AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791095367031
Sur le Fil (13/11/2015)
3.5/5   10 notes
Résumé :
Dans l’histoire de la littérature française, La Comédie humaine est sans doute la démonstration en acte la plus monumentale et la plus aboutie d’un système de pensée. Conçue comme le couronnement des Études philosophiques, Séraphîta en constitue le point culminant. C’est dans ce récit que se dévoile la vision balzacienne de l’homme et du monde, et que se trouve assurée la cohérence (quasi parfaite) de l’œuvre tout entière. Symbole mythique de l’androgyne, le personn... >Voir plus
Que lire après Séraphîta (précédée de) Etude de La philosophie de BalzacVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Alors que la frêle Minna, à peine âgée de 16 ans, suit le beau Séraphîtüs au sommet du mont Falberg, fiord norvégien où règne le froid et la glace, poussée par son amour pour ce jeune homme à la beauté divine, Wilfrid est tombé sous le charme de Séraphîta, jeune fille solitaire qui vit dans un château du village de Javis, au pied du Falberg. Minna habite également ce village avec son père, le pasteur M. Becker, un homme pieux et pragmatique malgré sa connaissance des oeuvres de Swedenborg. Wilfrid est là de passage : voyageur arrêté par l'hiver qui l'a amené à demeurer dans ce coin de Norvège.

Séraphîta et Séraphîtüs ne sont en réalité qu'un seul être, ni homme ni femme ou plutôt les deux à la fois, un esprit, un ange, un séraphin, la personnification de l'Amour, de l'Absolu. C'est un personnage qui voit ce que les autres ne voient pas, sans avoir à apprendre, en communication directe avec le monde divin, immortel. Une créature surnaturelle. Une incarnation de la perfection.

Ce personnage est directement issu des théories de Swedenborg (1688-1772) célèbre scientifique puis mystique suédois qui, après avoir écrit des ouvrages de philosophie, de physique, de mathématiques, de minéralogie, d'économie ; après avoir étudié le système solaire, l'anatomie, le cerveau humain ; après avoir fondé le premier journal scientifique suédois, avoir été l'auteur d'inventions diverses, a eu une expérience mystique au milieu de sa vie et s'est mis à converser avec les anges... Il s'est alors plongé dans des recherches philosophiques et théologiques, démontrant le principe des correspondances entre le monde spirituel et le monde matériel. Il donne une grande place à l'amour et l'altruisme dans son oeuvre et croit à l'existence d'êtres immatériels, des Esprits angéliques. S'il a fait des adeptes, certains détracteurs ont affirmé qu'il était devenu fou...

Pour en revenir au roman De Balzac, une grande partie est consacrée aux théories mystiques de Swedendorg, dont est issue Séraphîta, ses deux parents étant des adeptes de son église, imprégnés de sa spiritualité.

Personnellement, bien qu'aimant à la fois la philosophie, Balzac que j'ai beaucoup lu et la Norvège, très beau pays, je n'ai pas été très convaincue par ce roman ni par ce personnage éthéré. J'ai de loin préféré "La Peau de chagrin", "La Recherche de l'absolu", "Le Chef d'oeuvre inconnu" ou même "L'Enfant maudit" qui font également parti des études philosophiques balzaciennes.

Par contre je trouve très intéressant le projet de cette maison d'édition de travailler autour du lien entre la littérature et la philosophie et de mettre en lumière les relations qui peuvent exister entre ces deux disciplines, la littérature pouvant constituer un accès à la philosophie et inversement la philosophie éclairer d'un jour nouveau l'oeuvre littéraire.
Merci à Babelio et aux Éditions sur le fil pour cette découverte.
Commenter  J’apprécie          180
Alors que la frêle Minna, à peine âgée de 16 ans, suit le beau Séraphîtüs au sommet du mont Falberg, fiord norvégien où règne le froid et la glace, poussée par son amour pour ce jeune homme à la beauté divine, Wilfrid est tombé sous le charme de Séraphîta, jeune fille solitaire qui vit dans un château du village de Javis, au pied du Falberg. Minna habite également ce village avec son père, le pasteur M. Becker, un homme pieux et pragmatique malgré sa connaissance des oeuvres de Swedenborg. Wilfrid est là de passage : voyageur arrêté par l'hiver qui l'a amené à demeurer dans ce coin de Norvège.

Séraphîta et Séraphîtüs ne sont en réalité qu'un seul être, ni homme ni femme ou plutôt les deux à la fois, un esprit, un ange, un séraphin, la personnification de l'Amour, de l'Absolu. C'est un personnage qui voit ce que les autres ne voient pas, sans avoir à apprendre, en communication directe avec le monde divin, immortel. Une créature surnaturelle. Une incarnation de la perfection.

Ce personnage est directement issu des théories de Swedenborg (1688-1772) célèbre scientifique puis mystique suédois qui, après avoir écrit des ouvrages de philosophie, de physique, de mathématiques, de minéralogie, d'économie ; après avoir étudié le système solaire, l'anatomie, le cerveau humain ; après avoir fondé le premier journal scientifique suédois, avoir été l'auteur d'inventions diverses, a eu une expérience mystique au milieu de sa vie et s'est mis à converser avec les anges... Il s'est alors plongé dans des recherches philosophiques et théologiques, démontrant le principe des correspondances entre le monde spirituel et le monde matériel. Il donne une grande place à l'amour et l'altruisme dans son oeuvre et croit à l'existence d'êtres immatériels, des Esprits angéliques. S'il a fait des adeptes, certains détracteurs ont affirmé qu'il était devenu fou...

Pour en revenir au roman De Balzac, une grande partie est consacrée aux théories mystiques de Swedendorg, dont est issue Séraphîta, ses deux parents étant des adeptes de son église, imprégnés de sa spiritualité.

Personnellement, bien qu'aimant à la fois la philosophie, Balzac que j'ai beaucoup lu et la Norvège, très beau pays, je n'ai pas été très convaincue par ce roman ni par ce personnage éthéré. J'ai de loin préféré "La Peau de chagrin", "La Recherche de l'absolu", "Le Chef d'oeuvre inconnu" ou même "L'Enfant maudit" qui font également parti des études philosophiques balzaciennes.

Par contre je trouve très intéressant le projet de cette maison d'édition de travailler autour du lien entre la littérature et la philosophie et de mettre en lumière les relations qui peuvent exister entre ces deux disciplines, la littérature pouvant constituer un accès à la philosophie et inversement la philosophie éclairer d'un jour nouveau l'oeuvre littéraire.
Merci à Babelio et aux Editions sur le fil pour cette découverte.
Commenter  J’apprécie          152
Ce roman court De Balzac est l'histoire de Seraphîta, ou Seraphîtus, un être androgyne consacré à la prière, dont la jeune fille de pasteur Minna et l'aventurier Wilfrid sont tous les deux amoureux. le triangle amoureux et le thème de l'androgynie étaient sympathiques, même si je n'aime pas Wilfrid, mais contrairement à ce qu'on peut croire au début ce n'est pas le centre du livre.

En fait, Seraphita est la nièce (ou le neveu) de Swedenborg et une grande partie du livre est consacrée à ce mystique, ses oeuvres, et même un peu sa vie. Sa cosmologie crée un univers fantastique intéressant et original, et peu connu, cela m'a donné envie de me renseigner plus sur lui.

Par contre, les passages philosophiques peuvent sembler parfois un peu longs, si on cherche un roman et qu'on est là pour l'histoire. Quand on s'intéresse à la philosophie et à la théologie, cela a de l'intérêt. Je n'ai pas été convaincue du tout par l'argumentation de Séraphîta pour la foi et contre le doute, mais les arguments pour le doute étaient présentés sans aucun mépris, Balzac ne caricature pas ses "adversaires". Mais bon, cela reste un rien moralisateur.

L'étude "La philosophie De Balzac" m'a aussi intéressée. Elle est abordable par quelqu'un comme moi qui n'a même pas lu une dizaine de ses romans, et me semble tout à fait judicieuse.
Commenter  J’apprécie          50
Sans être une grande lectrice de philosophie, j'y ai fait d'assez nombreuses incursions. Mais il faut dire qu'à part Nietzsche, Bataille et, dans une moindre mesure, Sade, peu d'auteurs m'ont réellement passionnée. J'ai sans doute pour cette matière un point de vue trop rationnel et scientifique. Peu de choses me semble du coup plus inutile qu'une vision purement mystique du monde, ou ayant en tout cas la volonté de rester sur des idées abstraites.

Je pensais avoir de l'intérêt pour Séraphîta étant justement fascinée par l'aisance avec laquelle Balzac arrive à se glisser dans l'intérieur de personnages très différents, en sortir toute la complexité, et garder à chaque fois de l'ambivalence pour dépeindre un monde où personne n'est jamais strictement mauvais ou absolument bon. J'ai aimé le fait de travailler sur un personnage androgyne, tour à tour perçu comme un homme et une femme selon les attirances des êtres qui le désirent. C'est un bel exercice de style et, d'ailleurs, les moments de narration purs sont un plaisir pour qui aime la plume de l'auteur. Mais, au-delà de ça, Séraphîta est un texte très rébarbatif. Au final, j'ai eu ce sentiment désagréable et fréquent à ma lecture d'essais philosophiques que, sous le coup d'une révélation, l'auteur développait de long en large un concept évident qui ne me semble pas mériter tant d'explications. Notre perception d'homme est limitée, c'est un fait. Ces 200 pages ne disent pas grand-chose de plus. Je n'ai pas non plus saisi pourquoi l'auteur prenait tant de temps à paraphraser Swedenborg. Pourquoi ne pas simplement renvoyer les lecteurs à ses textes ? Ça m'a laissée assez perplexe et c'est à ce moment que j'ai vraiment commencé à décrocher. L'une des grandes raisons aussi est que je n'ai pas été convaincue du tout par la dimension du propos. Les envolées Romantiques ne sont pas du tout une chose à laquelle je suis sensible, surtout quand elles s'enfoncent de plus en plus lourdement dans une dimension religieuse. L'avant-propos a beau proposer aux lecteurs modernes de voir cela comme une métaphore, je ne suis pas persuadée que toutes ces histoires de cieux, anges et visions christiques puissent nous éloigner d'un point de vue profondément chrétien.

Au final, j'ai trouvé le texte d'introduction plus intéressant et instructif. Il résume assez bien le contenu de l'oeuvre à suivre. Je n'en ai pas découvert davantage ensuite. Ça ne me fera pas aimer moins Balzac, mais je sais en tout cas désormais que tout n'est pas destiné à trouver une grande admiratrice en moi dans sa vaste bibliographie. Je dirais que c'est un bon complément pour les personnes qui souhaitent tout connaître de l'auteur, et certainement une lecture pleine d'une belle sagesse que pourront apprécier des férus de philosophie héritière de Platon, ou des personnes touchée par une pensée religieuse. L'esprit cynique en moi n'aura fait qu'hausser les sourcils sans tirer beaucoup de plaisir du voyage.

C'est un beau projet d'édition, avec un accompagnement critique solide. Je regrette d'être passée à côté et de ne pas pouvoir faire une critique qui rendra hommage à ce travail éditorial qui trouvera certainement un public plus réceptif que moi.
Lien : http://unityeiden.fr/1101-2/
Commenter  J’apprécie          00
Dans l’histoire de la littérature française, La Comédie humaine est sans doute la démonstration en acte la plus monumentale et la plus aboutie d’un système de pensée. Conçue comme le couronnement des « Études philosophiques », Séraphîta constitue le point culminant de l’œuvre de Balzac. C’est dans ce récit que se dévoile la vision balzacienne de l’homme et du monde, et que se trouve assurée la cohérence (quasi parfaite) de La Comédie humaine tout entière. Symbole mythique de l’androgyne, le personnage de Séraphîta représente la diversité dans l’Unité, incarne l’Idée de l’Absolu et du rapport entre le corps et l’esprit, le matériel et le spirituel, le fini et l’infini, l’homme et Dieu. D’inspiration mystique, s’appuyant sur les travaux et la pensée de Swedenborg, Séraphîta vise une explication totale du monde et de l’homme, où l’Amour constitue le point central.

Cette édition a pour but de faire (re)découvrir cette œuvre fondamentale et de présenter Balzac sous un jour nouveau, en proposant, de manière assez synthétique, une analyse de la pensée et du système balzaciens.

Lien : http://editionssurlefil.fr
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La réalité sociale se comprend donc à la lumière de cette théorie du monde des idées en trois sphères de l'esprit. Structurellement hiérarchisée, la société se comprend comme un milieu (celui des Abstractions), qui constitue la mesure. En-deçà, les Instinctifs, au-delà les Spécialistes ; en-deçà le plus grand nombre, au-delà une infime minorité ; ces deux pendants de l'excès (dans le moins et dans le plus) sont toutes deux des figures monstrueuses, et ce contraste fondamental entre les hommes explique en partie les relations complexes qui organisent le monde social.
In "La philosophie de Balzac"
Commenter  J’apprécie          90
Mais il ne quitta pas encore la place d'où il pouvait plonger dans le salon de Séraphîta. Cette mystérieuse créature semblait être le centre rayonnant d'un cercle qui formait autour d'elle une atmosphère plus étendue que ne l'est celle des autres êtres : quiconque y entrait, subissait le pouvoir d'un tourbillon de clartés et de pensées dévorantes.
Commenter  J’apprécie          50
Deux sentiments dominent les amours qui séduisent les femmes de la terre. Ou elles se dévouent à des êtres souffrants, dégradés, criminels, qu'elles veulent consoler, relever, racheter ; ou elles se donnent à des êtres supérieurs, sublimes, forts, qu'elles veulent adorer, comprendre, et par lesquels souvent elles sont écrasées.
Commenter  J’apprécie          50
Depuis quelques jours, lorsque Wilfrid entrait chez Séraphîta, son corps y tombait dans un gouffre. Par un seul regard, cette singulière créature l’entraînait en esprit dans la sphère où la Méditation entraîne le savant, où la Prière transporte l’âme religieuse, où la Vision emmène un artiste, où le Sommeil emporte quelques hommes ; car à chacun sa voix pour aller aux abîmes supérieurs, à chacun son guide pour s’y diriger, à tous la souffrance au retour. Là seulement se déchirent les voiles et se montre à nu la Révélation, ardente et terrible confidence d’un monde inconnu, duquel l’esprit ne rapporte ici-bas que des lambeaux.
Commenter  J’apprécie          10
Nous devons toujours vous plaire, vous délasser, être toujours gaies, et n'avoir que des caprices qui vous amusent. Que dois-je faire, mon ami ? Voulez-vous que je chante, que je danse, quand la fatigue m'ôte l'usage de la voix et des jambes ? Messieurs, fussions-nous à l'agonie, nous devons encore vous sourire ! Vous appelez cela, je crois, régner. Les pauvres femmes ! je les plains. Dites-moi, vous les abandonnez quand elles vieillissent, elles n'ont donc ni cœur ni âme ?
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Honoré de Balzac (155) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Honoré de Balzac
Deuxième épisode de notre podcast avec Sylvain Tesson.
L'écrivain-voyageur, de passage à la librairie pour nous présenter son récit, Avec les fées, nous parle, au fil d'un entretien, des joies de l'écriture et des peines de la vie, mais aussi l'inverse, et de la façon dont elles se nourrissent l'une l'autre. Une conversation émaillée de conseils de lecture, de passages lus à haute voix et d'extraits de la rencontre qui a eu lieu à la librairie.
Voici les livres évoqués dans ce second épisode :
Avec les fées, de Sylvain Tesson (éd. des Équateurs) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23127390-avec-les-fees-sylvain-tesson-equateurs ;
Blanc, de Sylvain Tesson (éd. Gallimard) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/21310016-blanc-une-traversee-des-alpes-a-ski-sylvain-tesson-gallimard ;
Une vie à coucher dehors, de Sylvain Tesson (éd. Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/14774064-une-vie-a-coucher-dehors-sylvain-tesson-folio ;
Sur les chemins noirs, de Sylvain Tesson (éd. Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/14774075-sur-les-chemins-noirs-sylvain-tesson-folio ;
Le Lys dans la vallée, d'Honoré de Balzac (éd. le Livre de poche) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/769377-le-lys-dans-la-vallee-honore-de-balzac-le-livre-de-poche.
Invité : Sylvain Tesson
Conseil de lecture de : Pauline le Meur, libraire à la librairie Dialogues, à Brest
Enregistrement, interview et montage : Laurence Bellon
--
Les Éclaireurs de Dialogues, c'est le podcast de la librairie Dialogues, à Brest. Chaque mois, nous vous proposons deux nouveaux épisodes : une plongée dans le parcours d'un auteur ou d'une autrice au fil d'un entretien, de lectures et de plusieurs conseils de livres, et la présentation des derniers coups de coeur de nos libraires, dans tous les rayons : romans, polar, science-fiction, fantasy, BD, livres pour enfants et adolescents, essais de sciences humaines, récits de voyage…
+ Lire la suite
autres livres classés : classiqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (35) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez-vous La Peau de Chagrin de Balzac ?

Comment se comme le personnage principal du roman ?

Valentin de Lavallière
Raphaël de Valentin
Raphaël de Vautrin
Ferdinand de Lesseps

10 questions
1304 lecteurs ont répondu
Thème : La Peau de chagrin de Honoré de BalzacCréer un quiz sur ce livre

{* *}