AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,18

sur 1970 notes

Clara, le personnage pivot de cette saga familiale, est en relation avec les esprits, elle déplace les objets et chacun s'en arrange. Cela se fait avec un tel naturel que même le lecteur le plus rationnel accepte cette « fantaisie » pour mieux la rapporter à de plus sombres métaphores au cours du récit.
Car si le ton est joyeux, les évènements le sont moins. Sous couvert de naïveté, l'autrice dépeint l'histoire du Chili du début du XXe siècle jusqu'à la date de parution du roman, le début des années 1980, alors que Pinochet est encore au pouvoir.
L'autrice fait vivre cette famille dans une joyeuse pagaille agrémentée de magie, de grandes histoires d'amour, de drames, ceux de la petite et de la grande histoire. C'est une fresque romanesque qui se suit le sourire aux lèvres. Les personnages semblent hors du commun alors même qu'ils s'avèrent être les symboles de leur pays.
On sort de cette lecture un peu échevelé, encore essoufflé d'avoir tourbillonné avec Clara, Estéban et leur descendance.
Commenter  J’apprécie          300
Un court retour pour le magnifique roman d'Isabel Allende « La maison aux esprits ». J'ai adoré, c'est un coup de coeur, malgré un peu – juste un peu - de lassitude vers le milieu de ma lecture car je ne suis pas faite pour les sagas si longues… Voilà ma toute première incursion dans le monde du réalisme magique, les puristes diront que j'aurais dû commencer par G. Garcia Marquez ;) . En fait, je suis tout simplement tombée sur cette très belle édition France Loisirs chez un bouquiniste, la photo de Meryl Streep sur la jaquette a attiré mon regard.

Quel pavé !! 540 pages, serrées, denses, 540 pages d'émotions, de soupirs, de sourires crispés, de haussements de sourcils, de larmes, d'agacement, sans oublier quelques rires. La maison aux esprits est une saga familiale, l'histoire de Clara et Esteban, de leurs trois enfants, de leur petite-fille. C'est aussi un dépaysement complet, Isabel Allende nous conte l'Amérique du Sud (sans doute le Chili) du début du XXe siècle aux années 70, aux 95 ans d'Esteban. Un pays en proie aux remous politiques, à la violence qui en découle. Mais aussi aux traditions d'un autre temps. Les Trois Maria, l'exploitation agricole d'Esteban, sert de décor aux inégalités sociales qui étouffent le monde rural, ses fermiers et… ses bâtards.

L'auteure peint un très joli portrait de trois générations de femmes aux amours contrariées, des héroïnes fortes et amoureuses chacune à sa manière. L'âme de ce roman, son souffle est celui de la belle, la lumineuse Clara, celle qui lévite, qui connaît l'avenir, qui parle aux esprits. Quant à Esteban… il est un homme cruel, voire impitoyable, ambitieux, violent, égoïste mais avec cette toute petite part de fragilité qui peut-être le sauvera, qui peut-être lui rendra son humanité…

Ce roman est rude et magique à la fois, comme la plume de l'auteure, crue parfois, sans place pour le non-dit, puis pleine d'imaginaire, de fantaisie, de poésie. Je recommande sans hésiter !!


Commenter  J’apprécie          260
Eh ben mazette, quelle aventure !
540 pages de drames et de rebondissements, de magie et de révolutions, une histoire familiale noueuse et complexe courant sur plus d'un demi-siècle, des couples qui s'embrasent ou se déchirent, des enfants qui grandissent, des aïeux qui s'éteignent mais dont l'esprit habite encore longtemps les coeurs et les mémoires des vivants, des rêves et des cauchemars à n'en plus finir, et en toile de fond ce pays d'Amérique-du-Sud, ce Chili jamais nommé en pleine métamorphose, opérant sa mue dans les larmes et le sang, ces terribles conflits politiques et sociaux qui éclatent, brisent les destins et rebattent violemment les cartes : voilà entre mille autres choses ce que vous trouverez en poussant la porte de la La maison aux esprits.

Bien malin qui réussirait à faire la synthèse de ce tumultueux roman-fleuve ! On ne condense pas un bouquin pareil !
Impossible (pour moi) d'en faire un résumé cohérent, tant il regorge de personnages, de péripéties et d'intrigues parallèles, alors pardon, ami lecteur, il va falloir me croire sur parole :
Si tu as aimé Cent ans de solitude et ses oscillations continues entre naturel et surnaturel, alors fonce.
Si tu es friand de ce « réalisme magique » qu'on associe souvent à certaines oeuvres lantino-américaines, si tu n'as peur des romans denses et foisonnants, si tu as un peu de temps devant toi, alors fonce.
Si tu penses pouvoir supporter, à peine dissimulé sous l'habile maquillage de la fiction, le récit du coup d'état sanglant mené par Augusto Pinochet le 11 septembre 1973 contre le gouvernement socialiste de Salvador Allende, alors fonce.

Sache toutefois que cette histoire démente te sera racontée par la nièce en personne du président déchu (lui qui s'est donné la mort au soir du fameux putsch), et que même si les noms ont été changés, que les dates et les lieux sont souvent passés sous silence, l'auteur a bel et bien mis son imagination débridée et la puissance de son style au service d'un texte très personnel, aux élans véritablement cathartiques. A la manière de ces artistes-photograhes qui retouchent, déforment, recolorent, enjolivent leurs clichés au point de les rendre presque méconnaissables, Isabel Allende part ici d'un matériau intime et concret basé sur des faits historiques avérés pour les transformer avec beaucoup de talent en une oeuvre "folle", protéiforme, très esthétique, qui entremêle les générations, les époques, les crises sociales et les soubresauts politiques.
Le résultat est étonnant, flamboyant, mais un peu déroutant aussi... Malgré sa grande qualité d'écriture et son souffle romanesque d'une ampleur exceptionnelle, je ne suis venu à bout de cet incroyable voyage au long cours (dont peut-être certains lecteurs ressortiront rincés, abasourdis ou même fourbus ?) qu'au prix de quelques efforts de persévérance et de concentration.
Ébouriffant !
Commenter  J’apprécie          258
Coup de coeur monumental pour ce classique de la littérature chilienne ouvert un peu à contrecoeur je l'avoue mais qui me laisse au final complètement retournée. Il y avait un moment que je n'avais pas été aussi happée et passionnée par un roman.
Après des premières pages un peu laborieuse où j'ai eu du mal avec presque tout : style, narration, personnages, temporalité... je me suis laissé captiver par cette saga familiale qui nous entraine sur près de 50 ans et nous plonge dans l'évolution d'un pays, que ce soit au niveau de la société que de la politique. Difficile de ne pas être prise par ce roman à la limite du mystique et qui a exercé sur moi une fascination sur laquelle j'ai du mal à mettre des mots. J'ai adoré et je regrette vraiment de ne pas l'avoir découvert avant.
Commenter  J’apprécie          250
C'est par le truchement des cahiers personnels de Clara, sa femme, et par son propre travail de mémoire qu'Esteban Trueba, du haut de ses 90 ans, nous conte l'incroyable histoire de sa famille. Quatre générations d'hommes et de femmes au travers desquels va se refléter toute l'histoire d'un pays : le Chili.


Tout commence au début du XXème siècle avec les del Valle, une famille bourgeoise traditionnelle et néanmoins très engagée dans la vie politique de son pays. de l'union de Severo et de Nivea naîtront quinze enfants, dont l'envoûtante Rosa. Sa mort tragique mettra un terme inattendu à ses fiançailles avec Esteban Trueba, alors jeune pionnier parti faire fortune dans les mines. Afin d'oublier son chagrin, celui-ci décide de partir reconquérir les terres léguées par ses ancêtres et suera sang et eau jusqu'à devenir un riche propriétaire terrien et ainsi prétendre à la main de Clara, la soeur cadette de Rosa. de l'union improbable entre cet homme rude, brutal et caractériel et de cette femme douce, sensible et extralucide naîtront trois enfants.


Si les personnages sont multiples dans cette intrigue extrêmement dense, Esteban et Clara n'en demeurent pas moins les piliers. C'est à travers leur voix que la mémoire ancestrale se perpétue et c'est sur leurs épaules que repose la stabilité de la famille. Si Esteban, en bon conservateur, représente le patriarche, l'ordre et la fermeté, Clara semble quant à elle évoluer dans une toute autre sphère, bien éloignée des préoccupations terrestres… Elle incarne à la fois la bonté, la patience et fait preuve d'un véritable don pour prévoir les malheurs, sans toutefois parvenir à les éviter… C'est peut-être là tout le drame de cette famille qui, en dépit de ses dons, ne sera jamais épargnée par les tragédies…


Avec ce premier roman, Isabel Allende nous offre une saga familiale magistrale, devenue un classique de la littérature chilienne ! Cela faisait longtemps que j'avais envie de découvrir ce texte et, grâce une l'organisation d'une lecture commune, c'est maintenant chose faite et j'en suis ravie ! A travers l'histoire passionnante de cette famille, c'est toute l'histoire du XXème siècle au Chili que l'on découvre avec la montée du communisme, la révolte des pauvres contre la bourgeoisie, jusqu'au coup d'Etat qui plongera tout le pays dans une vague de terreur et d'incertitude. La famille Trueba semble être aux premières loges et assiste impuissante et bien malgré elle à tous ces changements. Elle ne sera épargnée ni par les coups du sort, ni par la souffrance dans un pays en pleine crise politique. Heureusement, l'amour, le courage et l'idéalisme sont là pour apporter une bonne dose de lumière sur un texte qui, sans cela, serait bien sombre. L'extravagance et le mysticisme donnent également droit à des scènes particulièrement hautes en couleurs et apportent une certaine folie et une fraîcheur bienvenue ! Par ailleurs, la plume d'Isabel Allende, à la fois fluide et percutante, ne manque pas d'humour et parvient à désamorcer les tensions dans les moments les plus tragiques. Elle nous fait trembler, rire et pleurer avec le plus grand talent. Difficile de rester insensible devant un récit d'une telle ampleur ! Bref, vous l'aurez compris, c'est un grand coup de coeur !
Commenter  J’apprécie          250
Pour moi la maison aux esprits, c'est avant tout l'histoire de Clara et de ses fantômes. C'est aussi bien sûr une saga familiale dans laquelle Isabelle Allende a magnifiquement mêlé l'intrigue à de grands bouleversements historiques. Même si le pays n'y est jamais mentionné, on sent bien qu'il s'agit là du Chili.
Ce livre, lu il y a plusieurs années, fait partie de ma bibliothèque du coeur. Ils sont quelques uns comme lui à faire partie de mon panthéon personnel auquel ma mémoire littéraire est très attachée.
Commenter  J’apprécie          250
Une lecture intéressante mélangeant l'histoire, la politique et aussi une part de « magie ».
Sans jamais citer le lieu, n'y la période, on devine que le récit se passe au Chili avec en toile de fond sa politique du 20ème siècle. Plusieurs générations d'une famille nourrissent ce récit.

Un retour de lecture assez complexe à décrire, j'ai l'impression d'avoir mis une éternité à lire ce livre, par moment j'étais très emballée par le récit et parfois je peinais à terminer une page. J'ai failli abandonner après le premier chapitre car je n'arrivais pas à entrer dans l'histoire, de plus j'étais complétement perdue au milieu des personnages.
Vu le succès du livre et les avis favorables, j'ai persévéré dans ma lecture et finalement je ne le regrette pas car c'est une belle découverte.
Commenter  J’apprécie          240
C'est l'histoire d'un pays qui ressemble à s'y méprendre au Chili. La fresque familiale d'une génération empreinte de magie et d'amour. Une ribambelle de personnages aux caractères bien trempés, dessinés avec perfection et finesse. C'est ce chant qui vient du fond des âges, la musique des masses populaires et des laissés-pour-compte avilis et torturés par un gouvernement impitoyable.

Nous allons suivre un chien qui n'arrête jamais de grandir, une jeune femme aux cheveux verts d'une beauté resplendissante, de sa soeur Clara qui est dotée de drôles de pouvoirs. Qui n'a jamais rêvé de pouvoir déplacer les objets rien qu'avec la force de sa pensée ?

C'est le récit de la petite Alba, intrépide et téméraire, qui va grandir et s'épanouir avec les histoires des femmes de sa famille que l'on va lui conter chaque soir de sa vie. Il y a aussi ce bon vieil Esteban Garcia, le patriarche et narrateur de cette histoire, colérique et têtu, en proie à une libido excessive, chevauchant ses paysannes pour calmer le feu de ses ardeurs.

Sarcastique et tragique, c'est un univers coloré et féerique qu'Isabel Allende nous dépeint.
Commenter  J’apprécie          232
J'ai lu quelques critiques comparant ce livre aux "Cent ans de solitude" de Gabriel García Márquez. J'avais lu ce dernier pendant mes années de lycée (qui ne sont pas si éloignés, mais il y a plus de dix ans quand même) , je me rappelle que les grandes lignes et le fait qu'a l'époque je n'avais pas trop aimé (à relire!) . Bref, me voilà quand même lancée dans la découverte de la '' Maison aux esprits" , ce monument de la littérature universelle.
Ce premier roman de la chilienne Isabel Allende constitue l'un des grands classiques du "réalisme magique" hispano-américain qui introduit les lecteurs dans une histoire pleine d'éléments magiques et surréalistes au milieu d'une situation politique qui s'est aggravée au cours de l'histoire.
Le livre, se concentre sur plusieurs générations de la famille Trueba avec Esteban Trueba en tête, un homme qui a tout sorti de nulle part et devient une personne autoritaire et redoutable pour les autres.
Mais quel personnage complexe (riche, violent et égoïste) est le narrateur, patriarche et prédateur sexuels, Esteban Trueba. Il est incapable de contrôler son tempérament, se considère comme un homme autodidacte et s'attend à ce que tout le monde soit du même avis que lui.
Au début, il est fiancé à Rosa, une femme d'une beauté inexplicable, mais elle meurt alors il décide d'épouser la soeur de Rosa, Clara. Cette dernière, n'est pas vraiment de ce monde, en communication constante avec les esprits, elle prévient régulièrement des événements imminents et n'a pas de temps pour le banal dans la vie. Elle "a hérité de l'imagination folle de toutes les femmes de sa famille du côté de sa mère". Esteban devient obsédée par Clara d'une manière incroyable et la fascination pour elle dure toute une vie. C'est ainsi que la famille commence à s'agrandir en donnant naissance à de nouvelles générations.
En arrière-plan, nous assistons au changement socio-politique que traverse le pays. À cet égard, le livre a également un aspect documentaire car il a un vrai fond historique et il transmet des événements réels; c'est vrai que de ce côté-là, j'étais un peu paumée car dès qu'il s'agit de la politique, je ne comprends plus rien...aussi simple qu'elle soit !
le récit a deux atmosphères différentes; la première moitié est un drame familial, qui est raconté avec un ton réaliste et magique, progresse avec des relations romantiques et anti-romantiques, tandis que la seconde moitié de l'histoire est prise par la tension politique de l'époque.
Ce que j'ai de suite apprécié dans ce roman ce sont ses personnages. Complexes, comme rarement j'ai rencontré !
Les femmes puissantes, humaines, charismatiques, sont fascinantes ; la clairvoyance de Clara, l'amour de Blanca, la jalousie de Férula, le dévouement d'Amanda, la force d'Alba, bref, chacune d'elles a réussi à m'impressionner. Les hommes sont si différents et si forts de caractère, qu'ils sont eux aussi remarquables. L'autoritarisme d'Esteban m'a fait sursauter à quelques reprises, Pedro III García m'a beaucoup surprise et j'ai aussi aimé sa façon de défendre les idéologies qu'il avait.

Certains ont décrit le livre comme une saga familiale. Je dirais que c'est tellement plus.
le style d'Allende est doux et ferme si nécessaire, sa plume peut transmettre à merveille directement à l'âme du lecteur chaque émotion. Je me suis procuré "Portrait sépia" , "L'ile sous la mer" et "Plus loin que l'hiver" , ce qui prouve que je suis conquise déjà par la beauté de sa plume .

Commenter  J’apprécie          222
La maison aux esprits est le premier roman d'Isabel Allende. Saga familiale sur plusieurs générations, roman classique ( d'aucun diront à l'eau de rose) ce bouquin est parcouru d'un souffle assez exceptionnel. le style d'Allende est simple, semé de phrases qui n'en finissent pas mais la lecture est extrêmement agréable et fluide. On est assez rapidement en empathie avec ces personnages tragiques, ces destins de femmes hors du commun. Lecture ô combien addictive, j'ai été transporté au sein de la famille Trueba grâce au talent incontestable d'Allende qui mêle réalisme et surnaturel avec bonheur dans la lignée du 'réalisme magique' sud-américain initiée par Gabriel Garcia Marquez et son chef d'oeuvre : Cent ans de solitude. Un feuilleton à l'ancienne plein de fureur, d'amour, d'humour et de tragédies. Une grande réussite devenu un classique de la littérature Chilienne. Un régal et un bonheur de lecture qui sont le propre des grands romans. Bravo Mme Allende !
Lien : http://francksbooks.wordpres..
Commenter  J’apprécie          220




Lecteurs (5527) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
371 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *}