AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,18

sur 1970 notes
Après avoir été très emballé par le roman "Zorro" d'Isabel Allende, j'avais décidé de ne pas en rester là. J'ai donc continué à découvrir cette romancière à travers son premier roman "la maison aux esprits".

Il s'agit de l'histoire d'une famille dans un pays d'Amérique du Sud depuis le début du XXème siècle jusqu'aux années 70 environ.

L'histoire politique est anonymisée mais on devine très vite qu'il s'agit du Chili, la patrie d'Isabel Allende, nièce du président Salvador Allende tué lors du coup d'état de 1970. On reconnait Allende à travers les noms "le Candidat" puis "le Président". C'est comme un autre personnage historique qui est appelé "le Poète" mais qu'on devine être Pablo Neruda

Ainsi, à travers le destin de la famille Trueba, on suit l'évolution de la société chilienne où les paysans au début du siècle étaient quasi des esclaves au service de puissants hobereaux, maîtres après Dieu, exerçant en toute impunité un droit de cuissage ou de vie et de mort. Peu à peu, il y a prise de conscience du peuple jusqu'à l'arrivée au pouvoir du "Président" qui rencontrera les difficultés qu'on connait jusqu'au "Pronunciamento" qui voit se mettre en place une sanguinaire dictature.

Le destin de cette famille s'exerce dans le roman à travers les personnages centraux d' Esteban Trueba, gros propriétaire atrabilaire mais surtout des femmes Clara, Blanca et Alba (épouse, fille et petite-fille).

Le roman est extrêmement touffu, avec beaucoup de personnages dont on ne voit pas forcément immédiatement le rôle. Je pense en particulier à Barabbas dont on comprend, à peu près au bout de la première page qu'il s'agit d'un animal (puisqu'il est en cage). Puis peu à peu, on finit par réaliser qu'il s'agit d'un chien (aux pouvoirs extraordinaires). Personnellement, j'ai eu du mal à accrocher au début du roman, ne voyant pas trop où le roman me menait. Il m'a bien fallu une bonne cinquantaine de pages (sur 540) pour commencer à prendre goût à l'histoire qui avait tendance à se perdre dans des détails qui tenaient presque au fantastique (Clara sait communiquer avec les esprits et faire bouger la salière sur la table). D'ailleurs, il y a certaines choses que je n'ai pas réussi à décrypter comme, entre autres, la couleur des cheveux de certaines des femmes qui est naturellement verte … Des détails certes mais qui intriguent donnant l'impression (désagréable) qu'on a loupé un métro et qui nécessitent d'assez fréquents allers et retours (ce que je n'aime pas toujours faire car ça casse le rythme) …

Spoiler : autre difficulté qui n'est dévoilée qu'à la fin. le roman est principalement écrit à la troisième personne sauf de temps en temps où un des personnages s'exprime. Sans crier gare, le roman bascule alors à la première personne… La première fois, j'ai même mis un certain temps à comprendre quel était le personnage qui s'exprimait ainsi …

Puis peu à peu, les choses se normalisent dans le roman et on finit par éprouver un certain attachement pour les héros ou les héroïnes.

Ce qui m'a le plus intéressé et fasciné dans le roman c'est cette façon de faire se croiser et rencontrer des personnages qui n'auraient normalement jamais dû se retrouver. Contrairement au dicton, L Histoire, ici, aime à repasser les plats, attisant haine ou amour…

Ce roman semble avoir eu un succès international immédiat et considérable. Il a même été adapté par Bille August dans un film au titre éponyme (que je ne connais pas)

Après "Zorro" que j'avais beaucoup apprécié, "la maison des esprits" est un roman intéressant, beaucoup plus complexe. L'expérience restant positive, je me laisserai probablement tenter par un troisième roman de Isabel Allende.
Commenter  J’apprécie          00
C'est l'histoire d'un pays qui ressemble à s'y méprendre au Chili. La fresque familiale d'une génération empreinte de magie et d'amour. Une ribambelle de personnages aux caractères bien trempés, dessinés avec perfection et finesse. C'est ce chant qui vient du fond des âges, la musique des masses populaires et des laissés-pour-compte avilis et torturés par un gouvernement impitoyable.

Nous allons suivre un chien qui n'arrête jamais de grandir, une jeune femme aux cheveux verts d'une beauté resplendissante, de sa soeur Clara qui est dotée de drôles de pouvoirs. Qui n'a jamais rêvé de pouvoir déplacer les objets rien qu'avec la force de sa pensée ?

C'est le récit de la petite Alba, intrépide et téméraire, qui va grandir et s'épanouir avec les histoires des femmes de sa famille que l'on va lui conter chaque soir de sa vie. Il y a aussi ce bon vieil Esteban Garcia, le patriarche et narrateur de cette histoire, colérique et têtu, en proie à une libido excessive, chevauchant ses paysannes pour calmer le feu de ses ardeurs.

Sarcastique et tragique, c'est un univers coloré et féerique qu'Isabel Allende nous dépeint.
Commenter  J’apprécie          232
Le défi Instagram "1 mois 1 pays en livres" m'aura définitivement permis de découvrir de fantastiques histoires, et "La Maison aux esprits" figure certainement parmi les meilleures ! Dès les premières pages, la superbe description d'une jeune femme, Rosa del Valle, m'a convaincue que je tenais un roman incroyable, et les mystérieux pouvoirs de sa soeur, Clara, ont renforcé ce sentiment ! Nous y suivons le destin de sa famille dans le Chili du début du XXe siècle dans un récit au charme poétique qui nous fait sans cesse franchir la barrière très fine entre rêve et réalité.

Les générations de del Valle se succèdent et se déploient autour de personnages fascinants comme l'aventureux oncle Marcos, l'ambitieux et irascible Esteban qui épousera la fantasque Clara, leur fille Blanca qui restera une éternelle amoureuse, les jumeaux Jaime et Nicolas que tout oppose… Ce livre brosse un saisissant portrait de l'époque de l'apparition de la radio et de l'automobile, des deux Guerres mondiales, de la lutte des suffragettes, des idées marxistes, du recul de la religion et de l'élargissement de la démocratie jusqu'au putsch militaire et à la dictature.

Je tiens également à souligner les touches d'humour foudroyantes qui émaillent le texte comme l'attaque de Clara contre l'Eglise lancée en pleine messe ou les amours tragiques du chien Barrabás. La plume est évocatrice et sensorielle, s'attardant sur des plats raffinés, des odeurs de violette et d'encens, des couleurs éclatantes… Dans cette histoire de fées, de fantômes et de passions, je retrouve quelque chose de Shakespeare et des grandes sagas à la "Downton Abbey" puisque la famille del Valle accompagne les évolutions politiques, économiques, sociétales de son temps.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          154
Dans ce roman on va suivre la famille Trueba sur plusieurs générations : d'Esteban riche propriétaire d'une grande ferme sur les terres sauvages du Chili, de son épouse Clara à l'esprit libre et aux tendances occultes, de leurs enfants...jusqu'à la Révolution chilienne qui va secouer leur destin.

Une saga romanesque que j'ai vraiment beaucoup aimé, ce fut une réelle surprise pour moi. J'ai adoré le décor de cette maison et des paysages alentours, j'ai adoré le personnage de Clara forte, libre et qui amène un vent de fraîcheur, j'ai bien évidemment exécrée Esteban et pourtant j'ai trouvé très touchante sa relation avec sa petite-fille. J'ai moins accroché sur la partie politique du pays. C'était hyper bien écrit, j'ai passé un super moment de lecture. Attention quand même parce que bien évidemment la condition de la femme et les agressions peuvent choqués certains et c'est à replacer avec l'époque bien sûr !
Commenter  J’apprécie          40
Après de multiples recommandations, j'ai enfin pris le temps de lire "La maison aux esprits" et je l'ai beaucoup aimé.

Ce fut un plaisir de découvrir la vie des soeurs Rosa et Clara, de leur amant Esteban et de leur descendance, légitime ou non. le livre est long, les personnages nombreux et le récit est à plusieurs voix. Mais on ne s'y perd pas, les événements sont racontés de manière plutôt linéaire.

Le réalisme magique apporte de la poésie à un récit qui devient pourtant de plus en plus sombre au fil des pages.
J'ai adoré cette galerie de personnages, chacun avec leur personnalité différente et souvent extravagante.

C'est une très belle oeuvre de littérature qui me donne envie de poursuivre mon exploration des auteurs d'Amérique du sud, en restant dans le courant du réalisme magique.
Commenter  J’apprécie          30
Une saga familiale magistrale dans un pays d'Amérique du Sud imaginaire qui ressemble à s'y méprendre au Chili (que l'autrice a dû fuir dans sa jeunesse). Sur trois générations, nous suivons une famille de riches propriétaires des années 1920 aux années 1970. Esteban Trueba règne en despote sur sa propriété. Sa femme Clara peut prédire l'avenir et communiquer avec les esprits. Ce couple insolite sert de socle à une histoire qui nous entraîne comme un long fleuve aux eaux tumultueuses de leur mariage à la naissance de Bianca, leur fille, que l'on mariera de force et Alba, la petite-fille qui vivra de plein fouet le putsch et les violences militaires lorsque le pays bascule dans la tyrannie.
Des traditions paysannes à la folie meurtrière et fratricide des temps modernes, cette saga est portée par trois héroïnes inoubliables dans la plus pure lignée du réalisme magique sud-américain.
--
Avis :
Un premier roman retentissant, à la fois poétique et cruel, qui nous happe dès la première page. Un livre magique qui ne s'oublie pas.

Lien : https://delicesdelivres.go.y..
Commenter  J’apprécie          60
Un roman aux multiples visages : la saga d'une famille chilienne au coeur du XXe siècle et de ses grandes péripéties, sur fond de réalisme magique, politique et social.
Un récit complexe mais résolument engagé (notamment contre la violence de la dictature, décrite crûment), avec des personnages mémorables : en particulier celui du père de famille conservateur, Esteban Trueba, presque attachant malgré sa violence et ses égarements, et de sa femme lunatique et un peu sorcière, Clara del Valle.
Un très bon moment de lecture tenu par un style généreux, mais dont le propos m'a parfois paru manqué d'unité (mais peut-être est-ce intrinsèque au genre de la fresque…)
Commenter  J’apprécie          20
Une très belle découverte que ce premier roman d'Isabelle Allende qui dès les premières pages renvoie au réalisme magique sud-américain qui m'avait tant plu chez Gabriel Garcia Marquez et son chef-d'oeuvre ''Cent ans de solitude''. J'ai presque eu l'impression de retrouver la plume de ce dernier dans cette fresque familiale dans un Chili jamais cité mais facile à deviner. Plusieurs décennies vont défiler et nous faire découvrir quatre générations de personnes toutes plus ou moins étranges par leurs destins et/ou leurs dons particuliers. C'était une lecture très prenante qui tease facilement le lecteur par ses rapides flashforwards, à l'image du célèbre incipit de ‘'Cent ans de solitude''. Bref, quid de la comparaison de ces deux livres, le récit bien que quasi dénué de dialogues est passionnant dans son déroulement et dans le développement de ses personnages. le dernier tiers/quart en revanche s'écarte quelque peu du réalisme magique pour basculer dans le récit historique, dénonçant le début de la dictature de Pinochet, bien qu'aucun nom ne soit cité. Cette partie du récit plus historique n'en est pas moins prenante, c'est simplement un certain changement de registre. J'ai déjà dans ma pal trois autres livres de cette autrice que je suis donc très content d'avoir trouvé, et je pense en lire un par an.
Commenter  J’apprécie          90
Des années que j'avais ce roman sans le lire, que j'ai eu tord! (Si j'arrêtais d'en acheter plus que je ne peux lire, mais on en est tous là je pense).
Gros coup de coeur, donc, pour La Maison aux esprits. C'est toujours risqué de lire un roman dont on a lu/entendu beaucoup de bien mais pour une fois, je n'ai pas été déçue. J'y suis entrée sans trop savoir à quoi m'attendre, par exemple en découvrant le personnage de Rosa je m'attendais à ce qu'elle soit un personnage important et qui a lu le roman verra pourquoi j'ai été dans le faux, et j'ai été surprise par les chemins pris, transportée, je me suis beaucoup attachée, surtout à Clara, j'ai couru régulièrement sur Wikipedia pour essayer de m'y retrouver quand les protagonistes de ce roman se trouvaient mêlés à la grande histoire, et pas seulement à leur histoire propre et que mes maigres connaissances sur le Chili se trouvaient en défaut, et je l'ai dévoré avec beaucoup de joie, et aussi en me demandant pourquoi j'avais attendu! C'est souvent cruel, la plupart des personnages mènent des vies dures, voire sont franchement peu recommandables, amusant par moment, jamais ennuyeux. C'est merveilleusement écrit, c'est sans doute pour cela que c'est dur à lâcher, j'ai trouvé les personnages vivants, même ceux qui semblent parfois foutraques, car que sommes nous, sinon des masses de contradiction, et il faudra que je cherche d'autres livres de cette autrice, quand j'aurais fait descendre un peu ma pile. C'est un roman très vivant, que je vais recommander à mon tour.
Commenter  J’apprécie          120
Une saga familiale très complète, relatant la vie de Clara de près ou de loin, dès son jeune âge, jusqu'à sa mort, et bien après encore.
Les nombreuses années défilent vite, sur un passage, on peut déjà connaître ce qu'il va se passer dans l'avenir, étant écrit comme un journal intime, le narrateur nous donnant des indices. Ce côté m'a beaucoup plu, cela nous donne l'envie d'avancer pour découvrir le pourquoi.

Esteban, éperdument amoureux de Rosa, ne peut l'épouser, puisque celle-ci décède tragiquement.
C'est alors envers Clara, sa soeur, qu'il posera son dévolu bien des années plus tard, Clara l'extralucide, celle qui communique avec les morts, rêve de l'avenir, et est télépathique...
Esteban est un homme colérique, impulsif, égocentrique, ce qu'il veut, il prend, peu importe comment, terrorisé par ses sentiments.
C'est donc ce couple que nous suivrons, leur famille à venir, jusqu'aux petits enfants.

Je ne sais pas si j'ai aimé ou non, ce fut une lecture par moment très ennuyeuse, mais tout aussi intéressante, ne pouvant pas quitter la Famille Trueba sans avoir la finalité de ce roman.
Je devais tout de même m'arrêter régulièrement, mes yeux se fermant facilement… un roman soporifique !
Les passages politiques m'ont pour ma part un peu perdue, entraînant guerre et tyrannie.
J'ai été largement déçue par rapport aux « pouvoirs » qu'a Clara, qui ne sont en fin de compte qu'au très second plan… A aucuns moments nous en apprenons vraiment sur ses dons, je pensais être au coeur de tout ça.
Mais il faut dire que la fin est saisissante et pour le moins captivante.

Une lecture donc mitigée…

CHALLENGE SOLIDAIRE 2023
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (5527) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
371 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *}