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Diniz Galhos (Traducteur)
EAN : 9782383991168
208 pages
Sonatine (23/03/2023)
4.23/5   32 notes
Résumé :
Le réalisme de The wire allié à la frénésie de Bad lieutenant : un roman d’une intensité hallucinatoire, bientôt sur grand écran.

Lorsqu’il devient ambulancier dans l’un des quartiers les plus difficiles de New-York, Ollie Cross entre dans un enfer quotidien fait de scènes de crime, de blessures par balle et de crises de manque. Alors que ses collègues répondent à cette misère omniprésente par le cynisme, Ollie commet une erreur fatale : tenter d’aide... >Voir plus
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Black Flies ou comment refermer un livre en se disant, zut pourquoi c'est déjà fini !

Le livre raconte l'histoire d'Ollie Cross, ayant raté son concours d'entrée en médecine, il demande une affectation en tant qu'ambulancier urgentiste dans Harlem le temps de repasser son exam.

J'ai beaucoup aimé cette lecture, je l'ai vécue comme une immersion totale dans le monde des ambulanciers, et croyez-moi c'est loin d'être rose… au fil des pages, on se rend compte que le métier d'ambulancier (surtout à Harlem) demande caractère et solidité sinon vous pouvez assez vite mal tourner !

L'auteur nous livre ici un récit noir et nous décrit par quoi le personnage d'Ollie traverse, sans y aller par 4 chemins ou y mettre des pincettes, non ici l'auteur y va franchement et tant pis si c'est moche et parfois difficile à lire !
Il nous décrit des personnages d'une justesse qui se blindent, ou du moins essaient, face à la misère et la violence qu'ils subissent chaque jour.
Je me suis d'ailleurs beaucoup attachée à ce petit groupe d'ambulanciers d'Harlem !

Pour moi Black Flies est un sans-faute, un petit livre puissant avec une histoire solide !
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« Il est difficile d'expliquer cette transition à quelqu'un qui n'a pas vécu ça, mais lorsque vous n'arrivez plus à dormir, lorsque votre vie vous semble complètement vide, que vous croisez la mort tellement de fois qu'elle en devient banale, que vous êtes dévoré par la culpabilité d'être vivant parmi les morts, alors vous finissez par devenir parfaitement insensible, immunisé contre les sentiments qu'éprouvent habituellement les gens, le genre de personne qui peut trébucher sur le corps mutilé d'un ado ou le cadavre pourrissant d'ne vieille dame, son jupon blanc grouillant de vers, et contempler tout cela placidement, sans rien voir d'autre que de l'exaspération, parce que c'est à vous de vous en occuper. de cette indifférence, qui n'est qu'une protection, découle un risque bien particulier du métier. Lorsque plus rien n'a de sens, y compris la vie ou la mort d'autrui, vous n'êtes plus qu'a un pas du mal. Et ce putain de pas est terriblement facile à franchir »

Harlem années 90, Ollie a rate son concours d'entrée en médecine. En attendant de pouvoir le repasser, il devient ambulancier urgentiste. Black Flies est le récit des 11 mois qu'il va vivre en enfer.

11 petits mois mais 11 mois de sordide incessant, de violence omniprésente, d'horreur.
Les sans-abris, les toxicomanes, les fous, les malades, les mourants et les morts, les blessures par balles, les cadavres, les fusillades, les accouchements dans un coin de rue, les schizophrènes, la saleté extrême, les ravages de la misère et de la drogue.
C'est la routine. Ollie comme ses collègues, ne savent plus ce qu'est la normalité.

Le jeune homme doux et altruiste mute. Il se détache, devient comme ses coéquipiers, cynique, colérique et violent. Parce que sauver des dealers qui empoisonnent les plus jeunes, des caïds qui sèment la terreur ou des toxico qui mourront tout ou tard d'une overdose, est-ce que ça a un sens?

Une lecture puissante avec des passages difficilement soutenables mais qui m'a hypnotisé. Comme un lapin pris dans les phares de la voiture, impossible d'en sortir. le réalisme cru, parfois carrément factuel, entraîne le lecteur au coeur des interventions des ambulanciers. Mais ça ne s'arrête pas là et ce n'est pas ça qui fait réellement l'intérêt du livre. Shannon Burke s'est inspiré de sa propre expérience pour étudier l'impact d'un quotidien ultra violent sur des hommes qui à la base avaient des convictions, voulaient sauver des vies, croyaient à la justesse de leur mission et finalement se perdent.
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Dans un format compact et survolté, Shannon Burke partage avec ses lecteurs des instantanés de son expérience d'ambulancier à Harlem. le roman était paru en 2014 sous le titre 911.

Ollie Cross, après un échec pour intégrer la fac de médecine au début des années 1990, décide de devenir ambulancier dans le quartier de Harlem pour acquérir de l'expérience et s'assurer un salaire.
Animé par sa vocation, il va être confronté à des coéquipiers qui ont déjà vécu l'enfer et qui se sont forgés une carapace pour supporter la mort sous toutes ses formes, jusqu'aux plus terrifiantes. le jeune débutant, pour s'intégrer à l'équipe, va devoir se créer un personnage qui risquera de le rattraper.
Cette expérience questionne sa spiritualité, son rapport à la mort, à la vie et transforme la vision qu'il a du monde et de lui-même.

Parcours de formation d'un personnage fictif, le roman mise aussi sur la forme documentaire en focalisant l'attention sur des flashs très visuels et en insérant des extraits d'un manuel de formation pour ambulanciers. le récit des interventions, principalement dans des conditions sordides, donne expressément dans la surenchère avec la volonté de marquer les esprits. La violence quotidienne se nourrit du traffic et de la consommation de toutes sortes de drogues, de la circulation des armes à feu et surtout d'une extrême pauvreté.

L'auteur utilise largement le registre sémantique de la guerre et attribue un passé militaire aux membres les plus aguerris de l'équipe.
De plus, cette médecine est une médecine d'urgence tant la vie et la mort sont inextricablement liées dans ces drames humains. Pas étonnant que quelques bribes de leçons sur la naissance d'un nouveau-né s'intercalent dans le récit ! La ville est un champ de bataille, une zone de combat avec des immeubles délabrés, des rues jonchées de déchets et colonisés par des rats.
Les ambulanciers manquent de matériel et doivent constamment improviser avec des moyens rudimentaires, conséquences d'une absence de politique de santé dans ces quartiers.

Je n'ai pas vu l'adaptation cinématographique avec Sean Penn mais on peut craindre que cette descente aux enfers soit entachée au cinéma d'un aspect voyeuriste de la misère humaine assez malsain.
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Roman prêté par un ami lors de notre dernière rencontre : Paroles de lecteurs.
Un roman choc , un vrai coup de poing ,et pourtant ,je ne suis pas particulièrement fan de roman noir,social et sociétal, mais celui-ci nous emporte par sa dimension et surtout par les interrogations qu'il suscite.
Roman en partie,autobiographique .
Le personnage principal: Ollie Cross,ayant échoué deux fois au concours d'entrée en médecine, se décide de faire ambulancier dans un quartier très difficile de New-York.
Et nous allons suivre ces équipes d'ambulanciers dans leur enfer quotidien ,attention ,nombreuses scènes décrites très violentes ,trashes gores, ( âmes sensibles s'abstenir ,m'ont fait penser au film : Seven).
Mais ce que je retiens essentiellement de ce roman ,c'est la question sous-jacente posée :
Doit-on tout faire pour sauver quelqu'un ,quand on sait que cette personne est de la pire espèce d'ordure ,et qu'il a plusieurs meurtres à son actif dont une gamine de huit ans?
--Doit-on sauver un bébé prématuré ,né dans des conditions atroces ,d ' une mère séro+ ,accro au crack et à toutes les substances illicites?
L'un des coéquipiers d'Ollie,pourtant reconnu de ses supérieurs, comme un très bon élément ,en fera les frais...
Bien sûr leur déontologie leur interdit d'agir de la sorte,ils sont la pour sauver des vies,en étant professionnels,sans empathie ,mais parfois la frontière est bien mince entre:
-laisser mourir et sauver à tout prix: être Mère Thérèsa ( surnom donné à Ollie) ou le diable....
Voila pourquoi j'ai aimé ce roman et le recommande pour les amateurs de vrais romans noirs.⭐⭐⭐⭐



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[Peinture de la misère sociale]
Shannon Burke entraîne le lectorat dans une apnée longue de 208 pages, où les émotions face à la misère sociale toute nue le mettent K.O. La plume est brute, empreinte du réalisme du vécu, et narre avec une application chirurgicale les interventions quotidiennes des ambulanciers. le quartier de Harlem est le reflet d'une population en grande détresse sociale sous le règne de la drogue, de la violence et de la déchéance. Chaque intervention est pire que la précédente : suicide, règlement de compte, nécrose, ébriété, accouchement et mise en danger infantile... Mais, bien plus qu'un étalage sordide, l'auteur s'attache à expliquer comment l'humain bascule quand l'insoutenable devient banal.

[Détachement dangereux]
Associée à la détresse du quartier, il y a celle des ambulanciers qui naviguent avec peu de moyens à travers ce déluge de monstruosités. Entre culpabilité et sentiment d'impuissance, ils doivent regarder le corps d'une gamine de 15 ans disloquée au pied d'un immeuble puis continuer le reste de leur journée en forçant leur esprit à passer à la suite. Mais comment manger son sandwich à la pause méridienne après avoir couru derrière un orteil nécrosé qui roule sous une télé ? Plus précisément, comment le faire quotidiennement sans basculer ?! C'est toute la vocation de cet écrit. D'un élan naturaliste, l'auteur mène ses personnages jusqu'à la limite d'un détachement dangereux et d'une moralité brutalisée. Un coup de poing. Pourtant il m'a manqué un approfondissement dans cet élan et un canevas narratif moins haché...

[En bref]
Une lecture puissante pour laquelle il faut avoir le coeur bien accroché et une profonde envie de comprendre l'incompréhensible.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Vous n'aurez bientôt pour seul paysage que celui des quartiers insalubres, les exclus, les sans-abri, les fous, les toxicomanes, les malades, les mourants et les morts... Vous serez témoins de toutes les saloperies qu'on cache à la majeure partie de la population. Vous en ferez partie. Et viendra un moment où, par impuissance, par désespoir, par colère, vous serez tenté de céder à toute cette misère et toute cette laideur. Je ne peux pas vous enseigner comment réagir à cette tentation, pas plus que je ne peux vous apprendre à gérer l'après. Parce que ce n'est pas une question de formation médicale. C'est une question de force de caractère. C'est l'éternelle lutte du bien contre le mal.
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Le professionnel soignant est par définition celui qui donne, celui qui détient l'autorité, alors que le patient est toujours en position de demande, de soumission. étant donné cette relation à sens unique, étant donné la suite sans fin de maladie,
de misères et de morts qu'il doit affronter, à moins qu'il n'ait une réelle prédisposition à la philanthropie, le professionnel soignant s'habituera à la souffrance, il est deviendra indifférent et finira même par la mépriser .
Un patient, c'est comme un dossier, un appel téléphonique ou un client. Un patient, c'est du boulot. culturellement, on considère que les malades doivent être traités avec compassion, mais les normes du monde extérieur et celle de l'hôpital sont en parfaite opposition.
L'indifférence est chose commune.
Les exemples de cruauté spontanée sont chose communes. Si vous n'y prenez pas garde vous en viendrez un jour à souhaiter la mort de quelqu'un, par simple paresse.
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Lorsque la canicule débuta vraiment,le nombre d'interventions des urgences dans la ville passa de 2300 à environ 3600 par jour,pour dépasser parfois les 4000.Au nord de la 125e rue ,qui disait canicule disait plus d'irritabilité,plus de fatigue,plus d'inconfort pour les gens qui se massaient sur les trottoirs, les perrons et sous les porches.Ça signifiait plus de meutres plus de frictions avec la police. Ça signifiait plus de suicides ,plus de violences conjugales,ça signifiait que tout le monde perdait son calme et nous cherchait des poux ,et que nous leur rendions la pareille.Ça signifiait qu'on nous refusait nos vacances et nos week-ends, et que la durée du service passait de huit à douze heures ,puis à seize.Nous savions tout cela. Ça faisait partie du job.( Pages 102/103).
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Le lendemain ,au début de mon service,je vis La Fontaine qui traînait devant la station.Il avait su,pour la gamine.Il eut une réaction prévisible.
《 Hé ,t'as sauvé une vie.Il était temps ,espèce de bleu .Ramène-toi par ici!》
Au même moment ,Verdis m'appela du fond de l'ambulance .J'hésitai un instant entre les deux,puis me dirigeai vers Verdis.
《 C'est ça, ouais, trace ta route,Mère Teresa》,cria La Fontaine.
Je me retournai pour le regarder à l'endroit où il se tiendrait toujours,silhouette arrogante se découpant dans le paysage miserable de la Ville,qui continuerait d'essayer d'attirer de son côté ceux qui voudraient bien lui prêter l'oreille ,avec sa même monnaie jetée sur le trottoir ,la fumée de ses cigarettes ,ses gestes dédaigneux ,bien à l'abri dans l'ombre de la station.( Page 203).
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Prologue
J'ai travaillé à Harlem,et Harlem a fini par me sortir par les yeux: les bandes de petits lascars qui se gueulent dessus et glandent vingt-quatre heures sur vingt -quatre,les racailles avec leurs canettes de bière suralcoolisée qui déambulaient devant nous,avec l'air de ceux que rien ni personne ,pas même une ambulance, ne pouvait pousser à presser le pas,les gamins qui nous tiraient par la chemise en répétant : 《 Qu'est- ce qui s'est passé, qu'est-ce qui s'est passé, quelqu'un est mort,qu'est-ce qui s'est passé ?》.( Page 7).
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