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Bernard Hoepffner (Traducteur)
EAN : 9782070735389
512 pages
Gallimard (04/01/2007)
2.72/5   30 notes
Résumé :
Xan Méo, artiste polyvalent, peut être content de sa vie : le succès, une vie privée comblée entre sa femme Russia et ses deux fillettes. Le soir de ses quarante-sept ans, alors qu’il célèbre seul son anniversaire dans son pub favori, il se fait bastonner jusqu’à en perdre connaissance. Lorsqu’il reprend conscience, il n’est plus le même homme : sous le coup d’un traumatisme cérébral, il se met à regarder les femmes comme de la chair fraîche. Même sa petite fille de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Xan Meo, un acteur discrètement célèbre, a dû commettre une bêtise. Il se fait corriger par Mal, un type violent, dans un bar appelé Hollywood, parce qu’il aurait donné un nom qui aurait dû rester secret.
Le roi Henry IX, qui règne alors sur l’Angleterre, a des ennuis : quelqu’un a pris des photos de sa fille de quinze ans nue dans une salle de bains royale .
Clint Smoker, petit journaliste dans un Tabloïd a des ennuis. Il faut trouver quelque chose d’encore plus sordide que ce que fait déjà la concurrence. Smoker vit seul. Mais depuis quelque temps une dénommée Kate lui envoie des SMS sulfureux qui lui donne envie d’en savoir plus.
Pendant ce temps un avion emporte dans sa cargaison le cadavre d’un certain Royce Traynor, destiné à rejoindre la ville de Houston au Texas. Mais comme l’indique Martin Amis : « Des 399 passagers d’équipage de ce vol de dix heures, seul Royce Traynor n’éprouverait aucune érosion de son bien-être. »

Loufoque, le roman de Martin Amis fait donc défiler une galerie de personnages (avec des noms imprononçables comme Urquhart-Grodon par exemple) dans un Londres moderne. On y voit des footballeurs richement payés, des journalistes à scandale peu scrupuleux, une alcoolique essayant de se comporter normalement dans un avion, une seconde épouse soumise au choc post-traumatique de son mari devenu libidineux, un roi qui dans son ennuyeuse vie royale a quelques problèmes d’érection, contrairement à l’ensemble de ces ancêtres, une princesse nymphomane, ou encore un bébé qui va jouer un rôle décisif dans l’histoire de Xan.

On songe à un John Irving contemporain, avec cette volonté d’embrasser un tout petit monde comme son confrère David Lodge, mais avec une ironie féroce pour décrire ses contemporains. Il balaie toutes les couches sociales, en partant de la plus haute (les cuisines de Buckingham Palace avec le domestique appelé Love qui trahira son maître) jusqu’au royaume de la pègre ou celui des tabloïds douteux. Pour illustrer son propos, Martin Amis avec une verve mordante, change de registre de langage, s’adaptant à chaque situation, et allant jusqu’à la plus contemporaine (les messages envoyés par Kate par mail ont dû être un vrai casse-tête de traduction). On pense aussi à Jonathan Coe, la version plus âgée et plus lointaine de Martin Amis, qui dans La vie très privée de Mr Sim raconte les ravages de la société numérique sur un personnage de looser. Chien Jaune est encore plus acide, acerbe, sans concessions aucunes.

Qu’est-ce que la norme ? Comme une sorte de Michel Houellebecq anglo-saxon – comme lui il possède une réelle puissance créatrice et la même volonté de démiurge, Martin Amis décrit ici des personnages plutôt déjantés, tous ayant des problèmes de sexes, jamais à l’aise dans leur rôle, courant à trop vive allure vers leur destin, à l’image de la société capitaliste d’aujourd’hui. Et il en fait beaucoup. Martin Amis est soit adoré, soit détesté. Ce livre à sa sortie a déçu certains de ses fans qui n’y ont vu qu’une erreur dans le parcours du brillant auteur qu’ils admiraient jusque là. Certains trouvent que ces trouvailles d’écriture font mouche, d’autres qu’elles baignent dans le cliché. A mon avis Amis se moque de cette forme littéraire à qui il a déclaré la guerre dans un autre ouvrage. Sarcastique, en tout cas, il l’est sans aucun doute.


Lien : https://www.biblioblog.fr/po..
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Pendant les 100 premières pages, je me suis demandé où l'auteur voulait nous emmener. le sujet est un peu trash, choquant, le style lorgne vers le clinquant, j'ai même pensé à Bret Easton Ellis... Il m'a fallu laisser passer quelques jours après avoir terminé ce roman pour en tirer du sens. Pour trouver un point commun à ces histoires entremêlées. Et même, relire les pages consacrées au vol Heathrow-Houston du CigarAir 101, cet avion qualifié de "crucifix" et qui transporte un cercueil...

Les personnages les plus intéressants ont subi un traumatisme. Et c'est ce qui explique leur comportement. Un des thèmes majeurs: l'inceste, évoqué ici délicatement et sans le tragico-pathétique qu'on lui assigne habituellement. C'est peut-être la conclusion la plus dérangeante du livre: l'idée que beaucoup de pères trouvent naturel de faire de sa fille sa propriété.

Cela dit, Martin Amis a l'avantage d'être beaucoup plus rigolo qu'Easton Ellis. Ses personnages sont décrits de façon à la fois féroce et tendre. Les hommes sont ridicules et obsédés de sexe (ce qui n'est malheureusement pas incompatible, et pas vraiment nouveau non plus). Les femmes non plus, n'apparaissent pas forcément sous un jour très positif.

Et puis bien sûr il y a ce phénomène aussi incongru que fascinant: la royauté britannique. Martin Amis nous dépeint ici un monarque inculte, totalement à côté de ses pompes, alors qu'il vit en grande pompe. Évidemment cela peut nous paraître facile de tirer sur la royauté, mais ce n'est pas le cas outre-Manche, et ici c'est fait avec subtilité,... au point que l'on est pris de pitié pour ce roi maladroit.

Bref, un roman qui parle habilement de sexe et de psychologie, ne peut pas être sans queue ni tête!
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Le point de départ... Xan Meo se fait démonter la tronche sans vraiment savoir pourquoi, ni par qui. Et tout s'enchaîne ensuite avec une vidéo érotique impliquant une princesse d'Angleterre, un tabloïd vomitif dans le style très prisé par les Anglo-saxons, l'industrie du porno US et un vieillard en froid avec la Justice made in UK qui veut revenir dans sa chère patrie. Sans oublier un crash d'avion... le tout raconté avec le cynisme et l'humour connu de Martin Amis. Dire si j'ai aimé ou pas, impossible. Amis écrit par saillies, par citations. Il y a des passages brillants. Des situations cocasses et profondes. Tout particulièrement le Roi Henry est attachant, le journaliste baveux bavard est bien typé... Mais au final, on se demande vraiment où on va. Quel est le message, la moelle? Pas clair. Amis nous dépeint une société obscène, vulgaire, hypocrite. Et là le lecteur peut le rejoindre. le hic: il va trop loin dans la déconstruction, dans le puzzle littéraire. Et la confusion finit parfois par l'emporter.
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« A vrai dire, je suis un mari de rêve » affirme présomptueux Xan Meo, « L'Artiste Universel ». Ca, c'était avant qu'il se fasse bastonner. Après l'agression, le fils de gangster devenu acteur et romancier, devient un obsédé sexuel (il est atteint d'un « Satyriasis post-traumatique »), tient des propos stupides du style « Le Pakistan, c'est de la merde » et a un comportement étrange avec les filles qu'il a eues avec Russia, sa seconde épouse.
Pendant ce temps, le roi d'Angleterre, le nonchalant et indifférent Henri IX, tente de supprimer une vidéo montrant sa fille adorée nue dans sa baignoire pendant que son épouse est dans le coma.
Quant à Clint, « journaliste » pour la presse people et « merdique du gourdin » selon l'une de ses conquêtes, il est prêt à tout pour vendre son torchon à des lecteurs gentiment baptisé « branleurs ».
Il y a encore une foultitude de personnages dans ce roman foutraque qui règle son compte à une société de l'image vulgaire où seules les apparences comptent.
Avec une lucidité cruelle et un humour grinçant, Martin Amis se moque de ses contemporains obsédés par le sexe, la gloire et l'argent.
Il y a des fulgurances, une inventité linguistique réjouissante mais aussi de grosses ficelles indignes du grand écrivain qu'est Martin Amis. Et que de longueurs et de difficulté à suivre ce récit virevoltant !

EXTRAITS
- Xan Meo était sur le point de comprendre que, au bout de quelque temps, le mariage devient une relation frère-soeur – marquée par des épisodes d'inceste peu fréquents et plutôt regrettables.
- La célébrité s'était tellement démocratisée que l'obscurité était ressentie comme une privation, voire comme une punition.
- Au début, elle avait simulé l'orgasme. Puis elle avait simulé la migraine. Et à présent les migraines étaient réelles.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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— Xan Meo, un acteur-romancier, se fait passer à tabac par des malfaiteurs ; Clint Smoker, journaliste dans un tabloïd, est à la recherche du prochain scandale et fini en Californie pour interviewer une reine du porno ; Henry IX, roi d'Angleterre, fait face au déshonneur suite à la diffusion de photos de sa fille nue. En parallèle, une anomalie lors du vol 101 menace dangereusement l'arrivée à destination. Difficile de trouver un lien dans ces histoires décousues, où les dialogues sont incompréhensibles. Dans ce roman vicieux et vulgaire, Amis cherche, sans y parvenir, à critiquer la société du spectacle capitalistique.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mais je vais à Hollywood mais je vais à l'hôpital, mais tu viens en premier mais tu viens en dernier, mais il est grand mais elle est petite, mais vous restez dressés mais vous vous abaissez, mais nous sommes riches mais nous sommes pauvres, mais ils trouvent la paix mais ils trouvent...
Xan Meo alla à Hollywood. Et, quelques minutes plus tard, avec une vitesse urgente, et accompagné de hurlements choriques de souffrance électrifiée, Xan Meo alla à l'hôpital. La faute à la violence masculine.

«Moi je m'en vais, je sors, dit-il à son épouse américaine, Russia.
- Ooh, dit-elle en le prononçant comme le où français.
- Pas longtemps. Je les baignerai. Et je leur lirai aussi quelque chose. Et puis je préparerai le dîner. Et puis je remplirai le lave-vaisselle. Et puis je te ferai un bon massage du dos. D'accord ?
- Et moi, je peux venir ? demanda Russia.
- Je préférerais rester seul.
- Tu veux dire que tu préférerais être seul avec ta copine.»
Xan savait que ce n'était pas là une accusation sérieuse. Mais il se composa un air brimé (un tassement du front) avant de dire, pas pour la première fois, et sincèrement, pour autant qu'il le sache : «Je n'ai pas de secrets pour toi, ma petite.
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Portrait-robot moderne du tocard, Clint était lui-même adepte du look look-merdeux (comme il l’avait entendu appeler), avec un crâne rasé de près (ce qui dévoilait nombre de marbrures et d’imperfections très Smoker), un double anneau de narine en forme de paire de menottes (la chaînette pendant sur sa longue lèvre supérieure et pouvait être explorée par la plaque de pétri de la langue de Smoker) et un tatouage extraordinairement réaliste, presque un trompe-l’œil, représentant un nœud coulant effiloché autour du cou de Smoker (en partie dissimulé, il est vrai, par une autre corde de graisse très Smoker). Et pourtant cet homme, assis devant son portable, était en réalité un très bon journaliste. Les chaussures de Clint valaient également la peine qu’on s’y attarde : deux catamarans reliés par un réseau de drisses et de taquets
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Sans doute les femmes seraient-elles moins gênées par la pornographie si la reproduction se faisait par d'autres moyens: en éternuant, par exemple, ou par télépathie.
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"Quatre-vingt-dix-neuf virgule neuf pour cent du travail d'un garde du corps professionnel consiste en une seule activité : froncer les sourcils. On fronce ici, on fronce là. On fronce comme ceci, comme cela. Faut avoir l'air vigilant : faut toujours froncer les sourcils."
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Videos de Martin Amis (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Martin Amis
https://www.laprocure.com/product/458979/amis-martin-la-zone-d-interet https://www.laprocure.com/product/374972/merle-robert-la-mort-est-mon-metier
La Zone d'intérêt - Martin Amis - le livre de poche La Mort est mon métier - Robert Merle - Folio
Quel est le lien entre “La Zone d'intérêt” de Martin Amis écrit il y a quelques années, et “La Mort et mon métier” écrit par Robert Merle en 1952 ? On évoque un sujet d'une grande lourdeur. On est pendant la guerre dans le milieu concentrationnaire. Ce n'est pas un témoignage de la vie dans un camp de concentration, c'est presque pire que cela. C'est le quotidien de celles et ceux qui participent à faire en sorte que ce terrible rouleau compresseur qu'est le monde concentrationnaire, ils fonctionnent au quotidien (...). Des lectures qui semble nécessaire. Martin Amis, “La Zone d'intérêt” au Livre de poche. “La Mort est mon métier”, Robert Merle, chez Folio. Stéphane, libraire à la Procure Paris
+ Lire la suite
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