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EAN : 9782226398963
544 pages
Albin Michel (22/08/2018)
3.59/5   264 notes
Résumé :
« Nous n'arrêtons pas de nous raconter des histoires sur nous-mêmes. Mais nous ne pouvons maîtriser ces histoires. Les événements de notre vie ont une signification parce que nous choisissons de leur en donner une. »

Tel pourrait être le mantra de Dustin Tillman, psychologue dans la banlieue de Cleveland. Ce quadragénaire, marié et père de deux adolescents, mène une vie somme toute banale lorsqu'il apprend que son frère adoptif, Rusty, vient d'être li... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (90) Voir plus Ajouter une critique
3,59

sur 264 notes
Un livre atypique, fort et riche, dont je ressors avec l'étrange impression que c'est un excellent livre, mais que je n'ai pas complètement saisi que c'était un grand livre, ce qu'une deuxième lecture, un jour, me confirmera sans doute.

Atypique, Une douce lueur de malveillance de Dan Chaon – traduit par Hélène Fournier – l'est assurément. D'abord parce qu'il est inclassable : ni polar, ni thriller, ni roman noir, ni drame psychologique… et en même temps, un peu de tout cela.

Bien sûr au début, le lecteur sera tenté de suivre le fil de l'intrigue de ces disparitions d'étudiants étrangement retrouvés noyés à des dates mystiques, sur lesquelles « enquête » Dustin Tillman. Aujourd'hui thérapeute, il a lui-même été marqué enfant par le massacre de ses parents, oncle et tante par son propre frère Rusty. Un drame familial fondateur dans la construction psychologique des différents protagonistes.

Que s'est-il réellement passé il y a trente ans ? Les disparitions d'étudiants sont-elles à relier aux rumeurs récurrentes de crimes sataniques qui hantent cette banlieue de Cleveland depuis des années ? À travers Dustin et son fils Aaron (dont le meilleur ami disparait à son tour), quel est le lien entre ces différentes affaires et époques ? Alternant chapitre après chapitre les allers-et-retours entre les époques, Dan Chaon fait méthodiquement avancer son intrigue. Mais doucement, tout doucement, car l'essentiel est ailleurs.

La force du livre réside en effet dans la richesse et la complexité des portraits que Chaon dresse et dans la façon - saine ou perverse - dont ils interagissent les uns envers les autres.

Celui de Dustin d'abord, adolescent en demande, influençable à loisir, ce dont ne se privent pas ses cousines Kate et Wave et même Rusty, sans savoir qu'ils le conditionnent à jamais. Entre réalité et fantasme, Dustin se perd toujours un peu plus dans les dimensions complexes dans lesquelles il évolue. Devenu adulte, cela ne s'est pas arrangé. Ce dont tout son entourage s'est aperçu. Sauf lui…

Autour de Dustin, tels des électrons s'agitant autour du noyau (faible), gravitent Aaron le fils, tentant de grandir dans l'indifférence générale entre drogue et alcool ; Aqil l'ancien flic un brin manipulateur qui convertit Dustin en enquêteur à deux balles ; et Kate, la cousine restée proche, dont la peur communicative n'arrange rien aux contradictions de Dustin. Et un peu plus loin, en deuxième rideau, il y a Rusty, désormais sorti de prison, et Wave dont l'absence ne peut masquer une omniprésente influence sur la vie de Dustin. Et comme la physique nous l'a appris depuis longtemps, quand tant de particules s'agitent autour d'un même noyau, la réaction ne tarde pas à se produire et est souvent détonante !

Une douce lueur de malveillance est le récit d'hier et d'aujourd'hui, de ces interactions déstabilisantes sur l'esprit déstructuré qu'est celui de Dustin, dont l'illustration est renforcée par la mise en page du livre souhaitée par l'auteur : à l'image des phrases rarement terminées de Dustin, les mots manquent parfois en fin de texte ; des espaces que le code typographique n'accepterait pas se glissent ci-et-là ; des mises en pages en colonnes et à trois voix apparaissent sans prévenir… Sans être fan de ces artifices, ils font incontestablement partie de l'oeuvre de Chaon.

Il reste au final une profonde réflexion sur les thèmes de la croyance, du mensonge, de la subjectivité, de la déstabilisation menant à la réalité améliorée et des bornes aux frontières mouvantes de ce que d'aucuns appellent la « vérité ». D'ailleurs comme le dit Dustin, « parfois, il y a un grain de vérité dans ce que les gens disent ». Cela n'est pas faux. Parfois…


Un grand merci à Léa et à son PicaboRiverBookClub comme à Albin Michel pour cette lecture en avant-première.
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Grandiose et terrifiant, ce sont les premiers mots qui me viennent à l'esprit.

Je suis subjuguée par le tour de force littéraire de Dan Chaon qui m'a fait aimé ce livre malgré des heures  d'angoisse, dont la fin est un summum de perversité. Ce livre est diaboliquement bien écrit !
Peu habituée à lire et à chroniquer des romans noirs,  me voici maintenant  confrontée à la difficulté de  dire sans trop raconter ce thriller psychologique qui m'a glacé le sang.

2011 :« Un jour au début de mois de novembre, le corps du jeune homme qui avait disparu sombra au fond de la rivière » ;
1983 : « Personne ne savait qu'ils seraient tous morts avant la fin du week-end ».

Le lien entre ces deux événements tragiques est Dustin Tillman, psychologue  à Cleveland dans l'Ohio.

En 2011, à la suite de plusieurs morts par noyade d'étudiants,  Dustin accepte la proposition de l'un de ses patients, un ancien policier en arrêt maladie, de mener avec lui l'enquête sur ces disparitions, imputées à un tueur en série ou à l'alcool, mais toujours classées sans suite.
En 1983, ses parents, son oncle et sa tante ont été sauvagement assassinés par arme à feu. le frère adoptif de Dustin, Rusty a été accusé et mis en prison. Dustin a aujourd'hui  deux enfants, Aaron et Dennis,  qui ignorent tout  du massacre. Mais la remise en liberté de Rusty qui est déclaré non coupable au bout de 29 ans de prison, va semer le trouble dans la famille.

J'ai aimé que l'histoire se déroule sur une longue période, de l'enfance de Dusty en 1978 jusqu'en 2014 qui permet de mieux cerner sa personnalité, celle de ses soeurs Kate et Wave et celle de Rusty. Rusty, l'orphelin et le mauvais gamin, le Heathcliff des Hauts de Hurlevent. Celui qui ne pensait pas à mal en faisant ses bêtises d'adolescent, que Dusty, enfant, adorait.

J'ai aimé la manière dont l'auteur a construit son roman. Il alterne le temps présent et passé sur une longue période, le rythme n'est pas linéaire, il passe sans cesse de l'un à l'autre. Et les quelques SMS qui ponctuent son texte sont terriblement efficaces. Je me suis un peu perdue dans les tableaux ne sachant plus qui parlait et où raccrocher ma lecture mais j'ai aimé cette coupure dans le texte qui me bouscule dans mes habitudes.

Don Chaon a joué avec mes nerfs et mon coeur, il assène la réalité  avec des phrases tranchantes mais il ne dit pas tout.  Que ce soit pour la série de meurtres ou le crime filial, le mobile et les circonstances sont imbibés au compte-gouttes d'une noirceur gothique à en perdre le souffle. J'ai été déstabilisée par le fait que Dusty ne termine pas ses phrases quand c'est lui qui parle. Et là aussi, Dan Choan a redoublé d'intelligence vénéneuse  quand il emploie le « je » pour Dusty : j'étais Dusty dans ma tête et je ressentais péniblement son désarroi et sa souffrance. 
En prise avec l'enquête des meurtres des étudiants et de son propre passé qui lui échappe, il ne se méfie pas assez  du piège que la faucheuse est en train de lui tendre, à lui et aux siens.

C'est un roman époustouflant de détresse intérieure et de manipulations perverses que je ne suis pas prête d'oublier !
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Dan Chaon nous livre un thriller crépusculaire passionnant dans lequel on s'englue dans la noirceur avec autant de délice que la malveillance est douce.

Ce roman nous propose non seulement des énigmes emboîtées à résoudre, mais aussi une écriture expérimentale au plus près des pensées décousues et inquiétantes de nos héros instables qui fréquentent assidûment les paradis artificiels et les confins de la raison.

Pourtant, à mon avis, ça démarre plutôt mal avec trop de tout, un côté grand guignol et caricatural. Un héros, psychologue, qui a vécu avec ses cousines, l'assassinat de toute sa famille dans son enfance , qui vient de perdre sa femme, dont le fils cadet est un drogué , un demi-frère innocenté des meurtres qui sort de prison...tout ça au milieu d'une affaire de tueur en série apportée dans son cabinet par un patient, flic de son état et particulièrement perturbé lui aussi...il ne manque que les zombies !

L'auteur se sort assez habilement d'une histoire qui pourrait être classique et prévisible en distillant le doute permanent. Il nous attire dans les filets de son écriture énigmatique, car on a envie de savoir le fin mot de toutes ces affaires qu'un irrationnel pseudo religieux embrume copieusement.

On ne sait vraiment jamais où sont les méchants et les victimes, les malades mentaux ou les sains d'esprit . On navigue en permanence entre deux eaux, on se laisse faire ... j'apprécie la liberté créatrice, ce voyage dans des pensées instables et des perceptions floues. Il nous met en position d'enquêteur extérieur guettant de maigres indices dans les signes de cette écriture particulière à décoder.

Bien évidemment, je ne vous dirai rien de l'issue. Essayez ! c'est un bon polar noir, bien construit et écrit de façon originale.


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Titre : Une douce lueur de malveillance
Auteur : Dan Chaon
Editeur : Albin Michel
Année : 2018
Résumé : Les parents de Dustin Tillman furent sauvagement assassiné alors qu'il n'était qu'un enfant. En partie à cause de son témoignage accablant, son frère adoptif fut accusé du meurtre. de nombreuses années plus tard, alors que Justin est devenu psychologue, une analyse ADN vient innocenter le frère Rusty, qui est finalement libéré. En parallèle, Dustin se passionne pour de mystérieuses disparitions qui ont lieu dans la région. Aidé de Aquil, un policier qui est aussi son patient, Dustin franchit la ligne rouge et enquête sur cette affaire.
Mon humble avis : Atypique ce roman, inclassable, étrange et complexe. Ainsi le décor est planté : une douce lueur de malveillance n'est pas un roman comme les autres, sur le fond comme sur la forme. Je ne connaissais pas Dan Chaon avant de m'attaquer à ce texte et, en préambule, je peux d'ores et déjà vous dire que ce fut une expérience intéressante. Intéressante pour plusieurs raisons, la première réside dans la construction du texte : des aller-retours incessants entre les époques, des phrases coupées, des ruptures de style, des SMS, des chapitres où l'action se déroule simultanément en trois lieux différents - mise en page en colonnes - et tout cela lié par une écriture directe et fluide. Intéressante également car ce roman est, encore une fois, inclassable : il y a du polar dans une douce lueur de malveillance, il y a aussi du drame psychologique, de l'horreur, du roman noir, du thriller. Si l'ensemble est assez réussi, j'avoue avoir eu plus du mal avec l'intrigue, trop prévisible et l'accumulation d'effets qui, à la longue, peuvent paraître un tantinet superficiel. Mais là où l'auteur excelle, c'est dans les analyses psychologiques de ses personnages, dans les relations troubles qu'ils entretiennent, ici personne n'est épargné, peu de lueur mais des tonnes de malveillance... Dans cette famille dysfonctionnelle où la drogue et les traumatismes sont omniprésents, difficile de s'y retrouver, et c'est là l'un des grands talents de Chaon : égarer son lecteur avec des informations contradictoires, des avis divergents, pour mieux le mener par le bout du nez jusqu'au dénouement final. C'est fort malin, pervers et intelligent, et c'est maitrisé à la perfection par Chaon.
Mon humble avis : Assurément oui. Je ne me joindrais pas au concert de louanges qui ont accompagné la sortie de ce roman, mais il est indéniable qu'une douce lueur de malveillance est un roman assez perturbant, manipulateur et Choan un auteur bourré de talent. A découvrir assurément.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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«  En fin de compte ,
C'est le mystère qui dure et pas l'explication. »
« Le nom qui peut être nommé n'est pas le vrai nom » .

Deux extraits de ce gros livre addictif ( âmes sensibles s'abstenir ) de 528 pages dont le lecteur ressort terrifié , obsédé ou soulagé ? je ne sais pas....à la construction originale, semblable à un puzzle géant, au rythme endiablé : écriture résolument expérimentale : pagination, ponctuation étrange , colonnes, espaces verticaux, bulles, textos, choses cachées , choses révélées de l'esprit , pensées décousues et complexe des héros, surtout de Dustin Tillman.....

L'auteur a réalisé un travail de titan, en nous baladant à travers les époques, énigmes familiales emboîtées, allers et retours dans le temps: 1978, 1983, 2012, 2014: disparitions mystérieuses, assassinats sauvages, addictions aux substances illicites et paradis artificiels entraînant une vision déformée de la réalité.
Dustin Tillman 13 ans et ses cousines jumelles de 17 ans vivent un drame terrible en 1978: leurs parents vont être assassinés par Rusty, le frère adoptif , recueilli après la mort de ses parents décédés dans un incendie, emprisonné depuis trente ans , sur le témoignage de Dustin , condamné à perpétuité , jusqu'à ce que un ADN retrouvé prouve son innocence .

Que s'est - il vraiment passé voici trente ans?

Drame fondateur de celle d'un homme plongé dans ses contradictions , les failles , les manques de sa mémoire d'adolescent ...

Dustin, maintenant quadragénaire ,devenu psychologue , dans la banlieue de Cleveland et père de deux enfants, se lance dans une enquête périlleuse au risque de dépasser les limites de son rôle de thérapeute , au milieu de ses doutes et ses souvenirs...

Manipulations diverses , détresse extrême, héros instables , noyades d'étudiants inexpliquées , croyances , subjectivité, déstabilisations , compliquent encore ce roman noir , crépusculaire , cette quête intense de vérité .

Mi - roman psychologique , mi- thriller, mi - polar, questionnement de soi, douleurs de la maladie, descente aux enfers, images contradictoires, fantasmes , rêveries——inventif et stylé , très contemporain, vertigineux et inclassable—— meurtres opportunistes ou noyades accidentelles ——-ce monument littéraire vous déchire le coeur, vous glace le sang, vous déstabilise———
Vous ne le lâchez pas ....
Une relecture me semblerait nécessaire, rarement un écrivain ( que je ne connais pas ) aura su explorer le mystère des identités avec un réalisme et un imaginaire aussi obsédant .
Un beau moment de lecture dérangeant qui prend aux tripes ...
Très difficile de donner une note à cet ouvrage !



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critiques presse (6)
LeMonde
28 décembre 2018
Habilement construite en flash-back récurrents, la narration progresse en fouillant la complexité toujours plus grande des personnages jusqu’à troubler les évidences.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Culturebox
18 décembre 2018
"Une douce lueur de malveillance" est autant un thriller haletant qu'une aventure de lecture inédite. En effet, Dan Chaon embarque son lecteur dans une expérimentation narrative, avec une construction étonnante remarquablement menée. A faire découvrir.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Actualitte
26 septembre 2018
La mort qui frappe un peu partout dans un roman aux allures policières trompeuses. Dan Chaon joue avec ses personnages, les formes, les genres, les codes les plus ancrés de l'écriture et bien sûr avec le lecteur et ses convictions. Tout cela teinté sans aucun doute d'Une douce lueur de malveillance. Pique au vif et fait chauffer les neurones.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Culturebox
21 septembre 2018
Le romancier s'empare du texte, des mots, comme le plasticien s'empare de la matière. Le texte prend forme sous nos yeux, une forme qui serait ce que la communication non verbale est à la parole, comme si la forme du texte pouvait, au delà des mots, dire la vérité.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LeFigaro
14 septembre 2018
Avec son troisième roman, Une douce lueur de malveillance, Chaon franchit encore un cap. Pas dans la noirceur, cela semble difficile d'aller plus loin sauf à verser dans le gore. Plutôt dans le style, la construction de son histoire.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Lexpress
23 août 2018
Naviguant dans les profondeurs inconfortables d'un Midwest sordide, Dan Chaon raconte la maltraitance, la perte, la lutte pour la survie psychique. Quelque part entre Edgar Allan Poe, Twin Peaks et Stranger Things, il déstabilise et inquiète.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (72) Voir plus Ajouter une citation
« La plupart des gens semblaient se croire experts de leur propre vie. Ils avaient toute une série de souvenirs qu’ils enfilaient comme des perles, et ce collier leur racontait une histoire sensée .Mais elle pressentait que, dans leur ensemble, ces histoires ne tenaient pas debout——si on y regardait de plus près ———-qu’en fait, nous nous contentions de jeter un œil à notre vie par un trou de serrure, et qu’une bonne partie de la vérité , que la réalité de notre vécu , nous était cachée .......
Les souvenirs n’étaient pas plus fiables que les rêves »......
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Comment s’appelle cette sensation que l’on éprouve quand on est convaincu que le monde est condamné ? C’est une sensation physique, comme l’hypoglycémie ou l’excès de caféine, un message envoyé par le cerveau reptilien. Et l’espace d’un instant, on a l’intime conviction qu’il ne s’agit pas uniquement de soi. Ni uniquement de Cleveland. Mais de tout. Nous, créatures de la terre, sommes bel et bien foutus.
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- " Vous êtes sûr de ne pas essayer d'imposer un scénario qui n'existe pas?

Pensez aux constellations. On regarde le ciel et on croit voir une surface plane avec des points brillants, appelés étoiles, que l'on peut relier.
On regroupe certaines étoiles et on dit que ça nous fait penser à une casserole ou à un ours. On en regroupe d'autres, et on croit voir la forme d'un poisson ou d'un scorpion.

Nous oublions d'imaginer les étoiles dans un espace tridimensionnel. Elles ne sont pas voisines - elles se trouvent à des années-lumière, à des milliards de kilomètres les unes des autres.
Seul notre point de vue unique et limité, depuis la planète Terre, nous donne l'impression qu'elles peuvent s'aligner..."

" Nous agissons de même avec nos propres problèmes. Nous les regardons dans un espace à une dimension et nous avons l'impression qu'ils sont tous liés. Nous pensons qu'en reliant les points, une image apparaîtra. Mais il est fort probable que les points ne sont pas reliés. Ils se trouvent sur des plans géométriques différents et à des années-lumières les uns des autres."
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"Quand j'ai découvert que ma mère allait mourir, j'ai pleuré pendant cinq bonnes minutes. Dix, grand max. Mais c'est le genre de pleurs que vous n'oublierez jamais. Appelons ça des sanglots. Vous ne pourrez pas faire la différence tant que vous ne l'aurez pas vécu - votre corps devient soudain un organisme; toutes les molécules s'évaporent et vous vous remplissez d'une matière plus chaude, plus lourde. Jusque-là, vous pensiez que les émotions prenaient naissance dans le cerveau, mais voilà que vous réalisez qu'elles prennent en fait naissance dans le corps, qu'elles sont des diverticules de vos muscles, de vos poumons et de vos os."
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La plupart des gens semblaient se croire experts de leur propre vie. Ils avaient toute une série de souvenirs qu’ils enfilaient comme des perles, et ce collier leur racontait une histoire sensée. Mais elle pressentait que, dans leur ensemble, ces histoires ne tenaient pas debout si on y regardait de plus près - qu’en fait, nous nous contentions de jeter un coup d’oeil à notre vie par un trou de serrure, et qu’une bonne partie de la vérité, que la réalité de notre vécu, nous était cachée. Les souvenirs n’étaient pas plus fiables que les rêves. (p. 134-135)
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Vidéo de Dan Chaon
La Grande Librairie Rencontre avec l’un des romanciers les plus prometteurs de sa génération : l’écrivain américain Dan Chaon à l’occasion de la sortie de son nouveau roman « Une douce lueur de malveillance », publié aux éditions Albin Michel.
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