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sur 1546 notes
Je n'ai jamais été attiré par les livres de Jonathan Coe et j'ai choisi celui-ci au hasard pour les besoins du challenge solidaire de cette année.
Le hasard a bien fait les choses.
Rosamond laisse en héritage Imogen, petite-fille de sa cousine, 20 photos et des enregistrements sur cassette qui les décrivent.
Comme Imogen est aveugle, Rosamond doit décrire très précisément les images, et c'est ce procédé que j'ai trouvé fort intéressant, novateur, et qui m'a rendu la lecture captivante. On "entre" aussi dans la photo et on se sent concerné par cet enchainement de relations conflictuelles qui passe de mère en fille sur trois générations.
Au final, un coup de coeur.
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Un roman de femmes qui sonnent réellement féminin.
Quelle originale et excellente idée de transmettre son histoire familiale à une jeune fille aveugle en décrivant de vieilles photos, 20 photos exactement dépeintes avec beaucoup de précision !
Beaucoup de subtilité, d'émotion et de sensibilité dans ce roman autour du souvenir et qui amène une réflexion sur le destin et le hasard.
Poignant et angoissant !
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Superbe livre, j'ai bien fait de ne pas m'arrêter à la « Maison du sommeil » qui ne m'avait guère plu. Jonathan Coe veut savoir pourquoi nous vivons et comment, savoir si le hasard existe ou si tous nos actes sont déterminés. Déterminisme ou libre-arbitre ?
Existe-t-il des malédictions transgénérationnelles. Reproduisons nous toujours les mêmes fautes, les mêmes comportements de générations en générations ou pas. J'ai beaucoup aimé sa façon de construire le roman en s'appuyant sur la description d'une vingtaine de photos et puis les personnages essentiellement féminins sont puissants et tous un peu malades de vivre. Ce sont surtout des mal-aimées avec les dégâts monstrueux que cela entraine dans une vie. Une magnifique histoire familiale sur plusieurs générations.
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Pensez-vous connaître l'histoire de votre famille? La pluie, avant qu'elle tombe va vous emmener au coeur d'une famille qui va découvrir une parcelle de son passé.

Rosamond, 73 ans, a décidé de mettre fin à sa vie. Avant de partir, elle a enregistré sur quatre cassettes, une histoire a transmettre à la jeune Imogen. Son histoire. Gill, s'occupe du testament de sa tante, et doit retrouver cette Imogen, qu'elle a rencontré lors d'une soirée familiale. Ces deux filles l'aident à passer des annonces en ligne et dans la presse nationale. Elles ont contacté par courrier les homonymes, ne donnant rien non plus. Ces cassettes deviennent bien intrigantes. Que pouvaient-elle contenir?

Gill décide de monter chez ces filles à Londres, afin d'écouter en famille le contenu. Toutes les trois confortablement installées, mettent en marche la machine, et la voix de Rosamond va les captiver jusqu'à leur dernière écoute. "J'espère, Imogen, que c'est toi qui m'écoutes. Je crains de ne pas pouvoir en être certaine, car tu as l'air d'avoir disparu. Mais je fais confiance au destin - et surtout à l'ingéniosité de ma nièce Gill - pour que ces enregistrements finissent pas arriver jusqu'à toi." Voici les premières phrases prononcées. A travers 20 photos, elle va décrire des morceaux de sa vie. "Vingt scènes de ma propre vie, pour l'essentiel, car c'est ça, j'imagine, que je me propose de te raconter : l'histoire de ma vie - jusqu'au moment où tu en es sortie, si peu de temps après ton apparition." Est-ce que Gill connaissait bien sa tante?

Presque en une seule fois, assises ensemble, pour partager ce moment unique, les sentiments à fleur de peau, captivées écouter l'histoire. Rosamond avant pendant la guerre était hébergée chez sa tante, qui habitait loin de Londres et loin des bombardements. Elle sympathisa avec sa cousine, Béatrix. La seule personne de la maison à faire attention à elle, à lui donner de l'attention. D'aventures en aventures, elles vont devenir soeur de sang, et ce sentiment de rattachement, elle va le ressentir très longtemps en elle. Les deux filles grandirent, et gardèrent contact. Béatrix grandit, se mariant jeune car grandissait en elle un enfant. L'amour n'était pas vraiment au rendez-vous. Elle avait du mal à donner de l'amour à cet enfant, Théa, n'en ayant pas reçu elle même. Un soir, elle décide de fuir en Irlande avec un homme dont elle est tombée amoureuse.

Trois ans, de voyage en roulotte, qui se conclut, car de nouveau Béatrix a rencontré un homme dont elle amoureuse. Elle quitte Jack, fait un détour par Londres et confit sa fille à sa meilleure amie, Rosamond pendant 2 ans, car elle part rejoindre son futur mari au Canada. Rosamond est follement amoureuse de Rebecca. "Je me suis blottie dans la chaleur de mon lit, les mains entre les genoux, serrant ce souvenir contre moi. Et en même temps, je sentais planer une vague terreur à la lisière de mes pensées, la conscience de m'aventurer en territoire inconnu et dangereux. Mais j'ai repoussé cette terreur, je n'ai pas voulu la prendre en compte." Elles hébergent dans leur petit logement ce bout de chou qui leur a procuré tellement de bonheur. Son départ a été une vraie déchirure, a telle point que son amoureuse va la quitter très peu de temps après.

Un lien invisible c'était crée avec ce jeune enfant et Rosamond. Même quand Béatrix est partie au Canada, elle a essayé de rester en contact avec Théa, que sa mère détestait profondément. Mais les choses ne pouvaient être si simple. Béatrix dévoilait son vrai visage de femme cruelle et manipulatrice, brisant à jamais cette affection magique qu'elle pouvait avoir. Sa fille, Théa en grandissant se mit à devenir taciturne, imperméable aux émotions. Elle brisa la coeur aussi de Rosamond, qui lui laissait tout de même une affection éternelle. Surtout lorsqu'à son tour, elle eut un enfant, Imogen. Un magnifique enfant, mal aimé. Suite à un mauvais traitement de sa mère, elle perdit la vue. La mère partit direction la prison et la fille, une famille d'accueil aimante et chaleureuse.

L'histoire se finit-elle ainsi? Tout est beau dans le meilleur des mondes? Non, car nos vies ne sont pas si roses, même si on le voudrait. La brave Imogène est morte, sans pouvoir revoir sa mère, sa grand-mère biologique et Rosamond, qui l'aimait tant.

Assise sur mon canapé, mon thé au sirop d'érable, je finissais la lecture du livre avec plaisir avec en fond sonore les albums de Devendra Banhart. Une lecture très agréable et plaisante. J'avais l'impression moi aussi d'être assise à mon aise, d'écouter les cassettes, avec ce bruit que font les vieux lecteurs et d'écouter cette histoire familiale si incroyable. Ce n'est pas pour autant que je crois au déterminisme social et à la reproduction de la violence familiale sans possibilité de modification. A chaque page que je tournais, j'avais l'impression d'écouter l'histoire. A être même perturbé, légèrement quand au milieu du livre la maman et ces filles doivent se rendre à un récital, car je voulais écouter la suite de l'histoire. Après avoir tout entendu/lu, j'aurais voulu rencontrer Gill et ces filles pour partager ce moment remplis d'émotions. "Une chose n'a pas besoin d'exister pour rendre les gens heureux."
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Si son nom n'était pas imprimé sur la couverture, vous ne devineriez peut-être jamais que La pluie, avant qu'elle tombe est de Jonathan Coe qui a écrit là une histoire brève, triste et souvent très émouvante de mères et de filles, de douleur transmise de génération en génération et de solitude profonde et durable.
Je ne vais pas raconter l'histoire, vous la trouverez partout, y compris dans le livre lui-même.
Peut-être un peu trop de tragédie, finalement. Les dernières révélations sont si sombres que la crédibilité commence à s'épuiser. Il y a aussi, et c'est surprenant sous la plume de Coe, une séquence surprenante de sentimentalité, sans le levain de son esprit coruscant. On fait dans le dur ici, en particulier dans la vie d'une lesbienne des années 1950.
Coe a dit qu'il s'était inspiré des romans de Rosamond Lehmann – mais qui lit encore Rosamond Lehmann, du moins en France?
Mon impression au sortir de ce relativement court roman c'est que Jonathan a tiré dans tous les sens pour passer d'une nouvelle à un roman, ce qui créée une vague insatisfaction, laquelle, cependant, n'a rien à voir avec l'écriture elle-même.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Qui n'a pas regardé ,un jour, des photos anciennes ,d'inconnus ou familiales ? qui ne s'est pas demandé quelles pouvaient être les vies de ces personnes disparues à tout jamais et qui n'existent plus que sur le papier? quels étaient leurs caractères ,leurs métiers ,leurs aspirations, s'ils réussirent à être heureux?
Dans son roman Jonathan Coe fait le récit, à travers un choix de photos de famille ,de raconter 3 générations de femmes ,il le fait avec beaucoup de sensibilité et de poésie .C'est pour lui l'opportunité de rappeler que les hasards coincidences ,peuvent parfois déterminer nos vies .
A la vue de ces photos on ne peut que réfléchir à notre court passage sur terre , si éphémère ! A nous de corriger parfois la trajectoire , se donner un but ,un projet , une passion.
.A noter justement ,dans ce beau roman, l'importance de l'amour maternel ,qui lorsqu'il n'est pas au rendez vous donne naissance à des personnages cabossés
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Gill s'est résolue à écouter les cassettes léguées le jour de l'enterrement de sa vieille tante Rosamond. Elle avait pour mission de les donner à Imogen, mais elle ne sait pas comment retrouver celle-ci. Alors entourée de ses deux filles, elle se permet d'écouter les enregistrements dans lesquels la vieille dame raconte son histoire familiale déroulées sur trois générations de femmes.
J'ai aimé le cadrage original qui nous fait entrer dans vingt photographies choisies et minutieusement décrites par Rosamond.
Ce magnifique roman m'a enthousiasmé par son style et m'a donné envie d'ouvrir des albums de photos pour écrire.
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Un livre, une histoire que l'on peut lire tranquillement, comme par exemple un chapitre tous les soirs avant de s'endormir. En effet pas de rebondissement à attendre... au travers de 20 photos La voix enregistrée d'une femme qui vient de mourir nous raconte ses souvenirs, c'est beau et émouvant.
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Quel beau titre ! c'est une des images les plus belles du livre, " la pluie, avant qu'elle tombe " et il faut vraiment lire cette histoire pour que cette phrase prenne toute son ampleur, une autre image m'a plu également, celle d'un chien qui échappe au contrôle de sa maîtresse et qui court au loin sans jamais revenir... Bon, je sais comme ça, ces phrases peuvent paraître insaisissables hors contexte ! Mais je vous assure que ce livre est bourrée d'images qui marquent et qui interpellent, c'est un bonheur. Cette lecture, je la dois à C'era, et la remercie ici d'avoir trouvé les mots pour m'en persuader, car ce n'est pas dans mes lectures régulières, et sans être "le coup de coeur", c'est vraiment un livre qui m'a plu, il est surprenant par sa conception et son sujet !

L'originalité de ce roman est sa grande force, l'auteur nous raconte l'histoire d'une vie à travers la voix d'une vielle femme qui va faire resurgir le passé grâce à des photos, une vingtaine de photos minutieusement choisies et commentées, qui vont sceller comme un testament la vie d'une famille sur plusieurs générations.

Cette vieille dame Rosamond, sauvegarde sur cassette les grands moments de sa vie et préserve depuis toujours un secret, elle va enfin le dévoiler, se sentant arrivée au terme de sa vie.
Ce secret : il est pour Imogen, la petite fille de sa cousine, qu'elle n'a pas revu depuis si longtemps... et je n'en dirais pas plus sur l'histoire vous préservant de la beauté des paysages cités, et de l'ambiance des vieilles demeures qui sont comme des lieux magiques. L'auteur nous maintient dans une attente psychologique qui ne relève pas d'un grand suspens frissonnant, au contraire, c'est doux et on savoure chaque page, chaque description, en avançant sans vouloir s'arrêter....

Un style fluide qui nous emporte par la description des photographies, elles nous livrent de belles histoires touchantes, drôles et parfois violentes. On y parle avec pudeur d'homosexualité, de maladie et de handicap, et ce n'est jamais larmoyant.
Une fin étonnante avec un regard différent sur l'histoire que l'on vient de lire... et qui soulage le lecteur, mais ne nous fait pas oublier que la lignée de cette famille est un peu maudite au fond !

Je vous propose "juste" de fermer les yeux
et d'écouter à votre tour l'histoire de Rosamond !
Vous serez alors un peu dans la peau d'Imogen ...
Lien : http://fanfanlatulipe85.blog..
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Rosamond est âgée, elle vient de mourir mais elle a laissé des enregistrements et vingt photographies pour tenter de raconter l'histoire de sa famille. Chaque chapitre du livre laisse entendre la voix de la vieille femme qui, à la veille de sa mort, prend une à une ces photos qui résument sa vie et les décrit dans le détail. Elle traduit ce qu'elles nous révèlent: les gens qu'elle a parfois du mal à identifier, leur pose, leur sourire, leur visage crispé, les bâtiments, la lumière, la nature, les animaux et ce qu'elles taisent: les non-dits, les violences, l'amour non partagé, la haine, la souffrance. Chaque photo donne lieu à l'évocation de souvenirs, l'écheveau se dévide lentement et parfois douloureusement. La voix de Rosamond devient grave et la tension narrative palpable: quelle révélation s'apprête enfin à éclore? Qu'est devenue la petite- fille de sa cousine Béatrice à qui elle destine ce long monologue?
Ce sont ainsi les relations entre trois générations de femmes dans l'Angleterre de 1940 à nos jours qui nous sont révélées: les souffrances des unes, à un âge où l'on doit être aimée et protégée, les mauvais mariages des autres, les séparations, les souffrances et la mort.
Je me suis laissée emporter par ce long monologue intime, par cette voix sensible qui tente d'expliquer ce que l'on est devenu par le passé qui nous a forgés.
Lorsque j'ai fermé le livre, j'ai compris que j'entendrais encore longtemps la voix de Rosamond et que je n'oublierais jamais ce qu'elle fut...



Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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