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EAN : 9782072487835
416 pages
Gallimard (02/05/2013)
4.05/5   115 notes
Résumé :
J'ai fait de ma fille un être de papier. J'ai tous les soirs transformé mon bureau en théâtre d'encre où se jouaient encore ses aventures inventées. Le point final est posé. J'ai rangé le livre avec les autres. Les mots ne sont plus d'aucun secours. Je fais ce rêve. Au matin, elle m'appelle de sa voix gaie au réveil. Je monte jusqu'à sa chambre. Elle est faible et souriante. Nous disons quelques mots ordinaires. Elle ne peut plus descendre seule l'escalier. Je la pr... >Voir plus
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La petite Pauline se plaint d'une douleur au bras par moment. Rien de bien inquiétant, mais lors d'une visite de routine chez sa pédiatre, cette dernière juge plus prudent de s'assurer que l'enfant ne souffre pas d'autre chose… Après une radiographie et des examens complémentaires, le couperet tombe : Pauline est atteinte d'un cancer des os.

Philippe Forest raconte la perte de son enfant, des quelques mois précédant l'annonce de la maladie jusqu'à la fin, pour qu'il reste une trace de sa toute petite fille qui n'a pas eu le temps de grandir. Au lieu de larmes, ce sont des mots qui coulent, des mots qui veulent mettre sur le papier la vie de Pauline, ses rires, ses peurs, ses apprentissages, ses joies, sa passion pour Peter Pan qu'elle finira par rejoindre au Pays Imaginaire, là où les enfants ne grandissent jamais.
Le monde hospitalier est également très présent dans le livre, décrit comme un monde à part, qu'on ignore superbement jusqu'à ce que l'on soit contraint d'y passer ses journées au chevet de son enfant. Les sonneries des machines remplacent le chant des oiseaux et les murs de l'hôpital se dressent comme des blindages sur lesquels le monde extérieur se heurte indéfiniment.
Par le biais des réflexions de l'auteur sur le sujet, la littérature est aussi présente dans ce roman, notamment Hugo et Mallarmé qui ont beaucoup écrit sur le thème de la perte d'un enfant.

Philippe Forest tente de faire de sa fille « un être de papier » et nous livre un récit très personnel, intime, qui fait revivre Pauline l'espace de quelques centaines de pages dans les coeurs et les esprits des lecteurs.
Loin des livres de type « témoignage » racoleurs, l'Enfant Eternel est taillé dans une matière douce et délicate, remplie de poésie. Sobre et d'un style très littéraire, ce roman décrit avec sensibilité et pudeur la vie qui s'en va… ce sont juste les mots d'un homme profondément accablé par la perte de l'être le plus précieux du monde pour lui.

En tournant la dernière page, j'ai quitté Pauline et cette tragédie familiale le coeur serré, mais j'ai été également touchée par la grâce et la beauté de cet hommage.
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L'enfant éternel, c'est Pauline, la fille de l'auteur, atteinte d'un ostéosarcome à l'âge de trois ans. Son récit est un mélange de ses moments à trois, d'une douce mélancolie, de la construction d'un fort souvenir. Philippe Forest rapporte avec beaucoup de précisions les mots d'enfants de son enfant, la force de caractère de cette petite fille qui croit au Père Noël et en Peter Pan. Les espoirs donnés et repris, les petites joies éphémères : la visite d'Eurodisney, l'acquisition d'un petit animal... Beaucoup d'émotions dans ce témoignage sur ces moments difficiles, on sent tout l'amour porté par les parents de Pauline mais aussi de tous ceux qui se retrouvent dans ces situations impossibles. Bouleversant.
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"Non pas la mort dans son abstraction acceptable d'emblème... Mais ce corps précis avec son épaisseur de chair hier caressée, embrassée, avec ce visage dont le doigt pouvait suivre le dessin, avec autour de lui comme un écho persistant de mots, de rires, de promesses. Comment le laisser s'en aller ? Et vers où ? Vers quelle impossible dissolution ? Dans quelle solitude ?"

"L"enfant éternel" ce sont les mots insistants, légers et aimants offerts à un enfant, à une petite fille de 3 ans qui les redonnait tous à ses parents, ce sont les jeux, les lectures, les histoires (elle aimait imaginer Wendy s'envolant avec Peter Pan dans la nuit de Londres), tous les moments partagés, l'amusement, l'étonnement, l'insouciance, les rires,... C'est aussi l'histoire de leur lente et inexorable dissolution, disparition vers l'incompréhensible, le non-sens. C'est aussi tout le récit des thérapies, des opérations longues et lourdes, de la douleur qui s'immisce, la fièvre, la fatigue, les chambres d'hôpital, le personnel soignant, les médecins, l'espoir d'une chance, encore une... et cette douleur encore, ces racines noires et profondes d'un mal qui s'étend, jamais en sommeil.

"L'enfant éternel" est un récit des plus intimes, des plus touchants qui soit.
C'est une lecture que l'on ne peut appréhender sans une certaine disposition d'esprit. En découvrant l'histoire de Pauline et de sa maladie, j'ai souvent tenté de la maintenir dans sa réalité objective, dans un rapport distant pour mieux entretenir une proximité avec le récit, avec le quotidien de cette petite fille touchée par un mal profond et celui de ses parents tout proches, du ressenti de son père ici. Je le concède, cette distanciation de la lecture, cette mise en retrait n'a pas toujours été possible tant l'émotion vous emporte face à certains passages difficiles du livre.

C'est un livre que j'ai trouvé d'une profonde justesse et d'une pudeur remarquable. Philippe Forest déploie son récit dans une écriture tout à la fois objective et subjective, mêlant réalisme et intimité d'une manière très subtile.
"L'enfant éternel" est un livre qui confond autant son auteur que le lecteur avec lui-même. le quotidien, la séparation, la douleur, il était nécessaire pour Philippe Forest de les écrire, de les décrire pour donner un peu de sens à ce qui n'en a pas ou si peu : la longue maladie et la disparition d'un enfant.

Un livre bouleversant.
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J'ai lu récemment un livre sur le cancer qui m'a bouleversé. Je n'ai pas honte de dire que j'ai pleuré en le lisant, je sentais cette boule montée dans ma gorge et les larmes coulées naturellement le long de mes joues. Ce livre c'est « L'enfant éternel » de Philippe Forest dans lequel il nous parle d'un drame vécu par lui-même, le témoignage du combat d'un père, d'un couple pour tenter de sauver leur petite fille Pauline. Ce livre est bien plus qu'un témoignage, c'est un roman comme vous n'en lirez que très peu. Forest nous conte ici l'indicible, l'horreur absolue, « je ne savais pas » écrit-il (p.13), la chose la plus révoltante qui soit, la mort d'une enfant de 4 ans…avec une pudeur mais aussi une vérité peu commune. Pauline se plaint d'une douleur au bras qui se révèlera être une tumeur alors qu'elle n'a que trois ans. « J'ai fait de ma fille un être de papier. J'ai tous les soirs transformé mon bureau en théâtre d'encre où se jouaient encore ses aventures inventées. le point final est posé. J'ai rangé le livre avec les autres. Les mots ne sont plus d'aucun secours. Je fais ce rêve. Au matin, elle m'appelle de sa voix gaie au réveil. Je monte jusqu'à sa chambre. Elle est faible et souriante. Nous disons quelques mots ordinaires. Elle ne peut plus descendre seule l'escalier. Je la prends dans mes bras. je soulève son corps infiniment léger. Sa main gauche s'accroche à mon épaule, elle glisse autour de moi son bras droit et dans le creux de mon cou je sens la présence tendre de sa tête nue. Me tenant à la rampe, la portant, je l'emmène avec moi. Et une fois encore, vers la vie, nous descendons les marches raides de l'escalier de bois rouge« . Il nous raconte le quotidien dans les hôpitaux, les examens médicaux, les rendez-vous, les interventions chirurgicales, ses rares moments de bonheur d'une intensité folle entre deux chimiothérapies, l'inéluctable fin, cet impossible deuil. Ne nous y trompons pas, nous sommes ici face à l'un des plus beaux textes que j'ai lu dans ma courte existence, un de ceux qui marquent indubitablement le lecteur d'une trace indélébile. « A deux ans tout enfant le sait. Deux ans est le début de la fin ». Forest ne cessera tout au long du livre de faire référence au Peter Pan de James Matthew Barrie, l'un des contes préférés de la petite Pauline. Cela rejoins ma note précédente et montre combien ses contes ont une portée bien plus violente et symbolique que l'on a bien voulu le laisser croire (Disney n'est pas pour rien dans cette perception erronée). L'auteur écrit d'ailleurs (p.14)Notre histoire est un conte semblable de terreur et de tendresse qui se dit à l'envers et comme par la fin : ils étaient mariés, ils vivaient heureux, ils avaient une enfant…« Ils nous adressent une sorte de message (p.48) « (…) qui ne voient rien du monde de douleur véritable où ils passent tandis que d'autres restent« . Si vous devez lire un livre sur ce douloureux sujet, je ne peut que vous le conseiller, un sujet que je n'arrive d'ailleurs pas à m'expliquer, moi « l'homme de foi » je reste perdu face à cela, je n'ai pas les mots, c'est comme si un cri voulait s'échapper mais qu'il ne sortait pas… J'ai choisis pour terminer ma courte chronique sur ce livre si beau, je suis presque gêné d'utiliser ce terme de « beau » pour parler de ce livre tant le sujet, la matière du livre est-elle terrible, affreuse, sans mot pour la nommer, j'ai choisis vous dis ai-je quelques passages du roman qui m'ont particulièrement plus : « Un roman est une entaille faite dans les bois du temps ». (p.131) ; « Les mots comme les êtres sont en partance pour le néant qui les guette. (…) Tous les livres s'écrivent au futur antérieur et disent j'aurais été. » (p.132) ; « Un corps grandit dans la matrice impensable d'un ventre . Un jour il fait surface dans la durée commune puis il vit sa vie de corps, jour après jour. Un autre jour vient, on lui ferme es yeux, on le descend dans la terre dont on nous dit que silencieusement elle accomplit son travail à l'envers, défaisant les chairs, libérant les os, soufflant enfin toute cette poussière d'être ». (p.139) ; « La mort est ce par quoi nous découvrons le temps ». « C'est par la naissance que la mort est entrée déjà dans notre vie » (p.140) ; Et voici le passage le plus émouvant selon moi du livre, toujours en référence au Peter Pan « L'enfant a laissé son ombre dans ma chambre. Je l'ai rangée dans le tiroir où dort le manuscrit que je sors à la nuit tombé. (…) Elle se penche par dessus mon épaule tandis que je trace ces lignes. Elle lit ». (p.152).
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Un couple aisé. Un père professeur universitaire qui se partage entre Paris et Londres. Une mère attentive et aimante. Une fillette de trois ans victime d'un cancer foudroyant. Une année de calvaire pour cette famille désemparée. C'est le père qui rapporte cette longue agonie. C'est également l'auteur de ce qui n'est pas qu'un roman mais un compte-rendu et une réflexion terrible qui pourtant laisse entrevoir l'espoir et l'humanité.
Même si la mort n'efface pas toute la beauté du monde, elle la rend seulement inutile et la tourne en splendeur vaine*, force est de constater que l'auteur ne reste pas figé face à l'absurdité de nos existences. Il fait de sa fille un être de papier*, transformant son bureau d'écrivain en théâtre d'encre où se jouaient encore ses aventures inventées*.
Paradoxalement, il fixe dans le souvenir collectif autant que dans son propre souvenir magnifié la brève et lumineuse existence de sa fille. Une longue incursion établit une concordance avec deux pères célèbres (Hugo et Mallarmé) qui ont également perdu un enfant (Léopoldine et Anatole). Leurs écrits racontent la même douleur face à l'insoutenable et cruelle perte du corps aimé qui disparaît*, ressentie par ceux qui survivent et fabriquent des rituels d'illusion*, invoquant ainsi les morts*, les rappelant vaguement au monde pour qu'ils les accompagnent sans fin de leur ombre*. L'écriture est l'un de ces rituels de dérision*.
Mais pour l'auteur, la page n'est pas l'apothéose vide des vivants et des morts car chaque phrase est un refus et le cadavre appelle la révolte*. Il rappelle combien écrire est un travail modeste*, un sauvetage inutile dans le désastre du temps* où l'on pourra seulement conserver l'épave d'un instant, d'un geste, d'un mot*…
Il est des moments où celui qui ne croit pas va susurrer une prière, ou chuchoter à l'oreille de celle qui ne peut plus entendre tout l'amour qu'on a pour elle… Ces actes dérisoires sont dictés par l'amour voué à l'être cher qui disparaît. Ce sont autant de tentatives pour refuser ce destin insoutenable, cette perte inconsolable. Philippe Forest nous entraine avec habileté, poésie et lumineuse réflexion à la frontière qui sépare le monde des vivants du monde des morts. Avec tact et retenue, mais avec toute la conviction d'une juste révolte, il montre l'absurdité de nos existences qui passent l'effet d'un instant.
Le temps est l'ennemi du vivant et il est impitoyable, par son phénomène d'érosion, menant chacun de la naissance à la mort : La vie est un manga, c'est certain. le sublime n'y va jamais sans le grotesque. On passe sans cesse du tragique au bouffon. La grande guerre stellaire de l'Ombre et de la Lumière, de la Mort et de la Vie, ce sont des personnages de comédie qui la livrent*.
Il faudrait que ces enfants malades jamais ne vieillissent pour les préserver des sales tours que nous joue la loterie du Temps et de la Vie. A l'instar des personnages de Peter pan où les enfants conservent une éternelle jeunesse préservée de tous maux. Pauline aimait ces personnages de conte. A sa manière, l'auteur l'imagine en Wendy immortelle qui n'a plus peur de rien, même pas du Capitaine Crochet car Peter est là pour veiller sur elle.
On ne sort pas indemne d'une telle lecture. Elle prend le lecteur à témoin et lui intime l'ordre de faire sa propre part de cheminement avec l'écrivain, elle lui refuse le confort de la mise en perspective ou de la douce passivité et lui somme de prendre parti. L'émotion doit jaillir au fil des phrases chargées des petites choses ordinaires de la vie quotidienne mais aussi de fulgurances de la pensée et d'amour.
J'ai beaucoup paraphrasé Philippe Forest (les petits astérisques*), non par paresse intellectuelle, mais simplement parce qu'il exprime avec une justesse et une acuité parfaites des concepts pour lesquels je n'aurais pas son talent. Et aussi par pudeur pour un évènement qui a marqué son existence et pour lequel mon silence compatissant ne peut être que la seule réponse.

Michelangelo 26/5/2021

Lien : http://jaimelireetecrire.ove..
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Lorsqu'elle décide tranquillement et sans y faire attention de ne pas se couvrir la tête, on jurerait qu'elle a choisi en toute conscience de braver la bêtise, de mépriser la morbide curiosité de ceux qui, sans pudeur ni pitié, la suivent des yeux. Je l'admire et, en somme, elle le sait.Il y avait eu tant d'amitiés, de brouilles, de réconciliations, tant de guerres livrées, gagnées, perdues dans la cour de récréation, tant de complots d'affection ; tant d'évènements dérisoires et décisifs étaient venus remplir la coquille vide des matinées et des après midi .Le temps de l'enfance est si lent, si généreusement ouvert à la lourde poussière du présent. Une semaine y est un siècle ; une année est une éternité où s'efface tout souvenir.J'en étais certain, Pauline retrouverait vite sa place parmi ses camarades. Mais elle n'habitait visiblement plus tout à fait le même monde. Elle était passée dans une autre dimension. La maladie l'avait mûrie. Elle l'avait fait passer à travers une somme inconcevable d'expériences surmontées. Projetée dans le futur intouchable de la mort, elle logeait désormais dans un lointain troublant où elle ne cessait pourtant pas d'être aussi une toute petite fille. Plus loin que ses camarades, plus loi que l'institutrice, plus loin que ceux qui l'avaient soignée, plus loin que ceux qui lui avaient donné le jour. Et quelque chose lui manquait qui la tenait à l'écart des autres petits. Elle n'avait pas partagé leur vie des derniers mois. Elle n'avait fêté en leur compagnie ni son troisième ni son quatrième anniversaire. Elle n'avait pas grandi comme elle aurait du grandir avec eux. Une année d'enfance lui avait été dérobée. Il n'y avait personne à qui elle aurait pu réclamer cette année perdue. Quel que soit l'avenir, ce creux resterait dans le temps de son passé. Il lui interdirait de connaître l'addition uniforme des jours par laquelle les autres vieillissent. Elle resterait toujours l'enfant à qui manque une année.
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En milieu hospitalier, la contagion la plus crainte est celle du désespoir. Pour lutter contre elle, on use de l'asepsie du silence ou du mensonge. Ceux qui vont mourir on ne leur accorde pas même le droit de perdre l'espoir. On leur explique que jusqu' au bout, les soins ne cesseront pas. Quels « soins » ? Il ne faut pas leur demander. Les enfants qui pleurent, on veut les voir surmonter leur chagrin, ne pas se laisser aller et, le matin, prendre courageusement le chemin de la salle de e ou de la salle de jeu. Des adolescents préparent des examens qu'ils ne passeront jamais. Des fillettes font par dizaine des dessins inutiles. L'important est que tourne la ronde des jours sans que personne ne s'interroge sur elle. Il faut colmater la brèche. Un hôpital est un navire calme dans la tempête. L'eau noire du doute ne doit pas envahir les soutes. Il sombrerait. La société est là toute entière : la dépression est obligée, le désespoir est interdit. Cela prend même l'allure d'une belle loi scientifique. : dans une société donnée, le mensonge de la dépression se répand à mesure que se trouve prohibée la vérité du désespoir
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Sur la terrasse, vos regards étaient fixés dans le vide. Nombreux étaient ceux d'ailleurs qui se détournaient de vous car ils vous savaient voué au malheur et ceux qui tentaient de vous accrocher au passage, vous saviez qu'ils cherchaient sur vous la trace de ce même malheur que les autres fuyaient. Votre perte, ils la savouraient comme la promesse de leur salut.
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La longue année où mourut notre fille fut la plus belle de ma vie. Il n'y en aura jamais de semblable. Quoi que réserve l'avenir, nous ne serons plus ensemble tous les trois. Et même l'angoissante routine des traitements, la terreur répétée des examens, nous ne la connaîtrons plus. Cette douceur dans l'horreur nous sera ôtée. Nous n'avions de cesse de fuir l'Institut mais nous ne pourrons plus passer devant ses grilles sans éprouver le désir violent de presser le pas, de courir jusqu'au dernier étage, d'entrer dans la chambre où Pauline, depuis trop longtemps nous attend sans doute. Puis, tout à coup, nous nous arrêterons, nous nous dirons seulement : C'est vrai, sans pouvoir le croire et nous tournerons lentement au coin de la rue.
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La plus belle invention de l'humanité ? incontestablement, la morphine. L'oubli, chimiquement garanti, de la chair lorsqu'elle crisse, grince et crie, l'endormissement offert dans la terreur de l'insomnie, le rideau blanc tiré sur la peine, quand on donnerait tout pour que cesse, un instant seulement, le travail d'horreur de la maladie.
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Tout a-t-il déjà été dit en littérature ? L'écrivain est-il condamné à se répéter ? Et comment réinventer la littérature après Balzac, Baudelaire ou encore Proust ? Pour répondre à ces questions, Guillaume Erner reçoit l'essayiste et romancier Philippe Forest.
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