Azazel

Un amateur d'Asimov tombe sur ce livre comme sur un noyau dans un bocal de cerises dénoyautées. Si vous êtes des inconditionnels des "robouniversums" asimoviens, passez votre chemin. Mais si vous acceptez un peu (beaucoup) de fantastique doublé d'une dose non négligeable d'humour, ce bouquin est fait pour vous.

Isaac Asimov a un pote, George, un grand vantard sarcastique. Et George peut invoquer Azazel, un petit vantard sarcastique de deux centimètres. Cette miniature entité nerveuse peut accomplir des bonnes actions à volonté, mais jamais au profit de George. Mais notre George ne se prive pas de semer le "bonheur" autour de lui - une femme pas assez belle, un mari qui ne veut pas voyager, une statue à qui il ne manque que la parole, un gars qui porte la poisse -Azazel peut tout arranger. Sauf que...

Pour ma part, j'ai trouvé ces histoires infiniment marrantes; parfois un peu répétitives, mais vu qu'à l'origine elles était destinées à une revue périodique, cela peut se comprendre. Le langage d'Asimov est un régal, si vous appréciez le côté "british old school" un peu emprunté, mais éminemment drôle. Un peu de Wodehouse (selon l'auteur lui-même), de Jerome K. Jerome, ou de Dorothy Sayers. N'étant pas trop habituée de ce genre d'histoires, j'ai fait une découverte sympa.

Pour une de ses dernières créations, peu avant son décès, Asimov nous propose le gentil démon de deux centimètres Azazel (à moins qu'il s'agisse d'un extraterrestre venu d'une autre dimension ? La question reste posée), petite créature facétieuse mais pas vraiment méchante, capable d'exaucer bien des voeux. Pas en échange d'une âme (il ignore ce que c'est), mais simplement pour montrer sa puissance et lui permettre de s'occuper depuis qu'il a quitté l'enfer (un endroit très bien, contrairement à ce que disent les mauvaises langues). le hic c'est qu'il finit toujours par causer des soucis à ceux qui lui réclame un service. D'où 18 nouvelles humoristiques assez courtes (une douzaine de pages en moyenne) qui démontrent l'art de la chute d'Asimov, le principe immuable étant, évidemment, qu'il ne faut jamais souhaiter quelque chose car on pourrait bien l'obtenir. Une seule thématique donc mais beaucoup de variations possibles, d'ailleurs Asimov écrivit par la suite d'autres nouvelles sur ce petit démon, réunies dans le recueil legendeS
La jeune fille amoureuse d'un athlète qui souhaite à son élu de devenir un champion, la cantatrice désirant devenir la meilleure chanteuse du monde, la femme qui veut immortaliser sur une photo le sourire ravageur de son époux,…Tous obtiendront leur souhait mais sans que leur situation n'en soit améliorée pour autant. Bien au contraire ! Autre classique du voeu, surtout pour les mâles : devenir irrésistible pour la gent féminine. Ce qui peut rapidement devenir épuisant. Voici quelques exemples des facéties de notre Azazel.
Toutes les nouvelles ne sont pas d'égale qualité. Jouant la carte de l'humour et de la dérision de manière un brin systématiques, certains textes tombent un peu à plat : leurs références ont vieilli ou les récits tirent un peu à la ligne (« les méfaits de l'humanité », par exemple). Mais d'autres fonctionnent parfaitement et combinent érudition, humour et imagination (« On est logique ou on ne l'est pas »), sans oublier une certaine autodérision d'Asimov vis-à-vis de lui-même et de son métier, comme quoi il n'avait pas toujours l'égo surdimensionné que mentionne ses détracteurs.
Recueil de pur délassement, AZAZEL permet donc au bon docteur de s'essayer à la Fantasy humoristique « à chute » avec beaucoup de verve et d'inventivité. le peu de pages de chacune des nouvelles oblige l'auteur à écrire de manière très ramassée et donc efficace afin que le « gag » final ne traine pas. Une lecture aisée, facile et pourtant très plaisante grâce à l'imagination toujours aussi enlevée d'Asimov. Nous sommes sans doute loin de ses nouvelles les plus mémorables (« Quand les ténèbres viendront », « la dernière question », « L'homme bicentenaire ») mais le tout demeure une agréable lecture à déguster à petite dose par temps morose.

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Le bon docteur Asimov, en parallèle à ses romans de science-fiction, a écrit un certains nombres de nouvelles appartenant au genre SF et fantastique, publiées dans les revues spécialisées. « Azazel » reprend près d'une vingtaine de nouvelles, mettant en scène George, un « tapeur » vantard et égocentrique, Asimov himself et Azazel, un diablotin de deux centimètres que George peut convoquer à sa guise. Toutes les nouvelles sont construites sur le même schéma : George raconte à Asimov les malheurs d'un de ses proches et comment il a pu l'aider, grâce aux pouvoirs d'Azazel…
Évidemment l'aide de George n'est jamais désintéressée et de même, l'intervention d'Azazel, bien qu'efficace, provoque systématiquement des effets collatéraux bien gênants.
Pris indépendamment les unes des autres, les nouvelles sont drôles à plus d'un titre : le style ampoulé de George, très british ; ses piques régulières à Asimov quant à ses talents d'écriture (j'adore quand les auteurs sont capables de se moquer d'eux-mêmes !) ; des insinuations au-dessous de la ceinture (qui provoqueraient les hurlements d‘un lectorat féministe) ; et l‘humour de répétition, inlassable, qui fait qu‘Isaac se fait toujours carotter de plusieurs dollars à la fin du récit.
De fait, il est déconseillé de lire les nouvelles à la suite… La lassitude finit par gagner le lecteur et le faire passer à côté de pépites. Je pense notamment aux nouvelles « L'Homme qui voulut sauver l'humanité », « L'essor de la foi » ou « Le temps d'écrire », qui sont autant de réflexions philosophiques sur la vie, mais qui n'ont pas le temps de décanter si l'on passe prestement à la nouvelle suivante.
« Azazel » est un recueil qui étonnera et amusera le lecteur, loin de la production habituelle d'Isaac Asimov. Son humour potache, son manque total de sérieux fournissent une bonne entrée à la variété de tons de l'auteur américain. À consommer cependant avec parcimonie, pour en profiter vraiment.

J'ai lu Azazel d'Isaac Asimov et j'ai beaucoup aimé (et ri !). Il s'agit d'un recueil de nouvelles qui narre les conversations que tiennent Asimov et son ami George, au sujet d'un petit démon de deux centimètres nommé Azazel que ce dernier est seul à pouvoir convoquer. Point de SF ici, il s'agit de fantastique, raconté du point de vue de George avec un humour assez savoureux. Asimov fait preuve de beaucoup d'autodérision dans un style un peu « pompeux » qui marche très bien dans ce contexte. Les nouvelles démarrent à chaque fois avec les deux amis qui se vannent, attablés dans un restaurant, puis vient une anecdote à George qu'il ne peut s'empêcher de raconter même s'il considère Asimov comme un être intellectuellement limité pour pouvoir appréhender l'existence d'Azazel. Les personnages dépeints sont très caricaturaux. Dommage toutefois que les femmes aient des profils superficiels axés sur la beauté ou l'argent (#coucoulacultureduviol!), ça a vieilli, mais ça reste vraiment très drôle, surtout les joutes entre Asimov (qui se moque allègrement de lui-même et de son statut d'écrivain) et George (vantard, opportuniste, prétentieux et pique assiette). Les apparitions d'Azazel valent largement le détour à elles-seules, à tel point que ses rodomontades en deviennent touchantes au vu de sa toute petite taille. Bref, un bon moment, à lire peut-être à petite dose pour éviter la lassitude.

Recueil de nouvelles de fantasy plutôt que de science-fiction, Azazel met en scènes trois personnages récurrents : L'auteur lui-même, George le narrateur et son mini démon Azazel. Isaac invite souvent George et ce dernier pour finir le repas raconte les aventures souvent désastreuses de son démon domestique. Asimov ici s'amuse et fait de l'humour. D'autre nouvelles avec Azazel existent. Certaines sont encore inédites en France.