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Françoise Du Sorbier (Traducteur)
EAN : 9782213644233
270 pages
Fayard (25/08/2010)
3.54/5   13 notes
Résumé :
Á soixante-douze ans, Paul Sturgis voit la vieillesse le rattraper inexorablement. Une grisaille générale, plus métaphysique que physiologique, s’est imprimée sur sa vie depuis que la banque où il a fait carrière l’a mis à une retraite anticipée. Son appartement, jadis symbole de sa réussite et de son émancipation, est devenu le reflet de ses échecs personnels. Pour y échapper, Sturgis remplit ses journées de déambulations dans Londres. Á Venise, où il a fui la soli... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Née en 1928, Anita Brookner écrit des romans plutôt feutrés, intimistes, sans événements trop palpitants, aux héros sans beaucoup de peps. Pourtant une fois entré dans son univers l'on est frappé par son analyse subtile et pris dans les rets de son écriture classique et élégante. Il y a une quinzaine d'années je la lisais quasi systématiquement, puis je l'ai oubliée pour des produits plus brillants extérieurement, et voilà l'occasion de la mettre un peu en avant. Découvrez un de ses romans, celui-ci ou un autre, selon les disponibilités. Elle a reçu le Booker Prize pour Hôtel du lac, et je me souviens du pathétique de Regardez-moi.

Après une carrière tranquille dans une banque, Paul Sturgis, soixante-douze ans, coule des jours de retraite tranquilles, se sentant parfois "spectateur de sa propre vie". Il possède un appartement, ne semble pas avoir de problèmes financiers ou de santé, et sa famille se réduit à une cousine par alliance visitée un dimanche après-midi de temps en temps. Il rêve de la maison de son enfance, et d'un projet de s'installer en hôtel à Paris.
Lors d'un voyage à Venise, il fait connaissance de Vicky, plus jeune que lui, et qui reste mystérieuse et insaisissable, avec ses allées et venues permanentes chez des amis. Une femme au sujet de laquelle il est rapidement conscient de reconnaître qu' "elle n'était pas son genre".
A peu près au même moment, il retrouve Sarah, qu'il a aimée il y a des années, mais l'a quitté en lui déclarant "Tu es trop gentil!". Remarque jamais oubliée, mais qu'y faire? Paul Sturgis se sait petit-bourgeois, ennuyeux, poli, correct. Sarah a vieilli, sa santé est chancelante. Pas question d'évoquer le sujet, mais les deux savent ce qui les attendent à plus ou moins court terme, ayant atteint "un âge auquel l'avenir ne renfermait plus qu'une certitude."
Paul hésite sur l'orientation à donner à sa vie, solitude ou pas? "Sans doute irait-il la voir en France, si l'invitation était renouvelée, mais pour l'instant, il savait qu'il serait mieux seul, ou en compagnie de ces étrangers qui étaient à leur insu les habitants de sa vie quotidienne."

Vous l'aurez compris, tout ça peut paraître ennuyeux et plombant, mais je n'ai pas eu envie de lâcher cette histoire avant la fin, plutôt positive d'ailleurs.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Le théme principal de ce roman est la solitude, la vieillesse ainsi qu'un certain sentiment d'échec de la part du héros que se soit dans sa vie privée ou dans sa vie professionnelle.

Vieux garçon - sans famille proche, sans amis - Paul Stugis traine son ennui, sa solitude dans une retraite qu'il n'arrive plus « à meubler », et, qui s'étire en longueur après avoir occupé un poste dans une banque qui ne l'interessait guère.

Tout au long du roman, on sent qu'il ne sait pas quoi faire de ses journées, qu'il se lasse de tout, et, surtout qu'un certain malaise, voire même de la peur s'empare de lui lorsque le moindre changement vient bouleverser son train train quotidien.

Malgré tout, le roman d'Anita Brookner se termine par une note d'optimiste puique Paul Sturgis prend sont son destin (en fait, le peu de temps qu'il lui reste à vivre) en main pour partir de l'avant, et, peut être ne pas finir sa vie seul.

En ce qui me concerne, cela m'a bien plu même si parfois, j'ai trouvé ce roman pas facile à lire.
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le personnage central "d'Etrangers", Paul Sturgis illustre les thèmes chers à Anita Brookner mais c'est le second roman où elle décrit ainsi la vieillesse comme un poids supplémentaire à des vies solitaires.
Paul Sturgis à 72 ans, sa vie a été conforme à ce qu'en attendaient ses parents. Son père travaillait dans une banque, il a fait de même. Jusqu'à la retraite, sa vie a était ponctuée par son travail à la banque, sa famille, les invitations de ses collègues de bureau. Un quotidien sans histoire, des tâches utiles et rassurantes.
La retraite est un véritable bouleversement pour cet homme qui se retrouve face à lui-même. Les journées sont longues, il faut les remplir mais il n'y a pas que ça, son cerveau aussi s'est vidé de sa substance, de toutes les pensées qui le rattachaient à ses tâches quotidiennes. Paul Sturgis est un homme fortuné et en bonne santé pourtant il est seul. Sa solitude croit de jour en jour. Il repense à sa vie passée, ses occupations professionnelles, ses amours de jeunesse et surtout à Sarah qui n'avait pas voulu se marier avec lui car elle le trouvait trop gentil, trop prévisible. Paul Sturgis fait des efforts et tente de surmonter cette crise existentielle. Il rencontre Vicky sur son chemin, une femme tout juste divorcée en quête d'un emploi et d'un appartement et qui vit en attendant d'expédients. Au début de leur rencontre, cette femme l'amusait, mais son audace à vivre au jour le jour le désoriente complètement, il va la fuir. Il va aussi revoir Sarah, cet ancien amour de jeunesse mais la vieillesse a posé son véto sur une possible aventure. La solitude est un des fléaux de nos sociétés modernes et Paul Sturgis n'a pas fini de réfléchir, de se questionner, de se torturer et de se battre pour exister de nouveau dans le coeur des autres. Mais peut-on changer sa manière de vivre à 72 ans ?
Mon avis : J'ai un peu moins apprécié ce dernier roman, j'ai trouvé qu'il y avait des longueurs, les réflexions de Paul Stugis deviennent à la longue un peu ennuyeuses, même si le thème du roman est lui très intéressant.
Mais j'ai vraiment beaucoup aimé beaucoup d'autres titres d'Anita Brookner dont je présente quelques 1ère de couvertures ici.
Lien : http://de-page-en-page.over-..
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Finalement, les atermoiements de cet homme ont fini par me lasser. Il semble muré dans son idée fixe, sauver sa vieillesse de la solitude, et tourne en rond autour de deux femmes qu'il a rencontrées par hasard.
Ces atermoiements sont très bien rendus tout au long du livre par les phrases qui se suivent et se contredisent.
Rien d'autre ne l'intéresse, ni ne semble l'avoir intéressé un jour, à part son travail à la banque, il y a longtemps ; il n'est jamais question de lecture, ni de cinéma, ni de sport, ni de politique, ni de cuisine, que sais- je ? Sa vie est infiniment vide.
Et finalement sa décision de quitter l'Angleterre pour la France ressemble à une fuite, en désespoir de solution.
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J'ai adoré ce livre, sûrement parce-que j'ai, à quelques années près, le même âge que celui du personnage principal. Cette réflexion sur la vieillesse m'a intéressée au plus haut point . J'ai beaucoup aimé la façon cartésienne dont il envisage « le temps qu'il lui reste à vivre », à son envie plus ou moins prononcée de ne pas céder à ses vieilles habitudes, et en même temps à sa peur du changement, à l'attrait pour la régularité de ses journées et à son courage concernant sa décision finale.
Étonnamment, cette analyse sur le comportement d'une personne isolée et condamnée à affronter seule la vieillesse, malgré son extrême gentillesse, sa générosité et son dévouement m'a apporté de la tristesse mais aussi de la sérénité. Celle de réaliser que nous sommes toujours libres de nos decisions, fussent-elles difficiles à prendre.
Lecture à conseiller aux personnes de 70 ans minimum.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
"Que veulent les femmes?" s'était demandé Freud. Si lui n'avait pas la réponse, quel espoir avaient les autres de la découvrir ? Il imaginait des légions d'hommes exaspérés se posant la même question en vain. Il éprouva lui-même une certaine exaspération, qui fut la bienvenue. Assurément, les femmes voulaient être aimées- mais pourquoi les femmes auraient-elles cette exclusivité ?
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"Tout était cyclique. En lisant cela dans Proust, il ne l'avait pas tout à fait cru. Maintenant, il savait que c'était vrai.
...
Aujourd'hui, il découvrait qu'on ne se débarrasse pas si facilement du passé, et il accueillait presque avec bonheur sa réapparition, le présent étant devenu à ses yeux fort médiocre.
...
Du coup, le passé revêtait une familiarité bienvenue, devenait quelque chose qui lui appartenait en propre et ne pouvait lui être retiré tant que tout le reste ne s'écroulerait pas. Il fouilla son paysage émotionnel et découvrit, à sa grande surprise, que toutes les déceptions et humiliations récentes étaient insignifiantes comparées à l'intimité de cette association."
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"Force lui était de reconnaître que Sarah avait changé au point d'en être méconnaissable. Et la cause, à son avis, n'était pas seulement la maladie, mais quelque chose de moins matériel, de moins facile à admettre : l'irruption de la mémoire, le fait de vieillir, la comparaison qu'elle ne pouvait éviter de faire entre passé et présent, comme si un trait avait coupé sa vie en deux, la forçant à regarder une évidence à laquelle elle était incapable de se rendre."
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" Il lui apparut alors que vivre sans témoin était une chose terrible... il se trouvait hanté par un sentiment d'invisibilité, comme s'il était simple spectateur de sa vie, son unique vie, sans que personne puisse l'identifier, ni à plus forte raison s'identifier à lui, dans le vide désolé du présent."
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"Il voyait dans le manque de curiosité de cette femme une armure contre les incursions du monde."
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