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EAN : 9782020281805
128 pages
Seuil (02/01/2004)
3.3/5   175 notes
Résumé :
Nouk est anorexique. C'est ainsi qu'on nomme sa maladie. Mais la souffrance, comment la nommer? Le plus grave, c'est peut-être le plaisir inavouable d'être la plus forte, et de mentir, mentir, mentir, jusqu'au vertige. Un jour, Nouk est enfermée dans une clinique où l'on s'applique, méthodiquement, à la briser. La jeune fille semble se soumettre. Mais elle reste indomptée. Si elle guérit, ce sera par d'autres voies...
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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À 13 ans, Nouk décide qu'elle n'aurait plus jamais faim et qu'elle ne grandirait plus. Elle ne mangerait que le minimum pour durer. Fini les bouts de mimolette dans ses poches d'anorak, les galettes bretonnes à la récré, la crêpe aux amandes en rentrant de la piscine. Son plan marche à merveille. Elle arrête de manger en toute discrétion et ses parents ne remarquent rien. Très bonne élève, ses notes augmentent tandis que son poids diminue. Mais peu à peu, les choses deviennent visibles. Ses parents remarquent qu'elle ne touche quasiment rien à ses repas. Ils l'emmènent voir un médecin qui lui dit qu'elle est en danger. Un contrat est passé avec lui: elle doit s'y rendre deux fois par mois pour la pesée. Ses parents surveillent alors ses repas. Mais, Nouk a trouvé une parade: elle découvre qu'elle peut se faire vomir...

Geneviève Brisac, alias Nouk, se livre avec émotion sur ses années d'anorexique. Elle exprime aujourd'hui, avec le regard de l'adulte qu'elle est devenue, sa maladie, son mal-être et ses états d'âme et souligne le fait qu'elle n'était ni folle ni ne voulait faire souffrir sa famille. Dans les années 60, l'on ne cherchait visiblement pas la cause de cette maladie et les soins apportés ne semblaient pas adéquats. L'écriture est épurée et le style original, passant de la première à la troisième personne du singulier, comme si elle semblait se détacher ou prendre du recul par rapport à la petite fille qu'elle était. Un récit émouvant et sensible sur l'anorexie...
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L'auteure nous livre la douloureuse expérience de son anorexie quand elle avait 14 ans.
Je ne savais pas que c'était aussi douloureux physiquement. Je suppose qu'il existe des cas plus graves que d'autres.
Elle décrit vraiment bien ce qu'elle vit et voici encore un récit qui nous amène à comprendre sans juger.
Nouk (Geneviève) utilise la première personne et puis, au cinquième chapitre, au moment de l'hospitalisation, c'est la troisième personne qui est employée pour parler d'elle. Une prise de distance ou trop de douleur?
Quand elle se rapproche ou se supporte, le "je" revient et au huitième chapitre, lors de sa rencontre bienfaisante avec son grand-père.
Très beau récit, poignant.
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A l'orée de l'adolescence, Nouk décide de ne plus grandir et arrête progressivement de s'alimenter convenablement. Jeune fille de 14 ans jusqu'alors sans histoires, à la fois excellente élève et/mais très angoissée, elle entre bientôt en conflit avec ses parents lors des repas. Elle cède alors et avale quelques bouchées qu'elle s'empresse d'aller vomir ensuite. Ses subterfuges ne font pas illusion longtemps, elle est hospitalisée lorsque son poids atteint 27 kg. Les "remèdes" proposés à l'hôpital sont vécus comme autant de punitions, de tortures, aussi Nouk joue-t-elle le jeu pour sortir au plus vite et retrouver sa vie, ses proches.

Un magnifique témoignage sur l'anorexie. D'une plume légère et fluide, l'auteur relate cette expérience éprouvante trente ans après l'avoir vécue. C'est poignant, douloureux, effrayant. Le processus d'auto-destruction est terrifiant, mais les méthodes psychiatriques face à l'anorexie semblent révoltantes et inhumaines à l'égard du patient et de ses proches.
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Petite, un tout petit mot pour un tout petit roman. Petit au sens court, j'entends. Car Geneviève Brisac rédige ici un récit dont la force et la densité dépassent, et de loin, les cent et quelques pages de l'édition poche.

Thème terrible, grave et qui se heurte souvent à beaucoup d'incompréhension ou de méconnaissance : l'anorexie mentale. Une fichue saleté que cette maladie qui mène doucement à la mort par dénutrition. Geneviève raconte et se raconte, vingt-cinq ans après les événements relatés eux-mêmes. Sa décision à treize ans de ne plus manger. de se délester de ce qu'elle considère comme superflu. La nourriture devient l'ennemi qu'elle rejette car source de salissure pour son corps de plus en plus éthéré.

Pour avoir côtoyé longtemps une personne tombée dans l'anorexie autour du même âge que la narratrice, j'ai reconnu les ruses pour donner le change. J'ai retrouvé les ambiances délétères et tendues dans le reste de la famille, les crises terribles à table... J'ai revu cette fierté euphorique qui porte la personne malade pour qui le problème n'en est pas un, bien au contraire. C'est terrifiant et atroce d'être le témoin. Et l'hospitalisation-incarcération...
Cette lecture, quoique courte, a donc remué nombre de souvenirs. Forcément. Comment aurait-il pu en être autrement?

Ce récit est certes difficile et douloureux à lire, il permet cependant de découvrir et de voir "de l'intérieur" les avancées et les effets de la maladie sur la malade elle-même. Pour ce faire, l'auteure passe du "je" à "elle" ou "Nouk", son surnom, au gré des chapitres. Distanciation sans doute nécessaire au processus d'écriture et de replongée, pour elle, dans une période noire et toujours perturbante a posteriori. du moins, j'imagine. Car si la personne anorexique peut s'en sortir, il reste une marque aussi indélébile qu'invisible souvent aux yeux d'autrui. Il faut admettre que ce comportement de lente auto-destruction heurte quiconque n'en souffre pas. Caprices d'enfant gâté? Redoutable effet de mode dû à des mannequins squelettiques? Souvent difficile de découvrir le fait générateur. Surtout que la malade subit des altérations de la personnalité et devient un as de la dissimulation et de la ruse.

En conclusion, une centaine de pages à l'effet uppercut, difficiles à lire tout en permettant une meilleure compréhension de l'anorexie. Je salue le courage de Geneviève Brisac d'être parvenue à guérir et d'être revenue par l'écriture sur cette adolescence marquée par la recherche de la maigreur/pureté.
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Geneviève, alias Nouk, a 14 ans lorsqu'elle décide de ne plus manger.
La longue descente vers une anorexie profonde.
Récit autobiographique, j'ai admiré la manière dont l'auteur se souvient de ce passage de sa vie, comment elle décrit le processus.
Elle a beaucoup d'autres choses à écrire dit-elle, mais cette histoire s'impose à elle.
Jamais larmoyante, jamais dramatique, elle raconte, tout simplement.
Magnifique qu'elle s'en soit sorti ! D'autant qu'à l'époque, les méthodes de soin n'étaient pas très au point.
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critiques presse (1)
Lecturejeune
01 juin 2006
Lecture jeune, n°118 - Court, poignant et d’inspiration autobiographique, Petite fut l’un des premiers récits sur l’anorexie. Bien avant Lucille de L. Debeurme (voir notice 35), Thornytorinx de C. de Peretti (Belfond, 2005), Jusqu’aux os de C. Galea (Rouergue, 2003) ou Sobibor de J. Molla (Gallimard Jeunesse, 2003), il dressait le portrait lacunaire d’une adolescente dévorée par sa volonté de devenir légère, transparente, pure — maigre à faire peur, diront les autres. L’ouvrage reparaît en format poche onze ans plus tard, dans un contexte renouvelé. L’anorexie, régulièrement disséquée sur les plateaux de télévision, n’est plus taboue. Et elle touche désormais 1% de la population, essentiellement des jeunes filles aisées. Nouk est l’une de ces survivantes. Elle absorbe le lecteur dans son monologue intérieur, elle l’enferme dans sa logique implacable. Ignorant les suppliques des parents, les ordres des médecins, la rumeur de la foule, Nouk garde son cap. Nouk n’écoute que la petite voix qui lui dicte de plus en plus fermement qu’il faut contrôler son corps, maîtriser jusqu’à ses fonctions vitales. L’intégrité — la folie, diront les autres — est à ce prix. Le silence insondable dans lequel Nouk se mure est à la mesure du flot de mots trop lourds qui l’emporte. Nouk guérira. Geneviève écrira. _ Gaëlle Glin
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Je vis avec la faim, je la mate, je la dompte, je l'apprivoise, je l'endors. Après avoir été cruelle, elle se calme toute seule, il suffit d'attendre. Je sais qu'un bonbon la trompe. J'aime la sentir toute la journée, juste en dessous du plexus, un courant d'air qui me réunit à l'air du ciel. Je considère que la faim me donne une énergie immense, une légèreté de sarcasme. Mes pieds ont moins à porter, et même si la surveillante générale m'a dit que j'étais longue comme un jour sans pain, et qu'on me trouvait désormais agressive et méchante - alors qu'il me semble ne dire quasi rien à personne et passer comme une danseuse - je suis fière de mon entreprise. J'allège le monde.
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Le docteur est immense et son front est inoubliablement opaque. On ne peut rien sentir de lui. (...) Nouk essaie de lui faire comprendre qu'elle est prête à tout, à manger toute la journée s'il le faut, elle pense qu'elle pourra toujours redevenir elle-même après, rendue à la liberté. Elle dit qu'on doit lui donner des chiffres plus précis, des dates. Elle se trompe, elle n'a rien compris à la méthode des docteurs. On ne doit rien du tout. On ne lui parle pas. Il faut qu'elle se mette bien dans le crâne qu'elle est folle. On ne parle pas aux folles de quatorze ans.
(p. 81).
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Peu à peu les choses deviennent visibles. Peu à peu,les gestes secrets, répétés suffisamment souvent, pendant suffisamment longtemps, sont pris au filet de l'attention de ceux qui vous entourent. Toujours. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas quand, ni comment, mes parents m'ont vue.
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Pourquoi suis-je si profondément convaincue que ces filles qui se laissent mourir ont une raison commune et secrète, qu’elles cherchent à savoir où est la vie et où est la mort, à cause de quelque chose qu’il fallait leur dire, qu’on n’a pas pu leur dire, quelque chose qui leur fait peur.
Le poids déplacé d’une faute ?
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Tout va continuer comme ça, éternellement. Je sais aussi que ça ne peut pas du tout continuer, mais je ne vois rien devant moi, je n'ai aucun espoir. Un petit enfer s'est substitué à la vie d'avant, insensiblement, je ne vois pas la différence.
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Vidéo de Geneviève Brisac
Les nouvelles. Lecture de « Une société », par Anne Alvaro, Geneviève Brisac, Agnès Desarthe.
« … non seulement les femmes se prêtent moins aisément à l'analyse que les hommes, mais ce qui fait leur vie échappe aux méthodes habituelles par lesquelles nous examinons et sondons l'existence. »
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