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4,04

sur 900 notes
Un roman très étrange, dérangeant et plombant. L'écriture est belle. Ce livre, ce sont des rencontres, des séparations, de l'amour, de la haine, des deuils, des départs, des actes violents, des personnes qui doivent se reconstruire. le sujet est grave, mêlant vieillesse, tragédies, destins chaotiques. La noirceur est un peu atténuée cependant par une mise en scène voulue par le principal héros du livre, qui a souhaité réunir autour de lui quatre personnes qui ne se connaissaient pas et vont tisser des liens entre-elles et avec lui. Beaucoup de psychologie. Un roman qui ne peut pas être qualifié de "léger".
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Profanes de Jeanne Benameur, prix littéraire RTL-LIRE 2013, est un très beau roman sur le sens de la vie et sur les liens entre les personnes, un vrai coup de coeur.
Octave Lassalle, qui ne réussit pas à faire le deuil de sa fille Claire, est un chirurgien cardiaque à la retraite de 90 ans. Il décide d'engager quatre personnes pour l'accompagner dans ses dernières années, il réunit donc autour de lui trois femmes et un homme qu'il a sélectionnés avec soin : Marc Mazetti un ancien combattant traumatisé par son passé en Afrique. Hélène Avèle une artiste peintre à qui Octave Lassale demandera de réaliser le portrait de sa fille, à partir de l'unique photo d'elle. Yolande Grange qui a recueilli une jeune fille enceinte. Béatrice Benoît une étudiante infirmière qui a l'impression d'être la remplaçante de son frère mort avant sa naissance. Quatre personnes blessées de la vie comme lui et qui luttent pour donner un sens à leur existence. Chacun aura une tâche à assumer mais petit à petit ils prendront une importance dans le cheminement personnel d'Octave tout en évoluant et en se redécouvrant eux-mêmes grâce à la chaleur humaine et aux relations qui se tissent.
Avec des mots simples, Jeanne Benameur nous offre un roman d'une très grande poésie qui parle de la mort, mais surtout de la vie. Un livre apaisant

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Le roman s'ouvre sur une atmosphère qui rappelle 'Dix petits nègres', le chef-d'oeuvre d'Agatha Christie. Mais si le récit est parfois sombre, nous ne sommes pas dans un thriller, loin de là.

Octave Lassalle a recruté quatre personnes pour accompagner ses derniers jours (ou dernières années ?), par le biais d'une petite annonce. A quatre-vingt-dix ans, bien que valide, il a besoin d'une "équipe" (sic) : "Je m'embarque pour la partie de ma vie la plus précieuse, celle où chaque instant compte, vraiment".
Il a retenu Marc, Yolande, Hélène, Béatrice, qui se succéderont dans ses journées. Ces choix ne doivent rien au hasard : il a senti en chacun une fragilité, une blessure ancienne encore à vif. Lui-même porte un fardeau depuis quarante ans, un deuil.
Le vieil homme apprivoise peu à peu ses compagnons, un par un. Parole, présence, observation, compréhension tacite et réciproque agissent comme des baumes sur les plaies, mais aussi comme des révélateurs, de nouveaux tremplins. Les échanges vont alourdir chacun de la douleur de l'autre, certes, mais aussi insuffler une énergie nouvelle.

Quelle jolie plume ! Et le terme de "plume" est doublement adéquat, il évoque l'écriture de l'auteur, bien sûr, mais aussi la délicatesse, la douceur, la 'caresse' de ces relations à la fois pudiques et intimes. Les phrases sont courtes, mais le rythme ne paraît paradoxalement pas saccadé.

Ce roman est à la fois sombre et lumineux, fin et profond, empreint de vie (amour et sexualité) et de mort. L'écriture est parfaite, ciselée, simple mais puissante et évocatrice - peut-être un brin trop affectée sur la fin ? le récit est riche de mots qui touchent, d'observations subtiles, brillantes. Bref, un coup de coeur pour moi, une très jolie rencontre, mais pas tout à fait une "pépite"...

--- de cette auteur, j'ai aimé 'Présent ?', 'Les Insurrections singulières', mais n'ai pas su apprécier 'Les Demeurées'.
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Ancien chirurgien du coeur, Octave Lassalle, à 90 ans, anticipe, ll se compose une équipe , comme autour d'une table d'opération,mais cette fois c'est sa propre peau qu'il veut sauver. Il organise le découpage de la journée en quatre temps, confiés à quatre accompagnateurs choisis avec soin.Chacun est porteur d'ombres et de blessures anciennes, chaque vie va se frotter aux autres vies.

Prenez le temps de lire se livre, tout doucement, sans vous presser. Vous apprécierez alors la grande beauté de ce roman d'une force incroyable. Une écriture magique qui atteint votre âme.
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Encore un livre de Jeanne Bénameur mais celui- là est grandiose, revigorant, remarquable, merveilleux, le lecteur en sort grandi et n'est pas près d'oublier ce tissage narratif très élaboré, ce travail subtil, profond, poétique, avec un côté sacré qui nous émeut, nous transporte , nous fait réfléchir ,au devenir de la vie, au poids de la parole, à la douleur de la perte et à la rédemption....
Ce livre célèbre le culte de la vie"trébuchante" en s'adressant à des "Profanes"
" Ce n'est pas la mort qui m'intéresse, c'est la vie, le sacré.......ce qui relie les deux."
Pourtant , c'est l'histoire d'Octave Lassalle, ancien chirurgien émérite du coeur,âgé de 90 ans,qui tourne autour de la mort accidentelle de sa fille, mort dont il ne s'est jamais remis. Il n'a pas pris le risque d'opérer sa fille ,à l'époque. Sa femme ne lui a pas pardonné, elle est repartie dans son Canada natal.
Octave décide de composer une équipe de quatre personnes comme au temps où il opérait pourl'aider à sauver son âme.Voilà Béatrice, une jeune fille , étudiante en soins infirmiers, là pour la nuit,"Elle se demande si avec eux quatre, le vieil homme a voulu connaître l'amour de près."Béatrice a eu un frère avant sa naissance.Sa mère disait" c'est un ange maintenant" . Elle sera toujours celle qui remplace........
Voilà Hélène Avéle, peintre, chargée de faire le portrait De Claire, la fille chérie disparue.
Voilà Marc Mazetti, chargé du jardin et de raser Octave,Marc, traumatisé par son passé en Afrique.Enfin, Yolande,une femme bonne,qui a recueilli Louise , après une cure de désintoxication.
"Les quatre doutaient, aucun des quatre n'avait la foi, domptée par la religion. Mais ils luttaient, il le savait. Et c'est pour cela qu'il les avait choisis." Un profane aussi a le droit de douter,le doute n'est pas réservé aux croyants".
C'est tellement bien écrit que l'on a envie de citer telle ou telle phrase qui nous émeut, nous transporte, nous fait du bien, nous éclaire.Ce livre merveilleux est tissé de frémissements subtils, de gestes doux et délicats qui créent une alchimie indéfinie et tendre, qui capte, qui cerne ,qui enveloppe qui permet à l'élan vital de guérir pour à nouveau aimer.
Une façon d'aimer qui va nous permettre de partager avec les autres l'émotion du monde qui est la nôtre.
C'est une lecture d'une grande profondeur, on réfléchit, on prend du recul, on croit à la force de la Vie.
Jeanne Bénameur ouvre le temps, bâtit un grand édifice à la vie et à la mort.
Profanes fait le choix de la force de la vie, de la foi de l'homme en l'homme.Cet ouvrage permet de ne pas s'enfermer en soi même."C'est dans mon sang maintenant"Vent tout est promesse de vent."Le vent peut souffler" .
Merci à Jeanne Bénameur de nous offrir une telle Oeuvre.
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Peut-on retrouver la paix de l' âme lorsque le coeur est irrémédiablement blessé par le deuil et la culpabilité?
Voilà l'une des questions existentielles qui survole délicatement la prose subtile de Jeanne Bénameur.
Profanes... qu'il est donc beau ce titre touchant au sacré, à la spiritualité, à l'essence des êtres et des choses.
C'est autour d'un vieillard, chirurgien cardiaque retraité qui n'a pas su éviter la mort de sa fille et a vu son couple se détériorer suite à ce drame, que vont se nouer d'étranges liens. Il y a celle qui peint le portrait de sa fille,celle qui vient le jour,celui qui lui fait la toilette,celle qui le garde la nuit. Chacun porte en lui des fêlures.
Et dans cette maison dont le jardin vibre de bonnes ondes, aussi zen que les haïkus dont le maître de maisons s'abreuve, chacun pourra se reconstruire sur son chemin de paix intérieure.
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Lassale, chirurgien en retraite a déjà 90 ans lorsqu'il organise un casting pour choisir les quatre personnes qui vont l'entourer pendant ses dernières années d'existence.
« Les quatre que j'ai choisis sont des humains comme moi. le frottement de nos vies les unes contre les autres, c'est à ça que je crois. »
Il y aura Marc qui arrivé le premier s'occupera de ‘réveiller' la maison puis prendra soin du jardin. Hélène prendra la suite elle aura une mission particulière, répondant à ses dons spécifiques : elle peindra un portrait. Yolande aura la charge du tri dans le linge de maison et enfin Béatrice terminera la journée et restera dormir dans la grande maison.
Un livre tout en contrastes où chacun se révélant peu à peu, dévoile ses failles, sa part d'ombre. Lassale aura le pouvoir de réunir et de fédérer cette petite société autour de lui et dans son histoire familiale. « Alors quoi, j'attends de ces quatre que j'ai réunis, qu'ils me tiennent bien cloué au sol ou qu'ils réussissent à aller jusqu'où moi je n'ai pas osé »
Le bonheur de lecture est dans l'évolution de ces personnages individualistes en une communauté mais aussi dans l'art de l'écrivaine à tisser ses mots avec délicatesse, à les insérer et les tailler pour qu'ils trouvent leur juste place dans ce texte intimiste.



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Il y a une fleur sur la couverture de ce roman, pas n'importe quelle fleur, un coquelicot gorgé de sens, sauvage léger frêle, aux pétales de soie d'un rouge écarlate, éclat éphémère de l'été, ardeur fragile nous invitant à nous aimer au plus tôt, il se ressème seul d'année en année, où bon lui semble, il cache bien des secrets, et de nombreuses vertus, compagnon des moissons, plante annuelle, cyclique, ses graines toujours prêtes à coloniser de nouvelles contrées, la vie est partout... comme dans ce roman.
Un chirurgien nonagénaire, vivant seul dans sa grande maison, décide de prendre quatre locataires pour des tâches bien établies, qu'il choisit avec le plus grand soin, chacun sa chambre, chacun son moment précis de la journée.
Quatre personnes, trois femmes et un homme, vont vivre dans la maison avec Octave Lassalle pour un certain temps, des gestes, des mouvements, des regards, une douceur qui surprend, une énergie nouvelle, l'être en est touché, sa mémoire troublée, des souvenirs reviennent et creusent de nouveau un passé qui refait surface, avec sa douleur et sa tendresse, un passé qui interroge encore et reste toujours sans réponses, la sensualité d'une femme, l'énergie d'une autre, la beauté surprenante de la plus jeune, la souffrance enfouie à peine cachée de l'homme, des vies qui se frottent, se reconnaissent, se font signe, amies et soeurs, très différentes, si semblables, certitudes et doutes vivent ensemble, tenues par l'envie, le désir qui pulse dans le vivant.
Cinq vies se croisent, se rencontrent, se révèlent en partie, révèlent une partie secrète d'elles mêmes par le contact très particulier que les personnages vivent avec le nouvel environnement, avec certains objets, ou un rayon de soleil..., un livre s'ouvre et ses pages tournent au gré du vent.
Des chambres, des personnages, personne ne connaît personne, tous réunis par le grand hasard, comme les graines du coquelicot, chaque graine sa vie, son parcours, des graines qui retrouvent le soleil, d'autres restent desséchées, ... le toucher crée, lie, sépare, celui des mains, des yeux, des corps, des livres et des mots.
Rien ne se passe vraiment dans le passage cyclique des jours et des nuits, plein de choses se passent...répétition des jours, retour répétitif des souvenirs, obsessionnel comme une emprise, douloureux comme une plaie ré-ouverte, mal soignée, images et mots qui reviennent en répétitions dangereusement pesantes, jusqu'au point de rupture et là une main se tend, un regard invite, accueille, un silence complice accompagne, un sourire dit juste ce qu'il faut... et le boléro de Ravel me vient à l'esprit, répétition solitaire, graduation, crescendo, jusqu'à l'orchestration fortissimo où tout se tient, ils se tiennent, se soutiennent, se pansent et se protègent, la solitude de la vie et de la mort demande à s'appuyer sur une autre solitude, en quête de sa soeur, de sa famille, le précieux de la vie.
Chacun sa chambre, chacun son chapitre, le même toit pour tous, quelques mots ou échos lointains les rapprochent dans un geste passager, ou un haïku qui cache et révèle en effleurant à peine, jusqu'à ce que ces cinq vies, comme les graines du coquelicot, à force de se croiser, de se frotter, se transpercent sans aucune volonté de se faire mal, et pourtant...
Jeanne Benameur va au plus profond de l'être par des portes à peine ouvertes, en catimini, pieds nus, sans bruit, elle touche le plus enfoui, le plus intime, le plus douloureux dans le tiroir de l'oubli, le plus fragile aussi, elle prend la voix de chacun, en murmure retenu et avoué.
La vie, ce cadeau que nous avons reçu demande des soins tous les jours, une nourriture variée, plein d'eau, du vin de qualité, et du soleil de toutes les saisons, elle nous apprend et réapprend à chaque instant à aimer, de loin et de près, nous rappelle qu'on ne possède rien, on ne fait que passer ; à notre envie d'être unique elle dit : mais vous êtes unique ; devant notre peur de changer, de perdre, de nous détacher, devant notre peur de solitude et des souvenirs, mais ils sont là les souvenirs, qu'on le veuille ou pas, devant toutes ces peurs la vie nous dit qu'elles font notre courage, la vie pulse dans les souvenirs, comme dans les débris, dans tout ce qui se construit après, avec des larmes et de la peur, outils qui pétrissent la force de notre faiblesse.
Je suis entrée en profane dans l'écriture de Jeanne Benameur, et découvert un esprit, une élégance, un regard lumineux vers la vie faisant confiance au doute et à l'homme qui le porte.
Une écriture qui s'attache aux choses de la vie et de la mort et leur emprunte, dans une relation intime et silencieuse, une sensibilité sans nom, riche, émouvante, sensuelle, vibrante, interrogative, simple et majestueuse.
"Le vent peut souffler", le vent souffle et disperse les graines du coquelicot, et les réunit dans des liens de vie.

Merci à Cécile et à Magali et à tous les amis Babelio pour m'avoir fait découvrir cette plume de grande sensibilité, d'énorme profondeur, d'inouïes douceur et tendresse.
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«La peur du désastre fait partie de l'aventure. On peut sauver ou ruiner toute une vie quand on prend le risque.
[...] Est-ce que la vie n'est pas la seule louve à faire entrer dans la bergerie ?»

Un roman profane, profondément humain, touchant. Une immersion dans un monde chérissable, humble où l'humain redevient le coeur des considérations, où les doutes, les désespoirs, les petites bombes qui entravent parfois le chemin de la vie ... s'effacent peu à peu, pour laisser place à la sérénité, à la confiance, à l'amour aussi.

«Toutes les années de solitude l'ont laissé sur la route blanche et ils ne sont pas trop de quatre pour avancer avec lui. Il pense à l'étymologie du mot profane : celui qui est devant le temple. Il est ce profane. Ils sont ces profanes. Au coeur de chacune de leurs vies, le temple. Vif. le seul sacré qu'il connaisse. Cette vie qui vibre et échappe à chaque pas.»

Une écriture poétique, concise, précise. Une lecture revigorante, chaleureuse, subtile.
Un très bon moment de lecture, une petite douceur, qui pousse à la réflexion...
à vivre ...passionnément.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Quel que soit le sujet de son roman, Jeanne Benameur sait faire vivre ses personnages et nous communiquer leur ressenti, amenant souvent un écho dans notre propre vie.
Dans sa grande maison paisible, Octave Lassalle, chirurgien au crépuscule de sa vie, s'entoure de quatre personnes qu'il a recrutées par petite annonce. Elles l'accompagneront au cours de ses journées et de ses nuits.
Des liens se tissent. Des liens qui feront évoluer le cheminement personnel de chacun.
C'est un roman sur :
le bilan d'une vie
la douleur de perdre un enfant
la force des liens qui se tissent entre individus et la résonnance dans leur propre vie.
L'atmosphère de cette lecture est paisible, comme l'est la grande maison.
Et pourtant, bien des blessures dans la vie de chacun. Mais Jeanne Benameur les transcrit avec tant de douceur, de délicatesse, de bienveillance qu'elles ne pèsent pas et cicatrisent au fil des liens tissés.
Les répétitions, loin d'être lourdes, contribuent à cette quiétude.
Un petit regret, j'aurais aimé connaitre les termes de la petite annonce passée par Octave.
Encore un beau roman de Jeanne Benameur.
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