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EAN : 9782070385003
416 pages
Gallimard (02/04/1992)
4.1/5   20 notes
Résumé :
Il a huit ans, l'âge de raison, mais encore l'âge des songes. Ses parents, obligés à de longues absences, le confient à des étrangers, qui demeurent très loin de sa maison des champs, dans une banlieue d'Avignon, banlieue sans grâce; mais il y a une grâce pour les enfants et les jeux de leurs rêveries.
Antonin est d'abord, un temps, en pension chez les Bénichat. Ce sont de pauvres gens. Le mari, bon colosse, est chef de train. Il emmène souvent Antonin en pro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Antonin est une autre de mes lectures coup de coeur de cette année, énième gracieuseté de l'écrivain Henri Bosco. Je suis en train de devenir un amateur, un supporteur inconditionnel de cet auteur provençal qui, étonnamment, n'est pas autant connu qu'il le mérite. Sa plume, je la trouve aussi belle et poétique (et étrangement ensorceleuse) que celles de Giono, Pagnol ou d'autres.

Cette fois-ci, Bosco ne transporte pas ses lecteurs dans un univers onirique, dans les réflexions d'un homme d'âge mur retiré du monde et tiraillé par l'amour, non. Plutôt, il les plonge dans les souvenirs d'un enfant de huit à dix ans : Antonin. Ce garçon est chétif, nerveux et surtout esseulé. Ses parents sont régulièrement absents et le laissent à la charge de couples plus ou moins bien intentionnés. Antonin n'est pas maltraité à proprement parler mais certains gardiens sont plus intéressés par le peu d'argent que sa charge peut rapporter. Quoiqu'il en soit, si le début semble assez innocent et ressemble à tant d'autres histoire d'enfants en mal d'être, rapidement, le ton change. le garçon est laissé chez Aristide Bénichat et son épouse Laïde, un ménage sans enfant. Bien sûr, l'homme a de ses idées sur la virilité et la femme a un léger penchant pour l'alcool, mais personne n'est parfait. Antonin, est heureux chez eux, dans leur demeure au fond d'une impasse. Il faut dire que, de l'autre côté du mur de cette impasse, il y a la demeure des Maillet ainsi que leur pensionnaire : la jeune et jolie Marie… qui est sensiblement du même âge qu'Antonin. Leurs jeux (innocents) d'enfants constituent un des souvenirs merveilleux du garçon. Un amour s'installe entre eux, un amour chaste, profond et sincère comme seuls des enfants peuvent le ressentir.

À cette histoire idyllique et prometteuse s'ajoute une description évocatrice des environs d'Avignon. Même si ce roman, contrairement aux autres de l'auteur, se déroule en grande partie dans la ville, faite de pierre, de roc et de gravier, la nature y est omniprésente. En effet, Bosco, en chantre de sa région natale, ne pouvait éviter quelques échappées dans la campagne. Et puis, je trouve qu'il y a une certaine beauté à ces vieilles maisons, ces impasses, ces murets, ces petites places, etc. Sans oublier qu'ils prennent une autre dimension quand la pluie, la neige et le froid s'en mêlent.

Ceci étant dit, qu'on ne se fasse pas d'idée : une menace plane! En effet, il y a Cassius et Barnabé, les deux bossus qui tiennent l'épicerie où Laïde se procure son alcool… trop d'alcool… et cela à crédit. Et cette menace qui plane, on ne sait pas trop quand ni comment elle se manifestera. Les sorties nocturnes, l'amour de jeunesse sera dénoncé et les enfants seront séparés? Les bossus vont dénoncer Laïde et faire éclater le ménage Bénichat? Et puis quoi encore? La tension persiste, entrainant le garçon dans un délire cauchemardesque. Comme on ressent les choses intensément, à cet âge! J'imagine facilement les palpitations de son coeur d'enfant. Néanmoins, le drame doit arriver, bouleversant de plus d'une façon Antonin.

Une fois le grand dénouement arrivé, l'histoire se prolonge un peu mais ça permet d'étirer le plaisir. Un autre franc succès de Henri Bosco.
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Une fois de plus, je me suis laissée voguer avec délice sur les flots de l'écriture d'Henri Bosco et des songes qu'il évoque. Ce roman d'une enfance est divisée en plusieurs chapitres qui n'ont presque pas de liens entre eux, si ce n'est qu'on suit le même personnage d'enfant, d'un lieu à l'autre et d'un songe à l'autre, au fil d' une enfance bousculée. Parce qu'Antonin, dont les parents s'absentent, est régulièrement placé dans des familles inconnues et à chaque fois différentes. Ainsi, il va tour à tour se captiver pour des bossus, un carnet de dettes, un mur sombre, l'apprentissage de la musique, et surtout par Marie, voisine de son âge et compagne de jeux. Quand elle disparaîtra subitement, Antonin restera hanté par son souvenir et n'aura de cesse de chercher sa présence.
Ce que j'aime particulièrement dans ces personnages d'enfants d'Henri Bosco, qu'il s'agisse d'Antonin, de Pascalet ou de Constantin, c'est que sous des apparences très réservées, timides, secrètes, ils ont une vie intérieure d'une grande force, leur imagination les entraîne dans des songes très développés et complètement insoupçonnables pour les personnes qui les entourent. Alors que, pour une personne extérieure, ils peuvent donner une impression de neutralité, de fadeur, ils sont en réalité passionnés. Et tout d'un coup, ils laissent le rêve prendre le dessus sur la vie quotidienne ordonnée et commettent un acte étonnant (une fugue, souvent), révélant alors toute cette volonté bouillante qu'ils maintenaient cachée. C'est la puissance de ces songes qui me plaît, et la beauté poétique qu'ils apportent à des vies d'extérieur si simples.
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Un vrai bonheur, la plume d'Henri Bosco ! Les descriptions de la nature sont réalistes et donnent envie de connaître le sud de la France. D'ailleurs, je ne savais pas qu'il pouvait neiger autant à l'époque ...
Cependant, le contenu de ses différents livres se ressemble. J'ai remarqué des similitudes entre celui-ci et tante Martine, ainsi qu'avec l'enfant et la rivière.
J'ai quand même bien aimé suivre le quotidien de ce petit garçon, son entrée dans la vie, ses émotions nouvelles.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
L'enfant ne vit pas, comme nous dans un monde logique (ou qui paraît tel), mais dans un décor inventé aux dimensions innombrables de l'âme. L'on n'y est pas devant, mais au milieu des choses, dont on reste soi-même une parcelle indéfinissablement fondue à leur vie vibrante et qui étincelle pourtant au sein de cette confusion.
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[...] j'étais content d'entendre six notes à la fois monter du piano, quand j'appuyais six doigts sur les touches blanches et noires.àMa main gauche d'abord me donna un travail de chien. Elle s'entêtait à jouer, exactement, ce que jouait la droite. Puis la droite, à son tour, joua la gauche. Évidemment, elles s'aimaient. On les sépara si cruellement qu'elles en vinrent vite à ne plus se connaître
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Vie sans espoir, absurde, et que pourtant j'avais vécue moi-même. J'évitais d'y penser. Sans oser me le dire, à part moi, je reniais ces moments si moroses de mon existence. Quand j'en rencontrais un dans ma mémoire, je détournais la tête. Ainsi fait-on devant un ami pauvre dont on craint l'abord.
Et cependant mon paradis de délices n'était-il pas contigu à ces lieux de relégation, odieux et secrètement inoubliables.
Inoubliables, soit! mais certainement odieux; et par conséquent, ici, volontairement oubliés...Je confesse mon ingratitude.
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Je réfléchis à la façon des enfants ; ils ne raisonnent pas, ils imaginent.
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[...] mon humeur changea.
Je ne dirai pas qu'elle s'assombrit, les enfants ne sont jamais sombres ; mais ils peuvent être peinés sans savoir pourquoi ils ont de la peine.
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Video de Henri Bosco (3) Voir plusAjouter une vidéo

Bosco : l'art d'être heureux
Visite à l'écrivain Henri BOSCO dans sa maison niçoise ; il évoque son enfance, sa manière de travailler, son goût pour la cuisine et pour la musique et parle surtout d'un certain art de vivre, de sa conception de la vie. Evocation d'un de ses ancêtres proches, Don Bosco avec reportage dans une école technique de la fondation Don Bosco qui forme des ouvriers qualifiés. Présentation d'un...
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