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sur 1538 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Gill apprend brutalement la mort de sa tante Rosamond. Elle décide de se rendre seule dans le Shropshire afin d'organiser les obsèques, son mari Stephen ne pouvant se libérer. C'est le médecin traitant de la vieille dame qui l'a retrouvée raide morte dans son fauteuil. C'est en compagnie de sa famille, son mari, son frère David, son papa Thomas et ses deux filles Catharine et Elizabeth qu'elle assiste à l'enterrement. A la fin de la cérémonie, Gill est surprise d'entendre le médecin lui dire que l'électrophone, branché sur un magnétophone, était encore en marche lorsqu'elle est entrée dans la maison. Toute la petite famille rentre alors dans l'Oxfordshire. Pour l'occasion, les deux filles décident de passer le week-end chez leurs parents. Ils discutent alors de la clause du testament: Rosamond, n'ayant jamais eu d'enfant et sa compagne Ruth étant décédée depuis quelques années, elle a partagé ses biens en trois parts égales: 1/3 respectivement pour Gill, David et Imogen. Cette dernière, une cousine très éloignée, n'a pourtant laissé que très peu de souvenirs à Gill puisqu'elle ne l'a vue qu'une seule fois, lors des 50 ans de sa tante. Elle ne comprend pas son geste, la petite fille, aveugle, n'avait que 7 ou 8 ans. Aussitôt, aidée de ses filles, elle se met en tête de retrouver la petite fille et décide de retourner chez sa tante pour trier ses affaires. Arrivée dans cette maison si froide, elle découvre quatre cassettes enregistrées que Rosamond a laissées à l'intention d'Imogen mais elle ne peut pas les écouter tant qu'elle n'a pas retrouvé cette dernière. Malgré des recherches et des annonces passées dans les journaux, aucune trace d'Imogen. Aussi quelques mois plus tard, alors qu'elle se rend à Londres chez ses filles, elles décident d'écouter les bandes. de sa voix fébrile et fantomatique, Rosamond fait dérouler le fil de sa vie. Pour ce faire, elle a choisi de décrire 20 photos pour expliquer à Imogen sa vie et, de ce fait, la sienne...

L'on suit avec passion et grand intérêt le destin de trois générations de femmes, des années 1930 aux années 1980. Trois femmes dans la tourmente, trois femmes emplies de rage mais aussi d'envie de vivre plus que tout, engoncées dans leur rôle de mère. Jonathan Coe traite ici d'un thème particulièrement original, à savoir notre destin serait-il relié aux générations précédentes ? Ne sommes-nous pas finalement liés entre nous et notre vie serait-elle orientée ? L'auteur, présentant ainsi 20 photos, réussit à merveille à décrire le destin de chacune, la trame pouvant être assez risquée. Mais l'on tourne les pages de cet album de photos avec délectation. D'une écriture fine, intime et mélancolique, il nous livre un mélodrame empli de poésie, poignant et tout en délicatesse.
Et que dire de ce titre aussi lyrique et touchant...

La pluie, avant qu'elle tombe, caresse le soleil...
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Je viens tout juste de terminer la lecture de "La pluie avant qu'elle tombe". Peut-être devrais-je laisser passer un peu de temps avant de me lancer dans sa critique. Peut-être pas. Après tout, j'ai comme l'impression d'être à la place de Gill, qui vient d'écouter les cassettes que sa tante Rosamond a enregistrées avant de mourir. Elle y raconte une longue histoire familiale, où les femmes ont hérité de la difficulté d'aimer, où la violence côtoie l'amour. En moi, des sentiments mêlés, qui me donnent à réfléchir sur l'incidence que notre vie peut avoir sur celle de nos enfants. Sur la difficulté d'être heureux. Quel drôle d'héritage! A bien y réfléchir, un bien lourd héritage!
Le récit est d'autant plus prenant qu'il fait de nous, malgré nous, les confidents d'une série de révélations. Vingt photos, prises dans l'ordre chronologique, servent de tremplin à l'histoire racontée. Une progression parfaitement orchestrée, au terme de laquelle tout se dénoue.
Un excellent roman sur bien des points donc, qui m'invite à découvrir sans tarder d'autres oeuvres de Jonathan Coe.
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Jonathan Coe surprend par la subtilité de ce roman. Il y parle comme personne des aléas de la vie, de ce que l'on subit, de ce que l'on construit, des regrets, des failles.
Il décortique toujours avec le même brio les petits bonheurs et les travers de nos semblables. Toujours attentif aux instants fragiles, l'auteur recueille les moments à la manière d'un chercheur d'or.

Foisonnant, ce roman forme une spirale qui emporte de nombreux personnages dont les liens nous sont révélés progressivement.
Finalement il n'y a pas de hasard ni de coïncidences dans la vie, seulement des fils invisibles qui finissent par tout relier.

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Beau roman décrivant la vie de 3 générations de femmes au Royaume-Uni voisin.
Un beau moment de lecture (difficile à lâcher !). 20 photos, 20 moments clé et l'histoire racontée, enregistrée sur cassettes (pour les plus jeunes : l'ancêtre du MP3) par la vieille tante témoin, qui va laisser cet héritage à sa nièce.
Toujours cette même écriture élégante de Jonathan Coe que j'aime bcp.
Il manque sans doute le petit côté humour british (acidulé) auquel j'étais habituée dans les autres romans de cet auteur. de toute façon, je continuerai l'exploration des romans de Jonathan Coe après celui-ci, Testament à l'anglaise et la trilogie de Longbridge.
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Que choisiriez-vous si vous deviez résumer votre vie en vingt photos ?
Vingt images à partir desquelles vous pourriez tout raconter et révéler à la personne qui vous écoute des pans entiers de votre vie qu'elle ignore.
Le choix serait difficile, non ?
Voilà pourtant ce qu'a fait Rosamond.
Toute une vie à partir d'une poignée de clichés.
Une vie intense et pleine. Des joies, des douleurs, des surprises, des rencontres, des épisodes graves ou légers, heureux ou malheureux.

Jonathan Coe nous offre un roman formidablement bien construit.
Par la voix de Rosamond il raconte la vie de trois générations de femmes qui ont en commun des lieux et des événements tragiques, comme si elles étaient liées par un fil invisible.
Il aborde de nombreux thèmes tel l'amour ou plutôt le désamour maternel, et pose la question de la liberté : sommes-nous totalement libres de nos vies, ou sommes-nous influencés (consciemment ou inconsciemment) par ceux qui nous ont précédés ?
Peut-on être heureux dans sa vie, atteindre le bonheur ? Sur ce sujet, l'écrivain britannique se montre assez fataliste : "Il n'y a rien à dire, je crois, d'un bonheur qui ne comporte aucun défaut, aucune ombre, aucune tache — si ce n'est la certitude qu'il aura une fin."
La longue confession de Rosamond pourra-t-elle libérer celles qui restent, au moins en partie, du poids des générations précédentes ?
Le fil sera-t-il coupé ou seulement un peu distendu ?

La pluie, avant qu'elle tombe : quel beau titre ! Son origine est donnée en début d'ouvrage mais vous n'en comprendrez la signification que plus tard.
Ne comptez pas sur moi pour vous la dévoiler, je ne veux pas vous gâcher le plaisir de la découverte.
Venez à votre tour écouter Rosamond, venez feuilleter son album de famille, elle vous invite dans son intimité.

J'ai beaucoup aimé ce livre.
Je me suis attachée à ces personnages féminins à qui Jonathan Coe a si bien su donner vie.
La pluie, avant qu'elle tombe est un beau roman, fin et sensible. Un grand plaisir de lecture.
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Comment raconter sa vie et ses rapports avec sa famille en vingt photos ? Avant de décéder, Rosamond a choisi d'enregistrer pour Imogen, la petite-fille aveugle de sa cousine Beatrix, l'histoire des femmes de sa famille sur quatre générations. Et nous lecteurs devenons peu à peu témoins de ce désamour transmis de mère en fille.

La pluie, avant qu'elle ne tombe. Un titre admirablement choisi dans ce décor anglais. La pluie n'est pas encore tombée et pourtant nous savons déjà que le ciel est gris et que l'eau sera glacée. Tout comme ces femmes qui reproduisent malgré elles ce qu'elles ont connu et qu'elles ne pourront rien en changer. Est-ce le fait de l'éducation, est-ce inné ? Pourquoi ces mères n'aiment-elles pas leur fille ? La mort seule peut-elle arrêter cette hérédité ?

Cela m'a rappelé la fresque des Rougon-Macquart, mais en formule digeste expresse de moins de 300 pages. Une lecture facile, parfois émouvante, mais dispensable.

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Après ses excellents romans politico-satiriques, Jonathan Coe change de registre. Avec cette saga familiale, il met en scène trois générations de femmes de la fin des années 1930 aux années 1980 mêlant romantisme, symbolisme et violence.



Une vieille tante qui décède, un héritage de cassettes enregistrées (qui sont en fait des commentaires de vingt photos), une petite fille blonde, aveugle. Quel est le secret de sa destinée? L'histoire de trois générations de filles, de femmes, défilent sur ces cassettes où l'on retrouve la voix fatiguée de tante Rosamond. Elle raconte l'histoire, leur histoire et peu à peu dévoile les liens qui les unissent, les désunissent.



Nous devenons les intimes de Rosamond, nous reconnaissons sa voix, nous suivons sa vie. Toujours nous sommes dans l'impatience d'entendre défiler les bandes magnétiques, et de feuilleter l'album de famille. Peut être sommes- nous les yeux d'Imogen ?



Un roman rempli d'émotions intenses, de mystères et de souvenirs, portés par une musique inlassablement écoutée (les «Chants d'Auvergne» de Canteloube, à découvrir, voir lien).



La Pluie, avant qu'elle tombe pose les questions du déterminisme familial, de l'existence du hasard, des coïncidences et de leur impact sur les individus. Sans pathos, ni mièvrerie.



Jonathan Coe nous entraîne dans cette histoire grâce à un procédé narratif original, une architecture rigoureuse. le roman est sombre, grave et poignant… mais je suis restée sur ma faim dans les dernières pages.

Quoi qu'il en soit, le livre est très bien écrit et se lit d'une traite grâce au style fluide, efficace et oral du monologue de Rosamond. J'y ai trouvé de beaux moments mais tout comme Luocine "J'ai beaucoup hésité à mettre quatre étoiles ou seulement trois." 





Voici le "Bailero", ce morceau des "Chants d'Auvergne" devenu "un symbole" ou "plutôt un fétiche… oui, un fétiche sacré" pour Rosamond, qu'elle veut faire entendre à Imogen lorsqu'elle aura fini de décrire les photos et qui va l' accompagner jusqu'à son dernier souffle…



"Il y avait un air particulier, l'un des plus célèbres – "Bailero", ça s'appelle, une chanson d'amour magnifique, très lente, et très triste : ça commence par une attaque nette des bois, tandis que les violons jouent de longs accords merveilleux et chatoyants, et soudain la voix de la soprano surgit de façon tellement inattendue, tellement dramatique, et elle chante cette mélodie extraordinairement mélancolique… Oh, ça ne sert à rien, bien sûr de décrire la musique avec des mots, le mieux serait peut-être tout simplement que je te fasse entendre le morceau quand j'aurai fini de décrire la photo, pour que tu puisses l'écouter directement."
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Rosamond (la narratrice) vient de mourir, elle lègue ses biens (à trois parts égales) à Gill et David ( sa nièce et son neveu) et Imogen (la petite fille de sa cousine Béatrice).
Gill, exécutrice testamentaire, avait pour mission de retrouver cette cousine très éloignée, (dont elle n'a que très peu de souvenirs puisqu'elle ne l'a vue qu'une seule fois, lors du 50éme anniversaire de Rosamond), et de lui confier des enregistrements faits par la tante pour Imogen...........
Après de longs mois de recherches, et après l'insistance de ces filles, Gill décide d'écouter les enregistrements afin d'y dénicher des indices quand à la recherche d'Imogen.
Gill écoutera alors ses enregistrements avec ses filles, et c'est ainsi qu'elles découvrent (et nous avec) l'histoire de la famille de l'après guerre à aujourd'hui, à travers vingt photographies, de 3 générations de femmes (les deux cousines Rosamande et Béatrice, ainsi que Théa -la fille de Béatrice- et sa fille Imogen).
Un récit bouleversant et saisissant, des sujets sérieux (homosexualité, la violence contre l'enfance, les mariages râtés,...) une très belle découverte de l'auteur "Jonathan Coe" et de son style doux, fluide et bien construit. Une lecture agréable, des personnages attachants, des destins et des vies en plein tourmente.
Une lecture que je vous recommande vivement, quand à moi j'ai hâte de lire d'autres romans de Jonathan Coe.
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Tout d'abord, j'ai aimé la forme que prend ce roman: avant de mourir, une vieille femme s'enregistre commentant 20 photos prises en l'espace de 50 ans à une mystérieuse Imogen, dont on sait seulement qu'elle est non-voyante, et que les deux ne se sont plus vues depuis près de 30 ans.
Ces 20 photos permettront à Rosamond de parcourir l'histoire familiale d'Imogen, à commencer par sa grand-mère que Rosamond a connu enfant.
Ces photos, en apparence anecdotiques - photos de mariage ou de Noël, photos prises devant la maison familiale ou dans un parc- recèlent en leur coeur des événements dont Rosamond tente de retrouver les traces sur les visages et les détails visibles; peu à peu se dessine une histoire familiale tragique, construite autour de relations toxiques entre mères et filles qui se répètent d'une génération à l'autre.
C'est avec une grande acuité que Jonathan Coe aborde ici les ravages que peut provoquer l'indifférence d'une mère envers l'un de ses enfants, si ce n'est pas carrément le rejet. Comment se construire de manière équilibrée quand on ne se sait pas aimée?
Trouvé dans un vide-grenier pour trois fois rien, j'ai été heureusement surprise par cette lecture triste certes mais agréable à lire, au ton juste et touchant.
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C'est une saga familiale où se reproduisent les échecs des relations mère-fille.
A la mort de sa tante Rosamond, Gill découvre quatre cassettes et vingt photos, toute l'histoire familiale, à remettre à Imogen.
L'idée est très originale. C'est à partir de ces photos, sélectionnées avec soin, que Rosamond veut transmettre la vérité. Chaque chapitre est le commentaire enregistré de ces photos et quelle hâte de découvrir la suivante.
Et pourtant, on ne peut être qu'accablé par ces répétitions d'un schéma familial où la tendresse a si peu de place.
Un roman très bien écrit que j'ai refermé avec une pointe de tristesse, mais très oppressant aussi, malgré le grand plaisir de lecture qu'il suscite.
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