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Jacques Papy (Traducteur)Simone Lamblin (Traducteur)
EAN : 9782070424597
333 pages
Gallimard (03/09/2002)
4.01/5   216 notes
Résumé :
"Je t'en dirai davantage plus tard - à présent j'ai besoin d'un long repos. Je te parlerai des horreurs interdites qu'elle m'a fait pénétrer - des horreurs séculaires qui suppurent encore aujourd'hui dans des coins perdus, entretenues par quelques prêtres monstrueux. Il y a des gens qui savent sur l'univers des secrets que nul ne devrait connaître, et qui sont capables de choses que nul ne devrait pouvoir faire. J'y étais plongé jusqu'au cou, mais c'est fini. À prés... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Après une petite déception à la lecture de la nouvelle l'Affaire Charles Dexter Ward il y a quelques temps, j'ai cette fois-ci été happée par les quatre autres nouvelles qui composent ce recueil. Je garde un vague souvenir de celles d'Edgar Allan Poe, mais je n'ai pas pu m'empêcher d'en faire la comparaison.
Lovecraft maîtrise parfaitement l'art d'inculquer l'épouvante, l'angoisse, la terreur dans le coeur du lecteur par des procédés qu'il réutilise d'une nouvelle à l'autre, visibles, et qui pourtant fonctionnent à tout coup: le narrateur est généralement une personne qui se dit scientifique et pragmatique, qui se retrouve, pourtant, face à quelque chose de surnaturel et monstrueux qu'il ne peut expliquer tout en ne pouvant nier son existence. Résumer les quatre nouvelles ne serviraient pas à grand chose car cela se réduirait à des explications palichotes de ces récits qui, une fois sous la plume de Lovecraft, prennent une dimension à la fois fantastique et cauchemardesque.
J'ai parfois pensé à certains romans de Stephen King, d'ailleurs fan du maître de l'épouvante; il y a en effet du connu dans ces nouvelles qui s'expliquent sans aucun doute par son influence auprès de nombreux auteurs. Il a en tout cas une plume remarquablement envoûtante et habile qui m'a redonné le goût de le lire.
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Michel Houellebecq : les plus cons lui tapent sur la gueule, c'est sans doute qu'il vaut quelque chose. Vous, vous le savez bien. Vous savez qu'il deviendra un homme légendaire dont on enseignera peut-être les textes, dans un avenir compromis. Il est grand temps de vous abreuver à ses passions littéraires. Commençons aujourd'hui par H. P. Lovecraft.

Lovecraft pense que la vie, c'est un genre d'erreur. Non content de l'affirmer, d'ailleurs, il propose une solution pour mettre fin au désespoir tout aussi dégoûtant que suscite cette erreur : reconnaître l'existence d'une autre vie, à notre portée inaccessible, et bien pire encore que celle que nous connaissons. « Il existe, à la lisière de la vie, des horreurs que nous ne soupçonnons pas. de temps à autre, un homme à la curiosité funeste les amène à notre portée. »


Dans son essai sur H. P. Lovecraft (les initiales du cher défunt laissent flotter derrière elles l'impression vague d'un prototype cybernétique précoce), Michel Houellebecq exalte si bien l'homme et l'écrivain qu'on se demande pourquoi nous n'avons pas lu plus rapidement ses nouvelles. le passage à l'acte, comme bien souvent, déçoit : Lovecraft est franchement emmerdant. Dans le métro, on finit par écouter les conversations au lieu de se concentrer sur le livre. Pourtant, dans le métro comme ailleurs, les bouches ne sont pas là pour la conversation, ce qui n'a rien de franchement hilarant. Si Lovecraft vient d'ailleurs, mieux vaut ne pas y aller.


Qu'y peut-on si Lovecraft connaît l'ailleurs ? Là-bas sans doute on ne lit pas comme ici. Faut pas lire Lovecraft comme on nous a appris à lire, en partant du début jusqu'à la fin, en essayant de s'intéresser à la possibilité d'existence d'une chronologie ou d'une intrigue. Cela ne vaut rien. Il faut revenir sur les nouvelles de Lovecraft par ennui, un soir un peu glauque et seul, au moment où la lecture semble être l'activité la moins laborieuse à laquelle on peut se livrer (ce qui ne veut pas dire qu'on se met toujours à la lecture avec plaisir, loin de là). Prenez une page au hasard et si vous avez un peu de chance, ce qui peut arriver même aux pires d'entre vous, vous tomberez peut-être sur un de ces passages étrangers, pas tout à fait normal et sincèrement désolé de ne pas l'être : « […] je sentis que, sans le moindre doute, je contemplais un visage derrière lequel se trouvait un esprit actif d'un ordre supérieur » ; « Tu as été mon seul ami sur cette planète, la seule âme qui m'ait deviné et recherché dans la répugnante dépouille gisant sur cette couche » ; « Ils avaient vu, entendu ou senti une chose interdite aux humains, et ils ne pouvaient l'oublier. Tous gardèrent un sceau de silence sur les lèvres » ; « Les commerçants parlaient des commandes bizarres qui leur étaient faites par le métis portugais, en particulier des quantités invraisemblables de viande et de sang frais fournies par deux bouchers » ; « Tel son portrait maudit, un an auparavant, Joseph Curwen gisait sur le sol sous la forme d'une mince couche de fine poussière d'un gris bleuâtre ». Puisque H. P. Lovecraft fréquentait peu la gente humaine, on imagine aisément qu'il constitue sa principale source d'inspiration. Bukowski écrivait « on s'imagine toujours qu'un solitaire n'a pas toute sa tête, et peut-être n'est-ce pas à tort ? ». Si c'était seulement sa tête que Lovecraft avait perdu, il aurait pu nous divertir, mais la perte semble avoir ravagé des régions bien supérieures. Dieu, permet-nous de comprendre Lovecraft si nous le méritons.
Lien : http://colimasson.blogspot.f..
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Toujours de bonnes nouvelles et des moments agréables à la lecture, même si Lovecraft utilise toujours les mêmes leviers pour nous tenir en haleine et nous faire un peu peur… ou plutôt nous transporter dans les esprits de ceux qui ont peur !
On y aborde inlassablement la folie, la frontière entre le sain et le malsain, entre la réalité et le rêve. Des zones cachées dans les maisons, des visions ou des bruits, des cris. La peur, la terreur des protagonistes. Pas forcément la nôtre mais celle des anciens nous suffit bien.

J'ai lu la version avec cette couverture représentant un monstre dont dardent deux rayons des yeux. Acheté en 1994 au Virgin Megastore des Champs Elysées, dans la regrettée collection Présence du Futur.

Il n'y a que quatre nouvelles et un court roman. Les nouvelles sont toujours bonnes, cf. ma chronique sur Dagon, recueil que je recommande.

L'affaire Charles Dexter Ward est hélas un roman à l'action trop délayée. On y raconte une affaire et une enquête sur plusieurs générations et les suppositions et considérations plombent pas mal l'ambiance. C'est untel qui raconte ce qu'on a dit d'untel. On assiste rarement aux faits, les mêmes ficelles - qui passent bien dans les nouvelles - sont à la peine dans un format long.
Et l'on revient toujours à la même chose : prise de possession d'un corps par un humain - ou esprit - monstrueux afin d'assurer sa pérennité, peur indescriptible, maisons à secrets, zones enfouies, personnes sacrifiées, horreurs sans nom, signes écrits terrifiants, fureur des éléments, voix d'outre-tombe. La narration pâtit d'énormément de lenteurs pour quelques morceaux de bravoure éclatants.

J'ai établi la liste de tous les écrits de Lovecraft en les pointant. J'en ai lu 34 sur 110 environ. Il est donc possible de lire l'intégralité de son oeuvre. J'aimerais m'initier à Cthulhu… SI vous recevez ce message et n'avez plus de nouvelles de moi, brûlez tout et ne cherchez plus à rien savoir.
Lien : https://www.patricedefreminv..
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Par delà le mur du sommeil, recueil de 5 nouvelles, regroupe la nouvelle éponyme, puis Les rats dans les murs, le monstre sur le seuil, celui qui hantait les ténèbres et L'affaire Dexter Ward.
La première nous parle de Slater, habité par une double personnalité durant son sommeil. La seconde évoque Walter de la Poeur, en 1923, au prieuré d'Aixham, qui décide de rénover le domaine en mémoire de ses ancêtres. Mais il ne réveille pas que les souvenirs desdits ancêtres. Dans la troisième, Un homme narre la raison pour laquelle il a assassiné son ami Edward Derby La quatrième nous entraîne avec Robert Blake, jeune écrivain envoûté par l'église de Providence. Pourquoi les oiseaux ont-ils aussi peur d'approcher du clocher de la vieille église ? Nous finissons par l'Affaire Charles Dexter Ward, que tout le monde connaît, je présume.
Pour résumer, un excellent recueil où l'écriture gothique de Lovecraft sévit à nouveau, pour nous donner le grand frisson. L'horreur est palpable, un livre qu'on n'oublie pas de sitôt.
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Selon S.T. Joshi, la nouvelle Par-delà le Mur du Sommeil (Beyond the Wall of Sleep,Pine Copes 1919, Weird Tales 1938) aurait été inspirée à Lovecraft par la lecture d'un article du New York Tribune concernant les populations des Montagnes Catskill dans l'état de New-York. Il s'agit du récit d'un jeune homme (non nommé) qui travaille dans un hôpital psychiatrique dans lequel va être interné, suite à un meurtre, un certain Joe Slater, paysan demeuré de la région des Catskill. Celui-ci est atteint de violences crises de démence, dont il ressort en décrivant une entité flamboyante vivant aux confins de l'espace et dont il désire se venger.
Le narrateur apporte un engin qu'il a mis au point, sorte de capteur psychique, pour tenter de pénétrer les visions du patient. En février 1901, une entité supérieure prend possession de son corps et révèle au narrateur qu'ils sont tous deux des « frères de lumière », que Slater va bientôt mourir et qu'il va pouvoir affronter son « oppresseur », Algol , l'étoile du démon.
Slater meurt en effet dans la nuit, et le narrateur apprend que le 22 février 1901, une nouvelle étoile a été découverte à proximité d'Algol, a brillé de façon très intense pendant deux semaines, puis semble avoir pratiquement disparu.
Il ne s'agit pas à proprement parler d'une histoire relevant du « Mythe », même si la nouvelle a été reprise dans le recueil Bragelone (Tome 2, 2015). A noter un premier « manifeste du rêve » dès les premières lignes du texte, thématique que nous retrouverons tout au long de l'oeuvre :
Je me suis souvent demandé si la majeure partie des hommes ne prend jamais le temps de réfléchir à la signification formidable de certains rêves, et du monde obscur auquel ils appartiennent. Sans doute nos visions nocturnes ne sont-elles, pour la plupart, qu'un faible et imaginaire reflet de ce qui nous est arrivé à l'état de veille (n'en déplaise à Freud avec son symbolisme puéril) ; néanmoins, il en est d'autres dont le caractère irréel ne permet aucune interprétation banale, dont l'effet impressionnant et un peu inquiétant suggère la possibilité de brefs aperçus d'une sphère d'existence mentale tout aussi importante que la vie physique, et pourtant séparée d'elle par une barrière presque infranchissable.


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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Les Sels essentiels des Animaux se peuvent préparer et conserver de telle façon qu’un Homme ingénieux puisse posséder toute une Arche de Noé dans son Cabinet, et faire surgir, à son gré, la belle Forme d’un Animal à partir de ses cendres ; et par telle méthode, appliquée aux Sels essentiels de l’humaine Poussière, un Philosophe peut, sans nulle Nécromancie criminelle, susciter la Forme d’un de ses Ancêtres défunts à partir de la Poussière en quoi son Corps a été incinéré.

[Borellus]
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Je me suis souvent demandé si la majeure partie des hommes prend jamais le temps de réfléchir à la signification formidable de certains rêves, et du monde obscur auquel ils appartiennent. Sans doute nos visions nocturnes ne sont-elles, pour la plupart, qu’un faible et imaginaire reflet de ce qui nous est arrivé à l’état de veille (n’en déplaise à Freud avec son symbolisme puéril) ; néanmoins, il en est d’autres dont le caractère irréel ne permet aucune interprétation banale, dont l’effet impressionnant et un peu inquiétant suggère la possibilité de brefs aperçus d’une sphère d’existence mentale tout aussi importante que la vie physique, et pourtant séparée d’elle par une barrière presque infranchissable.
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Les coupables, ce sont les rats ; les rats dont la galopade furtive ne me laissera plus jamais dormir ; les rats démoniaques qui courent derrière le capitonnage des murs de cette pièce et veulent m’entraîner vers des horreurs plus grandes que toutes celles que j’ai connues ; les rats que les autres n’entendent jamais ; les rats, les rats dans les murs.
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Nous pouvons deviner que, dans nos rêves, la vie et la matière, telles que nous les trouvons dans notre monde, ne sont pas nécessairement constantes ; que le temps et l’espace n’existent pas tels que nous les comprenons à l’état de veille. Parfois, je crois que la vie matérielle n’est pas notre vie véritable, et que notre futile présence sur le globe terrestre est un simple phénomène secondaire ou virtuel.
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Toi et moi nous avons atteint les mondes qui tourbillonnent autour d’Arcturus la rouge, nous avons habité le corps des insectes philosophes qui rampent fièrement sur la quatrième lune de Jupiter. Combien peu le moi terrestre connaît la vie et son étendue ! Combien peu il doit en connaître pour la paix de son âme !
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Vidéo de Howard Phillips Lovecraft
Jusqu'au 4 mai 2023, sur Ulule, découvrez notre nouveau projet hors-norme et complètement fou : l'édition de la correspondance de Robert E. Howard et Howard P. Lovecraft dans une traduction de David Camus et Patrice Louinet.
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