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3,56

sur 518 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le texte du rabat de la couverture (c'est là que Zulma cache l'accroche du livre) est tellement aguichant, convoquant Jules Verne et James Joyce et hurlant au chef d'oeuvre, qu'on ne peut être que terriblement déçue (c'est mon cas) ou complètement emballée à l'issue des 350 pages de ce roman certes très riche.
L'idée d'imbriquer des histoires dans des autres, si elle est plaisante, n'est pas nouvelle. Ici certaines des histoires qui se raccrochent au récit principal, et parfois juste par un fil ténu, ont en plus un intérêt qui m'a paru très limité. Au passage, dans deux de ces histoires satellites, l'évocation de la sexualité est désespérément très masculine.
Le récit principal, celui qui est julesvernesque, a été écrit pour justifier le maintien du mot rocambolesque dans le vocabulaire, cent-cinquante ans après les aventures de Rocambole. Je m'attendais à une histoire très érudite ce qui n'est pas le cas, mais l'histoire est plaisante à suivre même si je n'ai pas toujours très bien compris ce qui motivait les déplacements de la troupe de héros ; ce qui donne un côté mal ficelé, là encore, décevant.
Il y a néanmoins un point que je trouve très original, c'est le mélange des temps. Dans le récit principal interviennent des éléments clairement identifiés comme appartenant au XIXe siècle ou au début du XXe siècle, des éléments contemporains, des éléments contemporains correspondant à une histoire qui aurait été différente et des éléments futuristes. L'emploi des anachronismes et de l'uchronie est, je le reconnais, très intéressante et constitue un vrai passeport pour l'imaginaire (ce que confirme la fin du roman).
Livre agréable à lire, d'une belle écriture, pas un chef-d'oeuvre à mon sens, un roman qui est desservi par l'encensement disproportionné de l'éditeur (qu'on a connu plus mesuré ...). J'espère ne pas être déçue par Là où les tigres sont chez eux ...
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Il est aventureux et ambitieux d'essayer de résumer ce livre qui joue sur les complexités et les possibilités multiples de la narration. Les personnages se croisent, fuient, disparaissent, se retrouvent, se confondent…On entre dans un véritable labyrinthe. En effet, le lecteur est invité à suivre plusieurs trames narratives qui s'entrecroisent. Donc pour faire une tentative rapide, le noeud principal raconte une enquête menée par une sorte de mini ligue de gentlemen hors-du-commun (On y trouve un alias de Sherlock Holmes et tout ce beau monde court après un cousin de l'infâme docteur No. On sent dès le début le jeu de références que l'auteur va utiliser tout au long du roman). Ces messieurs sont chargés de retrouver un diamant célèbre volé à une aristocrate farfelue. Nos enquêteurs ubuesques vont être embraqués dans un tourbillon d'intrigues, de manigances et de retournements de situation. le lecteur passe du transsibérien à un zeppelin de luxe, sans mentionner tous les autres moyens de transports inattendus qui vont se succéder. Toutes ces aventures mèneront les personnages vers le fameux point Némo évoquer par le titre.

Voila ce qu'on peut dire rapidement de l'intrigue principale. Mais c'est là où les choses se compliquent. Cette enquête improbable est entrecoupée par d'autres histoires qui vont petit à petit plus ou moins trouver un lien avec ce qui nous occupait l'esprit. le livre se déroule comme une espèce de cadavre exquis. Et de fait, plusieurs histoires relèvent pratiquement du surréalisme. Pour ces récits annexes on quitte l'univers fantasmatique et steampunk pour se retrouver dans un monde cru et parfois tristement réaliste qui tranche fortement. On découvre ainsi une employée persécutée sexuellement par son patron vicieux et sa voisine folle, un chef libidineux d'une entreprise qui produit des liseuses et qui par ailleurs est un aficionado des pigeons-voyageurs et des seins de ses secrétaires, des employés d'une fabrique de cigare envoutés par la lecture des grands textes et un couple dans lequel l'homme a perdu la capacité de dresser son mat pour satisfaire son insatiable femme. le ton s'inscrit en rupture par rapport au récit principal. le style est cru et porté sur le sexe. Certains passages peuvent déranger mais ceci dit, cela permet de ne jamais s'ennuyer.Tous ces enchevêtrements brouillent des pistes dont on ne sait même pas si l'on doit retrouver la trace.

Ce qui fait la grande force et l'intérêt de ce roman c'est le jeu constant, le dialogue qui s'établit entre le lecteur et son auteur. On prend plaisir à se tordre l'esprit pour tout relier et voir petit à petit tout prendre sens. Jean -Marie Blas de Roblés nous met sur de fausses pistes, nous tend des pièges et c'est avec satisfaction que nous tombons dans le panneau. Dès le début, l'auteur se joue de nos attentes. Alors que nous pensons commencer un récit historique fouillé et précis s'ouvrant sur une bataille épique, le combat est interrompu par une domestique qui apporte du thé à un homme qui était en train de rejouer cette bataille dans son salon. le lecteur est dès lors en permanence actif. Il cherche des correspondances dans les titres de chapitres énigmatiques qui se retrouvent forcement à l'intérieur de ceux-ci. Comment l'auteur va-t-il en venir à évoquer par exemple « une mouche à rallonge » ? Ce maniement habile de la narration est une première forme de déclaration d'amour à la littérature.

Ce plaisir des grands auteurs et des beaux textes se retrouve dans les nombreuses références données soit explicitement, soit dissimulées tout au long du roman. le point Némo est un bel hommage à Jules Verne et il est émouvant de voir ces ouvriers encore captivés par la lecture de Victor Hugo ou Alexandre Dumas. Je ne peux pas m'attarder sur toutes les références, surtout que leur découverte fait partie du plaisir de la lecture. L'auteur amorce également une réflexion sur la place des classiques dans notre société actuelle et plus généralement sur l'espace que nous laissons dans notre société à notre histoire et notre passé. Je pense notamment à la bioserre que les personnages découvrent au point Némo.

« La vérité, songea Wang, lorsqu'il fut enfin seul, c'est que c'était du pipeau ; la guerre ne répugnait à aucune ruse. En clair, si les textes inclus dans la liseuse étaient tous du domaine public, il ne fallait pas compter y trouver La Comédie humaine ou Les Rougons-Macquart en collection complète, annotée, illustrée et agréable à lire. Les éditeurs historiques De Balzac et de Zola en auraient attrapé des boutons de fièvre. Ces versions-là, il faudrait encore les racheter pour quelques euros sur les plates-formes dédiées. Pas question de les mettre directement sur le B@bil Book. Parmi les deux cents livres proposés, il n'y avait que des oeuvres ultraconnues, choisies pour la façon dont elles entraient en résonance avec le cinéma. Hugo ? Les Misérables ; Zola ? Germinal ; Balzac ? le Colonel Chabert ; La Recherche ? le premier tome, pas les autres, et ainsi de suite. S'ils ne les avaient pas lus plusieurs fois, les gens pouvaient se rattraper avec les aventures complètes de Sherlock Holmes, les Fables de la Fontaine ou Vingt Mille Lieues sous les mers. Cela lui rappelait la Chine sous Mao, quand tout le corpus littéraire et philosophique se limitait peu ou prou à la production du XIXe siècle. »

A cette réflexion sur la littérature, se lie le plaisir obscène des faits divers. L'auteur aime l'étrange, l'incongru et le bizarre. La curiosité malsaine du lecteur est amplement satisfaite de ce point de vue. Certains chapitres ne sont d'ailleurs composés que d'une suite de petits faits divers sordides brillamment énoncés avec force figures de style et bons mots.

Une lecture donc foisonnante, exigeante et originale. Je suis simplement déçue et un peu frustrée de ne pas avoir réussi à vraiment me mettre dedans. Il faut admettre que ma lecture n'a pas était très suivie ce qui n'a peut-être pas aidé, mais j'ai eu du mal à m'intéresser à la trame principale et ce notamment à cause du morcellement dû à la construction de la narration. Ce procédé a donc ses avantages et ses inconvénients. D'autre part, j'ai trouvé certaines descriptions trop longues et lourdes. Elles font certes honneur à l'imagination débordante de l'auteur mais elles finissent par trop rogner sur la narration. Cependant, je vous conseille tout de même cette Odyssée hors du commun qui vous fera enrager et vous émerveillera en même temps.

Lien : http://www.mouton-curieux.fr..
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Roman qui commence bien à la façon d'un polar doublé d'une histoire à la Jules Verne (Tour du monde en 80 jours), avec quelques histoires qui viennent s'insérer autour de celle-ci. Jusque là tout me convient, lecture facile et intrigue sympathique.
Au fur-et-à-mesure l'auteur part dans des choses étranges et délirantes. J'avoue que sur la fin je n'ai pas tout compris dans son délire ni où il voulait en venir.
Donc, mon appréciation est en demi-teinte.
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Quelle imagination ! Je n'ai jamais rien lu de tel. Un livre inventif, farfelu, drôle, inconvenant, mais un peu déroutant par moments...
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Roman loufoque s'il en est un. Je n'essaierai même pas de le résumer tellement il y aurait de choses à ne pas oublier. Il y a trois ou quatre histoires qui semblent n'avoir aucun rapport entre elles qui s'entrecroisent et C'est en vain que j'y ai cherché un sens, un lien quelconque entre elles surtout dans la première demie du roman. Dans la seconde demie les choses se placent un peu mais ça reste confus, en tout cas pour moi. Il y a beaucoup d'humour, des scènes rigolotes, des noms de personnages improbables, un vocabulaire recherché et même un peu trop par moments, du sexe déjanté, des personnages ridicules pour certains, de l'imagination,beaucoup d'imagination, de la fantaisie, une vraie Macédoine.

Personnellement ce n'est pas mon genre de littérature mais J'ai quand même pris plaisir à le lire jusqu'au bout même si au début J'ai eu la tentation de l'abandonner. Ce genre de roman me porte à me demander si je suis en train de passer à côté, si J'ai ce qu'il faut pour saisir ce genre de fantaisie, J'ai toujours ce malaise même après en avoir terminé la lecture. Peut-etre suis-je trop rationnel.
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Dans ce roman épique deux récits vont se faire face. D'une part l'aventure de Holmes et Martial Canterel poursuivant l'Anaké, le plus gros diamant du monde enlevé à Lady MacRae, et d'autre part l'histoire d'une fabrique de tabac reconvertie en usine de liseuses numériques.

C'est un roman pour les amateurs d'épopées, un roman tourbillonnant dans les pas de Jules Vernes où l'auteur laisse son imaginaire partir dans tous les sens et dans tous les styles.

Pour ma part, si le roman m'a accroché au début , j'ai perdu l'intérêt au fil de la lecture trouvant un peu indigeste ces aventures foisonnantes.
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Ce livre m'avait été présenté par des amis comme un roman d'aventures exceptionnel, particulièrement original. J'ai donc voulu le lire à mon tour. Et c'est vrai, il est très original mais, je l'avoue tout de suite, il est trop sophistiqué à mon goût.

L'idée de base est excellente. L'auteur fait un habile mélange de sources dans la littérature pour la jeunesse, évoquant parmi d'autres Conan Doyle et surtout Jules Verne, avec même un clin d'oeil à Franck Herbert. Pour ne prendre qu'un seul exemple, l'attaque du Transsibérien m'a fait penser à Michel Strogoff et aussi à "Tintin en Amérique". L'histoire, la manière de raconter, le style ont quelque chose de "déjà vu" qui est bien agréable; l'impossibilité de dater précisément l'époque de cette aventure ajoute au charme. L'écriture de Jean-Marie Blas de Roblès me parait intéressante, même si son usage de mots précieux ou inusités me parait superfétatoire.

L'intrigue principale - sans cesse interrompue par des digressions mettant en scène les personnages secondaires - concerne une enquête sur un vol de bijoux. L'un des enquêteurs est... un descendant de Sherlock Holmes - il ne démontrera pas une particulière sagacité, d'ailleurs ! Nos héros doivent être constamment sur leurs gardes, car un "méchant" nommé « l'enjambeur » les suit à la trace, sans être démasqué (sauf à la fin). Leurs aventures surprenantes, voire déjantées, les conduira à travers le monde jusqu'à l'Océan Pacifique.

Mon reproche principal est le suivant. Jean-Marie Blas de Roblès a voulu compliquer son récit à l'extrême. Il en résulte un livre brillant, certes, mais trop foisonnant. Au lecteur qui veut vraiment suivre cette aventure, il demande de gros efforts qu'il n'est pas forcément disposé à fournir; après tout il s'agit d'un roman de pur divertissement qui n'est pas destiné à passer à la postérité... de plus, de nombreux personnages secondaires apparaissent en parallèle dans l'histoire, sans relations évidentes entre eux; leurs aventures (plus ou moins drolatiques, parfois salaces) partent dans tous les sens. Je pense sincèrement que l'auteur aurait eu intérêt à écrire un récit un peu plus "sage" dans sa forme, tout en utilisant la majeure partie de son intrigue principale, si plaisante et si inventive.
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Je termine "L'Ile du Point Némo" aujourd'hui.
Que dire de ce gros roman qui m'a pris plusieurs semaines ?
De temps en temps je me suis posé la question de m'arrêter, d'autant que j'avais d'autres emprunts en main. Mais finalement je ne l'ai jamais lâché.

D'abord j'y ai retrouvé quelques personnage de mes lectures passées que je trouvais en bibliothèque verte.
Bien sûr il y a "Vingt mille lieux sous les mers" et " l'Ile mystérieuse", évidement un peu de Conan Doyle, mais j'ai repensé à "Michel Strogoff", " un drame en Livonie" et d'autres encore.
Beaucoup de choses me sont remontées en mémoire en lisant ce bouquin.
Après l'auteur ne plagie pas une ou des histoires de ces romans, il en fait un mélange curieux, onirique et plein de fantaisie.
Il nous fait aussi du Jules Verne en nous situant l'histoire dans un monde moderne mais qui n'est pas le notre.
Tout ça attise notre curiosité et nous fait continuer.

Et puis il n'y a pas que ça. Il y a entremêlé à l'histoire de nos héros, l'histoire de quelques personnes de notre monde. Et là l'air de rien l'auteur nous fait toucher du doigt les changements en cours. On verra par exemple le rachat d'une entreprise familiale et traditionnelle par un entrepreneur chinois. On va découvrir les pratiques peu scrupuleuses de ce monsieur.
Cet aspect du roman est bien intéressant, car en de courts chapitres on aborde un sujet très lourd pour nous tous.
A la fin l'auteur réussi à lier tout ça, d'une belle manière.
Une lecture plaisante donc, qui nous mêle les romains d'aventures du XIX siècle et le roman plus réaliste d'aujourd'hui.
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Quelle histoire...mais quelle histoire ! Comme beaucoup l'ont dit avant moi...il est difficile de résumer cette ou plutôt ces histoires qui se suivent, s'imbriquent et nous emmènent dans une grande aventure !

J'ai apprécié ma lecture, même si je me serais passé des passages scabreux qui pour moi n'apportent rien à l'histoire...en particulier l'histoire de Carmen...

J'ai apprécié les références à Jules Verne, et aussi le voyage en Orient Express.

J'ai trouvé quelques longueurs parfois, et j'ai sauté des lignes pour aller plus vite. Mais j'ai globalement apprécié le voyage.
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C'est un peu difficile de parler de ce livre tellement ça part dans tous les sens !

D'un côté il y a beaucoup de style, énormément de références. L'auteur nous livre ici un véritable kaléidoscope littéraire : les ambiances aux couleurs vives, les dialogues affûtés, les genres démultipliés (on passe d'une révolte prolétaire au cirque burlesque du début du siècle à de la science-fiction en prenant le Transsibérien, un bateau pirate ou un aéronef) tous se fond et se mêle en créant un nouvel ensemble à chaque page que l'on tourne. On trouve partout des citations, des clins d'oeil, des résonances à une foultitude d'auteurs comme Jules Verne, Conan Doyle, Marx ou encore Hitchcock. C'est une ode à la littérature mais aussi au livre-objet : une forte critique du livre numérique est présente tout au long du volume et dénonce les entourloupes des fabricants de tablettes et l'effrayante possibilité d'un futur sans livre. Et même si je ne partage pas ces peurs, cela ne me gêne pas du tout de lire un auteur qui prend parti, au contraire.

Et d'un autre côté, la multitude des personnages et des destins croisés (et, malheureusement, des références peut-être aussi) causent parfois des longueurs et il faut s'accrocher un peu pour ne pas succomber à la densité de l'histoire. le style très verbeux pourrait faire croire que l'auteur tourne autour du pot et finir par en dégoûter plus d'un. Cela n'a pas été mon cas mais je comprends que ça ne plaise pas à tout le monde. Et enfin, je trouve que le dénouement n'est pas à la hauteur de l'aventure entreprise, quel dommage !

J'ai passé un bon moment tout de même à rire des très bonnes répliques, conjecturer des hypothèses comme une détective et rougir en cachant quelques pages aux yeux indiscrets des gens dans le train, car oui attention, certains passages sont très osés.
Lien : https://thebmuffin.wordpress..
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