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4,18

sur 1970 notes
Isabel Allende ne le nomme pas, mais comment ne pas reconnaître l'histoire de son pays, le Chili, dans cette saga familiale.
Même si le personnage principal semble être Esteban Trueba propriétaire terrien colérique et intransigeant, il s'agit en fait de l'histoire des femmes de la famille del Vallee, Rosa fiancée d'Esteban prématurément décédée, Clara sa jeune soeur qui épousera finalement Esteban, Blanca leur fille et Alba la petite-fille passionnée qui paiera très cher son implication auprès des guérilleros qui combattront la junte militaire après le coup d'état.
Excellent livre qui mérite son succès.
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Un roman à la fois historique et fantastique, j'avoue que ça me laissait perplexe, et que j'ai commencé cette lecture intriguée, pas sûre d'aimer. Et bien j'ai été conquise! Ce mélange des genres couplé aux talents de conteuse de Isabel Allende nous embarque dans un pays d'Amérique du Sud (le Chili n'est jamais nommé) du début du XXe siècle à la dictature. de nombreux sujets sont abordés, les personnages sont très complexes, la magie est présente sans lourdeurs... Vraiment une lecture intéressante et agréable!
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Mon premier contact avec cette auteure ne devrait pas être le dernier. J'ai été happé par cette épopée aux multiples dimensions et cette écriture, exaltée et réservée à la fois. Dès le début j'ai songé à « Cent ans de solitude » par l'ampleur du projet et cette prose exquise, aussi habile dans les descriptions que dans les dialogues. L'utilisation très modérée du fantastique contribue également à l'air de parenté, de même que le contexte sud-américain, mais chaque oeuvre a sa personnalité propre, définie et réussie. Et le clin d'oeil qu'envoie Allende à Gracia Marquez lors du choix des prénoms est savoureux.

Bien que centré sur le personnage d'Esteban Trueba, qui constitue le fil conducteur, ce sont les personnages féminins qui font ce livre; fortes, déterminées, elles traversent et définissent à leur manière autant les histoires familiales que de couples. Même dans l'aspect politique, où on tente de les reléguer au second plan, elles réussissent à occuper la place centrale, parfois malgré elles mais quand même. Les personnages masculins n'ont pas les beaux rôles, à part peut-être Miguel et Jaime et encore... Quant à Esteban lui-même il incarne ici une réalité qui a malheureusement dû exister, espérant qu'elle n'existe plus, mais j'aimerais en être certain. J'avoue qu'à la longue viols de paysanne, violence envers femme et fille, tentative de meurtre sur Garcia III, refus de récompenser le délateur, colère perpétuelle etc. m'ont exaspéré à un point tel que j'avais hâte que le destin le remette à sa place.

Quant à la dimension politique, tout en filigrane au début, elle prend progressivement de plus en plus d'espace pour constituer le coeur du récit à la fin. On comprend très bien ce qui passe mais même dans l'épisode d'emprisonnement, l'auteure a gardé une certaine pudeur quant aux détails, ce qui ne nous empêche pas de souffrir avec Alba. Et quelle belle réflexion sur le cycle de la violence et de la haine dans les toutes dernières pages. Un oeuvre qui m'aura marqué autant par la forme que par le fond!
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une histoire forte que celle relaté dans ce roman: l'histoire des femmes de la famille del Valle, durant une période d'environ 70 ans: celle d'Estéban Trueba, fiancé de la première fille del Valle, puis mari de la dernière. l'histoire est écrite à trois voix: Alba, la petite fille d'Estéban Trueba écrit l'histoire de sa famille; d'abord en transcrivant les carnets de Clara, sa grand mère, puis après la mort de celle-ci en ajoutant sa propre histoire, le tout entrecoupé de la version d'Estéban Trueba, seules parties dont la narration se fait à la première personne.
La cohésion du récit tiens dans les relations entre les personnages et surtout dans celles qu'ils entretiennent tous avec Estéban, homme au caractère fort, amoureux éperdu de sa fiancée, puis de sa femme et dont la seule raison de vivre reste sa petite fille. pourtant ce sont bien les femmes les héroïnes de ce roman: Nivea,la première suffragette, Rosa, belle et éphémère, Clara, extralucide mais sans aucune disposition pour les choses terre à terre, Blanca, amoureuse depuis ses 4 ans du même homme, et Alba qui sera la somme de toutes ces femmes et qui subira le destin de sa famille.
Parce que c'est une histoire de destin, prédit pour la plupart des centaines de pages à l'avance, mais qui n'enlève rien au rythme du roman, à l'envie de savoir comment cette prédiction prendra forme.
La politique tiens également un rôle important dans cette saga: ce sera la malédiction de cette descendance, les conflits entre les propriétaires terriens, les classes aisées et les paysans, le conflit gauche/droite, la monté du communisme dans un pays franchement conservateur, Tout celà dans un contexte de guerre froide et quand la gauche prend enfin le pouvoir, le sabotage économique par les grands de pays soutenus par les américains, puis enfin le punch des militaire qui mettra en place une dictature sanglante, un chapitre 13 très bien placé d'ailleurs.
Un roman d'espoir enfin car malgré tout les revers, les malheurs, c'est toujours l'espoir qui porte les personnages de cette histoire. Malgré des scènes très crues, très dures, parsemées au fil des pages, on se prends à sourire des anecdotes familiales attendrissantes ou simplement amusantes.
bref un très bon moment, un très bon livre qui nous fait flirté avec le monde du paranormal tout en nous décrivant l'évolution économique et sociale d'un petit pays d'Amérique du sud au travers de gens particulièrement attachants.
le seul petit bémol serait des erreurs de traductions disséminées de ci, de là, comme ce passage "la relation du soldat" ou relation traduit "el relato" espagnol, l'histoire. Cela est bien dommage pour un grand roman comme celui.
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Des années que j'avais ce roman sans le lire, que j'ai eu tord! (Si j'arrêtais d'en acheter plus que je ne peux lire, mais on en est tous là je pense).
Gros coup de coeur, donc, pour La Maison aux esprits. C'est toujours risqué de lire un roman dont on a lu/entendu beaucoup de bien mais pour une fois, je n'ai pas été déçue. J'y suis entrée sans trop savoir à quoi m'attendre, par exemple en découvrant le personnage de Rosa je m'attendais à ce qu'elle soit un personnage important et qui a lu le roman verra pourquoi j'ai été dans le faux, et j'ai été surprise par les chemins pris, transportée, je me suis beaucoup attachée, surtout à Clara, j'ai couru régulièrement sur Wikipedia pour essayer de m'y retrouver quand les protagonistes de ce roman se trouvaient mêlés à la grande histoire, et pas seulement à leur histoire propre et que mes maigres connaissances sur le Chili se trouvaient en défaut, et je l'ai dévoré avec beaucoup de joie, et aussi en me demandant pourquoi j'avais attendu! C'est souvent cruel, la plupart des personnages mènent des vies dures, voire sont franchement peu recommandables, amusant par moment, jamais ennuyeux. C'est merveilleusement écrit, c'est sans doute pour cela que c'est dur à lâcher, j'ai trouvé les personnages vivants, même ceux qui semblent parfois foutraques, car que sommes nous, sinon des masses de contradiction, et il faudra que je cherche d'autres livres de cette autrice, quand j'aurais fait descendre un peu ma pile. C'est un roman très vivant, que je vais recommander à mon tour.
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Je ne sais pas a quoi je m'attendais mais pas à ça, j'ai trouvé ce roman très long et je me suis ennuyée.

C'est intéressant de voir les relations entre patrons et fermiers et comment cela a évolué pour en arriver à une dictature.
Le personnage de Clara, complètement dans la lune et d'autres sont attachants mais ce n'est pas pour moi. Ce n'est pas mon genre de lecture et l'auteure n'à pas réussi à m'embarquer avec elle.
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Bien que ce roman connaisse un succès ininterrompu depuis plus de 35 ans, je ne l'avais jamais lu et je n'avais pas davantage entendu parler de son adaptation cinématographique qui réunissait pourtant un prestigieux casting propre à tenter la cinéphile que j'étais il y a quelques années.
Il a fallu que j'entende parler de ce roman comme l'illustration parfaite du "réalisme magique" à la faveur du visionnage d'une série télé sans prétentions mettant en scène une jeune américaine d'origine hispanique, elle-même auteur de romans et nourrissant une admiration éperdue pour Isabel Allende, pour que ma curiosité soit éveillée et que je me plonge dans ce livre...pour ne plus le quitter...
Quelle claque que cette illustration romancée d'une terrible dictature dans un pays qui n'est jamais expressément nommé mais que l'on identifie immédiatement comme le Chili.
A travers l'histoire de la famille d'Estéban Trueba, riche propriétaire terrien farouchement attaché à ses privilèges de classe, c'est tout un pays qui apparaît en filigrane avec la révolte populaire nourrie par les exactions des puissants qui gronde jusqu'à ce qu'un gouvernement socialiste soit porté au pouvoir par la voie démocratique.
L'expérience ne fera pas long feu et Allende tombera sous les coups de la junte avec la prise de pouvoir du Général Pinochet qui instaurera le régime que l'on sait.
La dernière partie du roman qui met en scène Alba, la petite fille bien aimée du patriarche, est absolument poignante. Par amour, mais aussi par sens du devoir et par empathie pour un peuple martyr, elle endurera le pire mas elle ne sera pas pour autant vaincue.
Ce livre est aussi, et peut-être même avant tout, un hommage aux femmes fortes, celles qui refusent la fatalité et vivent comme elles l'entendent, qu'il s'agisse de parler aux esprits, de faire bouger les guéridons, d'aimer sans souci des convenances, d'assumer les choix les plus difficiles malgré les obstacles.
Les éléments de magie restent discrets et s'intègrent dans la trame romanesque de façon harmonieuse sans nuire à la crédibilité de l'ensemble.
Il importe peu finalement que les cheveux d'Alba soient aussi verts que ceux de sa grand tante Rosa la belle, tant son destin héroïque est tragique.
Ce grand roman permet de ne pas oublier que les atrocités n'ont pas cessé avec la victoire des alliés en 1945 et que la bête immonde, avec son cortège d'horreurs, est toujours à l'affut.
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Roman lu il y a très longtemps mais j'en garde un souvenir impérissable. Pour moi c'est la découverte du réalisme romantique, un genre que j'adore maintenant ainsi d'une auteure formidable, une de mes fétiches.

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Il est de ses trésors qui prennent la poussière sur plusieurs générations dans un rayon de bibliothèque ou dans un carton. de ses livres qu'on remet à plus tard pour lire des trucs plus récents.
Il est de ses livres qui sont de la famille.
Et cette histoire quand on la lit, cette famille qu'on découvre, ces vies de famille, faites d'amour de rancoeur avec ce goût d'ailleurs c'est tellement beau que ça donne envie de le garder de côté pour les prochains.
J'ai adoré ce livre,
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Est-ce un point commun à nombre d'auteurs sud-américains? mélanger en toute simplicité vivants et esprits? Croyances chrétiennes et paganisme ?
En tout cas, cette cohabitation semble tellement naturelle...Dans la Maison aux Esprits, c'est l'esprit de Clara qui domine. de son enfance à la mort de son époux...donc bien après sa propre mort, elle guide et veille sur cette maison et les femmes de cette maison. Elle hante et tente de canaliser son époux, véritable force de la nature, volonté toute puissante balayant tout sur son passage pour arriver à ses fins... jusqu'à ce qu'il se heurte aux putschistes...et "comprenne", enfin.
Un roman foisonnant mais facile à suivre. Pas une minute d'ennui ou de longueur.
Contente d'avoir vu (et aimé) le film avant d'avoir découvert le roman...car le film est bien moins riche. Dans l'autre sens j'aurais forcément été déçue. Mais comment reprocher à Bille August de ne pas pouvoir parfaitement rendre le foisonnement, et la Magie (oui avec un M majuscule mérité) du roman.
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