L’aéroport

C'est d'une écriture pour le théâtre dont il est question. Philippe Beheydt est un dramaturge, scénariste, acteur, photographe belge.

Ce livre, je l'ai reçu dans le cadre d'une opération « Masse critique ». Je tiens à remercier Babelio et les éditions Lansman.

Pour l'histoire :

Une femme : « Elle » et un homme : « Il » dans un aéroport de province ne savent pas embarquer pour raison de mauvaises conditions climatiques. Il fait nuit. Elle et lui se retrouvent dans un petit espace à l'écart du grand hall où il y a une banquette et quelques fauteuils. Ils ne se connaissent pas.

Curieusement, la pièce n'est pas divisée en actes et en scènes. Les différentes étapes de la pièce sont numérotées de 1 à 14.

Par un concours de circonstances, Il feront connaissance. La confiance aura dure à s'installer mais, elle s'installera.

Elle, a un mari et un fils de deux ans et demi. Lui, à des conquêtes d'une nuit ou plus, des amis mais vit seul. Il est grossiste en râteaux.

La progression :
Elle dort et rêve tout haut. Lorsque « Il » le lui apprends à son réveil, elle s'inquiète de ce qu'elle aurait bien pu dire.
« Elle » et « lui » coincés, l'un en face de l'autre, pour des heures d'attentes, expriment une volonté de ne pas devenir amis.
Lorsqu'elle lui montre des photos sur une tablette, Il finit par lui dire : « Vous me plaisez. »
« Il » s'est absenté de leur endroit refuge pour aller chercher des chips, des biscuits, des canettes de boissons. Cela devait durer dix minutes et cela a duré une heure. « Elle » s'inquiète d'autant plus parce qu'il justifie son absence prolongée par la raison qu'il a chassé une demoiselle du cru.
« Il » lui déclare avoir envie de l'embrasser. Ils dansent ensemble.
Par moment l'amour se transforme en haine. Elle le gifle.
Depuis les haut-parleurs, elle et lui entendent l'annonce par laquelle les voyageurs pour New York City sont priés de rejoindre la porte d'embarquement 21 B. Et si je veux vous revoir, lui dit-elle ? Vous cherchez sur Internet « grossiste en râteaux. »

S'agira-t-il d'un amour durable ?

Interprétation, avis :

Pour moi à cette loterie de choix de livre, la chance n'aura pas été au rendez-vous.

Face à la thématique d'un long point de rencontre entre un homme et une femme, je me suis dit que si l'homme voulait entrer en contact, c'est qu'il voulait conquérir la femme. Dans le texte, ils s'échangent des banalités, des sottises qui n'ont ni queue ni tête, j'aurais vu la discutions plutôt dans le style, quels sont vos pôles d'intérêt ? Précisez ? Une recherche de pôles d'intérêts et voir ensuite s'ils pouvaient réciproquement trouver des affinités.

J'ai trouvés ce dialogue, vide sans intérêt, farfelu, voir même stupide. de courtes répliques, pas ou fort peu de textes de fond.

Je ne sais pas comment vont les choses dans le monde de l'édition. Il faut, je présume, qu'à l'évaluation du texte le livre se vende.

Si mon appréciation est négative, je suis bien conscient qu'en voyant la pièce mise en scène, le jeu des acteurs, je pourrais la jugée bien meilleure.

Un auteur peut produire un moins bon texte parmi de bons textes. C'est mon avis, d'autres peuvent très bien en avoir un autre.

Les éditions Lansman représente pour moi un bon souvenir. Je voulais aller voir : « Camille » (Camille Claudel) de François Ost au théâtre Jean Villar de Louvain-la-Neuve et lire la pièce avant. Les éditions Lansman m'ont envoyé le texte en toute confiance. J'ai pu payer le livre à sa réception.

Dans un aéroport, un homme taquin et légèrement impertinent aborde une femme ayant trouvé refuge dans un coin déserté. Ignorant combien de temps ils resteront coincés sur place en attendant leur vol respectif, ils vont essayer de cohabiter dans cet espace pour le meilleur et pour le pire.

Je ressors assez mitigée de cette lecture.

J'ai adoré le caractère du personnage masculin qui m'a fait penser à Gary dans le film “La rupture”. Son humour et sa volonté de rendre une situation morne plus agréable me l'a rendu très sympathique.
Il est donc bien dommage que le personnage féminin ne soit pas à sa hauteur. J'ai trouvé qu'elle manquait de crédibilité dans le sens où, d'une froideur extrême au départ, elle passe du tout au tout en seulement quelques heures. Je veux bien que l'homme puisse la dérider, mais là on a plus affaire à une femme à double-personnalité qu'une femme attendrie par un homme. de plus, si lui est plein d'esprit et taquin, elle se révèle être peu finaude et un brin méchante.

Quant à leurs échanges, si parfois ils sont divertissants, on arrive à des dialogues un peu inconvenants qui manquent aussi de crédibilité. Je me rends compte que cette pièce de théâtre trouve les mêmes défauts que le livre Quand souffle le vent du nord de Daniel Glattauer à propos duquel j'avais écrit : “Si au début je trouvais leurs échanges amusants, ils ont vite fini par tourner en rond. D'ailleurs, je doute que dans la vraie vie des adultes s'écriraient de manière aussi...allez, disons-le franchement, stupide. La faute, principalement, à Emmi qui agit et écrit non pas comme une femme de 34 ans mais une gamine de 14. Toujours sur la défensive, à fleur de peau, impulsive, A ECRIRE EN MAJUSCULE QUAND ELLE EST ENERVEE et très arrogante.” La seule différence est qu'ici, les personnages se parlent.

Enfin, pas de chance pour moi, je n'aime pas les fins ouvertes alors ne pas savoir ce que leur relation va devenir me chagrine un peu !

L'aéroport de Philippe Beheydt, sur la forme, a tout pour me plaire : huis clos et deux personnages qui se cherchent, se taquinent, s'aiment et se détestent mais c'est précisément le fond, ces volte-faces rapides, qui pèchent.

Je donnerai volontiers une deuxième chance à l'auteur car je suis curieuse de découvrir plus de ses écrits.

Merci à Babelio et aux éditions Lansman pour l'envoi de ce livre et leur confiance.

Livre reçu dans le cadre de la masse critique.
La scène se déroule dans le hall d'un aéroport que l'on imagine Américain.
Elle et Lui sont assis l'un à côté de l'autre. D'une banale discussion, s'enchaîne une joute verbale jusqu'à....
Ce livre est prévisible, quel dommage...