Le démon des brumes

Luc Blanvillain change de registre et signe un bon livre, pas son meilleur, qui se lit d'une traite.

Même s'il me surprend à chaque nouveau roman, l'auteur avait fini par se définir un style fait d'humour rentre-dedans et d'enfants malicieux.
Changement de décor pour cette histoire qui lorgne plutôt du côté de l'action-fantastique-horreur... sans jamais vraiment sombrer dans l'horreur. L'auteur semble d'ailleurs se retenir tout le long du livre : se retenir de vraiment terrifier le lecteur, se retenir d'aller là où ça fait mal (la colère, la folie, la perversité sont toutes là, en lisière, mais jamais abordées de front).
Le sujet central reste avant tout le démon. Pour une fois, son système est cohérent, ses pouvoirs sont réfléchis, ses motivations étudiées. Rarement un méchant a été aussi bien ficelé, bien pensé. Au point où il porte tout le récit, au détriment des personnages. Les héros sont finalement trop peu développés (Le pouvoir de Laura ? Inutile. La colère de Raphaël ? Anecdotique) et où les personnages secondaires sont soit mis de côté après s'être montrés très intéressants, soit mis en valeur alors qu'on ne voit pas vraiment ce qu'ils font là.
Bref, Luc Blanvillain se fascine pour son démon, évoque un mélange de Dracula et de Stephen King à la sauce ado, mais oublie un peu tout le reste.
Il en reste un roman très fluide, très visuel et souvent prenant, avec un beau final, mais très en-dessous des capacités miraculeuses de l'auteur.

K.A Applegate et Michael Grant sont mari et femme dans la vraie vie mais surtout deux auteurs reconnus en littérature jeunesse. Ils ont décidé de réunir leurs plumes avec ce roman « Projet Adam » et forcément quand deux grands noms de la SF s'unissent pour un one shot, on s'attend à un ouvrage à la hauteur de leurs ouvrages solo.

Nous sommes très vite entraînés dans le vif du sujet, pas de place pour les temps morts. Evening, personnage principal féminin, se fait renverser au démarrage du livre et donc tout débute par cet accident.

« Une pomme ! C'est l'image qui m'est venue à l'esprit quand le tramway m'a percutée, me brisant la jambe et me broyant le bras. Une pomme !… »

La jambe complètement écrabouillée, le bras en lambeaux, elle est pourtant vite rapatriée par sa mère dans son laboratoire malgré un état alarmant ne permettant normalement aucun transfert. Déjà à ce moment-là du récit, on ressent le poids des secrets et des cachotteries quant à l'état d'Evening et des soins qui lui seront prodigués dans l'étrange institut Spiker.

Pendant son transfert, Evening fait la rencontre de Solo, jeune garçon de son âge et qui semble vivre à l'institut, ce qui constitue encore un nouveau mystère. Que fait-il là ? Pourquoi Terra Spiker le traite-t-elle comme un chien ? Que sait-il et que Terra veut cacher à sa fille ?
De là découle tout d'abord un roman à deux voix, les chapitres s'alternent de manière à plonger soit dans le vécu d'Evening soit dans celui de Solo pendant les deux premiers tiers du roman. Un troisième point de vue plus qu'intéressant s'intercalera dans la dernière partie du livre.

Tout le roman tourne principalement autour du thème des expériences génétiques, l'éthique quant au fait de se prendre pour Dieu.
Si nous pouvions créer un Adam serait-il parfait ? à notre image ? ou lui laisserions nous un peu d'imperfection ?
Evening est donc amenée pendant sa convalescence à tester un programme de simulation génétique mais si la simulation devenait réelle et pire encore si la moindre petite erreur vous faisiez créer des abominations. Combien de coup d'essai pour la perfection ?

« Ne crois-tu pas qu'avant d'aboutir à cette perfection il a fallut quelques expérimentations ? »

Ce roman est un bon mélange de manipulations génétiques, complots, mensonges, trahisons et romance sans oublier la touche d'humour qui permet de passer par des sentiments très différents tout au long de l'histoire.

Malgré un ensemble agréable, la fin un peu trop brutale laisse malheureusement un arrière-goût d'inachevé.

Le livre commence par un prologue qui nous narre la malédiction qui s'abat sur un alchimiste. Au cours d'une de ses expériences qui tournent mal sa maison prend feu, sa femme et son fils sont à l'intérieur. Au lieu de les sauver des flammes, il prend la fuite et se réfugie chez un autre alchimiste, ce dernier lui fait part de ce qui lui en coûtera pour avoir agi de la sorte.
Après ce court prologue de quelques pages, nous basculons en 2013 et faisons la connaissance de Raphaël et Laura, 2 ados amoureux. Ils pénètrent dans une bijouterie, Laura est attirée par une bague incrustée dans un socle. Ce geste, elle ne le sait pas encore, va la lier à un être très dangereux.
Quelques jours après, c'est la rentrée scolaire, les amoureux retrouvent leurs amis, Apolline et Vincent, et font la connaissance d'un nouvel élève, Melvil, un garçon qui a tout pour plaire et surtout pour charmer Laura.
Des incidents étranges commencent à se produire provoquant la frayeur, en particulier chez leurs professeurs. Morts suspectes, cauchemars où il est question de la fille des brumes pour Apolline, malaise et anxiété chez Raphaël, que se passe-t-il ?

Il y a des livres où il faut persévérer et passer outre ses premières impressions, ici avec « le démon des brumes » en quelques pages, en lisant le prologue, j'ai été captivée. Luc Blanvillain arrive à passionner le lecteur avec cet incident qui se déroule au Moyen Âge, on sent directement une tension s'installer, ces quelques lignes m'ont donné envie de poursuivre ma lecture et comprendre quel était le lien entre ce mystérieux alchimiste et ces adolescents aujourd'hui.
Un départ angoissant et qui nous laisse présager le meilleur mais, hélas, le soufflé retombe assez vite, beaucoup de faits se déroulent (trop facilement).
La mythologie choisie est intéressante, un démon, une prophétie, une légende sur les filles des brumes, de quoi quand même titiller ma curiosité
La plume est très accessible, j'ai moins apprécié les passages avec les citations du journal « mental » de Laura, qui cassaient un peu le rythme.

C'est un livre qui s'adresse à un lectorat jeune, les personnages sont des adolescents avec des réactions propres à leur âge. J'ai eu un peu de mal avec eux, je n'ai pas réussi à m'attacher ou m'identifier à l'un d'entre eux, du coup, cela a enlevé un peu plus de saveur à cette lecture.
On a affaire à « un preux chevalier », Raphael, qui va tout faire pour « sauver sa princesse », Laura.
Une trame basique et par moments un peu trop mièvre et cliché.

Je regrette aussi que les faits se suivent et ne nous étonnent pas, les personnages ont des facilités dans leurs entreprises, ils tombent sur les bonnes personnes au bon moment, ils ont certaines capacités hors normes (comment, pour certains on ne le sait pas) le lecteur n'a pas vraiment à se torturer la tête pour comprendre ce qu'il se passe ou ce qu'il va arriver.

Il y a vraiment de bonnes idées et une atmosphère bien retranscrite mais, à mon sens, elles n'ont pas été assez exploitées. J'aurais préféré avoir de plus amples explications sur cette prophétie et cet alchimiste, sur ce démon dont même le diable ne veut pas à ses côtés que de suivre les affaires de coeur de Raphaël et Laura (même si leurs tracas amoureux sont étroitement liés au démon).

Luc Blanvillain a, quand même, su me tenir en haleine grâce aux rebondissements et actions qui s'enchaînent, surtout dans la 2eme moitié du livre où, là, le rythme est un peu plus soutenu.

S'il était aisé de savoir qui était le « méchant » la fin m'a apporté mon lot de surprises même si je regrette que ce soit une fin ouverte et finalement assez rapide.

Un agréable moment de lecture malgré ses défauts.

Un livre simple et facile à lire, il conviendra à un lectorat plutôt jeune mais fera passer aussi un moment de détente aux plus âgés si on n'en attend pas de trop… .
Lien : http://luciebook.blogspot.be..

Une petite déception pour ce roman de Luc Blanvillain, il se lit très rapidement avec une écriture toujours aussi fluide mais l'histoire n'est pas assez creusée et l'humour est absent. J'ai eu l'impression de lire le premier jet d'un roman, il y a plein de sujets qui sont survolés. Les personnages sont à peine creusés alors que dans les autres romans de l'auteur toute la force de ses histoires tiennent sur les personnages.
Je suis restée sur ma faim.

Je souhaiterai avant tout remercier Babelio et le Seuil de m'avoir permis de lire ce livre.
Quant à ce livre je suis mitigée.
Petit résumé :
Laura est une fille de la Brume (sa mère s'est baignée enceinte dans une mare couverte de brume sous conseil d'une vieille dame pour que sa fille soit belle).
Laura sort avec Raphaël et c'est le grand amour, l'un ne peut pas se passer de l'autre. Jusqu'au jour où ils vont dans une petite bijouterie, Laura se fait offrir par l'orfèvre de la boutique une bague.
Et là tout commence, apparaît un nouveau au lycée Melvil, qui a tout du fantasme adolescent, mélange de tous les physiques à la sauce vampire, loup-garous et compagnie.
Alors par où commencer... un livre d'un peu plus de 300 pages et il faut passer un bon tiers avant de vraiment être embarqué dans l'histoire.
Le premier tiers et une succession de cliqués adolescents, genre je l'aime mais c'est trop dur, les vampires c'est trop top et on est ados donc torturés.
On commence vraiment a accrocher lorsque Appoline (la meilleure amie de Laura) raconte au professeur d'histoire passionné de démonologie ces doutes et les évènements bizzares qui sont arrivés depuis quelque temps.
Et le dernier tiers, on a vraiment envie de savoir la suite, mais tout va très vite, trop vite. L'arrivée de l'ancien inspecteur de police (qui va essayer de résoudre l'affaire) apparaît d'on ne sait où et c'est dommage parce que du coup on a l'impression que l'auteur essaye d'abréger alors que c'est là qu'il fallait développer et pas au début où il explique pendant je ne sais combien de page à quel point les adolescents ont des gouts de nunuche.

Vraiment très très dommage.