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EAN : SIE155260_101
Pressédition, 1948. (30/11/-1)
3.54/5   13 notes
Résumé :
Depuis sa plus tendre enfance, Abel rêve de rencontrer une fée. Aussi quel ne sera pas son étonnement lorsqu'une nuit la "Fée de Perles" apparaîtra dans sa cabane !
Mais au village, seul Abel croit que les fées existent vraiment. Que se cache-t-il derrière ces apparitions mystérieuses ?
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un roman du jeune Balzac qui est un conte un peu fantastique et féerique. Ça ne commence pas par "Il était une fois" mais c'est tout comme. Un chimiste bienveillant et savant, choisi pour femme une très jolie femme gentille et innocente. de ce mariage naît Abel. Un bien joli garçon et plus tard un très beau jeune homme mais très naïf. Il vit de la nature et un beau jour tombe amoureux d'une fée. Catherine, une riche et gentille fille du village tombe amoureuse d'Abel mais celui-ci n'a d'yeux que pour la fée des perles.
Un conte écrit par le sieur Balzac mais ce conte est un patchwork, il passe du coq à l'âne si j'ose dire. Il passe de la romance aux scènes de guerre. J'avoue que c'est brouillon, un rien baroque. Quelques fois on est pris par le récit, à d'autres moments on n'y comprends plus rien. Moi qui ai adoré " La peau de chagrin", "Le lys dans la vallée" et "Le père Goriot", on prend une sacrée claque même si on sait que ce sont des écrits de jeunesse et que son style à bien évolué. J'avoue sur la fin avoir survolé quelques pages.
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Ce roman contient trop de romans, Balzac a trop imaginé en un seul ouvrage et nous perd un peu dans ses drôleries créatives.
Rien que le père d'Abel, le chimiste, aurait mérité un roman tout entier.
Cet excellent et simple concept d'un homme de science dont l'excès de talent le condamne à se cloîtrer dans une chaumière-laboratoire située sur une charmante petite colline champêtre. On découvrira même au fil du roman que le chimiste était immensément riche en plus d'être issu d'une famille noble. Il a renié tout cela pour passer ses journées à se consacrer entièrement à ses petites expériences entouré d'une nature paradisiaque.

Il est joyeusement concentré sur son propre monde à tel point que son fils, Abel, n'a d'autre éducation que celle de la liberté. Abel n'est instruit d'aucun cadre et s'épanouit dans l'insouciance et la joie. le décès simultané de ses parents rompra brutalement cette douce vie, délaissant Abel avec pour seul compagnon Caliban, le domestique.

Abel est totalement dénué d'instinct de survie, il compte sur Caliban et a pour frontière naturelle les murs de son jardin et pour seule et unique imagination le monde des fées.

En contrebas de cette colline paradisiaque se trouve un village moyen composé d'un curé stupide, d'un maire riche et très attaché à sa fille unique (Catherine) qu'il espère marier convenablement et d'un soldat retiré (Jacques Bontems), qui fera bien des perfidies pour parvenir à un mariage avec la splendide Catherine.

Abel intrigue tout le village, en particulier Catherine, qui sera autant séduite qu'amusé de ce petit sauvage d'une parfaite pureté et parlant innocemment de fée à quiconque. Il est sauvage dans le bon sens du terme mais il est très distingué par ses apparences, par ce physique gracieux et une délicate éloquence. Catherine sera aussi vite amoureuse que souffrante au moment où elle aura une drôle de concurrente : la fée.

Après une prière poétique, la fée apparait en plein sommeil auprès d'Abel. Il est instantanément amoureux, soumis, obéissant et prêt à tout pour suivre la fée n'importe où. Progressivement, il entrera dans le « palais » de la fée et sera aveuglé d'admiration devant l'opulence de luxe qui y règne.

Il maintient ses relations avec Catherine mais restera tout le long obnubilé par la fée.

On pressent quelque chose d'étrange avec le monde parallèle de la fée, c'est un monde politique, complexe, qui se veut supérieur, très hiérarchisé et très « codé » dans ses moeurs… On fait vite l'analogie avec la noblesse et la grande bourgeoisie de la restauration monarchique. Abel découvre avec des yeux remplis d'innocence ce monde de fées, de génies, d'enchanteurs, de dragons… monde très superficiel au sens où tout est fondé sur les apparences extérieures.

Malgré une parfaite mise en scène, la supercherie de la fée sera découverte. Derrière la fée s'y trouve en réalité la Duchesse de Sommerset.
Peu lui importe, Abel se fiche bien qu'on l'ait trompé, cela renforce même son amour la fausse fée. Auparavant, il se sentait soumis à ce caractère surnaturel et impressionnant de la fée, dorénavant il se considère d'égal à égal avec la Duchesse. Ce d'autant plus qu'au même moment il trouve un trésor volontairement caché par son père et un titre de noblesse familial… Tout est alors réuni pour un somptueux mariage et un avenir radieux avec la Duchesse.

Toute cette heureuse félicité assomme totalement Catherine, qui, résignée, accepte tête baissée le mariage avec Jacques Bontems.

Par un dernier mouvement de désespoir, Catherine fuira son village natal afin de s'approcher d'Abel à Paris lors de sa noce de mariage. Elle ne le verra que de loin, ne pourra même pas échanger quelques paroles, et finira par se noyer dans la Seine tandis qu'Abel poursuit sa célébration l'esprit libre. Une fin très abrupte et cruelle, absolument pas digne d'un conte de fée pour enfants.

Ce roman est bourré de frustrations. Que devient ce pur petit sauvage soudainement implanté dans les plus hautes sphères aristocratiques parisiennes ? Est-ce que son attrait pour la beauté naïve et surnaturelle des contes de fées s'accommodera avec la superficialité parisienne ? N'aurait-il pas regretté la simple candeur de Catherine ? Et quelle tragique fin pour Catherine ! On aurait voulu partager ses impressions après ce mariage à moitié forcé avec ce soldat ambitieux, plutôt que de la voir fuir immédiatement.
Quand il fallait départir Catherine et la fausse fée, le choix s'est fait ainsi : « la fée a autant d'amour mais elle est plus gracieuse, à la simplicité elle joignait toute la majesté, les séductions de la richesse, et le cortège de la fortune et du pouvoir », c'est d'un cynisme cru et plaisant, anéantissant tout le romantisme du début et il y a là du génie ! Mais la suite ? A t-il eu des déceptions après coup ? On n'en sait rien, un peu déconcertant.

Quant aux études de moeurs De Balzac, il a été trop ambitieux, il veut sauter sur toutes les branches d'un arbre en même temps, d'un seul coup, en un seul roman et se permet même l'audace de mêler un style romantique et réaliste.

Il traite bien des sujets, mais qui peuvent s'oublier au fil de la lecture et c'est là un peu le défaut :

au début, c'est un peu le thème du « retour à la nature » d'un athée façon Rousseau de ce chimiste, confrontée à la dure intolérance du village bêtement fermé.
C'est aussi le sujet de l'excès de talent qui nuit aux grands hommes, ici l'excès d'innovation (réelle) du chimiste dans la médecine lui aurait valu d'être poursuivi par les procureurs, persécuté par le gouvernement, et peut-être même assassiné par ses confrères médecins, il préfère donc se retirer à la campagne et y vivre paisiblement.
La superstition malsaine et l'ignorance des ruraux : l'attitude fermée et originale du chimiste effraie tout le village, la fumée noire qui sort de la chaumière est vu comme la fumée d'un volcan tout droit sorti des enfers. le curé local n'est pas plus subtil quoique lettré, il ne prend pas même la peine d'échanger avec le chimiste avant de le comparer définitivement au diable lui-même, rumeur qu'il dispersera aussitôt dans le village tout entier.
L'importance des dots, des titres, évoqués au travers de deux sous-intrigues dans le roman, intéressant mais manque de développement.
La superficialité des grands salons, les dépenses ridicules.
Critique de la religion en quelques phrases, dont celle-ci qui est bien piquante « enfin, la religion consiste à se mettre à se genoux, lire dans un livre, écouter des hymnes ; mais faire du bien, sauver les malheureux, dépouiller le moi et s'oublier un peu, ah ! Il n'y a que de bons génies bien rares, qui allient l'un et l'autre, c'est à dire le culte extérieur avec ce culte intérieur qui gît dans la conscience : pour la plupart, le culte extérieur est tout, et ils croient gagner le ciel, comme on gagne une tour aux échecs, à force de manoeuvres »
Il y a même une critique des partis politiques, ultra-royaliste au travers de la couleur blanche, le parti d'opposition avec la couleur bleu, et le parti extrémiste égalitaire avec le rouge et aussi une critique des opportunistes en politique.
Il évoque enfin le rôle de la femme envers l'homme dans le cadre du mariage.

Bref, cela fait beaucoup ! Beaucoup trop ! En peu de pages et avec un mélange de style trop audacieux sans doute et puis cette fin brutale déconcertante !

Toujours est-il que la lecture est fluide, et il a déjà, malgré son jeune âge, ces bonnes critiques acerbes et sarcastiques qu'on adore tant. Il a également ses métaphores de folies qu'on ne devrait pas tenter quand on est jeune et qu'on doit se faire connaitre, n'est-ce pas admirablement charmant et fantaisiste que cette description des araignées dans la chaumière ? « On prétend que les araignées vécurent si longtemps en paix, qu'elles se rassemblèrent un jour pour faire un constitution, mais qu'elles s'arrêtèrent à l'article qui devait consacrer la liberté individuelle des mouches » il faut vraiment être fou pour écrire ça et vouloir se faire un nom, mais il ose, il ose ! (moi j'adore) - J'aurais aimé qu'il continue un peu dans le domaine fantastique tant il a cette imagination drôle et fantasque.
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Un texte qui commence comme un conte. Il manque le "Il était une fois", mais le début nous présente une chaumière et un jardin, avec une histoire d'amour et des promesses d'alchimie. Les femmes sont des paysannes vêtues comme des nymphes - ou plutôt des fées, et sèment des perles à chacun de leurs pas, le jeune homme est beau comme un dieu, sous les cheminées on trouve des diamants.
Ce conte pastoral bien niais est quand même un texte De Balzac. On y trouve donc le récit d'ambitions de provinces, des intrigues d'influence au sein d'un petit village. Et de façon plus lointaine, un personnage féminin qui aurait toute sa place dans la Comédie Humaine, une femme désirante mais soucieuse du paraître, sa réputation et son rang passant avant son amour.
Un texte baroque, un assemblage de différents genres, où Abel est totalement transparent par sa naïveté, un personnage "à l'état de nature". Au contraire, Catherine, comme souvent chez Balzac, est touchante par la force de son amour et de son désespoir. Oui, chez Balzac, même avec des fées, les histoires d'amour finissent mal...
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Abel, jeune homme naïf élevé dans la simplicité d'une ferme de campagne à l'écart du village, est aimé de Catherine et veut croire aux fées, persuadé que sa mère en était une. Apparaît alors la fée des perles dont il tombe immédiatement et éperdument amoureux ; elle lui offre une lampe, son talisman qui a le pouvoir de faire apparaître un génie qui exauce les souhaits.


Derrière le nom Horace de Saint Aubin, la plume De Balzac. le roman lui a été commandé à une époque où le roman d'aventure s'écrit à la chaîne et se paie à la ligne. Comme tout jeune auteur fauché qui se respecte, il se jette à corps perdu dans l'écriture de romans disons hétérogènes. Je dois reconnaître que j'avais placé de hauts espoirs dans ce livre publié la même année qu'Annette et le criminel, un roman d'aventure qui m'avait laissé un souvenir impérissable au collège. le moins que l'on puisse dire, c'est que sa plume en 1823 est terriblement inégale… Inconditionnelle de Balzac, j'aime sa sensibilité, son attention au détail, sa maîtrise de l'intrigue et sa maîtrise tout court ; dans ses romans de jeunesse j'aime la fougue des personnages, leur sens de l'aventure. Et dans celui-ci, je n'ai rien trouvé de tout ce que j'attendais…

La dernière fée manque de construction, de maîtrise. Il a été écrit au fil de l'eau par un jeune Balzac qui se laisse emporter par son histoire. A tel point qu'à partir de la moitié du roman, deux intrigues se parasitent et une partie des personnages devient encombrante. Notamment le personnage de Catherine, il ne sait plus trop qu'en faire dans le dernier tiers : elle est là mais n'apporte rien à l'intrigue, un poids mort qu'il tue sans sommation dans les dernières pages alors même qu'il s'agit d'un personnage très positif, pragmatique et attachant…

En bref, je n'ai ni compris, ni adhéré, ni retrouvé le jeune Balzac que j'avais tant aimé. Celui qui instille merveilleux et aventure dans ses romans. Celui qui, bien moins sage que dans la Comédie Humaine, fait vivre à ses personnages des romances échevelées !
Lien : http://leclubdesnatifsduprem..
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La dernière fée ou la nouvelle lampe merveilleuse.
C'est l'histoire d'Abel un jeune homme très beau qui vit à l'état naturel à l'écart du monde et de son village, avec un domestique assez laid et un chien, près de la forêt. Il est toujours tiraillé entre deux mondes, le sien, celui du village et la forêt qui l'entoure. Surtout quand il tombe amoureux, ce qui l'oblige à sortir de ses rêves, de son univers poétique et irréel. Il découvre les hommes, les querelles, les disputes et la misère humaine.
Balzac introduit l'idée que la vraie fée ce n'est plus une illusion mais son amoureuse. Les amours de Catherine et Abel transforment le rêve en réalité.
Balzac décrit si bien l'imaginaire d'Abel que le lecteur se laisse emporter ne faisant plus la part des choses.. Et de se poser les questions : Dieu, l'Amour, le bonheur, le jour, la nuit, la nature, les hommes, les femmes .. Y a-t-il seulement une réponse, chacun a la sienne.

Balzac n'a pas seulement écrit les romans qui sont connus dans le monde entier, il s'est essayé au théâtre, au roman philosophique au roman populaire.et au conte de fée (B & O)
Et pas n'importe quel comte de fée un conte signé Honoré de Balzac.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Du sein de son trône de lumière, la fée semble insulter la terre qu'elle dédaigne de toucher de ses pieds de neige. Elle est habillée tout en blanc avec une étoffe blanche tellement éblouissante, que l' image qu'Abel se traçait des vêtements d'une fée est surpassée. Elle avait les cheveux noirs comme du jais, et ils étaient parsemés de perles dont la blancheur charmante, plus douce que celle du diamant, faisait ressembler sa tête à une touffe de verdure chargée de mille gouttes de rosée.
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Ce chimiste était un des esprits les plus étonnants et les plus originaux que le feu du soleil ait jamais échauffés. Si les idées dépendent de la forme intérieure du cerveau, le sien devait avoir l'aspect bizarre de ces produits chimiques que les apothicaires exposent à la curiosité des passants, et qui présentent de si brillantes cristallisations.
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Je réfléchis à ce que vous dites du besoin qu'ont les femmes de rejeter leur sensibilité sur quelque chose, et je ris comme une folle, parce que j'ai un petit singe que j'aime à la passion depuis quinze jours ; ce qui fera que j'aimerai toujours mon mari, c'est que je me sens un faible pour les pauvres bêtes ; cela me préservera de trahir la foi conjugale.
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Ses yeux venaient mourir à chaque instant dans les yeux de sa compagne, qui ne se fâcha point de ce muet hommage, et parut même y prendre plaisir.
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... Il éprouvait ce besoin d'aimer qui nous obsède au sortir de l'enfance et qui donne aux premières amours tant de charme et tant de ferveur.
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