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EAN : 9782918767237
304 pages
Asphalte (11/10/2012)
3.95/5   11 notes
Résumé :
Tragiquement connue pour son histoire chaotique et violente, ainsi que pour la catastrophe qui l’a frappée en 2010, Haïti est le pays le plus pauvre des Amériques – et l’un des plus riches sur le plan littéraire.
Cette anthologie de dix-huit nouvelles, projet lancé avant le tremblement de terre, réaffirme le talent des auteurs contemporains haïtiens, qu’ils vivent sur place ou qu’ils soient issus de la diaspora, sur un terrain où ils ne sont pas forcément at... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Krik? Krak! Haïti nous est conté en 18 nouvelles. de toutes les anthologies éditées par Asphalte, celle-ci est sans doute la plus intéressante et la plus cohérente. Les 18 auteurs, résidant sur l'île ou issus de la diaspora, nous plongent dans la réalité haïtienne, celle des enlèvements ("Rosanna" de Josaphat-Robert Large), des restavek ("Claire Lumière de la mer" d'Edwige Dantricat), des revendications sociales ("Hall de départ" de Nadine Pinède) ou des tremblements de terre ("Odette", de Patrick Sylvain, "Le harem" d'Ibi Aanu Zoboï).
Si les nouvelles concilient les impératifs du réalisme, politique, économique, social, et dénoncent habilement les dérives d'un système inégalitaire, elles s'ancrent également dans l'oralité haïtienne, à travers les figures majeures de son histoire, ses traditions et ses rites.
Six nouvelles se distinguent de l'ensemble des textes et je les cite de manière tout à fait subjective.
"Le doigt", de Gary Victor met en scène un voleur qui coupe le doigt d'un riche homme d'affaire afin de lui dérober sa bague. Impossible, en lisant cette petite merveille de concision, de ne pas songer à Théophile Gautier ou à La Vénus d'Ille de Prosper Mérimée.
Trois récits, "L'auberge du paradis" de Kettly Mars, "Vingt dollars", de Smartt Bell, "Maloulou" de Marie-Lily Cerat, transportent le quotidien haïtien dans une dimension où les repères temporels et existentiels des personnages disparaissent au profit d'un temps mythologique figé dans l'éternité.
Et enfin, "Carrefours dangereux" de Louis-Philippe Dalembert et "L'ultime département" de Katia D. Ulysse, retracent le parcours de deux exilés, l'un au Canada, l'autre aux Etats-Unis, de retour en terre haïtienne.
C'est avec regret que l'on referme Haïti noir, même si grâce au choix établi par Edwige Dantricat de nouvelles lectures nous attendent, je pense à Gary Victor et Louis-Philippe Dalembert. René Depestre et Frankétienne peuvent dormir tranquilles, la relève est assurée. Ne reste plus qu'a patienter encore une année avant de pouvoir lire La Havane noir, toujours chez Asphalte, en octobre 2013.
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« Malgré l'histoire tragique d'Haïti (ou peut-être à cause d'elle), nous avons toujours été fiers de nos origines. La première république noire au monde. La seconde république du Nouveau Monde, après les Etats-Unis. le premier pays créé à la suite d'une révolution d'esclaves, en 1804, et mis à l'index pendant des décennies pour éviter de donner de mauvaises idées à d'autres. »

Edwidge Danticat, née en Haïti en 1969 et auteur de romans, d'essais, de nouvelles, récompensée par le National Book Critics Circle Award pour Adieu mon frère a constitué une anthologie de nouvelles haïtiennes contemporaines, écrites pour certaines en français, pour la plupart en anglais.

Ce recueil nous propose un parcours aussi poignant que dépaysant, souvent dérangeant à travers l'île. Chaque nouvelle se déroule dans une ville précise d'Haïti, indiquée sur la page de titre, comme faisant partie intégrante de l'identité et de la tonalité du récit. Des expressions en créole accréditent encore la sensation de dépaysement et l'effet de réel
Les nouvelles sont réparties en trois catégories Magie noire, Eaux troubles et Noir sur blanc.
Les récits regroupés sous le nom « Magie noire » font bien sûr la part belle aux sciences occultes. J'ai apprécié le doigt, cette histoire de vengeance post-mortem sur fond de vaudou qui n'est pas sans rappeler La main De Maupassant, tout en étant plus solidement ancrée dans une réalité assez sombre de drogue et de banditisme. L'Auberge du paradis raconte la mise à pied du commissaire Vanel, dans une auberge fantasmagorique.

« Eaux troubles » constitue sans doute la partie la plus sombre du recueil, dressant un tableau fort glauque de la vie sur l'île : enlèvement de jeunes héritières à Port-au-Prince comme dans Rosanna, où l'avidité le dispute à la barbarie, lutte perdue d'avance contre des expériences médicales déguisées en meurtres rituels dans Carrefours dangereux, fragilité de la vie dans un pays menacé par les séismes dans le Harem, où Robby tente de réunir ses trois conquêtes par-delà la mort.

« Noir sur blanc » est l'univers des compromis, un entre-deux où parfois, l'amour et la compassion peuvent l'emporter, lueurs d'espoir dans un monde de violence. Dans Qui est cet homme ?, c'est la générosité d'Orélus et la reconnaissance inattendue de son ravisseur qui vont lui permettre d'échapper au pire ; dans La Merci au portail, l'histoire d'amour de Haba et Colin finit par vaincre les obstacles.

En résumé, un recueil qui n'est pas vraiment une invitation au voyage mais qui a le mérite de nous faire ouvrir les yeux sur un pays en souffrance. J'ai donc beaucoup apprécié cette lecture qui nous prouve que par le biais de la fiction, on peut en apprendre beaucoup sur les dures réalités quotidiennes d'un pays. Les nouvelles qui m'ont le plus émue sont sans doute Odette, qui relate un tremblement de terre p. 21 « La ville qu'on lui faisait traverser à présent était comme Hiroshima, et l'ampleur de la destruction lui rappelait les films de guerre que son mari aimait tant regarder. » ; p. 24 « A la place, elle leva les yeux au ciel, qui n'avait jamais autant brillé et regorgé d'étoiles. Elle chercha sa bonne étoile, mais en vain. Elle l'avait abandonnée en tombant des cieux il y avait bien longtemps. », Rosanna, que j'ai évoquée plus haut, ainsi que Laquelle des deux ? qui montre jusqu'à quelle extrémité peut pousser l'amour d'une mère.

Un petit plus en fin de volume, une playlist disponible sur internet pour prolonger sa lecture en musique.

Merci à Babélio et aux éditions Asphalte pour cette découverte riche en émotions.
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Tenter d'arracher de l'espoir et du rire intérieur à la misère, à la corruption et aux illusions...

Publié en 2011 en anglais et en 2012 en français, ce nouveau recueil fruit de la collaboration entre les New-Yorkais d'Akashic Books et les Françaises d'Asphalte est un nouveau cru très réussi dans ce concept présentant à chaque fois une vingtaine de nouvelles bien noires sur une ville (ou un pays, lorsqu'il est relativement "petit" comme c'est le cas d'Haïti).

Parmi les 18 nouvelles ainsi sélectionnées par Edwige Danticat, cinq ont largement retenu mon attention et sept m'ont franchement enthousiasmé.

On goûtera ainsi les risques des mauvaises fréquentations adolescentes dans l'enlevée "Au bout de l'arc-en-ciel" (M.J. Fievre), le combat quotidien pour la survie quand sont alliées pauvreté, petits boulots improbables et trafic de drogue dans l'enjouée mais rude "Vingt dollars" (Madison Smartt Bell - considéré ici à raison comme une sorte de "Haïtien d'adoption", depuis son monumental triptyque romanesque sur l'indépendance du pays et sa biographie romancée de Toussaint Louverture), la violente présence des très riches au sein de la misère environnante, et certaines de ses conséquences, avec la tragique "Rosanna" (Josaphat Robert-Large), le rôle social et psychologique du vaudou comme refuge face à l'injustice et au crime du plus fort, dans l'étonnante "Maloulou" (Marie Lily Cerat), ou enfin la lumineuse et tragi-comique incursion dans les trafics en tous genres pouvant prendre place entre l'île et la Floride, avec "Le Léopard de Ti Morne" (Mark Kurlansky - autre Haïtien d'adoption, en tant que journaliste américain spécialiste du pays).

Sept nouvelles se haussent donc avec bonheur au-dessus du lot : la gestion très particulière et néanmoins ritualisée de la disgrâce des policiers trop curieux, dans "L'auberge du Paradis" (Kettly Mars), le fantastique déroulé à rebours, accéléré et magique, du destin cruel d'une petite fille de pêcheur, dans "Claire Lumière de la mer" (Edwige Danticat), la magnifique tentative d'un policier pour mener une enquête criminelle sans céder aux conseils gentiment corrupteurs, dans l'ironique "Carrefours dangereux" (Louis-Philippe Dalembert), une bien étrange exploration de la folie dans "Blues pour Irène" (Marvin Victor), une formidable fable du déracinement et de la vengeance glacée dans "L'ultime département" (Katia D. Ulysse), une manière plus contemporaine de traiter de ce déchirement entre culture traditionnelle, locale, et modernité américanisée, avec la quête personnelle de "Hall de départ" (Nadine Pinede), et enfin, la sublime marche triomphale et cruelle pour réparer l'injustice subie, avec l'énorme "La Merci au portail" (Marie Ketsia Theodore-Pharel).

Un recueil qui fouille Haïti au coeur, qui retourne sans hésitations ses terres les plus noires, qui y saisit les drames intimes, les espoirs fugaces ou les espaces libres arrachés avec tant de peine à la misère, à la corruption, aux illusions, anciennes ou modernes, en laissant toujours un discret espace au rire intérieur, même désespéré. Une lecture à recommander sans aucun doute.

"Deux semaines plus tard, la police avait découvert que ma fille s'appelait elle-même Irène Gouin, qu'elle était un peu barjot, mais très belle, pourtant, m'avait soufflé un agent sur un ton de regret. C'est à dater de ce jour-là qu'était arrivé l'inspecteur Joseph, avec ses questions, sachant que j'avais eu une liaison avec Jimmy, et que Jimmy n'était pas seulement mon mort, mais celui de tous les habitants du Bel-Air qui l'avaient aimé et haï. C'était un mort public, lui avais-je dit de prime abord, sifflant entre mes dents. Un mort dont sans cesse les gens parlaient, cherchant en lui avec force proverbes et métaphores la part de l'ange et du démon, annulant notre histoire et celle, ancienne, poussiéreuse, de toutes les autres femmes aussi, sachant que de lui il ne me restait qu'un vague souvenir de draps en fouillis moites de sueur et d'haleine de vieilles paroles chuchotées. Ainsi toute histoire est faite, avais-je conclu, me disant en pensée que Jimmy avait peut-être eu une belle mort, sur le point de jouir, agrippé à la croupe de la meurtrière, beuglant." (in "Blues pour Irène")
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Ça n'est pas une ville qui est au centre du nouveau recueil de la série des « villes noires » des éditions Asphalte, mais tout un pays. Pourtant, s'il est vrai que, il y a de cela quelques mois, on avait l'impression d'avoir affaire à un pays et même un continent avec le recueil consacré à Delhi, on a tôt fait de réduire Haïti à une ville tant la cohérence qui existe entre les nouvelles et la récurrence d'un certain nombre de thèmes donne vraiment l'impression de naviguer dans un espace relativement restreint.

De fait, on peut louer le travail fait par Edwige Danticat, chargée de rassembler les dix-huit nouvelles de ce recueil. Elle a en effet réussit à créer une véritable alchimie et cohérence entre des auteurs issus de milieux et ayant des parcours et des expériences fort différents. On voit ainsi des nouvelles se répondre, résonner ou offrir des angles de vue divers sur des sujets éminemment noirs : le business de la sécurité et des kidnappings, la condition des restavèks, ces enfants confiés à d'autres familles chargées de leur donner une éducation en échange de travaux divers, les croyances populaires ou encore le séisme de janvier 2010.
Et si, comme c'est souvent la règle du jeu dans ce genre d'anthologie, certaines nouvelles émergent plus que d'autres – on pense notamment à ce « Doigt » et à cette « Auberge du paradis » qui flirtent avec le fantastique et brouillent les frontières entre la réalité objective et les croyances locales, à l'émouvante « Laquelle des deux ? » ou encore la tragique « Rosanna » – Haïti Noir offre une vision qui assume à la fois son ancrage dans la réalité et une bonne part de subjectivité de la part d'auteurs de la diaspora qui ne portent plus le même regard sur leur pays d'origine et d'auteurs haïtiens qui veulent aussi pour certains d'entre eux voir, à travers la superstition, au-delà de la réalité. Cet ancrage dans des racines si fortes et ce désir de donner à voir un pays trop ignoré fait tout le charme de cette anthologie qui, avec celle consacrée à Delhi apparait comme l'une des meilleures de la série.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier Babelio et Asphalte pour ce partenariat.

Haïti Noir est un recueil de nouvelles sélectionnées par Edwige Danticat et nous présente un peuple dans sa partie la plus sombre. Dix-huit nouvelles noires, où la criminalité côtoie la magie, où la religion se love contre la pauvreté.

Dix-huit nouvelles, dix-huit auteurs, dix-huit histoires et styles différents. Cette sélection nous présente avant tout la richesse littéraire contemporaine du pays le plus pauvre des Amériques – Haïti. Il serait assez difficile de résumer ici l'ensemble des nouvelles, mais la sélection nous montre les différentes facettes, sombres, de ce majestueux pays. On y découvre la criminalité la plus effroyable avec l'enlèvement de jeunes filles et qui sera rendu en échange d'une rançon, ou encore la croyance que peuvent avoir les plus démunis concernant le vaudou et les esprits. Ces différents textes, finalement, nous montre l'âme d'un pays. Les Haïtiens aiment leur région, leurs voisins, mais les circonstances de la vie difficile les poussent vers d'autres horizons bien différents, et peut-être contestables. Pour ma part, certaines nouvelles sortent du lot. J'ai été touché par Laquelle des deux ? de Evelyne Trouillot qui présente deux mamans enceintes du même père et dont l'une d'elles sera prête à tout pour que sa petite fille puisse avoir un avenir plus joyeux. le Doigt de Gary Victor utilise l'esprit d'un homme tué pour se venger de ses ravisseurs par le biais d'une bague. L'ultime département de Katia D. Ulysse traite de la tristesse des Haïtiens qui voient leurs proches quitter leur pays et qui sont prêts à tout pour les avoir prêts d'eux.

Haïti Noir est un recueil qui rend hommage à ce pays et à son peuple, malgré le fait que les textes nous montrent plutôt la face sombre, nous découvrons un peuple joyeux, amoureux de sa terre, mais dont les conditions difficiles le poussent, comment n'importe quel personne qui se retrouverait dans ces mêmes conditions, à avoir des actes répréhensibles et parfois complètement altruiste.

Asphalte, grâce à sa série Noir, nous présente une région du globe au plus profond de son âme, où sont cachés les secrets les plus inavouables, mais c'est là que se trouve l'âme… n'est ce pas !

Haïti Noir ne déroge pas à la règle, un recueil à lire car il présente un pays, non pas lissé comme les autres romans que vous trouverez, mais avec du relief. Passionnant.

Je remercie Babelio et Asphalte pour ce partenariat.
Lien : http://skritt.over-blog.fr/a..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Malgré l'histoire tragique d'Haïti (ou peut-être à cause d'elle), nous avons toujours été fiers de nos origines. La première république noire au monde. La seconde république du Nouveau Monde, après les Etats-Unis. Le premier pays créé à la suite d'une révolution d'esclaves, en 1804, et mis à l'index pendant des décennies pour éviter de donner de mauvaises idées à d'autres.
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Mes bonnes notes au lycée m'avaient confirmé que l'éducation ne servait pas à grand chose lorsque la misère et la déveine vous font la guerre. Je me retrouvais avec mes certificats sous les bras, la bouche sèche et une longue avenue grise et sale devant moi. Il fallait utiliser les gens et les choses avant d'être soi-même utilisé puis rejeté. Telle était ma devise de survie. Aramis l'avait bousculée avec un grand rire.
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Quand les mains douces et chaudes de sa petite Rose lui touchèrent enfin le visage, le cerveau d’Odette s’était comme éteint. Le silence et l’obscurité s’épaississaient, devenaient informes. Puis quelque chose parut bouger à l’intérieur de son corps. Était-elle dans l’eau ? Se noyait-elle ? C’était l’impression qu’elle avait, en tout cas. Elle était en train de se noyer au son d’un bruit sec et saccadé. Elle tenta de recracher chaque grain de poussière de sa bouche comme si c’était de l’eau, mais en vain.

Son corps jouait une étrange symphonie. Elle n’avait plus passé de musique classique dans la maison depuis que sa fille l’avait quittée pour épouser quelqu’un de cette église – une protection de plus contre les fantômes, selon eux. Laisser l’enfant faisait aussi partie de leur plan. La fille d’Odette avait redouté le jour où sa propre fille verrait la terre trembler sous ses pieds, juste avant de s’évanouir, puis de se réveiller avec ce don. Car cela s’était plutôt apparenté à une malédiction, pour la fille unique d’Odette. Les souffrances du monde entier étaient devenues siennes. Elle ne pouvait plus lire, écrire ou même écouter la musique classique qu’elle aimait tant sans que ces voix s’immiscent en elle.
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JE suis assise dans le fauteuil de mon père – un fauteuil de bureau tout abîmé que j’ai traîné jusque devant la maison, sur la terrasse. Il fait son âge : skaï balafré, accoudoirs laissant apparaître un rembourrage qui pique, tissu qui sent son odeur. À moitié abritée du soleil par un acacia, je sirote mon café (corsé, avec une touche de lait), non sans en avoir d’abord versé un peu par terre, comme le fait mon père, pour nourrir nos ancêtres. Dans l’air souffle une brise légère, embaumant l’odeur du café en train d’être torréfié, et les quelques nuages dans le ciel glissent comme des bateaux de pêche sur la mer des Caraïbes. Les conversations des voisins me parviennent par intermittence. De l’autre côté des barreaux de ma prison familiale à Kenscoff, des jeunes filles avec leurs seaux en équilibre sur la tête arpentent les routes de gravier. Des femmes au visage tanné par le soleil vendent d’énormes mangues et des croquants aux cacahuètes faits maison ; des petits garçons en jean coupé courent en cercle pour faire voler un cerf-volant rudimentaire, ou bien jouent avec des camions fabriqués à partir de bouteilles en plastique.
Au bout de l’arc-en-ciel de M. J. Fievre
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Il n'existe pas de pays plus respectueux de la loi qu'Haïti quand les fonctionnaires véreux veulent vous mettre des bâtons dans les roues.
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Video de Edwige Danticat (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Edwige Danticat
A livre ouvert avec Edwidge Danticat.
« C’est peut-être la cinquième fois que j’ai lu ce livre », nous dit Edwidge Danticat, sourire aux lèvres. Elle pense à « Beloved » de Toni Morrison, sa dernière lecture avant son passage en Haïti en juillet 2015. L’écrivaine américaine d’origine haïtienne, très attachée à ses racines, était de passage à FOKAL où elle a été reçue pendant une semaine du lundi 20 au vendredi 24 juillet. « Je suis en train d’écrire un long essai sur l’art d’écrire la mort dans la littérature ». Voilà ce qui explique pourquoi elle a tant de fois relu Beloved.
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