Féministe du MLF (Mouvement de Libération des Femmes) des années 70, MJB a toujours contesté le mariage petit-bourgeois, cette institution contractuelle patriarcale subordonnant les femmes aux hommes, institution dont le pédigrée et l'ADN sont fondamentalement inégalitaires dans la pratique sinon dans le droit. Personnellement, ayant refusé pour moi-même le mariage et la maternité pour ces raisons, je n'étais pas non plus à l'aise pendant ces débats de 2012. Mais le vent féministe ayant tourné néolibéral, la suspicion d'homophobie étant pendante, il était quasi impossible de ne pas soutenir ce projet des gays (surtout) et des lesbiennes, au nom de l'égalité ! Mais on peut réfuter cette position avec de bons arguments, c'est ce que fait
Marie-Jo Bonnet dans ce court mais percutant ouvrage de 150 pages.
Avant toute chose, il faut préciser que tous les combats des femmes et les gains qu'elles obtiennent profitent largement aux autres classes de la société. Mais ils sont aussi systématiquement digérés par la société patriarcale, récupérés, et se retournent contre nous, voient un retour à l'ordre ancien (backlash), ou échappent aux principales intéressées. On l'a constaté lors de la révolution sexuelle des années 60 qui ont vu les hommes largement en profiter en accumulant les aventures sexuelles et les partenaires, au besoin en taxant de prudes celles qui refusaient, et en continuant à ne pas assumer leurs responsabilités en cas de grossesses. On l'a vu aussi après la lutte féministe des années 70 pour le contrôle par les femmes de leur propre fécondité (jusqu'ici contrôlée étroitement par les hommes qui ont toujours du mal à s'abstraire du sujet) par l'obtention de lois sur la contraception et l'avortement qui déboucheront sur le retour de la maternité triomphante, voire obligatoire, par les techniques de la PMA ou fivete, en agitant le chiffon rouge de l'infertilité réelle ou supposée.
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