : Marie.
Elle raconte son quotidien qu'elle ne maîtrise plus tout à fait, ses liens cassés avec ceux qu'elle sait aimer encore mais qui la font chier, y compris ses enfants.
Ce livre dépeint une banlieue ordinaire, pas tout à fait dans la misère mais pas loin, avec ce poids permanent du quotidien qui tient les rêves à distance.

Marie se laisse porter par les événements, aide les migrants plus pour elle-même que pour eux. Mais à les fréquenter, et à fréquenter Isabelle, elle ouvre les yeux (et les nôtres un peu aussi) sur leur condition.
Ce livre est subtil, très subtil.

Une certaine tension nous envahit, on se demande si tout cela va mal finir ou s'il y aura un happy end. On se demande si les explications vont venir.
Mais la vie est pas un putain de conte de fée.

Et ce roman est subtil, depuis son titre jusqu'à la dernière ligne.

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Je suis révoltée !! Non pas par l'histoire, ni par l'auteur, mais par le fait que 10 ans après l'écriture de ce livre, les faits sont toujours d'actualité, et même encore plus exacerbés !

Alors le récit, c'est d'abord l'histoire de cette jeune femme, mère de famille, qui souffre d'une maladie mentale. Au chômage, elle s'engage en tant que bénévole dans un centre d'aide aux migrants, réfugiés ou clandestins. Ce qu'on lui reproche, ce n'est pas seulement de délaisser sa famille au profit des migrants. Elle manque effectivement d'équilibre de ce côté-là. Mais surtout, on lui reproche d'aider les migrants, tout court. Ces êtres humains qui inspirent la méfiance et qu'on en vient à déshumaniser… Eh bien malheureusement, la situation n'a pas évolué en 10 ans. Quel regard a-t-on envers ces personnes ? Et quel regard a-t-on envers ceux qui essaient de les aider ? On peut tous s'interroger à ce sujet. J'ai lu le livre ce week-end et aujourd'hui à midi, je parlais justement avec une collègue professeure dans une matière professionnelle, très engagée du côté de sa vie privée dans le bénévolat envers les réfugiés, je précise bien « réfugiés » donc ayant obtenu l'asile politique. Je lui racontais ma lecture et mon désarroi sur le comportement de certaines personnes dénigrant les bénévoles. Et qu'est-ce qu'elle m'a appris? Quand elle a commencé à s'engager auprès des réfugiés, des habitants de son village lui ont tourné le dos… Non mais je vous promets, j'ai cru entendre une partie du récit d'Olivier Adam… Et ça, ça me révolte. Ok, je veux bien comprendre que l'inconnu fasse peur, qu'on ne soit pas à l'aise avec l'étranger, je suis moi-même la première à m'interpeller sur le sujet. Mais que l'on dénigre les personnes qui bénévolement s'occupent des réfugiés, ah ça non, je ne peux pas l'entendre. Et on pourra me répondre « oui mais il faut s'occuper des français, des SDF, des proches avant de s'occuper des étrangers ». Non non non et non, on ne peut pas mépriser les bénévoles sous ce prétexte-là !!!

Alors voilà, c'est une lecture qui m'avait un peu bouleversée, mais d'avoir entendu un témoignage prouvant que les faits existent encore et toujours, c'est cette fois un sentiment de révolte qui me saisit.

Quand il parle des migrants, l'auteur décrit les galères qu'ils vivent et avec quelle cruauté ils sont parfois traités. Ça prend à la gorge… Mais flûte à la fin, ça reste des êtres humains !!! Et si on inversait les rôles ? Et si nous en France, pays dont la situation politique n'est pas très stable, soulignons-le au passage, donc, et si nous avions à fuir notre pays ? Comment aimerions-nous être traités à l'étranger ? Ce livre a généré chez moi tout un tas de questionnement sur mon rapport à l'autre, à l'étranger, et des réflexions que je souhaitais partager ici.

Concernant l'écriture, c'est du Olivier Adam, ça passe ou ça casse. En tout cas ici, cette façon de hacher les phrases ou de ne pas mettre une ponctuation attendue colle à l'atmosphère lourde et pesante dégagée par le récit.

Bon allez, je m'arrête là avec ma fougue :-)

Parce que sa lecture a engendré de l'émotion, je mets 5 étoiles à ce roman.
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Depuis que sa jeunesse a été fauchée par un deuil, Marie erre dans sa vie comme une âme en peine. Ni Stéphane, son mari, ni ses jeunes enfants ne parviennent à la faire se sentir véritablement vivante et essentielle.
Elle découvre un jour que sa ville abrite un camp de réfugiés apatrides. Ces hommes, de nationalités diverses, ont connu l'horreur et vivent dans des conditions inhumaines, isolés des leurs, traqués par les autorités, incertains de leur avenir et même du lendemain.
Marie décide de leur porter secours. Ses actions, d'abord rationnelles, l'emmènent progressivement jusqu'à la démesure. En voulant les sauver, la jeune femme instable et fragile se perd elle-même.

Dans ce roman on retrouve, sur fond de drame societal, certains thèmes chers à Olivier Adam. La nature rude et sauvage, l'attachement viscéral qui peut exister entre parent et enfants, les relations de couple compliquées, le poids des apparences et du qu'en dira-t-on propre à la vie provinciale, la sphère privée qui parfois déborde sur la voie publique.

Le roman est fort, violent, douloureux, admirablement écrit. Une lecture dont à l'instar de Marie on ne ressort pas indemne.
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Que dire ce livre ?
La première pensée qui me vient à l'esprit est qu'il faut avoir le moral pour se plonger dans l'histoire de Marie. Vous aurez une chape de plomb sur les épaules et dans le coeur de la première à la dernière page. Dans l'univers décrit par Olivier Adam, tout est gris. Un gris sale, triste, misérable. Un gris qui colle aux yeux, à la peau.
Nous faisons connaissance avec Marie, une femme, épouse, mère de famille désoeuvrée. Elle vient de perdre son boulot de caissière au supermarché et se retrouve assignée chez elle à jouer les femmes au foyer modèle. Marie s'ennuie, se sent inutile et trouve sa vie vide de sens. Seul son fils Lucas réussit parfois à la faire sourire et à la rendre vivante.
Au hasard d'une rencontre, Marie va découvrir la misère humaine au travers du quotidien des réfugiés clandestins qui veulent à tout prix passer la frontière pour rejoindre l'Angleterre.
Du jour au lendemain, Marie revit. Elle s'investit corps et âme pour eux, aux côtés d'Isabelle, volontaire au centre d'aide de la ville.
Cette cause devient vite une obsession. Ses priorités changent. Marie perd pied avec la réalité et sombre peu à peu dans la folie.
Ce livre est un instantané de vie, un témoignage dérangeant. N'en attendez pas plus. Pas de rebondissement, pas de chute spectaculaire. Une drôle d'histoire. Je ne saurai dire si j'ai aimé ou pas.
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une grande claque avec ce magnifique roman. Olivier Adam nous entraîne avec Marie à la rencontre des réfugiés et de leur condition de vie chez nous. Il nous les rends humains et à travers son livre, on se rend mieux compte du travail des bénévoles, tout ces anonymes qui donnent leur temps pour soulager un peu la misère.
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Marie est perdue dans sa vie, dans sa famille, elle aime ses enfants mais les oubli, ne s'intéresse à rien, semble détachée du monde dans lequel elle vit, en dépression, elle a d'ailleurs déjà été internée en hôpital psychiatrique. Un jour, lors d'une de ses errances, elle va entrer dans une tente sous laquelle déjeunent des réfugiés. Elle va y faire la rencontre d'Isabelle, bénévole, de laquelle elle va se rapprocher, jusqu'à donner la quasi intégralité de son temps à cette cause.

Quelle fabuleuse surprise !!! J'avais pris ce livre dans ma Pile A Lire comme ça, au hasard, parce que "Dans les angles morts" d'Elizabeth Brundage que je suis en train de lire m'ennuyait un peu, et j'avais pris ce roman comme une petite pause sympathique... Je me trompais complétement : ce roman n'est pas du tout un "petit livre sympathique et détendant", c'est un Grand Livre, dense, intense et bouleversant ! J'ai tout de suite accroché à l'écriture d'Olivier Adam, une écriture qui s'envole, qui emporte, qui est simple mais émouvante... J'ai également plongé dans cette ambiance étrange, feutrée, perdue, j'ai divagué avec ce personnage paumé, cette petite famille écartelée, j'ai compatis avec Marie pour ces personnes que notre pays n'accueille pas, qu'il écrase, pour les rejeter ensuite au loin, encore plus amochés qu'en arrivant... J'ai dévoré "A l'abri de rien" d'un coup, avec une réelle passion pour les égarements du personnage, et pour tous ceux qui croisent son chemin. Je ne connaissais pas du tout cet auteur. C'est une très belle découverte !!
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Voici le roman qui m'avait définitivement fait prendre conscience qu'Adam, dont les tous premiers romans ( notamment "Je vais bien ne t'en fais pas", dont j'avais préféré l'adaptation ciné de Philippe Lioret) m'avaient peu convaincus, à l'écriture trop naive, était vraiment devenu un écrivain singulier et incontestable de la littérature française actuelle. Son style, située quelque part entre lyrisme romantique et noirceur de l'âme, avec des personnages souvent complètement paumés qui cherchent leur place dans une société en chute libre, ne peut que me toucher énormément. Et cette façon de sonder l'intimité de ces personnages à travers leurs difficultés à trouver leurs places socialement m'avait complétement épaté.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Marie, au chômage, s'ennuie dans une vie insipide et sans avenir. Un jour, elle aperçoit un groupe de Kosovars. Elle va alors découvrir le sort des sans papiers et trouver un sens à sa vie. Elle va consacrer tout son temps à l'aide apportée par une association, négligeant mari et enfants. Mais est 'elle à l'abri du danger ? Redonnera t'elle un sens à sa vie ?
Olivier Adam continue à scruster l'âme humaine, en perte de repêres, d'espoir, d'idéaux. Sans complaisance, il nous mets face à la misère humaine avec brutalité et nous questionne sur le mal. Avec un récit poignant, et tourmenté.
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Alors là... je ne m'attendais pas du tout à ressentir autant d'émotions avec ce bouquin.
Vraiment, à certains moment, je me suis reconnue dans Marie et c'était comme, déchirant. 💔

La plume d'Olivier Adam était vraiment en adéquation avec les sentiments qu'il a voulu retranscrire. J'ai trouvé que les mots étaient justes. .

L'histoire en elle-même n'est pas extraordinaire mais elle m'a procurée beaucoup d'émotions et d'empathie.
J'ai refermé le bouquin avec les tripes retournées...
.

Je pense qu'une personne qui a vécu une dépression, peut comprendre et compatir avec Marie. Quand tu ne sais pas ce que c'est, cette maladie qui te détruit de l'intérieur, alors t'as envie de baffer les gens, de les secouer. de leur dire que la vie est belle et qu'elle mérite d'être vécue. Mais tout ça, c'est facile à dire. Quand tu n'es pas bien, tu n'es pas bien. Parfois, même un tout petit rien pour les autres, est quelque chose d'insurmontable pour toi, à l'instant T. Et tu n'y peut rien. Tu n'y arrives plus et c'est malgré toi. 🥀
On ne parle pas d'une simple tristesse passagère ... et seul les personnes qui sont passer par là, savent comme c'est dur. .

Pour parler du fond de l'histoire quand même, qui est celle d'une femme qui se préoccupe des migrants et qui les aide, j'ai eu beaucoup de reconnaissance envers Marie et Isabelle. 🙌🏼 Nombreux sont les gens qui s'en foutent et qui balancent des « retourne dans ton pays! » 🤬
Ces 2 femmes font tout pour les aider, au prix de leur propre vie. Elles prennent soins d'inconnus, de ces gens rejetés de la société. Elles les nourrissent et les soignent, leur permet d'avoir un minimum de confort. .
J'ai trouvé ça touchant et l'histoire pourrait être réelle car il en existe des gens comme elles, qui se donnent à 100% pour les autres.
Merci à tout ces gens..... vous êtes des perles. ❤️
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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