L'action se passe près d'Angers, dans une ville anonyme, petite commune de province que l'on imagine être une sous-préfecture. Tout le monde se connaît. Les gens partent peu, ou bien reviennent. La vie coule doucement, comme la Loire dont on apprécie les berges en toute saison. Une tranquillité rompue par la découverte d'un corps dans « la » grande maison du coin, abandonnée comme il se doit.
Un narrateur nous raconte une promenade, un soir d'automne, dans cette petite ville de N. Il évoque ses souvenirs d'enfance, ranimés par le retour de « la fille de la Boulaye » qui n'était pas revenue depuis plus de 10 ou 20 ans. Adolescente elle ne venait que l'été, hébergée par sa tante. Il y avait beaucoup de mystère autour de cette adolescente puis de cette jeune femme assez aguicheuse semble-t-il. Un mystère qui a perduré dans sa vie d'adulte. C'est elle qui est retrouvée morte, quelques jours après son retour dans la maison bourgeoise de sa tante défunte, alors qu'elle ne semblait être là que pour un très court séjour.
Qui est ce narrateur ? Un témoin ? Un suspect ?
Dominique Barberis dresse avant tout le portrait d'une petite ville de province. Elle décrit méticuleusement les paysages de cette petite communauté du bord de la Loire. On progresse doucement, tranquillement dans le récit, au rythme de cette région où le temps semble se dérouler à un autre rythme. On est ensuite immergé dans le passé de cette demeure où le meurtre a été commis, dans l'histoire un peu secrète de la famille qui y a habité. On ressent les tabous, les non-dits, les jalousies, les espoirs déçus, les rêves abandonnés. L'enquête ne semble pas avancer. Petit à petit on comprend ce qui s'est passé...peut-être.
L'écriture est très agréable, le style souvent poétique. le récit, entre souvenirs de l'adolescence du narrateur et présent, entre introspection et échange avec le commissaire en charge de l'enquête, semble parfois partir dans le brouillard qui doit planer sur le fleuve et la campagne en automne.
Une découverte de cette auteure, et probablement pas la dernière.