Me reste le langage et le besoin urgent de le démonter avec une pince
Clara, Julia, Daisy, Maurice et d'autres.
Martha Baillie nous propose de passer de l'un·e à l'autre au gré des accents et des souffrances de chacun·es. Les rencontres, surtout celles au sein de relations familiales, sont à la fois complexes et sous le signe de l'inattendu.
Un livre, une histoire d'une jeune syrienne, dévoile et illumine Clara. Un personnage à part entière, « une trame d'images obliques et une tension narrative », non seulement par les liens crées pour son édition, mais pour ce qu'il exprime dans le monde particulier – « Les malades mentaux sont des espaces niés » – de Clara. Chacun·e percevra que le mot réfugié ne se résume pas à une vêture pleine d'angoisse d'un personnage littéraire.
Une jambe « seulement cassée », une dislocation et les efforts de résistance, le doute incarné par une cigarette, des réactions ajustées pour « s‘assurer l'adhésion de son entourage », un corps noueux et douloureux, une hésitation « à inviter le monde extérieur à entrer », la seconde vie de contes populaires, le choix d'un leurre et d'un timing, l'invasion de souvenirs et une fouille biographique, des voix, « j'ai fredonné un truc pour couvrir les voix, mais elles parlaient trop fort. Crier les aurait peut-être fait taire, mais je ne crie pas en public », la production d'un travail cohérent, les corneilles, les tortures que notre monde inflige à certain·es…
Une étrange aspiration littéraire dans un puzzle mouvant. La force d'une écriture, l'agitation des cauchemars intérieurs, « l'intérieur de mon crâne n'est plus un endroit fiable »…
Le titre de cette note est emprunté à… Clara.
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