AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,95

sur 7445 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Alors que je plongeais dans le livre déjà convaincu de l'adorer, j'ai eu une assez mauvaise expérience en lisant La servante écarlate. Je vais essayer d'explorer les points négatifs qui m'ont dérangé. Avertissement, je vais parler de choses qui se passent vers la fin du livre dans cette critique.

Déjà, je pense que le livre est desservi par la popularité qu'il a, surtout depuis la sortie de son adaptation sur le petit écran. Tout le début du livre repose sur le fait que le lecteur ne sache pas exactement dans quelle situation se trouve la protagoniste. Des détails et faits étranges sont disposés tout au long des premiers chapitres – pourquoi Offred calcule tous ces faits et gestes, pourquoi toutes ces femmes regardent avec jalousie ou envie cette femme à la boutique, etc. ? Je trouve ce suspens bien construit, mais totalement sans effet sur moi, puisque bien sûr, à cause du succès retentissant de la série, j'étais déjà au courant des grandes lignes de la société présentée dans le livre. C'est dommage, et nullement imputable au livre lui-même, mais La servante écarlate est une de ces oeuvres victimes de leur succès.

Une chose imputable par contre, c'est la construction narrative choisie par l'auteure. La quasi-totalité des chapitres sont construits de la même façon : on débute un évènement avec la protagoniste ; un détail la fait partir sur un flashback ou sur une réflexion qui prend la majorité du chapitre ; puis on revient sur l'évènement pour la conclusion du chapitre. C'est une structure efficace, mais qui est beaucoup trop utilisée de mon point de vue. Une fois que je m'en suis rendu compte, je me suis retrouvé sorti de l'immersion.

Un autre aspect négatif de cette construction est qu'une bonne moitié du livre est passée dans des flashbacks ou réflexions annexes aux évènements en cours. Si on rajoute le fait que Offred est très passive, on en résulte en un livre où l'univers finit par être très bien construit et expliqué, mais où le protagoniste subit sans agir. Je suis en demi-teinte avec cette dernière réflexion, car le côté soumis et passive de Offred est bien sûr totalement explicable de par sa situation – et d'ailleurs, on voit où mènerait une personnalité plus téméraire, grâce au personnage de Moira, et les petites victoires sans importance de Offred sont une des meilleurs parties du livre, comme lorsqu'elle accroche le regard de gardes avec sa manière de marcher – mais il n'empêche que Offred ne prend aucune décision de tout le livre, ce qui risque d'ennuyer le lecteur au bout d'un moment – et c'est ce qu'il s'est passé pour moi.

La décision la plus évidente que Offred pourrait prendre, bien entendu, est le suicide. L'auteure joue d'ailleurs avec cette notion tout au long du livre. Par exemple, Offred voit un couteau, et pense qu'il pourrait lui être utile plus tard, ce genre d'allusion. Pour un livre qui est par d'autre égard plutôt bien écrit, j'ai trouvé ces allusions extrêmement lourdes, et je n'ai jamais cru une seconde que Offred allait sauter le pas, ce qui est bien dommage car cela aurait été intéressant. La preuve en est faite à la fin, quand Offred va être déportée et que tout porte à croire qu'elle va être torturée, ou pire. On a d'ailleurs appris que Ofglen, l'amie de Offred, dans une situation extrêmement similaire, a sauté le pas quelques jours plus tôt. Puisque Offred ne se suicide pas, ni ne l'envisage sérieusement, je trouve presque gamin toutes les autres allusions au suicide parsemées dans le reste du roman.

Pour conclure, je ne relirai pas ce livre, et ne le conseillerai qu'à des gens dont le plaisir de lecture passe par la découverte d'un univers étrange, plutôt qu'à suivre une histoire bien construite.
Commenter  J’apprécie          94
A contre-courant de la majorité, je dois bien dire que je ne comprends pas l'engouement autour de ce livre qui n'est franchement pas transcendant, pour moi. Et je m'excuse de la longueur de l'avis, mais au vu du statut du livre je me dois de le développer.

Je ne reviendrais pas sur le style de Margaret Atwood, qui est très plaisant à lire et permets de dévorer rapidement le livre. D'ailleurs je suis plus intéressé par d'autres livres de l'auteure que par celui-ci.
Car ce qui me dérange, c'est que l'histoire n'est pas passionnante, et le monde non plus. le monde présenté ici est une dystopie, mais plusieurs éléments me dérangent dans la façon de faire : le limiter à un seul pays (les Etats-Unis), le fait que le pays s'effondre tout seul (selon les notes finales), la question de la stérilité de la population qui a conduit à ce système, jamais véritablement exploité. En gros, l'idée de présenter un monde dystopique déjà installé et qui a fait suite à une problématique mondiale. L'idée est séduisante, mais je n'ai jamais senti de réelle impact de ceci dans l'univers décrit. C'est surtout un roman sur la position des femmes dans cette nouvelle société. A mon sens, ça perd de l'intérêt sur pourquoi cette société s'est développée et comment tout ceci c'est progressivement mis en place.

Mais le gros souci, c'est que ce monde dystopique n'a pas grand intérêt à mes yeux. Il est oppressif envers les femmes, oui, mais je ne vois pas quel est l'intérêt de nous présenter cet univers à part le fait de savoir que ce système ne me plait pas. Mais ça, je le savais avant de lire l'ouvrage. du coup, je m'attendais dans ma lecture à une présentation qui ferait en deux teinte, cherchant à montrer un univers pas si manichéen et qui poserait de bonnes questions. Là, j'en suis sorti en me disant qu'un système de ce genre ne me conviendrait pas du tout, qu'il m'horripile, mais c'est tout. En comparant ce dernier avec des systèmes actuels oppressant les femmes, je trouve qu'il manque réellement quelque chose, sur le côté religieux, sur la façon dont des personnes s'en sortent dans ce monde-là malgré tout ... (je pense ici à de nombreuses lectures sur l'Afghanistan ou l'Iran qui m'ont bien plus donné à réfléchir).
Et le souci, selon moi, vient de la façon de raconter : le personnage principal n'a aucun intérêt et un impact très limité sur l'histoire. Elle n'agit pratiquement pas, subissant tout aussi bien son monde que les propositions des personnes autour. Toute la question de la résistance est inutile, elle ne participe finalement à rien et je ne comprends toujours pas pourquoi la résistance tente absolument de la sauver, en dehors de la compassion envers une femme victime d'un système. Mais est-ce vraiment la meilleure personne à sauver dans ce système qui en oppresse des milliers ? Jude est importante pour le lecteur, mais je ne vois pas l'importance qu'elle a dans son propre monde.
De fait, j'ai été déçu de voir que l'histoire comporte à la fois beaucoup de flashback qui servent à mettre en relation l'ancien monde et celui-ci, ce qui ne m'intéresse que très peu puisque je vois déjà bien la façon dont cet univers m'insupporte. Et au final, le roman se finit avant qu'il ne devienne intéressant, et le monde qu'elle décrit n'a pas encore eu réellement d'intérêt. J'ai vraiment l'impression d'avoir vu le prologue d'un livre qui pourrait être très intéressant et qui exploiterait réellement ce monde.

Enfin, la partie la plus sensible de ce récit est aussi celle qui m'a le moins intéressé : la question du sexisme. Dans le récit, le monde oppressif envers les femmes. Soit, mais la question ne dépasse jamais réellement ce cadre-là, sous-entendant que cette société nuit également aux hommes. Et ? Je veux dire, en tant qu'homme, le récit n'implique jamais réellement le lecteur à se poser des questions sur notre propre monde, notre perception ou notre façon d'agir. Je n'ai ressenti aucunement d'attaque dirigée vers ce qui est notre monde actuel et le sexisme (bien réel) qu'il comprends. J'ai envie de refermer ce livre en disant : c'est un monde horrible, heureusement je ne suis pas comme ça. Ce qui est dommage, puisqu'il y a là un terreau fertile pour mettre en image beaucoup de choses qui existent dans notre quotidien, et pourrait même donner à penser aux hommes qui le lisent.

Ce qui est gênant, c'est que j'ai lu "Les hommes protégés" de Robert Merle peu de temps après, et que j'ai pris une claque monumentale avec ce dernier : le livre développe parfaitement son univers, s'en sert comme dénonciation du comportement des hommes et de la place laissé aux femmes, des mécanismes du sexisme inhérent et la fin est largement plus intéressante sur les questions qu'elle pose. En comparant les deux, j'ai eu l'impression de voir deux oeuvres traitant le même sujet mais avec un fossé qui sépare leurs pertinences. Hors, Robert Merle est un homme et Margaret Atwood est une femme. Serais-je plus sensible à ce qu'il dit parce qu'il met en lumière les comportements des hommes, sujet qui me touche plus ? Je ne sais pas vraiment.

En tout cas, je suis très peu intéressé par ce roman, mais bien plus par la série qu'ils en ont fait, où l'héroïne semble avoir plus d'impact sur le récit et fait quelque chose. L'idée de la série me semble idéal pour étirer la bonne idée de ce livre vers autre chose de plus intéressant et construit. Pour la lecture, je vais voir un autre livre de l'auteure mais je suis vraiment pas convaincu par celui-ci, avec lequel j'ai du mal et pour lequel je ne comprends pas vraiment l'engouement.
Commenter  J’apprécie          91
Déception pour ce livre encensé. Je ne reviens pas sur l'intrigue, trop bien connue. Mais quel ennui... une dystopie, pour moi, cela fonctionne lorsque l'univers du roman et la réalité se tissent au point que l'on ne fasse plus toujours la distinction: c'est le cas avec le complot contre l'Amérique de Philip Roth. Rien de tel avec La servante écarlate, le décor est construit ex nihilo, les costumes sont parfaits pour une adaptation au théâtre ou au cinéma ou tout autre moyen d'images animées, mais tout est artificiel, comme les chaumières en plastique d'un jeu de construction, avec les petits personnages aux bras et jambes raides (à cette différence près que les enfants, souvent, inventent des histoires formidables) . Et la pirouette finale, digne d'un collégien qui ne saurait comment terminer sa rédaction ne sauve pas la mise.
Commenter  J’apprécie          90
le livre, paru en 1985, a connu un succès mondial. La série télévisée, présente une troisième saison et confirme un intérêt pour le thème : une société dystopique impose la dictature totale.
La république de Gilead impose une société déshumanisée, les liens familiaux ont disparu, les changements de nom provoquent un anonymat et la perte de tout lien social. Une catastrophe (nucléaire ?) a provoqué une baisse importante de la fécondité. Les femmes sont réparties en trois groupes : les Epouses, qui dirigent la maison, les Marthas, qui l'entretiennent, et les Servantes, dont le rôle est la reproduction. Au service du Commandant et de son épouse, Defred, vêtue de rouge, doit remplir cette fonction. Si elle garde des souvenirs de son ancienne vie avec son mari et sa fille, elle est désormais destinée à procréer et totalement soumise.
Dans une première moitié, Defred expose son quotidien organisé avec une froide et stricte discipline. Les sentiments sont exclus, les personnages ne sont plus que des robots affectés à des tâches précises. Mais ce monde n'est pas lisse, des fissures apparaissent .Les puissants dérogent au bon ordre, le Commandant emmène Defred dans des soirées costumées. Peu à peu, elle ne suit plus l'ordre imposé…
Quelques longueurs apparaissent dans la présentation de ce monde terrifiant. La première partie me semble manquer de rythme, l'histoire tarde à se développer. La chute finale annonce une suite mais elle est rapidement présentée. le style est inégalement fluide (dû à la traduction ?).
Les inquiétudes actuelles font écho aux thèmes du livre : les catastrophes climatiques et techniques, les fanatismes religieux, les tensions internationales favorisent les scenarios les plus pessimistes. Dans cette perspective, « La Servante écarlate” est un roman intéressant mais qui ne m'a pas entièrement convaincu.



Commenter  J’apprécie          90
Il s'agit d'une dystopie publiée pour la première fois en 1985 et relancée grâce à la diffusion d'une série TV en 2017.
L'histoire se situe aux Etats-Unis sous l'emprise un régime phallocratique.
Difficile pour moi d'oublier le 1984 de Georges Orwell et son Big Brother is Watching you dont le fantôme a plané autour de moi tout au long de ma lecture.
Ce genre d'écrit ne me passionne pas particulièrement et bien que le sujet soit le plus important de tous : la Liberté, je n'ai pas du tout accroché.
J'ai bien ressenti le caractère oppressant du récit mais la psychologie des personnages n'était pas assez poussée à mon goût.
Commenter  J’apprécie          81
Ce livre ne laisse pas indifférent.

Nous voyons par les rares flash-back comment les droits des femmes ont été grignoté petit à petit jusqu'à cette situation infernale sans que peu de gens osent s'en émouvoir. Il va s'en dire que vu la situation actuelle dans certaines parties du monde *cough* Texas *cough* c'est d'autant plus glaçant.

Cela étant dit c'est un livre particulier et je serais bien en peine de dire si j'ai aimé finalement. La narration décousue qui illustre le chaos interne de la narratrice dessert parfois l'histoire pour moi. J'ai eu aussi du mal avec cette narratrice inconnue et déconnectée bien que l'on voit par elle la rapidité avec laquelle la violence peut nous faire perdre nos repères et changer nos critères. La force de l'embrigadement qui change jusqu'à ta vision de ce qui est bon pour ton propre sexe. Elle est bien moins rebelle que son double TV et cherche juste à survivre ici quitte à refuser des actions concrètes. On a envie de la secouer tout autant que de lui faire un câlin car elle vit un enfer depuis des années. Mais l'attachement se fait désirer tant sa description reste froide et clinique.

Bref, un livre que j'estime nécessaire pour éveiller les consciences quant à la fragilité de la position féminine mais une rencontre sans étincelle avec le style de Atwood.
Commenter  J’apprécie          71
Pour moi c'est un abandon, ce livre m'a complètement laissée de marbre !

Même si l'idée de départ ne me déplaisait pas, je n'ai pas réussi à accrocher à l'histoire et aux personnages. J'étais détachée de ma lecture et c'est pour ça qu'arrivée à la moitié j'ai décidé d'abandonner ce livre.
Je pense qu'il pourrait plaire à beaucoup de personnes, mais même après un début encourageant, je n'ai pas eu le désir de poursuivre ma lecture...

Bonne lecture quand même !
Sacha
Commenter  J’apprécie          70
"Le livre qui fait trembler l'Amerique de Trump", faut arrêter, ce n'est pas un livre, ce sont des séquences de vie, parfois incompréhensibles et je conseille à ceux qui voudraient tenter l'expérience de lire d'abord le dernier chapitre qui explique le livre.
Donc, faux, rien dans ce livre n'est inquiétant quand on connait la société actuelle, la violence qui règne dans nos villes et ce n'est pas cetet servante et sa vie monotone qui vont nous perturber.
Deux étoiles car j'ai lu jusqu'à la fin mais je n'ai rien appris de passionnant
Commenter  J’apprécie          71
Je reconnais que Margaret Atwood sait parfaitement mettre le lecteur dans l'ambiance. Cette dernière était obscure, opressante et déprimante. Par contre, je n'ai pas aimé son style d'écriture trop simple. Je crois surtout que j'ai été influencée par la publicité qu'on en a fait de ce livre. En effet, on parle de lui partout et surtout à cause de la polémique Trump. Même l'actrice Emma Watson s'y est mise en cachant des exemplaires partout dans Paris. Cela a attisé ma curiosité et je m'étais imaginé un chef d'oeuvre. Entendons nous, oui c'est un chef d'oeuvre pour le genre et dans le fond, il est excellent mais il m'est arrivé aussi de m'ennuyer en le lisant, peut-être que c'est dû au fait que j'ai lu d'autres dystopies bien plus passionnantes et pourtant extrêmement simples aussi (ex. Hunger Games, Divergent, etc) Je vous avoue que les dystopies que j'ai citées sont destinées à un public plus jeunes et pourtant, j'ai été bien plus éblouie par ces histoires que par ce roman. Je ne rejette pas tout. Bonne ambiance, une fin originale mais il manque un peu de peps.
Commenter  J’apprécie          70
L'auteur décrit un futur plausible mais pas plaisant. En tant que femme et mère, impossible d'y rester indifférent.

Si j'ai aimé le fond, je reste perplexe sur la forme. J'ai trouvé que le récit était lent et fort descriptif. L'auteur a sans doute voulu nous faire vivre l'ennui subit par le personnage, confinée à son rôle d'utérus sur patte, n'ayant rien à faire de ses journées, ne pouvant rien faire de ses journées.

Je ne regrette pas cette lecture, mais je classe l'ouvrage loin derrière mes auteurs préférés
Commenter  J’apprécie          70





Lecteurs (17737) Voir plus



Quiz Voir plus

Margaret Atwood est-elle Lady Oracle ?

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, je ne suis pas :

La croqueuse d'hommes
La voleuse d'hommes

10 questions
42 lecteurs ont répondu
Thème : Margaret AtwoodCréer un quiz sur ce livre

{* *}