AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782355841798
352 pages
Sonatine (28/03/2013)
3.15/5   68 notes
Résumé :
Une soixantaine d’étudiants, un motel grand luxe dans les plaines de l’Utah : tout est prêt pour un séminaire littéraire de rêve. Et puis, au soir du premier jour, un homme arrive, coiffé d’un casque de moto, et sort un fusil à pompe de son sac. Le rêve tourne au cauchemar.

Terrifiée, rendue à moitié sourde par les détonations, une jeune fille trouve refuge dans une chambre où se terre déjà Karen, sa conseillère d’éducation. À voix basse, les deux fe... >Voir plus
Que lire après Ta mort sera la mienneVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,15

sur 68 notes
5
5 avis
4
9 avis
3
6 avis
2
2 avis
1
4 avis
Le roman de Fabrice Colin est présenté comme un thriller. La quatrième de couverture laisse penser à une énième histoire de tueur en série.
Oui, on peut parler de thriller, Colin en utilise certains codes (tension, passages nerveux à l'intérieur des chapitres…). Mais ce récit est bien plus que ça, l'auteur dévoyant ces codes pour nous emmener sur un terrain inédit, un territoire étrange où se mêlent tuerie de masse, croyances, manipulations mentales, tentatives de rédemption et… alligators.
Formellement parlant, le roman sort de l'ordinaire : il est découpé en trois parties en alternance tout au long du récit, chaque partie narrant le destin d'un personnage. Destins qui s'enchevêtrent tout au long de l'histoire, dans leurs passés et leurs présents.
L'excellent idée de départ est de ne pas utiliser le même ton ni la même narration pour ces trois chapitres récurrents. L'utilisation alternative du « Il », « Tu » et « Je » concoure à insuffler une ambiance particulière à chaque chapitre et donc à chaque personnage.
La structure du récit ensuite, absolument pas linéaire, faite de flashbacks et de retour vers le présent, rend également ce roman atypique. Cette trame déstructurée demande toute l'attention du lecteur, balloté qu'il est par les destins, les croyances, les délires et la violence des personnages.
Des personnages en quête de rédemption (le mot revient régulièrement au cours de l'histoire), tant ils ont perdu le sens des réalités, se sont perdus sur des chemins de traverse parsemés d'horreur.
Ce roman n'est donc pas véritablement un thriller, c'est un récit de destins aliénés où se croisent de nombreux thèmes, entre ésotérisme, pseudo croyances religieuses, sectes et violence.
Et cette violence est patente dans le roman, autant prévenir le lecteur de suite. L'histoire débute dans l'horreur brute, en pleine tuerie de masse, pour ensuite régulièrement plonger dans les monstruosités et tortures infligées dans le cadre de dérives sectaires. Ces passages sont particulièrement éprouvants, parce que racontés de manière crue et clinique à travers ce personnage broyé depuis son plus jeune âge.
Le malaise est profond durant la lecture et les retours incessants vers le passé ne permettent pas au lecteur de se préparer à ce qui l'attend la page suivante.
Parlons de l'écriture ensuite. D'une richesse assez inédite dans ce genre de roman, on sent que l'auteur a côtoyé régulièrement les romans de l'imaginaire dans son passé, proposant une narration imagée, métaphorique et parfois poétique (poésie du désenchantement).
Oh tout n'a pas été parfait à mes yeux, j'ai senti poindre quelques (rares) pincées d'énervement devant certains paragraphes que j'ai trouvés un peu abscons, ayant eu l'impression de suivre un Colin en roue libre durant ces (quelques) passages. Remarque cependant mineure par rapport à la qualité d'ensemble.
Fabrice Colin est, pour moi, un auteur à suivre à l'avenir ; son univers est suffisamment unique pour le faire ressortir du lot. Je pense toutefois que cet univers un peu particulier ne conviendra pas à tous les lecteurs, et peut générer des avis réellement tranchés sur cette oeuvre.
En ce qui me concerne, Fabrice, ton prochain livre sera le mien.
Lien : http://gruznamur.wordpress.com
Commenter  J’apprécie          291
J'avais lu plein de bonnes critiques concernant ce roman, j'avais hâte de le lire...mais à peine commencé, j'ai dû me forcer à continuer. Mais qu'est-ce que c'est mauvais !
C'est censé être un thriller haletant, mais c'est surtout un roman mal écrit et long mais long...
D'habitude, j'adore les romans publiés chez l'éditeur Sonatine, mais là, c'est loupé !
Déjà, c'est bourré de fautes...un bref instant j'ai accusé le traducteur, avant de m'apercevoir que l'auteur est bel et bien français. J'ai relevé une vingtaine de phrases qui ne veulent absolument rien dire, soit il manque un mot, soit la phrase n'a pas été relue car elle n'a aucun sens.
L'histoire aurait pu être intéressante mais le style est très décousu, on suit trois personnes différentes et, dans un même chapitre, il y a des allers-retours fréquents entre différentes époques, ce qui oblige à être très attentif sinon on n'y comprend plus rien. En plus, certain personnages n'ont pas toujours le même nom tout au long de l'histoire, ce qui n'arrange rien.
Le style est assez particulier, par moment l'auteur parle à un de ses personnages en écrivant « tu fais çi » « tu penses cela », et moi, ce type de phrase m'agace.
Je n'ai pas aimé non plus les trop nombreuses pages consacrées à des pseudo théories philosophico-religieuses, dignes de la première secte venue.
Je ne l'ai terminé que parce que je l'avais emprunté dans le cadre d'un comité de lecture, sinon je n'aurais pas été au delà d'une trentaine de pages !
Je suis très déçue et je ne relirai donc pas cet auteur avant un bon bout de temps !
Commenter  J’apprécie          150
Archéologie subtile et enlevée d'un mass murder.

Publié en cette fin mars 2013, le deuxième thriller de Fabrice Colin va beaucoup plus loin et plus fort que le déjà bien réussi « Blue Jay Way ».

Après l'intrication étourdissante d'un serial killer ambigu dans les milieux rock et ciné de Los Angeles, Fabrice Colin nous décortique maintenant un autre « phénomène social total » caractéristique des Etats-Unis (même s'ils n'en ont pas la stricte exclusivité), à savoir le mass murderer : le carnage causé par le tueur, tout de noir vêtu et casqué, dans un hôtel isolé à la frontière du Colorado et de l'Utah, où une classe de littérature comparée de San Francisco se trouvait en séminaire, rythme sauvagement et méticuleusement l'ensemble du roman.

C'est l'insertion de flashbacks, courts ou longs, en une spirale presque hypnotique qui permet à l'auteur de tracer pas à pas la genèse de ce crime massif et normalement insensé, tandis qu'une mère, présente sur les lieux, fait défiler sa vie et se demande si elle peut et doit survivre, et qu'un père, policier du voisinage, se précipite sur les lieux, forcément trop tard, de toute la puissance des 4 x 4 de sa troupe…

Cette archéologie d'un crime exhume ainsi une secte pseudo-bouddhiste millénariste particulièrement abjecte, avec sa vitrine officielle propre sur elle, amie de la Scientologie, complaisamment drapée à l'abri dans les plis du premier amendement, les traumatismes qu'elle est capable d'occasionner chez ses ex-adeptes, et, en bien pire, chez les enfants de ces adeptes, entièrement « éduqués » par elle, les méandres de la culpabilité de ses « repentis » ou de ceux qui ont « laissé faire », et in fine, l'échec des valeurs communes à contrecarrer le désir d'abîme lorsqu'il a atteint une certaine puissance. Mais elle pointe aussi au passage la culture souterraine des grands gangs américains, pas ceux des banlieues ghettos des minorités visibles, qui font en général l'objet de toutes les attentions médiatiques, mais ceux de la grande confrérie suprématiste blanche, plus discrète, largement aussi violente et infiniment mieux organisée…

Le tout sur un rythme subtilement enlevé, avec en bonus, l'équipe de police de Grand Junction, lancée à la rescousse, entre souvenirs et méditations navajo sur lesquelles planent avec beauté les ombres bienveillantes de Jim Chee et de Joe Leaphorn, de Tony Hillerman et de Percival Everett.

L'un des meilleurs thrillers que j'aie pu lire ces dernières années.
Commenter  J’apprécie          110
La police de Grand Junction vient d'être alertée : au coeur d'un motel, un tueur fou abat des étudiants réunis à l'occasion d'un séminaire littéraire. le séjour paradisiaque vire au cauchemar. Un cauchemar vers lequel vont converger 3 protagonistes : Karen, la conseillère d'éducation, Troy, l'énigmatique tueur casqué, et Donald, chef de la police de Grand Junction. Confluence au présent, sous le Feu du Ciel, pour rejouer un passé tu et honni. L'apocalypse vient juste d'advenir sous l'oeil rougeoyant des immenses étendues de l'Utah…

« Ta mort sera la mienne », c'est d'abord le choc d'une violence inouïe, dénuée de sens. Les mots rougeoyants, comme les corps qui se désagrègent, se heurtent les uns aux autres et donnent envie d'abandonner la lecture. Et puis… à un moment donné, l'écriture amorce un point de bascule, s'envole sur des cimes d'une hauteur vertigineuse. Il paraîtrait incongru, voire déplacé, de parler d'une « beauté de l'écriture » là où les faits sont si atroces. Et pourtant, l'écriture ciselée, dépouillée à l'extrême, presque nue sous les mots, vient dire avec brio la pire violence d'avant les mots, et c'est là tout le tour de force de ce roman, mais aussi son côté dérangeant. Parce que des mots, soudain, un sens émerge, celui de l'insensé d'une vie brisée par la manipulation, l'enfer sectaire et ses paradoxes sans fond.
« Sur une chaise en plastique, au centre d'une pièce carrelée de blanc, tu serres dans ta main celle d'une fillette au regard dépeuplé, et vos bras forment un pont fragile au-dessus du passé. Ce qui vous lie, personne ne pourra vous l'enlever, mais vous voici précipités dans le monde, à présent, vous voici nus dans l'attente, et qui sait quand le Feu du Ciel vous délivrera de cette malédiction. » (p. 145.)
Alors, dans les abysses de cet absurde, l'Homme nouveau a fomenté un plan, une quête qui va entremêler la vie dans sa recherche de sens, et la mort, comme condition de cette dernière.
Troy le sait bien, qui se parle en « tu » pour mieux s'approcher : « Depuis des années, deux forces convoitent et se déchirent ton âme. D'un côté, l'enfant victime, le paria inconsolable assoiffé de normalité. de l'autre, le mystique vagissant, rejeton des cauchemars et des nuits en flammes, un chevalier noir qu'aucun drame ne saurait rassasier. » (p. 254.)
Beaucoup d'énigmes ponctuent « Ta mort sera la mienne », de noirceur et de violence, qui n'éludent pas cependant l'analyse psychologique des protagonistes, enrichie et complexifiée par les points de vue narratifs différents.
Quand les routes convergent, puis se séparent, les cimes s'ouvrent vers un ailleurs à construire : « Les nuits devenaient des jours, des rubans d'aube dévidés dans l'azur. Ne restaient que le silence, le vol épars des aigrettes dans l'océan du ciel, le dos rocailleux des sauriens d'avant le Déluge. » (p. 246.) Brillant, puissant, dérangeant.
Commenter  J’apprécie          80
Je préfère la couverture alternative, qui n'a malheureusement pas été retenue : le représentait la tête d'un motard ajustant son casque et était beaucoup plus cohérent avec le roman que ce motard sans casque justement !

On va en effet suivre plusieurs personnages dont un, Troy, qui ne retire jamais son casque. On va suivre Troy, à la fois dans son processus de destruction et dans son histoire, mais également Karen, conseillère à la fac, et Donald, flic obèse et mélancolique. En retraçant leurs existences, l'auteur va nous retracer une histoire où les éléments se mettront lentement en place jusqu'à former une trame complète et cohérente. Avec les passés des personnages le lecteur pourra alors avoir une vue d'ensemble de ce qui a conduit ses trois personnages à ce moment, à cette rencontre sanglante et meurtrière. Point vraiment de jugement de la part de l'auteur, les personnages s'auto-analyse avec leur vision biaisée de la réalité, et c'est au lecteur de démêler les fils afin de comprendre.

Si le début est provocant et offre une plongée immédiate dans l'environnement voulu par l'auteur, dès le moment où la parole sera donnée à Donald pour la première fois j'ai décroché. L'histoire a quitté son aspect thriller pour une plongée assez malsaine dans les dérives d'une secte et dans les traumatismes d'un enfant façonné par la douleur et l'humiliation. Aucun personne n'est réellement attachant, certains sont assez pitoyables mais au final pas un n'est marquant. A part peut-être la petite amie de Troy qui renfermait ce qu'il fallait de décrépitude et de lumière pour en faire un personnage atypique, qu'on oublie pas, mais l'auteur a choisi au contraire de la garder en retrait dans le décor.

Si le récit des tortures et des humiliations des enfants sert à renforcer la connaissance du personnage de Troy, et peut-être de le comprendre/l'excuser, j'ai néanmoins mal compris cette plongée malsaine qui ne méritait pas autant de détail. Je pense que le but de l'auteur pouvait être également atteint sans les détails. le personnage de Karen, que l'on ne découvre réellement qu'à la fin même si des doutes naissent vers le milieu du roman, est un personnage complètement creux qui au final apporte une touche de mysticisme assez malvenue (le "dialogue" avec la jeune fille m'a complètement coupé du roman). Quant à Donald, son histoire n'est pas présenté pour en faire un personnage auquel on s'attache, mais plutôt une poupée pitoyable qu'on exhibe comme un outil. Il n'apporte rien et sa vision des choses ne m'a pas aidé à mieux appréhender l'intrigue dans son ensemble.



En bref je dirai que l'idée de base du scénario n'était pas mauvaise, mais je n'ai apprécié ni son traitement ni les personnages qui ont servis à l'introduire. Dommage, je suis complètement passée à côté du roman.
Lien : http://nyx-shadow.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          80

Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Une psychologue est revenue sur ces souvenirs il y a longtemps, et vous avez essayé de déterminer les circonstances de leur apparition.
"Le moment de la cristallisation est fonction du contexte émotionnel et du niveau de verbalisation manifesté par l'entourage", a-t-elle asséné.
Tu as répété ces mots : "niveau de verbalisation". Après quoi tu as émis un rôt.
Commenter  J’apprécie          160
"Il existe deux sortes de livres, déclarait Elaine. Ceux qui entendent vous rassurer, et ceux qui creusent votre peur en vous montrant la vie telle qu'elle est."
Commenter  J’apprécie          350
Parler au ciel. Peut-être avons-nous perdu cette spontanéité. Peut-être le fil qui nous reliait au sacré a-t-il été rompu. Qui cueille une fleur dérange une étoile, prévenait le poète. Mais les étoiles se soucient-elles encore de notre sort?

(P51)
Commenter  J’apprécie          170
Je ne te laisserai pas partir, Troy, je ne te laisserai pas disparaître cette fois. Quand bien même le dôme du monde devrait se fendiller et rompre, quand bien même, parmi les cendres, il ne devrait rester que nous, je te traquerai, tu peux me croire, je serai là.
La sauvagerie est de mon côté, désormais. Tire ! J’ouvrirai le feu aussi. Et si, à l’heure du Jugement dernier, nous prenons le temps de nous regarder en face, alors j’en fais le serment, fils : ta mort sera la mienne.
Commenter  J’apprécie          60
Il est des âmes dont le passage ne laisse guère plus de traces qu’une étoile filante dans un ciel d’été. Une exclamation fuse, un filament rase la nuit, et terminé. As-tu envie d’être une comète, Troy?
Commenter  J’apprécie          110

Videos de Fabrice Colin (50) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fabrice Colin
1,2,3 BD ! Chez les libraires ! vous présente les BD coups de coeurs de Catherine et la librairie Pop Up & Cie à Nîmes : Pizza Popotame de Leo Arias (Auteur) Editeur, Bang Mumbo Jumbo : et les champignons-mystères de Jakob Martin Strid (Auteur) ; Editeur(s) Sarbacane Monstres 13 ; Texte de : Fabrice Colin ; Dessins de : Nicolas de Hitori chez ALBIN MICHEL 1,2,3 BD c'est le jeudi à 18h30 sur la chaine Youtube et les RS. Trait pour Trait parcourt toujours les librairies de France pour des conseils de lecture avec le soutien des librairies Mine de Rien, Alfa BD, Sanzot, Krazy Kat/ Manga Kat, la planète dessin, Alès BD, le Bidibul, L'octobulle, Comic(s)Trip et Popup&co! #GALERIE #BD #POPCULTURE #BANDEDESSINEE #COMICBOOKS #9EMEART Retrouvez 1,2,3 BD ! Chez les libraires! sur : https://www.youtube.com/TraitpourtraitBD https://www.facebook.com/TraitpourTraitBD https://www.instagram.com/traitpourtraitbd/
+ Lire la suite
autres livres classés : thrillerVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (149) Voir plus



Quiz Voir plus

quiz autour du livre "Projet oxatan" de Fabrice Colin

Qui est l'auteur de ce livre ?

Fabrice Colin
Arthur Tenor
Jean-Paul Nozière

10 questions
195 lecteurs ont répondu
Thème : Projet oXatan de Fabrice ColinCréer un quiz sur ce livre

{* *}