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3,64

sur 695 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Merci à Babélio et aux Éditions Gallimard (folio) de m'avoir adressé le livre de Catherine Cusset.

Dans cet ouvrage l'auteure raconte l'histoire de Thomas de 1986 (il a 17 ans) à 2008, année de son décès à 39 ans. Elle choisit comme procédé d'écriture de lui parler directement en le tutoyant.
Elle le rencontre grâce à son frère. Il deviendra son ami après avoir été durant quelques mois son amant.
Après avoir raté à deux reprises le concours d'entrée à l'ENS, Thomas part pour les États-Unis, s'inscrit à l'université de Columbia, choisit Proust comme sujet de thèse, se passionne pour le cinéma et la musique.
Les dossiers de candidature qu'ils adressent aux universités américaines ne reçoivent pas l'accueil auquel il pense avoir droit. Il rate Princeton à une voix. Il obtient des postes dans trois universités moins prestigieuses situées dans l'Amérique profonde. Sa thèse n'est pas terminée. Il ne publie pas d'ouvrage seulement quelques articles. Ses aventures amoureuses (Ana, Elisa, Olga, Nora) se terminent souvent mal, certains de ses amis se lassent, il boit plus que de raison, vit au-dessus de ses moyens.
Au cours de ma lecture (jusqu'à la page 249) j'ai éprouvé pour ce personnage une profonde antipathie, je ne lui ai trouvé que de défauts : prétentieux, mégalomane, présomptueux, paranoïaque. Il gâche les qualités intellectuelles exceptionnelles dont il est doté.
Arrivé page 249, il me faut revenir en partie sur mon jugement, Thomas ne serait pas totalement responsable de son comportement, le diagnostic est fait par un psychiatre, il souffre d'une maladie maniaco-dépressive appelée actuellement bipolaire. Malheureusement il est déjà trop tard. Alors qu'il sait que son traitement est incompatible avec l'alcool, il ne prend pas ses médicaments et continue de boire.
Son dernier contrat n'est pas renouvelé, couvert de dettes, il se suicide.

Cet ouvrage n'est pas le premier que je lis de Catherine Cusset, et ce n'est pas mon préféré qui est "un brillant avenir".
J'ai apprécié non seulement l'écriture fluide mais aussi les nombreuses références à la littérature, la musique et le cinéma, ainsi que les informations sur les universités et l'embauche des professeurs.

Pour terminer j'ajoute être un peu agacée parfois par le milieu "intello/bobo" du petit monde de Thomas et de ses amis dont l'existence se déroule entre New-York et Paris, comme si cette vie était la normalité.



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L'écriture de Catherine Cusset possède, à mon sens, un genre très singulier, parfaitement identifiable, toujours entre introspection et communication.
Dans cet opus, elle parle, à titre posthume, à un ami qui aurait pu- qui aurait dû- être un personnage important mais qui a "saboté" sa vie pour inadéquation à la société "normale". Peu à peu, l'auteur, avec précision et insistance, fait croître le dérangement du lecteur en grossissant les dérives du "héros" jusqu'à la chute finale qui s'avère être une libération et pour le "héros" et pour le lecteur.
Intéressante étude de la souffrance liée à la non acceptation de sa différence ou à son inaptitude de plier son comportement à la norme ; une petite réserve quant à certains passages à la limite du pathos, même si le but de l'écrivain est de nous faire toucher du doigt combien le mal de vivre peut être destructeur.
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Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond chez ce garçon ! Pourquoi tant d'échecs successifs dans sa vie alors qu'il a tout pour lui : intelligent, cultivé, ouvert, l'intellectuel dans toute sa splendeur. Il est curieux de tout, le cinéma, la littérature, la musique, sa culture est immense...En plus, il a du charisme, il plaît aux femmes, il est grand et beau ce qui ne gâche rien. Bref, un brillant avenir s'offre à lui, une carrière universitaire lui tend les bras. Pourtant, c'est le contraire qui se produit, le chemin est semé de désillusions. Rien ne se passe comme prévu. Tout part en vrille. Contre toute attente, les déceptions amoureuses succèdent au déboires professionnels et le lecteur s'interroge. Comment peut-on se saborder à ce point ? Pourquoi ces excès, ces débordements, ces réactions inadéquates ? Il n'a pas l'air de se rendre compte qu'il gâche sa vie. La narratrice dévoile progressivement et assez tard dans le déroulement de l'histoire, la raison de ce comportement destructeur et nous amène inexorablement vers une fin tragique mais pas de surprise, c'était la chronique d'une mort annoncée au premier chapitre.
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Bien sûr qu'on adore Thomas. Il est brillant, il est époustouflant. Il est beau, il est drôle, c'est un amant magnifique. J'imagine son intelligence, sa verve, sa culture inépuisable.
La narratrice fut une de ses aventures, puis son amie proche. Elle nous laisse voir Thomas, tantôt magnifique, tantôt pathétique... Au fil des pages, on découvre un univers d'intellectuels aussi brillant, que sectaire. Cinglant.
C'est la descente aux enfers de cet homme passionné, que l'on suit d'échec en échec dans le Paris 6e, à New York, puis dans tous les Etats-Unis... Quel gâchis.
A lire!
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Si je connais pourtant plutôt bien le style d'écriture de Catherine Cusset pour avoir lu plusieurs de ses livres j'ai tout de même été décontenancée par le point de vue narratif choisi pour ce nouveau roman de la rentrée littéraire.
Toutefois si j'ai pu être quelque peu désappointé au début cela n'a pas duré. Les qualités littéraires de Catherine Cusset sont indéniables, en tout cas moi cela me plaît.
Cet « autre adoré » est en fait un ami décédé, Thomas. Nous apprenons que ce dernier se suicide dans les premières pages du livre.
Le « tu » permet une promiscuité intéressante qui permet d'être concerné par ce que Catherine Cusset nous raconte. En s'adressant directement à lui cela pourrait donner au lecteur le sentiment d'être exclu de ce monologue, mais rassurez-vous cela n'est pas le cas, au contraire, cela nous place au plus près de ce que Catherine Cusset a à dire, à lui comme à nous.
Ce récit est un hommage poignant, vibrant, sombre et fataliste à son ami qui fut également à un moment de sa vie son amant.
Ce roman permet encore une fois à l'auteure de nous parler de sa vie, cette fois-ci au détour de la courte biographie de Thomas. On se dit rapidement que ce jeune homme n'a finalement pas su faire face aux aléas de la vie. Tout du moins c'est ce que l'on croit jusqu'à ce que l'auteure nous face une révélation, comme une confidence, et d'un seul coup tout est devient beaucoup plus clair.
Un grand merci à Babelio et son opération découverte de la rentrée littéraire ainsi qu'aux éditions Gallimard, pour m'avoir permis de découvrir ce livre
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Le titre de ce roman, tiré d'une des chansons les plus désabusées de Léo Ferré "Avec le temps" donne le ton de ce récit mélancolique, dont les premières pages débutent par la découverte de la mort de son héros, Thomas, enfin de son suicide aux Etats Unis. Jeune homme brillant, amoureux de Proust et de Nina Simone, pouvait-on présager d'une telle fin et aurait-on pu l'éviter?
Thomas et Nicolas son meilleur ami ont sympathisé lors des manifestations "anti Devaquet" de 1986.Catherine, la narratrice est la soeur de Nicolas. de 6 ans plus âgée, Normalienne, agrégée elle enseigne déjà en fac et revient de Yale. D'amie de Thomas elle deviendra brièvement son amante avant de redevenir une amie fidèle. C'est par ses mots que Thomas reprend vie l'espace de ce livre.
Thomas lui aussi veut faire "Normale Sup".Pour sa mère il ne peut que réussir, moralement il le lui doit. Nicolas réussira, lui, échouera, 2 fois. Pour Thomas c'était Normale Sup ou rien. Ce sera pire. Mais pas tout de suite.
Facilement reçu à Sciences Po ,Thomas décide de partir aux Etats Unis, où il est admis à Columbia. Intégrer une des facultés de l'Ivy League, un rêve devenu réalité, qui devrait effacer la tâche laissée par son échec parisien. Mais tout n'est pas si simple car Thomas n'est pas comme tout le monde. Thomas c'est Proust son idôle du XIX égaré sur les campus américains du XX eme siècle. Malgré toutes ses conquêtes féminines, l'admiration de ses étudiants, , malgré ses amis et connaissances qui s'évertuent à l'aider à décrypter les us et coutumes des universités et de la vie américaines, Thomas reste en perpétuel décalage. Son intelligence brillante, ses idées géniales, son imagination débordante, ne suffisent pas à effacer son impulsivité et son inaptitude à entrer dans le concret des choses. Au contraire, elles l'en éloignent peu à peu.Seuls la littérature, la musique et l'amour l'intéressent. Ce n'est pas un carrièriste, et dans ce monde universitaire aux places si convoitées il ne fera pas les bons choix.Il ne sait pas et ne peut pas les faire. Il évolue, tel un enfant avec un sentiment de toute puissance qui l'exonérerait des nécessités de la vie réelle qu'il ne cesse de reporter.S'il a largement les moyens intellectuels de ses ambitions, il ne sait pas les concrétiser.Malgré une relative bienveillance du système universitaire américain à son égard, malgré des amitiés constantes et bien placées, les universités et les postes qu'il sera contraint d'accepter seront de moins en moins prestigieux et rémunérateurs alimentant un sentiment d'abandon et de solitude en partie imaginaires, car Thomas est malade et il ne le sait pas. Quand le diagnostic tombera, il sera trop tard, et dans le fonds aurait-il vécu si intensément?
J'avoue que la première lecture ne m'a pas enthousiasmée. Je ne me suis pas sentie d'emblée intéressée par la vie de Thomas Bulot, ni par ces paysages d'une Amérique de dépliant touristique de New York à Salt Lake City ni par ce diagnostic de bipolarité qui dans nombre de romans suffit à expliquer les errements des personnages.
Néanmoins ce livre m'ayant été offert par Babelio (que je remercie au passage) j'étais redevable d'une critique et je l'ai relu. Je ne le regrette absolument pas. le "tu" que la narratrice utilise et qui m'a un peu gênée la première fois, m'a rendu le personnage de Thomas beaucoup plus proche plus authentique et touchant dans sa vulnérabilité. C'est finalement un livre d'une grande sensibilité et de délicatesse au style très fluide et musical.
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Le roman commence par la fin de l'histoire, c'est à dire, la mort du personnage principal.
Au début, l'écriture à la deuxième personne du singulier m'a étonnée, puis je m'y suis faite.
Thomas est un personnage que j'ai parfois aimé, d'autres fois il m'a agacée, surtout quand je voyais qu'il courait à sa perte, connaissant sa triste fin.
Le roman est très bien écrit et je suis contente d'avoir découvert Catherine Cusset en gagnant ce livre à un concours.
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Je remercie tout d'abord Babelio et les éditeurs Gallimard et Folio de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage.
J'avais entendu parler de ce livre lors de sa sortie à la rentrée littéraire et je l'avais noté dans un coin de ma tête suite aux très bonnes critiques du Masque et la Plume.
Je dois bien admettre que le "tu" avec lequel l'auteure s'adresse au personnage principal m'a énormément gêné. Ce n'est qu'une fois le livre terminé que j'ai fait quelques recherches et que j'ai compris que l'histoire est bel et bien réelle et que j'ai mieux compris l'emploi du "tu".
J'ai beaucoup aimé l'environnement autour de ce livre : le monde intellectuel français, les grandes universités américaines. Je pense que ça a beaucoup joué dans le fait que j'ai bien accroché à ce livre. le personnage m'a pourtant beaucoup agacé! On voit venir de tellement loin les bourdes, on a envie de l'en empêcher et on ne comprend pas bien pourquoi ses amis, dont l'auteure, sont si bienveillants avec lui (le coup du traducteur pour le conseiller de l'ambassade de France qui se met à converser avec les Israëliens... et qui s'étonne d'être congédié!).
Et me concernant j'avoue ne pas avoir vu la conclusion venir (j'ai lu beaucoup de critiques dans lesquelles les lecteurs disaient avoir rapidement compris ce qui ne tournait pas rond). Mais lorsqu'elle arrive, elle est tragique et pleine de sens. Et assez culpabilisante puisque cet agacement ressenti envers le personnage se transforme en profonde empathie et tristesse pour cet homme.
Bref, une belle lecture très rapide et très touchante (qui m'a un peu mis le bourdon quand même!). C'est mon second livre de cet auteur (après Un Brillant Avenir que j'avais également beaucoup aimé et qui m'avait complètement emporté et mis aussi un peu le bourdon aussi d'ailleurs!) qui devient clairement pour moi une auteure dont je regarderai plus attentivement les sorties.
Lien : https://piccolanay.blogspot...
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Dans ce roman Catherine Cusset fait un bel éloge funèbre à son ami suicidé. Elle nous fait vivre le parcours tragique d'un jeune homme brillant et attachant. Son style est maîtrisé, fluide et captivant. Les références littéraires et musicales et surtout les citations de Proust enrichissent le récit.
Si c'était une pure fiction j'aurais trouvé ce roman génial, mais s'agissant d'éléments autobiographiques et plus précisément de la vie d'un ami je suis saisie de malaise. Ce malaise est accentué par l'intimité avec choix du tutoiement.
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Triste mais beau... le style est, au départ, surprenant... deuxième personne du singulier c'est assez peu courant voire même déroutant. mais on se laisse rapidement prendre par le récit de cette amitié, c'est touchant triste et bouleversant... et ça se lit d'une traite. un excellent livre !
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