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EAN : 9782864326021
121 pages
Verdier (09/04/2010)
3.75/5   20 notes
Résumé :
La littérature est une arme. Qui la sert prend parfois le risque majeur  : celui de perdre la vie. Dans la nouvelle qui ouvre le recueil, « La couleur du noir », la fiction – sous la forme d’un manuscrit – met en jeu une page d’histoire peu connue, l’insurrection malgache de 1947, et dévoile du même coup l’ampleur d’une machinerie meurtrière.

Le passé n’est jamais qu’un présent réactualisé. Une image – matérielle, ou conservée dans une mémoire i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Je me souviens vaguement d'avoir lu (probablement dans Le Monde Diplomatique) un dossier montrant qu'au contraire de la littérature générale, la science-fiction publiée depuis des décennies et encore aujourd'hui propose une réflexion efficace sur les formes d'organisation de la société. Lisant ce recueil de nouvelles de Didier Daeninckx, je me disais que le polar est le genre qui décrit le mieux notre société actuelle, une riche mine pour les historiens futurs. Et Daeninckx arrive, comme toujours, à cumuler cette introspection des diverses couches de la population française contemporaine avec des révélations de faits historiquement et politiquement importants dont on ne parle pas assez.

Dans ce volume, un des textes ne prend même pas la peine de s'habiller de meurtre ni d'enquête : une simple histoire d'amour et de contrebande pour nous expliquer les trafics frontaliers et leur influence sur le commerce local. Mais quand même, on y évoque l'assassinat du président Doumer, sujet pas neutre du tout. le lecteur n'a pas d'enquête à se mettre sous la dent, mais on lui donne de quoi penser.
Les autres nouvelles parlent de massacre à Madagascar, de grèves réprimées dans le sang, de théorie du complot, de Srebrenica... Daeninckx poursuit son travail de remémoration, tout en enchantant son lecteur avec de brèves histoires, pas déprimantes cette fois-ci, pleine de chocs et de vengeances. Arrête ton tram, Ben Hur ! propose même une vision très amusante de la cérémonie des oscars, avec Billy Wilder et William Wyler en vedettes invitées. En lisant Daeninckx, j'ai souvent envie de chercher d'autres informations sur les faits qu'il rapporte ou les personnages qu'il convoque, c'est dire s'il est efficace sur moi. Ici il invente un auteur auquel il attribue le Goncourt 1960. Eh bien je vous laisse chercher ce que ce millésime a de particulier : chapeau !
Malgré le risque de dire des évidences, j'ajoute que, comme dans ses autres livres, Daeninckx est un merveilleux portraitiste (flic handicapé, mafieux repenti, jeune loup sur le point de faire fortune grâce à un site internet, éditeur...) qui nous montre notre société par ses individus et leur mode de vie par des détails très justes.

Lisez ce livre lisez les autres du même auteur, soyez distraits, remués et édifiés tout à la fois.
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Le directeur des éditions Intérieur noir a été assassiné à l'aide d'un faucon maltais. Une ex-vendeuse de la Samaritaine voit resurgir un terrible pan de son enfance à travers un dessin d'Angelo di Marco. Wiliam Wyler raconte la genèse de la course de chars de son Ben Hur.
Dans dix nouvelles bien ficelées, Didier Daeninckx fait se télescoper le présent et le passé, et il en jaillit des étincelles. Les références à la littérature, la bande dessinée, la musique, le cinéma émaillent les récits. Au détour d'une page, Billy Wilder et William Wyler s'affrontent dans la course aux Oscars. Et, évoquant Jack London devant des lycéens de Port-Vila, ne serait-ce pas Didier Daeninckx lui-même? La littérature, surtout le polar, occupe une place de choix dans le recueil, des faits historiques sont évoqués (les massacres de Srebrenica, les grèves de 1913, le 11 septembre).
L'écriture nette et précise fait mouche. L'ambiance est prenante. J'ai beaucoup aimé.
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Un recueil de 8 nouvelles policières. Didier Daeninckx excelle dans son art de rendre le passé éclairant le présent, à l'instar de Modiano qui en fait son territoire préféré.
La couleur du noir, où Madagascar fait écho à la répression qui s'y déroula en 1947
Un air de déjà vu, quand une affiche renvoie à un crime passé
L'épave de Port-Vila, avec Jack London et son roman Martin Eden, et surtout son bateau le Snark
Jamais deux sans trois, retour sur le gang des Lyonnais et la paternité
La vie en rose, avec la guerre en Yougoslavie
Arrête ton tram, Ben Hur, quand le cinéma raconte la fuite d'un leader ouvrier en 1913
L'amour en contrebande, avec un village à cheval sur une frontière
Rue des degrés, une rue sans numéro d'où l'on part à la recherche d'informations à vendre
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Avec sa plume si incisive, une fois de plus Didier Daeninckx nous démontre jusqu'à quel point l'âme humaine peut être aussi noire qu'un morceau de charbon.

Dans ce recueil de nouvelles, chaque personnage tel Janus a une double personnalité.

L'une cruelle et sombre, tandis que l'autre est lumineuse et morale.

On ne peut que les comprendre et même avoir de l'empathie pour eux.
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Même si d'aucuns pensent que le polar (…comme la science fiction) est un art littéraire mineur, j'adore. Et plus encore les nouvelles pour leur densité…

Beatrice m'a passé ce petit livre de nouvelles. Elle a eu bien raison car j'ai redécouvert à cette occasion un maitre de la nouvelle, une écriture ciselée, précise, des histoires qui vous happent !

Le plus de cet auteur, à mes yeux, c'est justement cet embarquement immédiat dans chacune de ses histoires. Il vous accroche littéralement dès la première phrase et vous voilà entrainé jusqu'à la fin sans prendre le temps de respirer.

Ces nouvelles sont autant de films en puissance et l'occasion de se replonger dans des bouquins de références, histoire de compléter les informations délivrées de main de maitre par l'auteur. Ben oui, que ce soit sur les roses (si, si…!) ou sur tel gang, tel film, tel auteur. On en ressort plus cultivé…!

Bref une série de nouvelles qui méritent de votre part une lecture tranquille, quasi homéopathique. Allez, une nouvelle par jour. Moi, je n'ai pas pu, trop vorace.
Lien : http://www.urbanbike.com/ind..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Cette année-là l’hiver avait envahi Pâques, et les dernières neiges s’étaient maintenues sur les pentes exposées au nord jusqu’à la mi-avril. De part et d’autre de la frontière, dans ce territoire en forme de poche qui va de Bernissart à Erquennes, les cuisinières n’avaient cessé de ronfler de jour comme de nuit, engloutissant les tas de charbon remisés sous les auvents, les sacs de boulets entreposés dans les caves. Il n’était pas rare, tant en France qu’en Belgique, qu’on en soit arrivé à racler la suie. Le soleil avait fait une timide apparition en mars, le jour du printemps, comme pour saluer les quelques dizaines de chômeurs, partis à pied de Maubeuge, qui rejoignaient Lille en longeant le pointillé tracé sur les cartes. Des Polonais du hameau de Solitude s’étaient joints à d’autres mineurs, à des ouvriers des usines des environs, des cheminots, pour les accueillir sur la place de Vieux-Condé. Une lourde pluie gorgée de glace avait fondu sur la maigre foule quand un délégué s’était hissé sur le plateau d’une charrette pour dire son refus des injustices. On s’était réfugiés transis, serrés, dans l’arrière-salle du café, enveloppés par la buée des haleines. Le gris du ciel s’était déchiré d’un coup, des semaines plus tard, le jour de la fête du Travail. 
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- Je ne vois pas ce qui vous permettrait d'en douter ...
- Rien ... peut-être l'expérience ...
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Videos de Didier Daeninckx (40) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Didier Daeninckx
Dans le 170e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente le parcours de Missak Manouchian, récemment entré au Panthéon, à travers deux bandes dessinées sorties récemment chez Les Arènes BD et Dupuis. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie de l’album Copenhague que l’on doit au duo Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Rijsberg, publié aux éditions Dargaud - La sortie de l’album Le champ des possibles que l’on doit au scénario de Véro Cazot, au dessin d’Anaïs Bernabé et c’est édité chez Dupuis - La sortie de l’album L’homme miroir que l’on doit à Simon Lamouret et aux éditions Sarbacane - La sortie de l’album The Velvet underground, dans l’effervescence de la Warhol factory que l’on doit à Koren Shadmi et aux éditions La boite à bulles - La sortie de l’album Sept vies à vivre que l’on doit à Charles Masson et aux éditions Delcourt dans la collection Mirages - La réédition de l’album Mauvaises herbes que l’on doit à Keum Suk Gendry-Kim et aux éditions Futuropolis
+ Lire la suite
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