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3,57

sur 489 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Aaliya a du se marier jeune avec un vieil homme, c'est la tradition. Répudiée, elle refuse de revivre chez ses parents et va s'épanouir en travaillant dans une librairie. Elle peut assouvir sa passion pour la lecture. Elle va même se mettre à traduire en arabe ses titres préférés !

Quel régal ! Cette femme s'enthousiasme pour Duras et écoute Chopin, elle qui s'achete un disque à chacune de sa petite paye pour découvrir la musique. A travers ce personnage, c'est l'histoire du Liban que nous découvrons, un peuple sous les bombes. Aaliya ose, mais sa solitude et sa fuite dans la lecture lui font se couper des autres et de sa famille pour une vie assez austère. Un voyage dans ses souvenirs assez surprenants.

Lien : http://lespapotisdesophie.ha..
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Une femme agée vivant à beyrouth en 2010 se penche sur sa vie passée au travers de sont goût pour la lecture des livres (les vies de papier). Histoire attachante illustrant la solitude et les difficultés à cohabiter, y compris avec ses voisins proches.Richesse d'une vie intérieure s'appuyant sur les livres lus au travers d'une obsession de vouloir effectuer de tâches de traduction en arabe de livres déjà traduits en français ou en anglais, langues que maitrise l'héroïne.Cet exercice de traduction (pour elle même seulement) constitue la raison de vivre de cette femme.
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Telle une ballade désuète qui emmène le lecteur au loin, Aaliya déroule ses souvenirs et son amour pour la littérature et Beyrouth.

Aaliya a 72 ans et sa préoccupation du moment est de trouver le roman qu'elle commencera à traduire en arabe à partir du 1er janvier, comme elle le fait depuis 50 ans.
La vieille dame, routinière, casanière, légèrement misanthrope sur les bords, a vécu tous les événements qui ont marqué Beyrouth. En puzzle, elle raconte sa famille, L Histoire, la culture, ses voisines, sa meilleure amie.

Alors certes, ça ne fourmille pas d'actions. Et pourtant, impossible de s'ennuyer car l'ambiance est retranscrite à la perfection, que ce soit les rues beyrouthines, l'appartement-refuge ou le poids des ans. Aaliya est incroyablement touchante et l'auteur retranscrit ses pensées avec une plume d'une justesse folle.
Ce roman donne envie de voyager et de découvrir des classiques - beaucoup d'auteur.e.s du panthéon personnel d'Aaliya me sont inconnu.e.s (Pessoa, Kertész, Muñoz Molina...) !
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En refermant ce roman, j'ai l'impression d'avoir été devant une oeuvre d'art magnifique, mais sans avoir tout compris. Comme si le fond m'échappait mais que j'avais conscience de sa beauté. le construction m'a perturbé, et je n'ai donc pas tout saisi au niveau de l'histoire, tant je me suis perdue. Et pourtant, j'ai adoré la forme, absolument fabuleuse. C'est donc, finalement, très paradoxal.
Lien : https://sorbetkiwi.wordpress..
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Aaliya est beyrouthine depuis toujours. Âgée aujourd'hui de soixante-douze ans, elle occupe le même appartement depuis son court mariage à l'âge de seize ans. Elle a été libraire et depuis cinquante ans traduit des livres de l'anglais à l'arabe sans jamais les soumettre à un éditeur. Les manuscrits s'accumulent et Aaliya vit seule au milieu de ses livres et de ses traductions, se remémorant ses années de jeunesse, les relations difficiles qu'elle entretient avec sa mère et sa famille, son amitié avec Hannah, ses voisines, les sorcières (finalement bienveillantes) de l'immeuble…
On suit avec plaisir les pensées émaillées de citations littéraires de cette femme solitaire, amoureuse des livres et observatrice aiguë de la société libanaise. Elle nous parle au creux de l'oreille et droit au coeur, nous chuchotant ses secrets.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Ce livre m'a d'abord attirée par son cadre : Beyrouth
J'ai fait un long chemin avec cet ouvrage qui demande de la patience pour s'en délecter. Les références littéraires, philosophiques et musicales sont abondantes, les citations, les anecdotes aussi.

J'ai lu ce que j'appellerai le journal d'Aaliya Saleh 72 ans, une Beyrouthine non conformiste, irrévérencieuse, très érudite, ancienne libraire, passionnée de littérature, mal mariée.
« ℒ𝑜𝓇𝓈𝓆𝓊𝑒 𝒸𝒽𝒶𝒸𝓊𝓃𝑒 𝒹𝑒𝓈 𝒿𝑒𝓊𝓃𝑒𝓈 𝒻𝒾𝓁𝓁𝑒𝓈 𝒶𝓇𝒶𝒷𝑒𝓈 𝒻𝒾𝓉 𝓁𝒶 𝓆𝓊𝑒𝓊𝑒 𝑒𝓃 𝒶𝓉𝓉𝑒𝓃𝒹𝒶𝓃𝓉 𝓆𝓊𝑒 𝒟𝒾𝑒𝓊 𝓁𝓊𝒾 𝒹𝑜𝓃𝓃𝑒 𝓁𝑒 𝑔è𝓃𝑒 𝒹𝑒 𝒸𝑒𝓁𝓁𝑒-𝓅𝓇ê𝓉𝑒-à-𝓉𝑜𝓊𝓉-𝓅𝑜𝓊𝓇-𝓈𝑒-𝓂𝒶𝓇𝒾𝑒𝓇, 𝒿𝑒 𝒹𝑒𝓋𝒶𝒾𝓈 ê𝓉𝓇𝑒 𝒶𝒾𝓁𝓁𝑒𝓊𝓇𝓈, 𝓅𝓇𝑜𝒷𝒶𝒷𝓁𝑒𝓂𝑒𝓃𝓉 𝓅𝑒𝓇𝒹𝓊𝑒 𝒹𝒶𝓃𝓈 𝓊𝓃 𝓁𝒾𝓋𝓇𝑒. ».

Elle est traductrice. Mais qui le sait ? Depuis cinquante ans à chaque nouvel an, elle commence la traduction d'un chef d'oeuvre de la littérature étrangère, en arabe, roman ensuite qu'elle place dans des cartons

« ℬ𝑒𝓎𝓇𝑜𝓊𝓉𝒽 𝑒𝓈𝓉 𝓁'ℰ𝓁𝒾𝓏𝒶𝒷𝑒𝓉𝒽 𝒯𝒶𝓎𝓁𝑜𝓇 𝒹𝑒𝓈 𝓋𝒾𝓁𝓁𝑒𝓈:
dé𝓂𝑒𝓃𝓉𝑒, 𝓂𝒶𝑔𝓃𝒾𝒻𝒾𝓆𝓊𝑒, 𝓋𝓊𝓁𝑔𝒶𝒾𝓇𝑒,𝒸𝓇𝑜𝓊𝓁𝒶𝓃𝓉𝑒,𝓋𝒾𝑒𝒾𝓁𝓁𝒾𝓈𝓈𝒶𝓃𝓉𝑒,𝑒𝓉 𝓉𝑜𝓊𝒿𝑜𝓊𝓇𝓈 𝑒𝓃 𝓅𝓁𝑒𝒾𝓃 𝒹𝓇𝒶𝓂𝑒. »

Elle évoque les maux de l'âge, son rapport aux livres, la vie quotidienne dans un Beyrouth en guerre, ses relations avec ses sorcières de voisines, ses souvenirs d'enfance, son mariage, son amie Hannah, ses relations avec sa mère et fratrie, le métier de traducteur.
Peut-être que présenté ainsi, ce livre ne vous tente pas... Et pourtant, quelle pépite !
Une femme haute en couleurs cette Aaliya ! Je ne l'oublierais pas de sitôt !
Le livre a un côté "brouillon"- bien évidemment voulu, - avec toutes les digressions d' Aaliya.
Pas de chapitres, pas de distinguo entre passé et présent. L'écriture est très belle. C'est vivant, plein d'humour, de poésie, de mélancolie, et même de cynisme...
Bref, un coup de coeur ! Un livre à lire et relire… tout doucementEnvieuse et admirative d'Aaliya de pouvoir parler et citer si simplement Spinoza, Nabokov, Camus, Descartes, Yourcenar, Pessoa, Rilke, H.Miller, G. Bataille, Hume, Cioran, Sebald, Coetzee, V. Woolf, Heidegger, M. Twain... ou encore Walter Benjamin, Brodsky et tellement d'autres ? Je fus parfois honteuse de ne pas connaitre certains auteurs
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Sur l'Amour des lettres et du Liban. Un très joli roman où le voyage immobile combat l'agitation du monde.
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Commençons déjà par l'objet, ce livre est sans conteste un beau bijou à avoir dans sa bibliothèque. de ceux qui ravissent les yeux et réchauffent le coeur à vue d'oeil. Il en émane une aura qui crie l'amour des livres, qui invite à la lecture et à laquelle tout lecteur transi ne saurait résister. C'est exactement de cette manière que je suis tombée dans ses filets, en admirant ce beau livre et en me demandant ce que j'allais bien pouvoir y découvrir…

C'est là que j'ai fait connaissance avec Aaliya, l'héroïne principale, et pas des moindres croyez-moi ! Après avoir été répudiée par un mari ingrat après quelques années de mariage, elle a réussi à s'employer dans une petite librairie de quartier.

Cette bibliothécaire aux cheveux bleus, en dépit de son âge avancé perpétue chaque année un rituel sacré : la traduction en arabe de chefs-d'oeuvre de la littérature étrangère et ce pour son plus grand plaisir. Ces traductions s'empilent dans son petit appartement au centre de Beyrouth, seuls témoins de son amour des livres et de la justesse de sa plume. Et c'est dans son monde, à l'abri des murs de son appartement jonché de livres que l'on comprend. On saisit à quel point les livres ont été un refuge, le plus chaleureux face à la misère du monde, face aux balles perdues, face à la guerre qui fait rage. On se rend compte que lire du Calvino à demi-brûlé pendant que les gens à l'extérieur s'entretuent, est un échappatoire sans pareil aux affres de la guerre qui déchirent la ville.

S'adapter avec docilité et de manière non conventionnelle au monde extérieur fut donc le seul moyen pour Aaliya de se retirer sans grands désagréments dans celui des livres. Dans ce roman, l'amour des livres transparaît dans toute sa grandeur, avec une douce et mélancolique poésie. Aaliya y côtoie les auteurs avec une grande aisance, dans un plaisant échange fictif où les citations les plus pertinentes viennent étayer ses propos. C'est donc une virée très enrichissante pour le lecteur qui découvre des auteurs et des courants différents : « Austerlitz » de W.G Sebald, « Demain dans la bataille pense à moi » de Javier Marias, « le livre de l'intranquillité » de Pessoa ou encore « Séfarade » d'Antonio Muñoz Molina. Tour à tour on peut subir les exquises remontrances de Rilke comme se remémorer sagement près de la fenêtre, Brodsky et le bonheur qui ne sera plus.

Les descriptions étoffées et généreuses aident tout de suite la projection dans le temps et l'espace, et c'est ainsi qu'il nous est possible, à nous lecteurs, d'imaginer la joliesse de cette chaleureuse librairie bleu lavande et de rêver aux ouvrages qu'elle porte en son creux…

Le personnage quant à lui est non seulement fort attachant, mais aussi très profond ! En effet, certaines prises de position d'Aaliya démontrent son mépris pour l'hypocrisie de la société libanaise, ses satanées convenances et sempiternelles réflexions du genre « Qui voudra t'épouser si tu lis tant ? ». Elle analyse la société beyrouthienne avec beaucoup de recul, de lucidité et d'humour. Se consolant des désolations extérieures grâce à ses vies de papier, autant de grands penseurs auprès desquels elle peut panser ses plaies et comprendre le monde.

A la lecture ce de roman, on sort quelque peu bouleversé par ce portrait de femme qui a choisi la littérature comme liberté pour échapper à la mascarade des diktats accablants. Une femme plus que jamais vivante, car nourrie de prolifiques lectures et de laborieuses traductions.


Ce roman est écrit comme une ode aux livres, à la lecture et à la traduction. Un hommage aux mots et à leur magie. La preuve ultime que tant qu'il y aura des livres, l'humain ne sera jamais vraiment seul.
Seul bémol à mes yeux : Je pense que cette lecture aurait pu être encore plus agréable si elle avait contenu moins de digressions de la protagoniste. Elle a souvent recours à des détails fastidieux et inutiles qui perdent le lecteur dans sa lecture et à peine se ressaisit-il de cela qu'une autre longue digression pointe le bout de son nez.. J'ai trouvé que cela était beaucoup trop récurrent et que ça alourdissait la lecture…

Cela demeure néanmoins une belle lecture, que je recommande.
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Voici un livre... étonnant, déconcertant, par moment même démoralisant, voire parfois lassant et pourtant à lire absolument
Il faut admirer bien des choses, notamment :
- la culture littéraire incroyable
- le talent des descriptions des lieux, des êtres humains
- la description de la vie Beyrouthienne.

En tant que lectrice, ma connaissance littéraire à côté est nullissime, c'est ce qui rend ce livre décourageant et par moment agaçant devant tant de connaissances.

Et pourtant, et pourtant... impossible de le fermer sans avoir été jusqu'au bout !
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( 02/07/2018 )

En quatrième de couverture, en plus d'un léger résumé de l'histoire, il y avait cette phrase: " Lauréat du Prix Femina étranger 2016, Rabih Alameddine signe un roman éblouissant et une véritable déclaration d'amour à la littérature ". le prix Femina en plus, cela m'a fait penser au livre de Katarina Bivald, " La bibliothèque des coeurs cabossés " que j'avais beaucoup aimé. Une histoire feel good qui fait du bien de temps en temps :-)!

Mais ici, on est on est dans une histoire qui est bien plus qu'une romance feel good et je suis heureuse que le Prix Femina lui ait été discerné!

J'ai eu un véritable coup de coeur pour Aaliya Saleh, son héroïne! Quelle femme! Je l'adore!! On la découvre lorsqu'elle a 72 ans et que par mégarde elle s'est teint les cheveux dans un bleu un peu trop prononcé à son goût pour son âge :-)! Avec elle, nous allons suivre le fil des ses souvenirs! Son histoire, l'histoire de son immeuble, Hannah celle qui fut sa seule amie, de son Liban et du contraste de ce qu'a été sa vie et la nouvelle génération qui marque une forme de rupture.... Et surtout, nous allons avec elle, rendre hommage à la littérature et à ce qu'elle nous apporte au quotidien! Aaliya ayant voué son temps libre à la traduction d'auteurs en arabe... Une activité intime qui a été sa colonne vertébrale tout au long de son histoire :-)!

J'ai refermé ce livre en ne pouvant pas me plonger dans une autre histoire tout de suite après comme c'est généralement le cas... L'atmosphère poétique qui entoure l'histoire d'Aaliya m'en empêchait :-)... C'est donc chaudement que je vous le recommande ;-)!
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