AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,64

sur 863 notes
Dérangeant.
Que cache cette abnégation pour aller à la rencontre de ces inconnus ?
Pourquoi sommes-nous plus proches d'eux parfois que de notre famille ?
Une analyse intéressante des personnalités que l'on retrouve souvent dans les associations caritatives, les associations d'entr'aide, etc. où des gens mal dans leur vie viennent pour aider d'autres gens, emportés dans d'autres dérives.
Commenter  J’apprécie          60
Une histoire qui aurait dû être touchante, mais dans laquelle tout semble un peu trop caricatural : les gentils sont tous pauvres, chômeurs, paumés et ont tous perdu quelqu'un de très proche dans un accident de la circulation ; les flics, les fonctionnaires de la préfecture, les banquiers sont tous des salauds et ça se lit sur leurs visages ; les décors sont tous sales, décrépis, sinistres, avec le papier peint qui se décolle et la peinture qui dégouline ; les réfugiés sont tous des braves types, serviables, et les plus braves et les plus serviables sont automatiquement ceux qui meurent. Cette caricature rend les personnages irréels et dessert donc le propos, a priori fort louable.
Par ailleurs, le style est plutôt agaçant, surtout par son désir d'inventer une nouvelle règle d'utilisation de la virgule : on a des tas d'énumérations dans lesquels les différents éléments qui constituent l'ensemble ne sont pas séparés par des virgules, sauf quand, de temps en temps, on en aperçoit une qui a survécu au carnage. En fait, pour être franc, ça m'énerve les gens qui pensent réinventer la littérature parce qu'ils balancent aux orties une règle de grammaire. Il faudrait leur expliquer que le génie littéraire n'est pas là. Qu'on peut accepter de se soumettre à de vieilles règles et apporter quand même quelque chose de nouveau. C'est en tout cas ce que je pense, très humblement.
En plus de ça, j'avoue être horripilé par les expressions toutes faites ou plutôt, les associations de mots utilisées déjà des milliers de fois et qui peuvent porter à croire que l'écrivain s'est laissé aller à la facilité, sans oser retravailler son texte. Ainsi, chez Olivier Adam, les murs sont "lépreux", les matelas sont "miteux", les visages sont "mangés" par la barbe, par le sourire, par des yeux trop grands. Cette expression-là, qui revient plusieurs fois, c'est sans doute l'association de mots la plus surfaite et la plus agaçante que je connaisse. Comme disait l'autre : le premier homme qui a comparé une femme à une rose était un poète ; le second était un imbécile. Alors, plutôt que dans le massacre des virgules, l'originalité aurait pu être recherchée dans les mots et les images employés, non ?
Sinon, le roman est pas mal pour son sujet et la sensibilisation qu'il permet sur le sort des réfugiés. Ah oui, au fait, ce n'est pas le sujet principal, en fin de compte. Oui, on le comprend à la fin. Même si on ne comprend pas trop le télescopage entre le thème des clandestins et celui de la folie d'une femme. Peut-être que le premier avait pour but de donner de la consistance (et un côté plus "attractif", plus "vendeur") au second ? Ceci dit avec un cynisme totalement assumé.
Lien : http://sebastienfritsch.cana..
Commenter  J’apprécie          60
Beau roman, beau personnage de femme maltraitée par la vie, désarçonnée, et qui va se trouver une raison de vivre en faisant face et prenant à bras le corps un problème de société et d'actualité qui va lui donner l'occasion de se mobiliser, de se dévouer, de se trouver.
Pourquoi, mais pourquoi, l'auteur - et il n'est hélas pas le seul - se croit-il obligé d'adopter des familiarités de style et le vocabulaire qui va avec (et là je ne parle même plus de familiarité, mais de grossièretés accumulées, la plupart du temps totalement inutiles et superflues), au détriment de la qualité d'écriture, pour rendre ses personnages plus proches, plus vrais, plus crédibles ? Malheureusement ce n'est pas une condition obligée pour faire un bon roman, et çà ne marche pas à tous les coups. Dans un bon roman le récit, l'action, le rythme, les personnages, n'ont pas de besoin de çà (du moins pas à si forte dose) pour capter le lecteur. Ce n'est qu'une facilité dans laquelle on tombe comme dans un piège, cela ne fait que desservir notre langue, et je trouve çà dommage.
Mais je comprendrai que tous les lecteurs ne partagent pas mon avis.
Commenter  J’apprécie          60
Marie, trentenaire a deux enfants, elle est mariée, et elle et son mari viennent juste d'emménager dans un pavillon. Seulement Marie est au chômage depuis quelques temps et elle erre dans son pavillon tout neuf qui ressemble tellement aux autres pavillons du quartier. Mais un jour, en ramenant son fils de son cours de tennis, le pneu de sa voiture crève, un homme lui offre son aide.

Cet homme est un sans papier qui attend de passer en Angleterre car Marie vit à Calais. Elle décide de les aider ces hommes qui se massent autour des tentes des bénévoles.

Elle va les aider, assumant le regard méprisant des voisins, l'amour désespéré de son mari et de ses enfants. Elle va les aider ses hommes, Kurdes, Afghanistans... allant jusqu'au bout de ses forces, ave toujours en arrière plan le souvenir de sa soeur Clara.

Ma première lecture d'un roman pour adulte de cet auteur.

Il sait trouver les mots justes pour parler des sans-papiers, ces hommes qui en l'absence de ces malheureux papiers, semblent avoir perdu toute humanité aux yeux des autres.

Ce roman, c'est surtout le portrait fort de cette femme, qui est comme tout le monde et qui part à la dérive comme cela peut arriver à tout le monde.

Tout au long du roman, on attend la cassure, on serre les dents pour elle, pour ses enfants, son mari. Les émotions sont là, fortes, tous ces hommes et femmes qui souffrent, une souffrance différente et pourtant la même.

Un portrait de la dépression très juste. Un morceau de vie.

Quel dommage toutefois de trouver dans mon livre de poche, des fautes de ponctuation ainsi que de conjugaison, "ils trouvait…"

Lien : http://l-ivresque-des-livres..
Commenter  J’apprécie          60
L'oeuvre d'Olivier Adam est jalonnée de ces Bras cassés sur lesquels la vie s'acharne encore et encore et qui pourtant continuent à avancer vaille que vaille, foutu pour foutu,quitte à instiller dans leur vie cette poésie dont le quotiden semble manquer si cruellement.

L'héroïne de A l'abri de rien vient de perdre son emploi de caissière car elle a envoyé paître un client qui comme tant d'autres passait ses nerfs sur elle et qui avait tout du petit chef vicieux qui pourrit la vie de tout le monde. du coup, la voilà confinée entre les quatre murs de cette maison de lotissement où elle vient d'emmenager avec son mari Stéphane et leurs deux enfants Lucas et Lise.

Marie et Stéphane s'aiment mais c'était planqué sous la graisse du quotidien et des emmerdes, une couche comme on en a tous. Marie lui est redevable de l'avoir ramassée à la petite cuiller lorsque sa soeur Clara est morte dans un accident de voiture avec un groupe d'amis mais elle n'en peut plus de cette vie où tout n'est qu'uniformité, où les yeux sont vides, les gestes absents, où ceux qu'elle croise ont l'air tout comme elle d'ailleurs de robots, de créatures déshumanisées à force d'encaisser, de faire face aux fins de mois difficiles et aux soucis en tout genre sans espoir que cela puisse changer ne serait-ce qu'un peu.

Elle s'essaie de s'accrocher à la façon de cette mère dans La petite chartreuse de Pierre Péju qui chaque jour parcourt un peu plus de kilomètres en voiture en attendant l'heure d'aller chercher sa fille à l'école. Comme elle un jour elle finit par ne pas y aller.

Pourquoi ? Parce qu'en découvrant le centre d'aide qui distribue des repas chauds aux Sans Papiers qui attendent de trouver le moyen de passer en Angleterre, elle a fini par donner un coup de main. Elle y a retrouvé Jallal qui l'avait aidé à changer sa roue sous une pluie battante et qu'elle n'avait pas su remercier parce que comme tout le monde elle avait peur de ces hommes qui luttent contre le froid et errent autour de la ville entre deux rafles et passages à tabac, entre deux bagarres.

Peu à peu, elle délaisse son foyer, ses enfants et son ami pour passer de plus en plus de temps avec Jallal, Drago, Béchir et les autres. Entre deux souvenirs de sa jeunesse insouciante avant la mort de Clara où elle passait son temps à danser, à boire et à se frotter aux jeunes Anglais venus faire la fête sur le littoral français, Marie s'investit de plus en plus aux côtés de Josy et d'Isabelle.

Des distributions devant la mairie, elle en vient à suivre les démarches de demande d'asile, à aider Isabelle qui accueille illégalement mais on ne peut plus humainement quelques Kosovars chez elle tous les soirs pour qu'ils puissent prendre une douche, faire une partie de cartes, danser, rire, boire un peu d'alcool en dépit des interdits religieux, dormir au chaud et oublier un peu leurs infortunes.

Alors forcément cet engagement finit par avoir de plus en plus de répercussions sur son couple, ses enfants, sa vie sociale. le quartier la montre du doigt, les camarades de son fils aîné qui trouvaient déjà que Lucas était trop couvé par sa mère et ne se privaient pas de lui faire sentir, se déchaînent littéralement lorsqu'elle vient en aide aux réfugiés. Son mari risque de perdre lui aussi son emploi car il commence à péter un plomb devant l'attitude de sa femme.

Marie est-elle comme tous ces gens qui viennent faire un don au centre d'aide plus pour qu'on leur dise qu'ils sont formidables que par réelle solidarité ? Qu'est-ce qui la lie aussi fortement à ce militantisme dont elle ignorait tout hier ? Jusqu'où ira t-elle ? Finira-t-elle par rentrer dans le rang ?

Olivier Adam est passé maître pour mettre à ciel ouvert les failles des individus et de notre société. Ses phrases qui oublient les virgules comme on oublie de respirer sont comme la pluie, elles griffent mais c'est salutaire.


Lien : http://muet-comme-un-carpe-d..
Commenter  J’apprécie          60
Avec l'écriture d'Olivier Adam vive, nerveuse, saccadée, parfois sans ponctuation, on vit la tourmente de Marie dépressive, sa descente aux confins de la folie, elle n'a jamais réussi à guérir d'un traumatisme du passé. Tout est si lourd à assumer pour elle, les aspirations de son mari et de ses enfants lui paraissent plus écrasantes que les attentes des immigrants qui, résignés à leur terrible sort, attendent de l'aide sans la demander.
Avec Olivier Adam, pas de récit intellectualisé avec un regard distancié de sociologue, pas non plus le roman à succès bourré de clichés destinés à faire pleurer dans les chaumières.
On sent toute la tendresse que l'auteur porte à ses personnages et combien il partage leur désespoir.
Commenter  J’apprécie          50
Marie … l'épouse de Stéphane, la maman de Lucas et de Lise, la mère au foyer dans cette petite maison, identique à tant d'autres, dans un lotissement comme des millions de lotissements, cette Marie là, déprimée, qui erre de la cuisine au salon, qui s'ennuie alors qu'elle aurait mille choses à faire, dont la vie c'est maintenant l'ANPE, les ASSEDIC, les soins aux enfants, les tâches ménagères, la fin du mois qui commence le 15, n'a plus rien en commun avec celle qui brulait la chandelle par les deux bouts avec ses amies, mais surtout avec sa soeur Clara. Sa jeunesse, les jeux, la danse, la musique, la fête, l'alcool, la drogue, le sexe.
Mais Clara est morte et Marie est mariée.
Et sa vie bascule, parce qu'elle a rencontré un migrant, un soir de pluie, alors qu'un de ces pneus vient de crever…
Marie, si fragile, sa déprime, ses douleurs, son mal de vivre, sa folie, sa générosité, l'amour de ses enfants.
La Jungle de Calais, la misère, la solidarité des uns, la violence et la haine des autres, les coups, l'horreur, les espoirs fous, le désespoir.
Des images fortes pour parler de la vie (de l'état en survivance plutôt) de ces déracinés. Des faits qui dérangent.
Mais quand j'ai refermé ce livre, c'est surtout à Lucas et à Lise que je pensais. Au comportement d'une mère.
Encore un livre fort, dense, riche en émotions, qui appelle la discussion, qui provoque des remises en question. Une fiction mais la plume d'Olivier Adam est bien trempée dans la réalité.
Commenter  J’apprécie          50
Dans une ville côtière face à l'Angleterre, les réfugiés Kosovars, Kurdes, Ethiopiens,... errent dans l'attente d'un hypothétique passage. Après la fermeture du camp de Sangatte, ils n'ont plus aucun abri et leur misère apparait au grand jour, sauf que personne ne les regarde ! Même Marie qui habite là depuis toujours ne les a jamais regardés, sauf ce jour où l'un d'eux l'aide à changer la roue de sa voiture. Est-ce pour cela qu'elle s'arrête devant cette tente et, presque sans le vouloir, commence à aider, à faire de "l'humanitaire" ? Mais Marie est très fragile, dépressive, elle a du mal à assumer son quotidien et celui de son mari et de ses enfants. Qu'est-ce qui la pousse tout à coup à sacrifier les siens pour se mettre à sauver les autres ?


Olivier Adam a du talent et il en faut pour traiter ce sujet délicat. Je trouve très intéressantes et très émouvantes ces pages sur ces réfugiés qui n'ont pratiquement aucune chance d'avoir une vie meilleure. On est pris par l'histoire et on s'attache aux personnages. J'ai en revanche quelques réserves sur l'ambiance lourde et poisseuse et le destin dramatique de Marie. L'enfance pas drôle, la soeur morte, le chômage, le dépression, ... Peut-être Olivier Adam en fait-il un peu trop... En résumé un bon livre bien sûr avec une écriture percutante mais pas le meilleur d'Olivier Adam à mon avis.

Commenter  J’apprécie          50
C'est l'histoire d'une femme, trentenaire, mariée, mère de deux enfants, femme au foyer d'un milieu modeste : on la sent dès le départ instable, fragile psychologiquement, dépressive ou « border line ». Elle s'ennuie, trouve sa vie terne et morose, sans intérêt jusqu'au jour où elle se jette à corps perdu dans l'assistance d'urgence auprès des Kosovars, réfugiés clandestins attendant de migrer en Angleterre, traqués par els autorités françaises, rejetés par la population. Elle en délaisse ses enfants, son mari…jusqu'à basculer dans la folie pour lutter contre cette misère, ces injustices qui la révoltent.
C'est très fort, bien écrit (toujours, avec cet auteur que j'apprécie beaucoup !) : des phrases courtes qui vont à l'essentiel, des détails qui laissent comprendre beaucoup plus, une intimité forte avec les personnages et « leur âme ». J'ai aussi trouvé que les réactions des enfants étaient particulièrement bien décrites et vraisemblables.
Commenter  J’apprécie          50
Sur la couverture nous pouvons voire une femme de dos face à la mer, elle paraît pensive et calme. L'ambiance est plutôt triste et les couleurs sont ternes, cette couverture est simple avec le nom du l'oeuvre et de l'auteur. Elle regarde au loin pensive ce qui fait référence à la réflexion sur la vie.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (1850) Voir plus



Quiz Voir plus

Olivier ADAM : cinéma

Quel acteur tient le rôle principal (Paul) dans l'adaptation cinéma "Des vents contraires", qui sortira à la fin de l'année 2011 ?

Romain Duris
Benoît Magimel
Olivier Sitruk
Edouard Baer

8 questions
156 lecteurs ont répondu
Thème : Olivier AdamCréer un quiz sur ce livre

{* *}