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sur 695 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La forme est si plaisante. Raconter un être à la deuxième personne du singulier, le tu qui interpelle, qui dit "je te vois". Raconter un être qu'on a aimé. Au début très impliquée et amoureuse de cette manière de narrer, j'ai ensuite été moins enthousiaste, notamment parce que la personnalité de Thomas, le protagoniste, m'agaçait. Je dirais que la forme dans ce roman m'a séduite entièrement. Je n'ai rien à critiquer sur ce plan là. C'est le fond qui m'a gênée : Thomas a des désirs de gloire, forts, qui, s'ils ne sont pas satisfaits, le laissent exsangue. Je ne parvenais pas à me reconnaître en lui. J'en ai eu assez à un moment de tenter de m'identifier à lui. Donc une certaine hostilité pour lui a entaché le plaisir de cette lecture. Je remercie en revanche Catherine Cusset d'avoir su dépeindre une personne à tant d'aspects -émotionnel, cognitif, comportemental, perceptif-, un portrait psychologique si raporoché qu'il en devient étouffant (peut être est ce voulu ?). En tout cas, l'écriture de Catherine Cusset m'ayant tant séduite, je sais que ses autres romans m'appellent.
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A l'occasion de la sortie en poche de ce roman, finaliste du Goncourt 2016, je me suis laissé tenter par la quatrième couverture qui parle d'amitié endeuillée.

Le roman commence en France, dans les années 80. On y suit Thomas, un tout jeune parisien de classe moyenne supérieure dont la vie culturelle est trépidante. Il rate deux fois normale sup'? Qu'importe ! Sa destinée sera américaine. Il s'exporte aux Etats-Unis où il applique le même épicurisme et la même nonchalance que dans son pays natal.

Si on ne peut pas manquer d'être touché par la malchance de cet homme, qu'on ne cesse de nous dépeindre comme brillant et à qui les opportunités ne font que filer entre les doigts, on est souvent agacé aussi.

L'entre-soit de ce récit m'a titillé. La narratrice (qui n'est d'autre que l'auteur elle-même, elle ne s'en cache pas) et son personnage sont issus d'un milieu très favorisé : parisiens d'origine, les grandes études en France comme aux Etats-Unis ne sont pas un problème et semblent même aller de soi. On prend l'avion comme d'autres prendraient le bus. Tout le monde semble avoir une résidence secondaire. Placée comme observatrice de ce mode de vie privilégié, je n'ai pas pu me départir de l'impression d'écouter les malheurs de gens aisés qui se regardent beaucoup, beaucoup, beaucoup le nombril.

Ensuite, le sort réservé aux femmes dans ce récit est absolument catastrophique. Les comportements abusifs de Thomas dans chacune de ses relations amoureuses sont décrits avec une complaisance qui m'a sidérée. Il commet ni plus ni moins qu'un viol sur la narratrice quand ils étaient ensemble? Leur relation est passionnelle. Il est jaloux, ultra-possessif, violent avec d'autres femmes? le pauvre, il est insécurisé. Il gifle violemment sa compagne russe en pleine rue ? Quelle salope celle-là, d'avoir osé alerter la police et de le faire jeter en cellule ! Ces russes sont décidément des barbares. Finalement, on peine à plaindre cet éternel célibataire qui mérite sûrement moins de compassion que ses victimes.

Par contre, la description du système universitaire américain est vraiment intéressante. Thomas y est victime de la compétition qui y fait rage mais aussi de son propre manque de rigueur : il est incapable de publier un livre (passage obligé dans le milieu universitaire américain) et ce trou béant sur son CV lui fait manquer les opportunités les unes après les autres.

En bref, c'est un récit tour à tour touchant et agaçant, sur un jeune privilégié qui se heurte sans cesse à la dureté du monde. Malgré tout, je ne peux m'empêcher de me demander : si Thomas était né dans une famille d'ouvriers provinciaux, aurait-on soulevé sans cesse le biais de la finesse de son esprit pour excuser sa violence et sa nonchalance?
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Celui que l'on adorait / Catherine Cusset
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La perte de celui que l'on adorait est sans aucun doute une expérience douloureuse. Mais peu à peu, semble 't'-il la douceur du souvenir prend le pas sur la douleur du manque. Les souvenirs ne meurent jamais. Ils traversent le temps et sont éternels. .Catherine Cusset l'a bien compris puisqu'elle rend un très bel et vibrant hommage à Thomas, (devenu son amant, dans un premier temps, puis un ami proche) qui s'est donné la mort à l'age de 39 ans aux États Unis. Elle nous brosse un portrait touchant et bouleversant de ce jeune homme brillant , d'une vitalité exubérante un esprit vif, et ironique basé sur ses propres souvenirs  Elle a su l'immortaliser, en écrivant son roman à la seconde personne du singulier comme si elle souhaitait qu'il passe dans l'éternité et qu'elle puisse communiquer même dans l'au- delà En se retrouvant dans cet ouvrage,Thomas devient un personnage littéraire et on se plaît à dire que les héros littéraires ne meurent jamais.

Catherine nous dévoile donc , dans un premier temps la personnalité ambiguë de Thomas. Ce texte est émouvant, c'est l'histoire d'une amitié, de celle qui remonte à une ou plusieurs décennies et qui a connu une crise. le lecteur se prend d'empathie pour notre héros, car d'un coté,Thomas revendique son désir de vivre. Il mord la vie à pleines dents. Il est drôle. Il se dégage de lui une véritable gaieté. Il a une répartie vive. Il est enthousiaste. Il adore les femmes,et elles lui rendent bien. C'est un séducteur. C'est un passionné de littérature, de cinéma et de musique, même la variété française puisqu'il écoute Léo Férré . de l'autre, on se rend compte que Thomas est un homme fragile, angoissé. Il en faut peu pour le décontenancer. On assiste progressivement au spectacle de sa dissolution et face à sa longue descente aux enfers, nous sommes totalement impuissants. On découvre un homme bipolaire. (Autrefois appelé psychose maniaco-dépressive, le trouble bipolaire fait partie des troubles de l'humeur auxquels appartient également la dépression récurrente (ou trouble unipolaire).

C'est une maladie qui dans sa forme la plus typique comporte deux phases : la phase maniaque et la phase dépressive.) On souffre pour lui. Bien que Thomas fasse partie d'une joyeuse équipe, son humeur est massacrante. Il est incapable de partager des rires avec ses copains. En amour, il manque totalement de confiance lui. Il ne supporte l'absence de l'autre.Il traverse des périodes où il est incapable de sortir de son lit et de prendre la moindre décision.Il se réfugie dans l'alcool et la drogue. Dans un deuxième partie de l'ouvrage, l'auteur tente d »analyser le comportement de son ami et des ravages causés par la maladie.
Lien : http://www.babelio.com/monpr..
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Tout a très bien démarré, une lecture prenante qui serre le coeur, 100 pages lues d'un trait ou presque et un attachement réel aux personnages. Thomas bien-sûr, mais également Catherine qui raconte la vie et la mort de son ami. Thomas, dont on découvre peu à peu la mélancolie, qui alterne les hauts et les bas, se heurte à de nombreux échecs, se soigne à l'alcool et qui reste finalement un adolescent, fou de littérature et de musique : Proust, Nina Simone et l'Amérique. Thomas et sa fêlure, qui finira par l'emporter dans la tombe. Une belle écriture, des mots choisis avec finesse pour ne pas dire volupté. Un roman de l'émotion.

Alors, pourquoi me suis-je réellement ennuyée en deuxième partie ? Que se passe-t-il dans ce texte pour finalement se mordre la queue et revenir sans cesse sur les mêmes errances (un peu comme Thomas) et lasser. Un peu comme si à force de vouloir raconter ce qu'elle a ressenti (peut-être de la culpabilité ?) Catherine Cusset se serait perdue dans le méandre des mots.
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Un beau texte, une belle intention, servie par une belle écriture mais qui m'a laissée perplexe. La forme de cette éloge funèbre à la mémoire d'un ami cher disparu, à savoir le « tu » m'a gênée dans la lecture, je ne saurais dire pourquoi. D'autant que l'on ne sait plus bien finalement qui, de l'auteur ou de la narratrice, parle. J'ai aussi le sentiment que l'auteur est restée à la surface des choses, contrairement à l'objectif, qui était, me semble-t-il, de rendre compte de la vie intérieure de Thomas. Or, seule la narration par Thomas lui-même aurait permis de rendre compte de cette vie intérieure. Là on assiste, en spectateur passif et voyeur, à la lente mais inéluctable descente aux enfers de Thomas et on tourne un peu en rond. Au final, un sentiment mitigé.
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Le livre est un récit qui s'adresse à Thomas, amant, puis ami proche de la narratrice . Homme à la vitalité exubérante, il s'est suicidé à 39 ans aux Etats-Unis . On se perd beaucoup dans les détails des carrières des enseignants d'universités française et américaine . Plutôt bien écrit mais décevant .
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J'ai eu un peu de mal avec la narration à la deuxième personne du singulier, le "tu". Je me demandais qui parlais et au début ça m'a dérangé, j'ai finis par m'y habituer. Ce n'est pas un type de narration auquel je suis habituée.

Passé cet obstacle, l'auteure nous livre dès le départ la fin. Elle se remémore ses souvenirs sur le ton de la fiction, elle rend un hommage assez singulier à son ami. On suit Thomas Bulot, un jeune homme intelligent avec une soif de réussir qui part aux États-Unis pour enseigner. La narratrice tente de retranscrire les émotions de son ami à travers ces réussites et ses échecs, ses maladresses et ses coups de blues. Elle tente d'expliquer ce qui la poussé à faire certains choix que se soit professionnelle ou amoureux. Plus les années passent, plus le personnage principal semble s'enfermer sur lui-même.

La narration à la seconde personne m'a perturbé au début, au fil des pages, je me suis rendue compte qu'elle était plus que nécessaire. Catherine Cusset s'adresse à son ami, elle le rend plus réel. L'hommage est beau même si certains passages sont durs. La narratrice est dure avec son ami. J'ai bien aimé ce livre malgré certains passages m'ayant rebuté.
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Thomas est mort, il vient de se suicider. Catherine, son amie de longue date et certainement l'auteur de ce roman, lui rend hommage en relatant sa vie de manière particulière, en s'adressant à lui par le 'tu' et en le faisant parler. le récit s'emmêle donc de je, tu dans une même phrase.
Nous traversons ainsi une époque, dans un milieu intello et cultivé d'universitaires. Beaucoup de références littéraires, cinématographiques, de promenades dans New York, Venise, Paris, de citations diverses en français et en anglais. Je m'y suis profondément ennuyée, je n'ai pas eu d' empathie pour ce Thomas bien malade mais qui a eu de la chance tout compte fait d'avoir des amis aussi présents et attentifs à sa vie.
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La construction du livre pourra perturbé certains lecteurs. Le prologue annonce le suicide du héros mais on ne comprendra les raisons de cet acte que dans la fin du récit. Le lecteur devra être attentif tout au long du récit s'il souhaite comprendre les raisons de son suicide. Il a des petits défauts dans l'écriture : il y a de nombreux recours à des paroles de chansons (souvent non traduites) qui n'apporte rien et ne sont pas mises en valeur dans le récit ; l'auteur vivant aux USA, elle ne s'attarde pas sur certains détails de l'Amérique qui ne sont peut-être pas familiers du lecteur français ; on notera aussi quelques anglicismes. Le récit est plaisant pour qui s'intéresse au monde universitaire et c'est pour cela qu'il faut le lire selon moi.
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offert par Ethel
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