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4,08

sur 2942 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ayant apprécié dernièrement le désert des Tartares joué en pièce de théatre au Festival d'Avignon et après avoir commenté ce spectacle positivement (excellent jeu des interprêtes Xavier Jaillard, Molière 2008 pour "La vie devant soi" et Fabien Heller) sur RCF Lumières (Avignon) ; j'ai eu envie de découvrir le livre éponyme car le texte de Dino Buzzati me semblait fort beau. L'écriture est en effet sublime.
Ce chef-d'oeuvre existentialiste (comment ne pas penser à Sartre ou à Simone de Beauvoir pour lesquels l'homme se définit selon ses actes, ses choix et engagements) évoque la solitude du lieutenant Giovanni Drogo dans le Fort Bastiani, isolé dans le désert, son ennui, son angoisse de mort devant l'immensité de l'espace et ce temps qui s'égrène lentement, l'absurdité de sa vie (juste ponctuée d'évènements sans saveur) en attente de ces Tartares hypothétiques ennemis (qui arrivent trop tard), le désespoir d'un homme, assujetti à ses rêves de gloire, qui passe à côté du bonheur.
"Dans ce fort, le formalisme militaire semblait avoir créé un chef-d'oeuvre insensé". Insensé, voilà le sens donné à la vie de ce lieutenant, capitaine puis commandant qui verra arriver les Tartares trop tard, voilà le sens qu'il aura donné à sa vie, une vie morte.
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Notre vie se déroule une journée à la fois, que faire de cette journée ? Dans quel but ? Dans ce livre nous suivons la vie d'un officier gardant un fort avec d'autres soldats. Les réflexions sur l'écoulement de la vie, la solitude et notre mortalité sont lumineuses. Dino Buzzati nous rappelle l'importance de choisir notre vie pour en profiter chaque jour.

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Zangra de Jacques Brel m'avait durablement marqué, mais j'avais toujours écarté le roman de Dino Buzzati au prétexte qu'il m'apparaissait comme un incontournable de la littérature. D'emblée je suis méfiant des succès populaires ou des classiques de la littérature. Suivre le plus grand nombre n'étant pas souvent le meilleur choix.
Mais le Désert des Tartares n'est pas un roman épique et l'action militaire y est même absente, ce qui est le parti pris de son auteur.
Dino Buzzati interroge le temps qui passe, le désir de récurrence du quotidien, la fascination de l'horizon vide, l'espoir, le regret ou la déception des décisions qui orientent définitivement notre chemin de vie.
Le roman de Dino Buzzati va probablement rayonner en moi aussi longtemps que les paroles de Zangra.
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Livre puissant, très bien écrit, où rien ne se passe, mais où pèse le poids du temps qui passe.
Livre aussi envoûtant que la montagne magique, même s'il s'agit ici d'un désert, sur lequel on n'apprend rien, mais où le héros s'englue dans l'attente d'un évènement extérieur qui pourrait donner un sens à sa vie.
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J'ai lu ce livre à l'âge de 16 ans environ et il m'avait déjà profondément marqué à l'époque. Mais à trente ans de distance, on le perçoit forcément autrement. le temps a passé, la vie aussi et l'on comprend mieux les enjeux profonds de cette histoire en forme de parabole magistrale sur la condition humaine. L'inexorable fuite du temps, les rassurantes habitudes, la certitude d'avoir un destin, le sens à donner à la vie... En a-telle un d'ailleurs ?

Le lieutenant Drogo s'apercevra que non. Confiné trente années durant dans ce fort inutile et isolé, il a d'abord rêvé des bruissements de la ville, des jolies filles, de sa chère maison maternelle, avant de se reclure dans les rituels militaires vides de sens.

L'ironie du sort est féroce. Tandis que la gloire militaire qu'il attendait vainement depuis si longtemps est aux portes du Fort Bastiani, il est contraint de le quitter, vieux et malade. La seule vraie bataille qu'il aura à mener, perdue d'avance, se jouera seul à seul contre la mort, dans une banale chambre d'hôtel. Drogo comprend trop tard les illusions perdues de sa jeunesse, ses belles années gâchées pour un mirage.

Et ce faisant, m'est revenu en mémoire et comme en écho, un passage de la nouvelle De Maupassant, Les Soeurs Rondoli :

« C'est en ces heures d'abandon, de noir isolement dans les cités lointaines qu'on pense largement, clairement et profondément. C'est alors qu'on voit bien toute la vie d'un seul coup d'oeil en dehors de l'optique d'espérance éternelle, en dehors de la tromperie des habitudes prises et de l'attente du bonheur toujours rêvé. C'est en allant loin qu'on comprend bien comme tout est proche et court et vide ; c'est en cherchant l'inconnu qu'on s'aperçoit bien comme tout est médiocre et vite fini ; c'est en parcourant la terre qu'on voit bien comme elle est petite et sans cesse à peu près pareille. »
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Le désert des Tartares devrait être le livre de chevet de tous ceux qui ont peur de passer à côté de leur vie sans s'en rendre compte.
Buzzati à travers la vie de Giovanni Drogo interroge directement le lecteur ... nous aussi sommes nous comme Giovanni en train de gaspiller les années de nos vies dans l'attente d'un hypothétique évènement une guerre, une rencontre, une promotion ...

Roman intemporel à lire absolument
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C'est mon livre préféré, je l'ai lu il y a très longtemps, relu aussi pour voir si je l'aimais toujours. Je l'ai prêté, je l'ai offert. J'ai gardé le souvenir du temps qui passe, d'une attente vide de sens mais intense, de l'absurdité des frontières, de la guerre. Rien que cette pensée lointaine nous ramène à notre actualité, aux murs qui se dressent partout dans le monde. Je pense ce livre vivant en dehors des époques. Pour l'inscrire sur les livres à emporter sur une île déserte il fallait en parler, voilà qui est chose faite.
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" Ce fut un matin de septembre que Giovanni Drogo, qui venait d'être promu officier, quitta la ville pour se rendre au fort Bastiani, sa première affectation. C'était là le jour qu'il attendait depuis des années, le commencement de sa vraie vie. Maintenant, enfin, les chambrées glaciales et le cauchemar des punitions étaient du passé. Oui, maintenant il était officier, il allait avoir de l'argent, de jolies femmes le regarderaient peut-être, mais au fond, il s'en rendit compte, ses plus belles années, sa première jeunesse, étaient complètement terminées. Et, considérant fixement le miroir, il voyait un sourire forcé sur le visage qu'il avait en vain cherché à aimer."
Ainsi s'ouvre l'un des romans les plus fascinants de la littérature italienne, le Désert des Tartares, de Dino Buzzati, publié en 1940, 1949 pour la traduction française. À travers l'histoire de Giovanni Drogo, un jeune militaire rêvant d'une gloire qui ne viendra jamais, c'est une véritable quête existentielle à laquelle nous convie l'écrivain. Récit de guerre sans bataille, récit d'aventure sans action, l'auteur signe une oeuvre singulière, paradoxale, d'autant plus passionnante qu'il ne s'y passe rien ! Car le vrai sujet du roman n'est pas la vie de garnison, mais le passage inexorable du temps, avec son cortège de désillusions. le vrai héros n'est pas le conquérant, mais l'homme humble qui baisse les armes et se prépare pour l'ultime épreuve de la mort.

Lien : https://www.franceinter.fr/e..
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Excellent ouvrage dans lequel Buzzati nous raconte l'histoire d'un fort qui semble aspirer des vies, dont les jeunes volontaires semblent ne jamais revenir. Un fort hors du temps, dressé pour arrêter un ennemi nébuleux, mais qui doit venir un jour. C'est le livre de l'attente, de la combustion de l'élan vital pour un rêve qui n'en vaut pas vraiment la peine.
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J'ai un peu plus préféré "Le Désert des Tartares" que le "K" mais je ne peux trop comparer, car pour ce dernier, il s'agit de nouvelles.
L'histoire se déroule au fort Bastiani un endroit perdu, entre le Royaume et l'État du Nord, Giovanni Drogo (pas Khal) est affecté dans ce fort, il le restera jusqu'à sa mort au rythme des "cérémonials", des activités routinières, attendant une vaine gloire. Drogo est comme pris par une force mystérieuse dans cette région, il est comme subjugué.
Les aléas de la vie en garnison, l'attente d'une attaque du royaume du nord, le feront rester dans ce fort de nombreuses années, et sera même nommé commandant, mais finalement commandant de quoi ?
Une vie qui montre une certaine absurdité.
J'ai perçu dans ce roman une morale, une leçon sur le temps de la vie, ce que l'on en fait.



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