Ciccio est le fils du célèbre critique Sergio de Hollander , critique littéraire trés respecté au Brésil. L'écrivain, aussi chanteur,compositeur,et dramaturge , est lui même le fils d'un célèbre historien et sociologue,Sergio Buarque de Hollanda,grand intellectuel, proche des écrivains brésiliens de son temps .Donc nous sommes très proche de l'autobiographie.
Il a dix-sept ans et vit avec ses parents dans une maison tapissée de livres, jusqu'au garage.
Un pére ayant " une mémoire littéraire plus brillante que çelle de sa propre existence",une mère au service du pére en tant que bibliothécaire, et un frère , aux succès sexuels exaspérants....une famille assez particulière.
En feuilletant un des volumes de la gigantesque bibliothèque de son pére,il tombe sur une lettre qui dévoile la présence d'un demi-frère. Son pére l'aurait engendré avant son mariage, à Berlin.Est-ce un malentendu ,un fantasme ou un fait bien réel ? Fiction et réalité vont s'entrecroiser tout au long du livre.Ciccio alors commence l'écriture d'un roman sur le sujet....est-ce celui que nous sommes en train de lire??? Buarque brouille les pistes.
Nous sommes à Sao Paolo ,à l'orée de la dictature militaire, "Les manifs ont cessé, des drapeaux rouges vous valent la prison, et dans les bars où je me montre de temps en temps on ne parle pas politique".Le livre avance chronologiquement, entre les errements oniriques de Ciccio,et l'histoire du Brésil qui s'enfonce dans la violence et la répression de la dictature militaire.....jusqu'à ce que....
Une prose assez spéciale, trés imagée,loufoque,truffée de références littéraires, de différentes expressions en langues divers ; en début de certains chapitres ,divers définitions de mots italiens,francais et des documents comme les photos d'une page de dédicace d'un livre ,de lettres appartenant à son pére , disséminés un peu comme dans une oeuvre d'art contemporaine ,nous laissant à nous la libre interprétation.
C'est un livre intéressant , où l'imagination et l'attention du lecteur sont constamment sollicitées. Récemment traduite,une trés belle découverte!
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Le romancier brésilien poursuit sa quête du mouvement perpétuel. Ensorcellement garanti.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Maman....quand elle s’était mariée, elle savait très bien ce qui l’attendait. Si elle n’avait pas été une femme courageuse, elle aurait fait demi-tour dès qu’elle était entrée pour la première fois dans la maison de mon père. Je pense qu’alors, à trente ans et quelques, mon père avait déjà la moitié des livres qu’il a amassés tout au long de sa vie. Et, avant ma mère, j’imagine que tout cet amoncellement de livres encombrait non seulement le bureau, mais aussi les deux chambres inoccupées des futurs enfants, sous forme de décombres de pyramides aztèques.
Jusqu’alors, pour moi, les murs étaient faits de livres, sans leur appui des maisons comme la mienne s’écrouleraient, car même dans la salle de bains et la cuisine il y avait des étagères du plafond jusqu’au sol. Et c’était aux livres que je me cramponnais depuis que j’étais tout petit, dans les moments de danger réel ou imaginaire, comme aujourd’hui encore dans les hauteurs je colle mon dos au mur en éprouvant un vertige. Et quand il n’y avait personne à proximité, je passais des heures à marcher de côté tout contre les étagères, ressentant un certain plaisir à effleurer un livre après l’autre avec ma colonne vertébrale. J’aimais aussi frotter mes joues contre les dos en cuir d’une collection que plus tard, quand elle m’arrivait déjà à la poitrine, j’ai identifiée comme étant les sermons du père Antônio Vieira. Et sur un rayon au-dessus des sermons, j’ai lu à quatre ans mon premier mot : GOGOL.
Je pense toutefois que, pour elle, s’occuper des livres était une vanité aussi simple que bien se coiffer, car au fond elle a toujours su que mon père, tout en étant un mari affectueux, ne la distinguait guère de la bibliothèque.
...je dois reconnaître que parfois maman faisait preuve d’une innocence excessive, car laisser à la vue d’un collectionneur des œuvres aussi précieuses, avec leurs couvertures en cuir poli à la cire d’abeille, revenait presque à parer des anges à l’intention d’un pervers.
Quand j'ai perdu ma femme, ça a été affreux. Et tout ce dont je me souviendrai maintenant me fera mal, la mémoire est une vaste blessure.
ITALISSIMO - « UNA CANZONE PER TE »
Balade en chansons italiennes
Avec Tosca, Joe Barbieri & Pacifico
Soirée animée par Laura Putti
Musique
Cette soirée offre un voyage musical à travers l'Italie et une invitation à se laisser emporter par les voix des héritiers de la chanson à texte : celle de Celentano et Paolo Conte mais aussi de Lucio Dalla ou Pino Daniele, véritables icônes de la musique italienne.
Tosca, chanteuse romaine, consacre une partie de son activité à la recherche musicale. Dans son répertoire, on trouve des morceaux écrits par des géants comme Ennio Morricone ou Chico Buarque. À ses côtés, le guitariste et chanteur napolitain Joe Barbieri est aussi producteur artistique de son dernier album. L'art de Barbieri échappe à toute définition. Chacune de ses chansons est un univers accompli fait de beauté et d'élégance. le voyage se poursuit en compagnie de Pacifico et de sa voix envoûtante. Auteur prolifique, il a écrit pour Adriano Celentano, Antonello Venditti ou Gianna Nannini. Son dernier album vient de sortir après sept ans de silence.
Une soirée de reprises et d'inédits à écouter les yeux fermés.
Dans le cadre du festival Italissimo. (http://www.italissimofestival.com/)
À écouter - Tosca, « Morabeza », Officina Teatrale, Leave Music - Pacifico, « Bastasse il cielo », Ponderosa Music Records - Joe Barbieri, « Origami », Microcosmo Dischi.
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Enregistré le dimanche 11 octobre 2020 à 20h
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