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EAN : 9782075082556
Gallimard Jeunesse (16/03/2017)
3.82/5   160 notes
Résumé :
RAGE... C'est le surnom que son amie lui a donné.
C'est désormais ainsi qu''elle se nomme, pour oublier son prénom, ce nom d'avant, celui de son enfance, d'avant l'exil, la déchirure. Son pays d'origine, on ne le connaîtra pas.
Il nous suffit de deviner que Rage a eu affaire à la violence des hommes, de la guerre. Et voilà réfugiée en France, sans plus de repères, ni de famille. Telle une bête traquée, elle se méfie de tous. Mais un soir, sa route cro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (78) Voir plus Ajouter une critique
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Torturée, meurtrie, blessée dans sa chair et dans son âme, Rage, une jeune fille réfugiée en France, tente avec difficulté de se reconstruire. Une première étape est franchie quand elle rencontre Artémis, une jeune fille qui a connu elle aussi des violences avant d'arriver... Puis, en une nuit, quelque chose fait tilte chez Rage... Quelque chose grâce à quelqu'un...
Voilà un roman jeunesse fort bien écrit !! Une histoire prenante, rythmée, qui ne s'embête pas de détails inutiles. Orianne Charpentier nous fait cadeau de personnages attachants et entiers, dotés d'une force dont eux mêmes n'ont pas conscience. Rage est un jeune fille comme il en existe malheureusement beaucoup, qui ont subi des violences qui les anéanti et qui demandent tellement de courage pour arriver à les dépasser. Mais qui seront toujours bien trop présentes...
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La guerre, les violences subies, la captivité, la fuite, l'exil, l'arrivée dans un pays dont elle ne connaissait rien (ni la langue, ni même les intentions de ceux qui l'ont accueillie) - toutes ces épreuves ont brisé cette jeune fille.
La femme qui a réussi à la sortir de son 'puits' de douleur et de détresse l'a surnommée 'Rage'. Parce qu'elle a perdu son vrai prénom en même temps que tout le reste, là-bas. Parce que cette rescapée de l'enfer est en colère, parce qu'elle a peur comme un animal blessé et traqué, mais aussi parce que, quoi qu'elle en pense, elle a gardé suffisamment de ressources pour recommencer à vivre ici - ailleurs, autrement que dans les ruines de son pays d'enfance où elle a perdu tous les siens.

Une rencontre inattendue va provoquer un sursaut chez la jeune fille, la plaçant dans la position de celui qui apaise, guérit, redonne confiance en soi et en les autres.

Une belle histoire de relais, où la flamme se transmet pour insuffler de nouveau l'espoir et la vie.
Une preuve, si besoin, des vertus thérapeutiques des animaux.
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Grâce à Babelio , j'ai eu la chance de rencontrer lors du salon du livre 2017, et avec d'autres lecteurs privilégiés l'auteur de littérature jeunesse Orianne Charpentier que je ne connaissais pas et qui fut une très belle découverte tant la femme est aussi intelligente et délicieuse que l'auteur est talentueuse.

Dans Rage, son sixième roman publié chez Gallimard jeunesse, ( une maison d'édition qu'elle chérissait plus que tout car c'était celle de Proust son auteur de chevet), Orianne Charpentier fait le parallèle entre les horreurs subies par une jeune fille lors de son périple pour immigrer en Europe et le destin des chiens de combat souvent maltraités par leurs maitres qui en font des armes.
Des thématiques particulièrement difficiles- comme l'étaient aussi ceux de ses précédents romans, dont après la vague sur les victimes du Tsunami- qui font évidemment écho à l'actu, et qui sont abordés comme une tragédie antique, sans aucun simplisme qu'on pourrait un peu redouter dans la littérature jeunesse. Dans Rage, le téléscopage entre ces deux thématiques se fait à travers deux personnages, une jeune fille mineure isolée vivant depuis peu en France , après avoir vécu des traumatismes terribles dans son pays d'origine et ce chien sans nom qui effraie tout le monde sauf cette jeune fille- qu'on appelle RAGE- qui vont un peu se voir comme le miroir l'un de l'autre.

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La question des réfugiés va ainsi de superposer à la question de la maltraitance animale, et pour l'auteur ces sujets sont arrivés un peu malgré elle, sans qu'elle ne l'ait forcément prédéfinie au départ, puisqu'elle nous a expliqué lors de cette rencontre qu'elle avait refoulé un souvenir personnel d'une rencontre avec un chien de combat blessé il y a plus de 20 ans, et qui a rejailli lors de l'écriture de son livre.

Orianne Charpentier a voulu faire de son histoire une tragédie contemporaine, dont elle a conservé l'unité de temps et de lieu- tout se passe en une seule soirée qui va bouleverser le destin de ces personnages, mais qui laisse entrevoir l'espoir et la lumière au bout du compte, parce que les adolescents, potentielle cible de ce livre ont besoin d'optimisme et aussi parce que l'auteur elle même comme elle le dit veut croire à l'espoir pour tous ces personnages et refuse totalement le glauque et le nihilisme des tragédies antiques.

Au gré d'une écriture très épurée, taillée à l'os, afin de mieux rendre universel le destin de ces personnages dont on ne connaitra que l'essentiel, Charpentier touche juste et fort.Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, c'est tout aussi long et fastidieux de faire court- le livre ne fait qu'une centaine de pages- que long, économiser ses mots pour trouver ceux qui sont essentiels et les plus représentatifs pour expliquer la solitude et la souffrance de son héroine est un travail d'écriture particulièrement pointilleux. Un roman juste, bref et intense à lire d'une traite et à conseiller à tout jeune à partir de 14-15 ans, pour amorcer un dialogue nécessaire sur cette question des migrants...

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un tout petit livre riche en émotions et en bouleversements pour la jeune Rage.
Nous la suivons au cours d'une nuit qui va s'avérer salvatrice, elle y fera la rencontre d'une petite chienne maltraitée et va tout faire pour la sauver. Ce sauvetage sera également profitable pour Rage qui jusqu'ici refusait de vivre pleinement, hantée par un passé douloureux.
C'est un petit texte sympathique, qui se lit très vite, et l'on s'attache assez rapidement à la jeune héroïne.
Une lecture intéressante qui devrait plaire aux jeunes...
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Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions Gallimard - on lit plus fort pour l'envoi de ce roman. Je n'étais pas très enthousiaste à la lecture de la quatrième de couverture et au final, je dois dire que c'est une lecture sympa. Pas de coup de coeur malgré tout mais un roman qui se lit très vite.

On fait la connaissance de Rage, qui est arrivé en France en tant que réfugié. On sait peu de chose sur elle, juste qu'elle a vécut des choses affreuses pour une jeune fille de son âge :
"- [...] Et je crois qu'il n'y a pas de fatalité, qu'on peut décider de sa vie....
- Tu vis dans un pays en paix !, le coupa-t-elle en bégayant ( ses mots fusent comme des balles ; mais au moment de franchir ses lèvres, ils butent sur tout ce qu'elle ne peut pas lui dire). Et tu trouves ça normal ! La liberté aussi, tu trouves ça normal. Et la mort, pour toi, pour tout le monde ici, c'est injuste. Mais ailleurs dans le monde, c'est la mort qui est normale. Et la vie, c'est un accident !"
Elle est d'ailleurs toujours traumatisée. Elle va trouver un chien errant et blessé et va tout faire pour le sauver. le chien va en quelque sorte être sa thérapie.

Le scénario est sympa bien que très porté jeunesse, le public visé ici est les enfants entrant dans l'adolescence. L'histoire est simpliste et légère, le roman se lit vite et l'on est vite pris par l'intrigue. J'ai eu un peu de mal à m'attacher au personnage de Rage, que j'ai trouvé froide et distante. Il est difficile de dire du mal de son personnage a cause de son passé mais je dirai que le lecteur ressent plus de pitié que de sympathie pour elle.
Bref, je suis assez partagée, mais ravie contente d'avoir découvert ce roman pour le moins intrigant.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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critiques presse (1)
Ricochet
06 juin 2017
Un roman réaliste à l'écriture incisive sur l'exil, un sujet douloureux malheureusement toujours d'actualité.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Avant l'enfer, il y avait eu la peur. Les valises faites en hâte, les sacs entassés dans le coffre de la voiture et jusque sur la banquette arrière, où elle s'était retrouvée serrant son petit frère contre elle.
Ils avaient roulé quelques heures, avec son père crispé au volant et sa mère trop pâle. Quelque chose s'était déchiré, des ombres avaient envahi le pays, des bêtes au visage d'hommes qui menaçaient de les prendre en étau - entre les geôles d'Etat où disparaissaient par milliers les opposants politiques et les massacres de conquérants fous.
Ils avaient roulé sur la route poussiéreuse, plus lentement qu'ils ne l'auraient voulu, et Rage croisait parfois le regard de plus infortunés qu'eux, qui fuyaient à pied, portant sur leur dos des paquets ou des enfants épuisés.
(p. 20-21)
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Une autre peur s'empare d'elle. La jeune femme médecin a parlé d'une loi. Elle sait ce que ce mot veut dire, elle répugne à l'idée d'en enfreindre. Pas par crainte d'un châtiment mais parce que, à présent qu'elle se sent guérir sur cette terre nouvelle, elle veut en suivre les sillons. Elle veut y vivre en harmonie, selon les règles. Elle qui vient d'un pays où l'Etat se conduit en bourreau, où tous les droits sont bafoués, elle a soif d'une justice qui vaudrait pour tous.
(p. 70)
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« Dépression hostile », c'est comme ça qu'ont dit les médecins. C'est ainsi qu'ils ont appelé sa colère, à l'hôpital où elle a été envoyée peu de temps après son arrivée en France.
A l'époque, elle ne comprenait pas la langue de ce pays, ni les coutumes, ni les façons d'être des gens. Elle se méfiait de tout le monde, même des éducateurs du foyer d'urgence où on l'avait placée. Leur bienveillance lui semblait pire que tout : et si c'était une ruse, un stratagème grossier pour mieux abuser d'elle ?
(p. 27)
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- [...] Et je crois qu'il n'y a pas de fatalité, qu'on peut décider de sa vie....
- Tu vis dans un pays en paix !, le coupa-t-elle en bégayant ( ses mots fusent comme des balles ; mais au moment de franchir ses lèvres, ils butent sur tout ce qu'elle ne peut pas lui dire). Et tu trouves ça normal ! La liberté aussi, tu trouves ça normal. Et la mort, pour toi, pour tout le monde ici, c'est injuste. Mais ailleurs dans le monde, c'est la mort qui est normale. Et la vie, c'est un accident !
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Tandis qu'ils roulent sur le périphérique, dans la lumière stroboscopique des réverbères, une panique sourde monte en elle. Cette course lui en rappelle une autre. Elle a l'impression que son nouveau monde pourrait s’écrouler encore, comme l'ancien. C'est ce qu'elle a appris en mille ans d'existence : chaque seconde de nos vies, chaque battement de cœur, peuvent être le compte à rebours d'une catastrophe imminente.
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