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EAN : 9782207302019
192 pages
Denoël (01/10/1975)
3.56/5   16 notes
Résumé :
Jones, simple employé, déteste son directeur qu'il connut sous un autre aspect dans une de ses vies antérieures. Mais que faisait alors ce directeur ?

Ils sont seuls sur cette île : cinq personnes, cinq campeurs. Or, voici qu'une jeune fille, paralysée par la peur, entend un chien aboyer, et que l'un des autres campeurs voit ce même chien s'échapper... d'une tente !

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Algernon Blackwood est une figure importante de la littérature fantastique. En tout cas, il est considéré comme tel dans le monde anglo-saxon mais il reste assez injustement méconnu en France. C'est aussi une personnalité singulière au parcours hors norme. Parmi ses excentricités, il était membre de la fameuse Golden Dawn. D'ailleurs, à la lecture des histoires qui composent ce recueil, on perçoit très nettement qu'il s'agit de l'oeuvre d'un mystique.

En effet, au long des 3 récits, on trouve les thèmes chers à ce type de personnalité versé dans l'occulte et intéressé par le monde invisible : des personnages instruits du monde des mystères, la dualité qui oppose en l'Homme ses deux natures : la sauvage et la civilisée, l'existence d'une sorte d'énergie cosmique qui dirige l'univers et les éléments et fait des humains de faibles pantins.
Le 1er récit intitulé « la folie de Jones » met ainsi en scène un homme qui, apprenant des événements lui étant arrivés dans une vie antérieure, va commettre l'irréparable. Cette histoire est bien menée et j'ai particulièrement aimé le fait qu'on ne sache jamais si le personnage est fou ou bien si ce qu'il croit est vrai.

La 2ème nouvelle qui donne son titre au recueil, la plus longue, est selon moi la meilleure. Je connaissais de nom le personnage de John Silence mais s'agissant de ma 1ère lecture de Blackwood, j'ai fait sa connaissance. Ce n'est pas vraiment le personnage en lui-même qui m'a séduite, je l'ai trouvé finalement assez fonctionnel et peu caractérisé même si ce n'est en rien gênant. C'est vraiment l'intrigue que j'ai adorée. « le camp du chien » est une formidable histoire d'amour qui donne l'occasion à l'auteur d'illustrer la double nature de l'Homme. On perçoit très nettement que Blackwood regrette que la nature sauvage de l'humain soit étouffée par le carcan de la civilisation. le salut pour les personnages du récit ne peut venir qu'en acceptant leur nature sauvage, en s'abandonnant à elle.

Enfin, le dernier récit, « la vallée perdue, encore une histoire où l'amour tient une place centrale, voit des personnages subir des forces qu'ils sont incapables de maîtriser et qui déterminera leur destin. Cette nouvelle est sans doute la moins bonne du recueil mais est tout de même agréable à lire.

Cette première découverte de l'oeuvre d'Algernon Blackwood en appellera d'autres tant j'ai passé un bon moment.
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Attention : spoil !

Ce recueil est composé de trois nouvelles fantastiques de thématiques variées.

« le camp du chien », qui donne son nom au recueil, met en scène de façon volontairement désuète une histoire de loup-garou. Une famille (père, mère, fille unique adulte) part pour quelques jours faire du camping en pleine nature, accompagnée de deux amis, dont Sangree, un jeune amoureux de Joan, et le narrateur. Dès les premières nuits, Joan est réveillée par des grattements sur sa tente, des halètements animaux et des hurlements de loups. La situation empire rapidement et tous s'inquiètent pour sa sécurité. le narrateur fait alors appel à un ami, John Silence, scientifique-psychologue bercé dans les arts occultes semble-t-il, qui comprend d'emblée la situation et devra aider Sangree à prendre conscience de sa double-nature, tandis que la jeune Joan, si rétive aux hommes et étrangement si intéressée par Sangree, devra elle-aussi découvrir sa nature sauvage de louve.
« La vallée perdue » est une histoire elle aussi romantique, mais par la sensibilité de son récit. Des vrais jumeaux ont appris à grandir ensemble et se sont juré franchise et fidélité, acceptant tacitement la concordance de leurs goûts et, partant, l'impossibilité de vivre en couple pour l'un comme pour l'autre (les deux aimant toujours les mêmes femmes). Inévitablement, tous deux découvrent un jour qu'ils aiment une jeune femme qu'ils pensaient seuls avoir découvert ; ils hésitent, décident de quitter les lieux pour rester ensemble ; n'y parviennent pas ; décident tous deux de se sacrifier pour l'autre. L'un d'eux finira par mourir pour laisser la place libre à son frère : pendant qu'il se noie, le frère se perd dans une forêt interminable où il subit des hallucinations qu'il ne pourra comprendre qu'en apprenant la mort de son double.
Je ne me souviens plus de la « folie de Jones »… désolée.
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Trois nouvelles, la première non, la deuxième bof, la troisième m'a plus intrigué. Tout ça a vieilli. Et la patine du temps n'est pas spécialement profitable au contenu. Et cette patine-là ne m'est pas une belle patine non plus.
Pas enthousiasmé, donc.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Cependant, la vie du camp commençait à produire son effet. Lorsqu'on étudie un personnage en profondeur on aboutit tôt ou tard à un résultat certain car on le fixe aussi rapidement et exactement que l'hyposulfite fixe un négatif photographique. Un réajustement des courants de la personnalité se produit ; certains tombent en sommeil, d'autres se réveillent ; mais le premier changement rapide occasionné par le retour à la vie primitive est celui-ci : le caractère se dépouille, comme d'autant de peaux mortes, de tous les traits artificiellement surajoutés. Des attitudes, des façons d'être qui pouvaient passer pour normales à la ville, disparaissent. L'esprit - en même temps que le corps - s'endurcit, adopte une attitude plus simple ; abandonne les complications. Dan un camp aussi proche de la Nature qu'était le nôtre, ces effets deviennent rapidement visibles.
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Alors, dans l'ouverture de la tente, se tenait un animal, museau et cou tendus en avant, la tête explorant la nuit, le corps tout entier figé dans cette attitude complètement rigide qui précède le bond vers la liberté, ou le déclenchement d'une attaque. Il semblait avoir la taille d'un veau, il était plus mince qu'un dogue, mais cependant plus massif qu'un loup et je pourrais jurer que j'ai vu les poils hérissés sur son dos. Alors, sa lèvre supérieure se leva lentement, et j'aperçus la blancheur de ses dents.
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Dans la vie réelle, de tous les jours, c’est souvent ainsi que les événements terrifiants atteignent soudain leur apogée ; on reste parfaitement calme jusqu’à la dernière minute, puis on se trouve tout à coup submergé par l’horreur.

(p.69)
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La perspective de rencontrer encore une fois le regard de la jeune fille provoquait en lui une jubilation triomphante qu'on aurait pu désigner d'un mot : intoxication.
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En un mot, celui que l'on connaissait au bureau et dans le monde sous le nom de Jones était Jones. Ce nom résumait sa personnalité et l'étiquetait convenablement : John Enderby Jones.
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