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EAN : 9782072714238
336 pages
Gallimard (10/01/2019)
2.7/5   341 notes
Résumé :
Par un soir de neige, deux nouvelles-nées sont déposées sur le perron d'une ferme bourguignonne et sur les marches d'une église des Abruzzes. Baptisées Maria et Clara, les orphelines grandissent sur leurs terres d'adoption respectives, parmi les paysans et les gens simples des montagnes. Bientôt, on suspecte qu'elles sont dotées de pouvoirs singuliers.

"Les mains de la petite étaient fines et gracieuses, plutôt larges pour une enfant qui n’avait fêté ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (104) Voir plus Ajouter une critique
2,7

sur 341 notes
Quel Drôle de livre !
J'ai appris le langage des elfes, figurez-vous ! Un langage tout en ondes qui traverse les forêts, les fleuves, les cités et les montagnes ; un langage qui magnifie les récits légendaires ancrés dans la mémoire des hommes ; un langage qui fait vivre nos songes les plus intimes.
J'ai vu à travers les regards de Clara et Maria, deux adorables fillettes capables d'établir des ponts entre le monde des elfes et celui des hommes. Deux gamines intrépides qui, de leurs menottes pales et dans « l'éclat fiévreux de leurs pupilles noires », dispensent autour d'elles la plus douce et la plus chatoyante des magies. Clara survole les touches d'un piano tandis qu'une sonate russe éveille en elle des « images de plaines sèches et de rivières d'argent ». Maria parle aux arbres, aux lièvres et aux renards. Sans crainte, elle accompagne le cheval de mercure et le sanglier fantastique, et tout autour d'elle, les hommes et la nature sont flamboyants et généreux.
J'ai vu des elfes livrer leur bataille ultime avec le sourire triste et blasé de ceux qui ont plusieurs vies derrière eux.
Je dois vous l'avouer : je n'ai pas compris toute l'histoire de ce livre, tant les pensées et les motivations des elfes m'ont paru si complexes, si vertigineuses ; tant l'excès d'onirisme et de flamboyance du style, m'ont parfois fait décrocher, m'ont souvent égaré. Et pourtant, à de multiples reprises, j'ai été touché par la grâce. J'étais dans la main de l'ange.
Comme j'aurais aimé monter dans les arbres avec la petite Maria, écouter une sonate russe joué par la douce Clara, boire un verre de vin avec Petro, et saluer la lumineuse et troublante Léonora avant qu'elle ne rejoigne le pays des songes… Comme j'aurais aimé manger la compote d'Eugénie, et accompagner dans ses longs silences le taiseux André…
Un drôle de livre, assurément !
Un grand merci en langage elfique à Babélio et à la collection folio pour m'avoir dans le cadre de l'opération Masse Critique offert cet étrange ouvrage.
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Avec un tel titre: La vie des elfes, je ne peux pas arguer du fait que je ne m'attendais pas au contenu , mais pour ma défense je dirais que dans L'élégance du hérisson, est-il question de la vie au grand air du charmant compagnon de nos campagnes ?

Et c'est vrai que la mise en place de l'intrigue avec la découverte du cadre de vie simple et champêtre de Maria dans un petit village bourguignon et de Clara dans les Abruzzes ne m'a pas mis la puce à l'oreille, naïve que je suis ... mais j'ai bien vite déchanté car je n'aime pas du tout le roman fantastique, j'ai tout de même persisté jusqu'à la fin de l'ouvrage qui n'est par ailleurs que le premier tome .

Quelle idée bizarre de changer totalement de registre pour s'engouffrer dans un genre qui ne manque pas d'auteurs !

L'écriture de Muriel Barbery est très savante, voire assez souvent alambiquée ce qui rend la lecture parfois laborieuse d'autant plus quand le sujet ne passionne pas .

Autant vous dire que je lirai pas la suite et que je m'y reprendrai à deux fois en regardant les titres d'un roman ...
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Il était une fois… Clara et Maria, deux petites filles recueillies pour la première à Rome, chez un maestro car douée pour la musique, pour la deuxième dans un village de la campagne bourguignonne et capable de parler aux animaux. La guerre gronde au loin.
Mal grès le texte poétique au vocabulaire finement ciselé comme une dentelle, je ne pense pas avoir tout saisi de cette histoire. Mais peut-être est-elle écrite en langage elfique ? Quoiqu'il en soit saluons le travail admirable « d'écrits vains » de l'auteure.
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Superbe texte à tous niveaux :
L'originalité de l'histoire elle-même, bien sûr ;
Le style recherché, élégant mais jamais maniéré, conservant une fluidité encore sage et presque simple, agréable en tous cas.
Le vocabulaire inhabituel mais pas forcément complexe, provoquant souvent un léger décalage que j'avais déjà apprécié dans « l'élégance du hérisson » et qui sied à ravir à cette histoire merveilleuse. Ces mots, ces phrases, voyageant dans un espace-temps proche du notre mais comme dans une légère brume, appuient les descriptions, les situations, les évènements de ce monde étrange que nous ne savons pas encore identifier. Lisant Muriel Barbery il me semble d'un coup écouter et entendre le langage des elfes.
Nous sommes à la limite entre roman et poésie.
Et puis il y a toujours chez Barbery des phrases magnifiques, mais magnifiques !

Soudain, la divulgation, surprenante, comme inutile et, comment dire, triste…
Ça recale soudainement et, pour moi, d'un coup, le texte a perdu un peu de sa magie.
Le doute, le brouillard, lui allait si bien…
Mais cela ne me laissera qu'un léger trouble et je placerai ce roman, dans ma bibliothèque, sur l'étagère des trésors.

Encore un mot pour dire comme il m'apparaît que ce style Barbery est en parfaite adéquation avec le monde féérique, le monde de la fantasy. J'avoue aimer cette nouvelle orientation de l'auteur. Ce virage pris ne me surprend pas, tant il me paraît adapté, finalement logique.
Et même, Si j'étais un elfe, je soufflerais sur sa plume pour qu'à l'avenir, elle nous fasse plonger dans le monde de l'onirisme.
Ah, un Murakami, femme et francophone…..
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J'étais très curieuse de lire ce nouveau roman de l'auteure de « l'élégance du hérisson ».


On rencontre deux fillettes d'une dizaine d'années, Clara et Maria, qui ne se connaissent pas mais ont été abandonnées dans deux villages différents, respectivement italien et français. Chacune a trouvé une famille qui prend soin d'elle, et développe des dons hors du commun : Maria communique avec la nature, parle avec les animaux et écoute les arbres chanter. Elle grandit aux côté d'une vieille herboriste du village et a un sens inné de l'esthétique. Les habitants se rendent bien compte que, depuis son arrivée au village, la vie est plus belle, plus prospère, plus puissante… Comme si la fillette était protégée, mais par qui ? Tout le monde étant très croyant, chacun fait de son mieux pour ignorer le mot « magie » qui effleure leurs esprits. Jusqu'au jour où les éléments se déchainent sur le village.


Pour Clara, tout bascule lorsqu'un piano est installé dans l'Eglise de son village… Elle ne peut résister à l'envie de faire courir ses doigts sur les touches noires et blanches : Alors l'imprévisible se produit, elle joue immédiatement des mélodies incroyables comme jamais personne ; Par son jeu, elle touche au plus profond le coeur des êtres qui l'écoutent et leur délivre des messages, fait revivre des images de leur vie qu'elle peut à son tour percevoir elle-même. le mystérieux Conseil des Elfes décide alors qu'elle est prête à les rejoindre et à combattre à leur côté. Combattre qui ? Comment ? Et pourquoi ? Nous l'apprendrons au compte-gouttes en même temps que Clara. Tout ce que nous savons pour l'instant, c'est qu'une grande bataille se prépare et qu'elle doit s'aider de la musique pour ouvrir une brèche en Maria et communiquer avec elle…


*****

Le titre nous annonce un roman fantastique éloigné de mes lectures habituelles, et il est en plus annoncé comme le premier tome d'une série, ce qui veut dire prendre le risque que le livre n'ait pas de vraie fin, ou m'obliger à lire le suivant, ce dont je ne raffole pas... C'est pourtant portée par la curiosité, puis par la plume de l'auteure, que j'ai achevé ce premier tome sans trop de mal. L'écriture est incroyable : onirique et poétique, composée de longues phrases qui s'enroulent autour des images et pensées des protagonistes.


Le monde créé par l'auteure oscille entre l'univers de Corag d' « un bûcher sous la neige », pour sa magie en filigrane basée sur l'amplification de petits pouvoirs quotidiens (celui des plantes, de l'empathie, de l'amour, etc…) et l'univers de Tolkien dans le seigneur des anneaux pour la sensation qu'une grande bataille finale se prépare entre deux forces très puissantes… Mais si on la sent se profiler, ce premier opus est plutôt consacré à la découverte et à l'acceptation d'un monde fantastique, et à la mise en place de ses jalons. C'est pourquoi mon intérêt a connu un coup de mou vers le milieu du roman, le rythme étant assez lent mais heureusement porté par de jolies phrases.


Surtout, on voit se profiler sous l'ensemble des propos et images un récit métaphorique sur les pouvoirs de l'amour entre les peuples, sur l'importance de la communication, de créer des passerelles entre les gens qui permettent de se rejoindre, un point commun dans nos histoires ou une façon de se comprendre : En cela, « La vie des Elfes » a également son petit côté Harry Potter… Ici, l'art est cette passerelle un peu magique permettant aux peuples de communiquer (peinture, musique, récits…) et, point commun entre les mondes elfique et humain, il est un beau fil conducteur du roman.


Je précise que, pour l'instant, les pouvoirs de Maria et Clara ne sont pas extraordinairement surnaturels : Ils sont comme l'amplification de leurs sens ou sensibilités, l'exacerbation de leurs sensations : en regardant un personnage, elles voient des flashes de leurs vies comme lorsque vous regardez quelqu'un et que vous percevez des impressions sur lui : son passé, son caractère, ses failles, si vous le ressentez bien ou mal, etc…


« N'eut-il jamais été effleuré de caresses, il y a en chaque être la conscience native de l'amour, et dût-il n'aimer personne encore, il le connaît d'une mémoire qui traverse les corps et les âges. »


Au total, c'est donc un roman qui n'est pas débordant de magie de spectacle, mais il paraît foisonnant tant l'écriture est riche : Cela peut attirer les lecteurs qui ne sont pas fans de fantasy. Cela dit, selon moi cette écriture est la force principale du roman, car ce n'est pas l'action qui vous tiendra véritablement en haleine. Une grande fresque en perspective… Mais à laquelle tout le monde ne sera pas forcément sensible : A lire si vous cherchez une belle plume, mais pas si vous voulez de l'action tout de suite dans le premier tome… Affaire à suivre dans les prochains tomes !


Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
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critiques presse (4)
Elbakin.net
09 juin 2015
La Vie des Elfes est un roman lent et tendre qui parle de la vie des hommes avant tout. Un ouvrage qui s’attache à décrire les liens qui unissent les êtres vivants en un tout complexe et indispensable.
Un roman à découvrir absolument, pour la poésie, la force des mots, l’ambiance du conte et le charme du merveilleux.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Bibliobs
26 mars 2015
Ceux qui toutefois apprécient le maniérisme stylistique de Barbery vont être comblés par la lecture de son nouveau roman.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeFigaro
06 mars 2015
On avance de perle en perle, certaines magnifiques, d'autres tarabiscotées.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeFigaro
06 mars 2015
On se retrouve dans un univers proche de C. S. Lewis, avec Narnia, et certains aspects rappellent Harry Potter.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (91) Voir plus Ajouter une citation
Pendant ce temps, les femmes qui, elles, ne buvaient pas, étaient allées quérir la Lucette qui sortait de couches et donnait à présent son lait à deux petiots nichés contre deux seins aussi blancs que la neige du dehors, et on regardait sans une once de malice ces deux seins beaux comme des pains de sucre qu'on avait envie de licher tout pareil, en sentant qu'une sorte de paix se faisait dans le monde parce qu'on avait là deux petits pendus à des mamelles nourricières. Après qu'elle eut bien tété, la petite fit un joli petit rot, rond comme une bille et aussi sonore qu'un clocher, et tout le monde éclata de rire et se tapa fraternellement sur l'épaule.
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La petite passait l'essentiel de ses heures de loisir dans les branches. Quand on ne savait pas où la trouver, on allait aux arbres, d'abord au grand hêtre qui dominait l'appentis nord et où elle aimait à rêver en observant le mouvement dans la ferme, ensuite au vieux tilleul du jardin du curé après le petit muret de pierres fraiches, et enfin, et c'était le plus souvent en hiver, aux chênes de la combe ouest du champ attenant, un ressac du terrain planté de trois spécimens comme on n'en avait pas de plus beaux au pays. La petite nichait dans les arbres tout le temps qu'elle pouvait dérober à une vie de village faite d'étude, de repas et de messes, et il arrivait qu'elle y invitât certains camarades qui s'émerveillaient des esplanades légères qu'elle y avait ménagées et passaient de fiers jours à causer et à rire.
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La saison avait passé et une autre l'avait remplacée. Maria avait eu douze ans et il n'avait pas neigé. L'été avait été inattendu. On n'avait jamais vu encore de temps plus changeant et plus chaotique, comme si le ciel hésitait sur la marche qu'il voulait adopter. Les orages de la Saint-Jean avaient éclaté trop tôt. Les soirées chaude avaient succédé à des crépuscules d'automne où on sentait que la saison tournait. Puis l'été s'était remis d'aplomb et les libellules avaient reparu par hordes.
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Les mains de la petite étaient fines et gracieuses, plutôt larges pour une enfant qui n’avait fêté ses dix ans qu’en novembre, et extrêmement déliées. Elle les tint au-dessus des touches comme il fallait pour entamer le morceau mais les laissa en suspens pendant un instant où les deux hommes eurent le sentiment qu’un vent ineffable balayait l’espace de la nef. Puis elle les posa. Alors une tempête se fit dans l’église, une vraie tempête qui fit s’envoler les feuilles et rugit comme une vague qui monte et retombe sur l’amer des rochers. Enfin, l’onde passa et la petite joua. Elle joua lentement, sans regarder ses mains et sans se tromper une seule fois. Alessandro tourna pour elle les pages de la partition et elle continua de jouer avec la même inexorable perfection, à la même vitesse et avec la même justesse, jusqu’à ce que le silence se fasse dans l’église transfigurée.
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Mais que voit-on au dedans de la vie? On voit des arbres,du bois, de la neige, un pont peut-être , et des paysages qui passent sans que l'oeil puisse les retenir. On voit le labeur et la brise, les saisons et les peines, et chacun voit un tableau qui n'appartient qu'à son coeur, une courroie de cuir dans une boite en fer- blanc, un coin de champ où il y a des aubépines par légions, le visage ridé d'une femme aimée et le sourire de la petite qui conte une histoire de rainettes .
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