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EAN : 9782226027825
283 pages
Albin Michel (10/10/1986)
3.4/5   81 notes
Résumé :
Dans les années 20, le capitaine Lucien Domèvre est muté au 2e Bureau de Beyrouth. Habitué à la vie spartiate du désert, le jeune officier est happé par un tourbillon de mondanités.

Dans les cercles très fermés de cette ville cosmopolite, il croise une troublante comtesse anglaise, Athelstane Orloff, veuve d'un diplomate russe. Elle s'identifie à une célèbre aventurière anglaise du début du XIXe siècle, Lady Stanhope, au point d'habiter, comme elle, u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Quand le coeur d'amour s'enflamme , comme brûlé par le soleil , souvent la passion qui s'ensuit le détruit .
Dès les premières pages , l'auteur nous annonce une tragédie qu'il va décortiquer au fil de cet imbroglio :
Michelle aime Lucien qui aime Athelstane qui aime la somptuosité .

Le beau méhariste , Lucien Domèvre , est blessé , lors d'affrontements , par un Bédouin hostile à la présence française et armé d'un fusil britannique .
Il est soigné à l'hôpital par Michelle , la fille du colonel Hennequin.
L'attirance réciproque qu'ils éprouvent l'un pour l'autre incite le père à demander le transfert de son futur gendre au " deuxième bureau " , service chargé de l'analyse du renseignement .
Grand bien mal lui a pris car sans le savoir il va vivre l'infamie .

Notre officier , droit et loyal , habitué à la rigueur et à l'austérité du désert, pénètre dans un univers corrompu et dévoyé où il va se perdre , au départ dans le regard de la comtesse Athelstane Orlof , veuve d'un diplomate russe , et puis , dans ses bras qu'il affectionnera régulièrement dans son château de Kalaat-el-Tahara .
" Retenant ma respiration , je m'approchais . Nos deux fronts se touchaient presque . Que contenait-il , le sien , ce mince front pâle ? Je m'approchais d'avantage encore . Elle souriait légèrement , comme dans un songe . Alors , fou de la crainte de l'éveiller , je me levais . "P. 129

Femme " galante " , avide de richesses et de pouvoir , elle va être sa perte et son désespoir .
Cependant , cette femme sans scrupule , sait jouer de ses charmes pour influencer ses amants et éviter ainsi que de nombreuses Anglaises et surtout Françaises " ne passent à la casserole " .
Elle aime sûrement ce nouvel amour mais elle ne veut pas renoncer à l'argent qui commence à manquer .

Et le sort décide , une fois de plus , de la destinée !

L'auteur , fils d'un officier de carrière , fit son service militaire en Algérie . Il est mobilisé lors de la Première Guerre Mondiale ; tombe malade après " la bataille de Charleroi " ; passe plusieurs mois à l'hôpital .
Cette expérience marque ses romans et surtout son enthousiasme pour les pays exotiques , lui qui est un voyageur invétéré , curieux du monde du Levant où les femmes sont énigmatiques .
C'est ainsi qu' à ses héroïnes qui sont dominatrices et orgueilleuses , il leur colle les surnoms de " bacchante " ou " amazone " .
Anglophobe , il nous ramène à la période de conquête du Liban et de la Syrie par la France , lors du démantèlement de l'Empire Ottoman , sous les accords " Sykes- Picot "
Par un style imagé , riche et sophistiqué , il apporte un brin de nostalgie aux amoureux des mots .
Ces mots qu'il a butinés dans les différentes parties de sa vie pour nous concocter ce merveilleux roman où amour et mépris se partagent , tour à tour , la vedette .
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« Mademoiselle de la Ferté », dans l'oeuvre de Pierre Benoit, représentait une première incursion (très réussie), dans le roman psychologique « métropolitain ». Dès le roman suivant, notre auteur revient à ses premières amours et nous retrouvons avec lui des contrées exotiques, des femmes à la beauté fatale… et des héros qui tombent sous le charme. « La Châtelaine du Liban » reprend en effet tous les éléments de la « méthode Benoit ».
Cette fois-ci nous sommes au Liban, sous protectorat français, au début des années 20. Lucien Domèvre est un jeune officier méhariste (c'est comme un cavalier, mais avec des chameaux). Il déclare son amour à Michelle, la fille du colonel Hennequin, qui le lui rend bien (Michelle, pas le colonel). Croyant bien faire, celui-ci le fait verser dans le renseignement où il côtoie du beau monde. Pour son malheur, il fait la connaissance d'Athelstane Orlof, une aventurière dont la beauté n'a d'égale que la duplicité et le mystère, et qui possède une espèce de château dans le désert. Que pensez-vous qu'il arriva ? C'est Lucien qui dans… le sable se trouva (vous noterez que je fais des efforts pour garder à cette chronique un niveau élevé tant du point de vue moral que littéraire). Pour notre ami Lucien, ce n'est que le début.
Raconté comme ça, les plus futées d'entre vous, charmantes lectrices, les plus perspicaces d'entres vous, aimables, lecteurs, me diront avec un certain à-propos et non sans justesse : Mais c'est « L'Atlantide » que vous nous ressortez là à la sauce libanaise ! Une déesse des sables belle et mystérieuse et d'autant plus fatale, n'est-ce point un clone de la sulfureuse Antinéa ? Un jeune officier subjugué au point d'y laisser (presque) son honneur, sa fortune et sa raison, ne serait-ce pas une réincarnation des méharistes Saint-Avit et Morhange ? N'y aurait-il pas là un léger cousinage ? Oui et non, dirais-je (sans trop me mouiller). Athelstane n'est pas Antinéa : la châtelaine du Liban a un côté vénal et malsain bien plus prononcé que la souveraine du Hoggar, même si le résultat reste le même. Et si Domèvre suit la même pente que ses collègues sahariens, rien ne dit que… mais chut ! vous le saurez assez tôt.
Dans les ventes de livres, « La Châtelaine du Liban » arrivait (à l'époque) juste derrière « L'Atlantide » et « Koenigsmark ». Aujourd'hui ce classement est quelque peu étonnant. Si le roman reste attrayant par son intrigue, son exotisme et ses personnages plutôt bien campés, il est par bien des côtés déconcertant, essentiellement parce qu'on a l'impression que Pierre Benoit « patine » un peu dans son imagination, et nous ressert un plat réchauffé (après avoir changé l'assiette, quand même !) C'est un peu dommage, l'auteur aurait pu creuser un peu plus le côté politique, où Français et Britanniques, en cette partie du Proche-Orient essayaient d'arracher à leur profit (et même à leurs profits) les restes de l'Empire Ottoman. Cela dit « La Châtelaine du Liban » reste un roman très agréable à lire, même s'il est un chouïa en-dessous des autres livres cités.
Pour ceux que ça intéresse, il existe un film de 1956, réalisé par Richard Pottier, avec Jean-Claude Pascal et Gianna-Maria Canale. Cette adaptation, pas très fidèle, ne vous laissera pas un grand souvenir, sinon pour les beaux yeux de la belle italienne…
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Ce roman puissant et rapide, vous entraîne, vous contraint de suivre, de chute en chute, le lamentable héros, avec une force irrésistible de torrent.

Michel Corday
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Challenge Solidaire2021 Gwen21# lecture 16

Une histoire d'amour qui se déroule dans le Liban des années 1920, sur fond de grande rivalité entre 2 puissances coloniales : la France et l'Angleterre.

Lucien, brillant officier de l'armée française, blessé lors d'une bataille dans le désert, est hospitalisé à Beyrouth. A sa sortie, il projette d'épouser Michelle, fille d'un colonel, enclin à propulser sa carrière.
Le hasard va le mettre sur la route de la comtesse Orlof : une veuve et riche anglaise, une dévoreuse d'hommes. Il ne tarde pas à tomber amoureux d'elle. Pour son amour, il est prêt à sacrifier sa fiancée, son argent et son honneur d'officier.

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Je cherchais Hester Stanhope rencontrée par Lamartine et citée par Gerard de Nerval . Une recherche sur Internet me disait que Hester Stanhope avait inspiré le personnage d'Athelstane Orloff dans La châtelaine du Liban. J'ai donc retrouvé le volume dans la collection des Pierre Benoit.

J'ai lu plusieurs de ses romans au temps de mon adolescence, et je garde un bon souvenir de ces lectures qui me transportaient dans des ailleurs exotiques. Hélas, les temps ont changé et le roman a mal vieilli (peut être moi aussi?) .

J'ai à peine entrevu Hester Stanhope, tout juste sa sépulture et son évocation trop rapide à mon goût : le déguisement de la comtesse Orloff lors de son bal masqué selon la description De Lamartine, des sous-entendus..des allégations d'espionnage au profit de la Grande Bretagne.

En revanche, je me suis copieusement ennuyée en compagnie des militaires venus à Beyrouth pacifier cette Syrie découpée dans les accords Sykes Picot, attribuée comme Mandat à la France. Vie mondaine coloniale, absinthe et femmes de mauvaise vie.

Le capitaine Domèvres, héros blessé est fiancé à Michelle, la fille d'un des gradés. Il est promu à un poste de responsabilité au Deuxième Bureau. Ses amis lui déconseille de fréquenter la comtesse Orloff, femme fatale, briseuse de mariages à venir. Evidemment il tombe sous le charme de cette séductrice....en oublie sa gentille fiancée qui meurt de consumption, en oublie même ses devoirs les plus élémentaires. Il envisage même de trahir sa patrie pour de l'argent our renflouer la comtesse ruinée.Heureusement, il est sauvé par son ami Walter qui le remet dans le droit chemin de la fraternité des méharistes.

Lu avec beaucoup d'agacement ce livre réactionnaire, colonialiste, et vraiment passé de moeurs.

Pour Lady Stanhope, je relirai Lamartine!
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Curieux pays que ce Liban sud . il fait songer à la Thessalie
d'Eschyle , aux amoncellements de montagnes qu'entassèrent les géants pour se hisser jusqu'aux dieux .
Partout , le déboisement a fait son oeuvre de mort . Il y a trente siècles , les racines des arbres retenaient entre leurs vivantes griffes cet humus précieux que , depuis la pluie implacable a précipité dans le torrent , et que le torrent a emporté dans la mer .
Ces vieux marchands phéniciens , dont les descendants continuent l' erreur millénaire , ont toujours eu un tort :
le désir forcené du gain brutal , immédiat .
Jamais ils n'ont compris le principe de la solidarité des générations entre elles .
Après moi , le déluge , n'est-ce pas ?
(... )
Et maintenant , voici que le Liban n'est plus qu'une stérile armée de géants chauves . P. 156
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Comme toujours , il portait son képi bleu à galon d'or un peu en arrière sur la tête , cette terrible tête tannée par le vent du désert , à la barbe fauve , au front embroussaillé de sourcils sous lesquels les yeux , d'un bleu pareil à la flamme de l'alcool, avait un si curieux mélange de dureté et de douceur presque naïve .
(... )
Son pas avait le balancement que donnent les milliers de kilomètres accomplis à dos de chameau , à travers les steppes infinies . P. 38
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Contrastes passionnants qu'offre cette Syrie de 1922 .
En moins d'une heure d'automobile , on est transporté des obscures cimes neigeuses aux tièdes salons lumineux qui sourient au bord de la mer , parmi les parfums des plantes tropicales . Des sentiers déserts où druses et maronites continuent à régler à coups de couteau et de carabine leurs vieilles histoires , on passe aux lambris étincelants sous lesquels les cheikhs des uns flirtent avec les femmes des autres . En moins d'une heure , les molles cadences des tangos ont succédé aux hurlements des chacals .
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_ Que la comtesse Orloff avait fait pendant la guerre , beaucoup de bien .
( ... )
_ Le bien ! Oh ! Certes , pas à la manière d'une soeur de charité . Un peu selon sa fantaisie ; quand l'envie lui en prenait , vous comprenez , et de façon toujours assez théâtrale . Elle a mis son influence sur Djemal au service des pauvres gens des nations alliées surpris en Syrie par la guerre , en particulier au service des Français .
Car il est indéniable qu'elle a une préférence pour nous .
Si on pouvait dresser une liste à peu près complète de ses amants , je suis certain qu'il en ressortirait en notre faveur une proportion qui ne se retrouverait nulle part ailleurs , à la Société des Nations , par exemple .
Des femmes , des filles de Français que Djemal voulait déporter jusque dans les steppes d'Anatolie ou de l'Euphrate , ont été préservées de ce sinistre destin , et parfois déshonneur , par Mme Orloff . P. 87- 88
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La collusion de la comtesse Orloff et de l'officier britannique m'apparaissait indiscutable . Hallucinations , étapes brûlées dans le cours logique d'un raisonnement ! Que les esprits les plus froids me jettent la première pierre . Je passe ma main sur mon front . Aujourd'hui encore , après avoir réfléchi , et réfléchi sur le mince détail de mon aventure , il m'arrive parfois de douter de tout , d'elle , de ne plus savoir ...
Qu'on s'imagine alors l'horreur qui me saisit ce matin-là , dans les premiers instants où il me fut donné d'entrevoir mon inexorable avenir . P. 115
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Videos de Pierre Benoit (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Benoit
Pierre Benoit, un auteur majeur à redecouvrir .Voir l'émission : http://www.web-tv-culture.com/pierre-benoit-un-auteur-majeur-a-redecouvrir-375.htmlDe 1918 à 1962, il fut un auteur incontournable et a vendu des millions de livres dans le monde entier. Mais qui se souvient de Pierre Benoît ?50 ans après sa mort, dans sa maison des Landes, redécouvrez l?auteur de «L?Atlantide » et « Koenigsmark ».
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