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EAN : 9782290308578
246 pages
J'ai lu (18/12/2000)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
"Depuis des années, le pouvoir change de mains. Les croyances soudain s'emportent et c'est l'enchaînement des tueries, des représailles, des vengeances."
Non, ce n'est pas le Moyen-Orient d'aujourd'hui: nous sommes en Egypte, au IVe siècle. Pour fuir ce monde déchiré, pour échapper à leur passé - ou à leur destin -, trois femmes se réfugient, seules, dans le désert.
Athanasia, la femme usée; Marie, la courtisane; Cyre, la fillette... Au sein de cette ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Andrée Chedid nous amène, à pas lents, dans une longue marche dans le désert égyptien du Ve siècle, en compagnie de Cyre, Marie et Athanasia.
3 femmes en quête. 3 femmes abîmées. La plus jeune fuit les sévices de ses "soeurs". L'autre se jette dans la religion et fuit son passé de courtisane. La dernière fuit la persécution religieuse. 3 femmes libres à la rencontre fortuite. Elles se retrouvent, à des moments différents de leur vie, dans ce désert, ce personnage si central.
Cyre, malgré la maltraitance et le silence, est la joie de vivre incarnée. Marie, courtisane moderne, voit son corps, ancien objet de convoitise, devenu repoussant et la libérer des contraintes physiques pour n'être plus que foi, pensée. Athanasia, elle retrouve goût et envie de vivre au crépuscule de celle-ci, après tant de souffrance et de pertes.
Il y a des personnages masculins aussi, et qui ne sont pas sans importance. Macé, l'anachorète du désert. Andros, l'homme toujours aimé. Jonahan, celui tant redouté d'aimer. Et Thémis, l'ami fidèle qui nous livre une partie de ce récit.
Andrée Chedid manie avec habileté simplicité des mots, analepses, changement de narrateur et de point de vue, incursion de l'histoire passée, des conflits présents, le tout dans une fluidité, un peu lente, mais qui colle à ce désert refuge et exil, dur et protecteur.
Je n'en reviens toujours pas d'être passée à côté de cette auteure aussi longtemps !
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Belle écriture que celle d'Andrée Chedid ! le poète, celui qui voit profond et pense clair, n' est jamais très loin... A fleur de texte une musique se dégage, le chant de tous ceux qui cherchent un sens à leur vie, des raisons d'exister et de survivre aux pires souffrances. Par eux et pour eux l'écrivain s'exprime, qui transforme leur aventure en destin, et offre à leur douleur une issue possible, un "peut-être" qui est le mouvement même de l'espérance et de la vie. A travers l'aventure de ces trois femmes qui cherchent refuge au désert, c'est non seulement l' Egypte du IV siècle ap JC que nous décrit Andrée Chedid, mais aussi la quête a-temporelle des hommes quant au sens de leur vie.
Magnifique, vraiment magnifique ! Et plus que jamais d'actualité.
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Dans la famille Chedid, je demande la grand-mère ;-)
Bizarre : le style est fluide, poétique, avec des tournures de phrase juste super belles, exemple : "Pour écrire, j'ai besoin que le soleil ait craquelé l'ombre! Comme si, ayant trop vu, trop vécu, il me fallait absolument, avant d'entamer une autre journée, tremper ma plume, mon coeur, mon esprit dans l'évidence renouvelée de l'aube." Et pourtant je n'ai pas arrêté de "décrocher". Il y a des passages que j'ai trouvé (très) maladroits, tous ceux qui insinuent une ligne de conduite, une morale sur les temps actuels, les guerres, les conflits et les travers de l'homme. Je trouvais que ça n'avait juste pas sa place dans le roman, qu'il fallait laisser au lecteur libre choix de tirer ses propres conclusions sans lui assener des leçons (c'est le truc qui me gonfle, ça!!!)
pour le reste, l'itinéraire des 3 femmes du roman, conté par Thémis, est original, bien écrit, les personnages sont ciselés dans la douleur et l'amour, fouettées par les vents du désert, le sable de la vie qui s'écoule inlassablement.
C'est marrant aussi comme je retrouve des échos du fils (Louis) et du petit fils (Mathieu) dans ce qu'elle écrit... Ce rapport entre les hommes, ces liens fraternels...
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"Cet éloignement m'accorde une liberté inviolable. Il n'est pas toujours aisé de s'en accommoder"

Dans le désert égyptien, au IVème siècle de notre ère, la route de trois femmes se croise : Cyre, encore une enfant, rejetée par sa famille et qui a fui le notable où elle a trouvé refuge ; Marie, l'ancienne courtisane qui a entendu l'appel du Très Haut et Athanasia qui a fui les troubles de la ville et la mort de son fils tue par des fanatiques. Rencontre improbable car tout les sépare, l'âge, la condition, l'histoire de vie.
Ces trois femmes se retrouvent chez un vieil ermite pour y déposer pendant neuf jours le poids de leur existence, laisser les images du passé se dénouer, pour ensuite poursuivre chacune leur chemin.
C'est un roman qui aborde les questions de l'existence de Dieu, de la tolérance, du hasard, de la liberté, sans pour autant chercher à résoudre ces énigmes.

L'histoire est magnifique, superbement écrite. Et pourtant quelque chose m'a retenue, quelque chose m'a empêchée de me plonger dans cette aventure méditative. Au début j'ai pensé que c'était le rythme lent de la marche dans le désert qui ne me convenait pas … Mais non, je crois plutôt que dans toute lecture il y a le livre – bien sûr-, l'auteur … et le lecteur. Et parfois l'alchimie ne prend pas, tous les ingrédients sont là mais la magie n'opère pas. Et je prends sur moi …
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Une amie a sublimement décrit ce livre: C'est un livre magnifique, d'une puissance rare. Un livre d'une tendresse et d'une poésie d'autant plus bouleversantes qu'elles éclosent à travers les pires violences et les pires tragédies d'une époque ancienne dominée par les intégrismes religieux de tous bords. Une époque ancienne mais d'une actualité malheureusement éternelle. D'où la force de résonance de ce livre. Ce qui me bouleverse aussi profondément dans ce livre, c'est l'humanité de ses personnages si profonds et si attachants qu'ils en deviennent inoubliables et des amis pour la vie. Cela parce qu'ils incarnent de la manière la plus haute et la plus belle les diverses facettes de l'amitié et de l'amour et notre combat pour que, en dépit de tout, la vie ne renonce jamais. Bref, c'est un livre que je vais acheter et qui n'a pas fini de m'accompagner.
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Souvent l'écriture résiste, la feuille blanche me rejette, les mots refusent de s'y laisser piéger. Quel désir alors de s'y soustraire, d'échapper à cette besogne ardue, de fuir dans des plaisirs plus légers... D'autres fois l'écriture se dénoue, les paroles s'offrent. Chacune est ce terreau d'où germent d'autres mots, entraînant pensées, visages, sentiments à leur suite. Le sang s'écoule sans obstacle dans mes veines, ma respiration s'élargit. La stagnation fait place à l'élan.
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Un univers où les femmes auraient plus d'ascendant ne nous sauverait-il pas de ces infamies ? Je me le suis demandé. Ce n'est pas que je les imagine sans défauts, et il m'est arrivé de trouver plus d'ouverture et de bienveillance chez les hommes que chez leurs épouses, car le monde sur lequel elles peuvent agir, trop rétréci pour leurs facultés, les transforme souvent en petits tyrans du foyer, en despote des leurs. Mais je ne les crois pas capables de nous conduire aux exterminations !
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Au fond de toute apparence, le visage initial se perpétue ; les traits de chacun, d'abord brouillés dans le flou de l'enfance, plus tard noyés dans le flottement de la vieillesse, possèdent une texture unique, permanente, identifiable sous tous les changements.
Chaque visage, à nul autre pareil---- voilé par l'âge et les souffrances, l'empâtement ou la maigreur ---- se retrouve, semblable, par sa découpe, ses volumes, la percée singulière de son regard, par je ne sais quoi d'indéfinissable et de différent.
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Chacun, en effet, traverse sa vie, si contenu en lui-même - proche, trop proche, enclos dans sa particularité ; aveuglé, du fait même de se trouver de l'autre côté de ses propres yeux ; remué par ses cadences, ses turbulences intimes - qu'il n'a jamais de sa personne une vue complète et dégagée. Pourtant le regard des autres -nous jugeant parfois dans une totalité- ne nous fixe-t-il pas dans une image qui nous trahit d'une autre façon ?
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Mais qu’y a-t-il de plus fécond qu’un rêve ? Je parle de ces grands songes provocateurs- aiguillons de toute œuvre -, de ces visions, de es utopies qui nous habitent et nous construisent autant que le cours des choses. Pour être nous-mêmes pleinement, je veux dire : pour gravir, pour aller au-delà, ou simplement pour mieux vivre, qu’y a-t-il de plus entraînant qu’une étoile incrustée dans notre chair qu’une soif jamais assouvie ?
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Videos de Andrée Chedid (53) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Andrée Chedid
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Angèle Vannier 1:22 - Andrée Chedid 2:07 - Juliette Darle 2:51 - Anne Perrier 3:26 - Claire Malroux 4:01 - Anise Koltz 4:26 - Liliane Wouters 5:20 - Générique
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Références bibliographiques : Couleurs femmes, poèmes de 57 femmes, Paris, co-édition le Castor Astral/Le Nouvel Athanor, 2010. La poésie à plusieurs voix, rencontres avec trente poètes d'aujourd'hui, sous la direction de Serge Martin, Paris, Armand Colin, 2010. Françoise Chandernagor, Quand les femmes parlent d'amour, Paris, Cherche midi, 2016
Images d'illustration : Angèle Vannier : https://traversees.files.wordpress.com/2020/11/angele-vannier-biographie-cristel-couverture.jpg Andrée Chedid : https://www.bulledemanou.com/2015/03/andree-chedid.html Juliette Darle : http://academiereneevivien.unblog.fr/salon-litteraire/salon-litteraire-6-juillet-2019/ Anne Perrier : https://www.recoursaupoeme.fr/auteurs/anne-perrier/#iLightbox[aac8e1aa6f5de8aeaab]/0 Claire Malroux : https://twitter.com/ColeHenri/status/717368378826956801/photo/1 Anise Koltz : https://www.luxtimes.lu/en/culture/anise-koltz-wins-top-poetry-prize-602d5ef2de135b92369270dd Liliane Wouters : https://www.lezardes-et-murmures.com/2016/10/testament-liliane-wouters.html
Bande sonore originale : Arthur Vyn
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