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Gérard Klein (Traducteur)
EAN : 9782264030023
255 pages
10-18 (07/12/2000)
3.72/5   192 notes
Résumé :
La visite de l’accélérateur de particules atomiques aurait pu se terminer beaucoup plus mal pour ceux qui s’y trouvaient lorsqu’est survenu l’accident. Jake, Marsha et les six autres victimes semblent s’en être tirés avec seulement quelques contusions. Pourtant, après cela, les choses ne sont plus tout à fait les mêmes. La réalité se détraque imperceptiblement, au point de se plier aux terreurs et aux fantasmes les plus secrets des huit protagonistes. Parviendront-i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Il est difficile de parler de L'oeil dans le ciel sans dévoiler un peu l'intrigue. Ceux qui veulent le lire sans rien savoir de son contenu devront donc passer leur chemin.

Suite à un accident dans une installation nucléaire, huit personnes gisent au sol, inconscientes. Les protagonistes vont alors se retrouver propulsés dans des mondes parallèles issus du psychisme des autres. L'histoire sera vue à travers le regard de jack Hamilton, électronicien qui a perdu son emploi à cause des supposées sympathies communistes de sa femme.

Dans la 1ère partie, le groupe de personnage se retrouve propulsé dans un monde issu du psychisme d'un vieil homme très bigot. Ils se retrouvent donc dans un univers où tous les codes, les conventions sont liés au religieux. Ainsi, tout s'obtient par la prière, les châtiments divins sont quotidiens. Cette partie est la plus longue, les protagonistes comprenant petit à petit ce qui leur arrive, ce qui permet à l'auteur de poser les "règles" de son récit. le rythme s'accélère ensuite au fur et à mesure des "glissements". La 2ème partie emmène le petit groupe d'accidentés dans une dimension hygiéniste où tout est aseptisé, asexué dont ils s'échapperont d'une façon très surprenante et qui donne lieu à un passage jouissif. Puis, ils seront malmenés dans le monde issu de l'esprit dérangé d'une schizophrène paranoïaque. Enfin, le dernier monde visité est le théâtre d'une sanglante lutte des classes ; l'occasion pour Dick de renvoyer dos à dos le totalitarisme communiste et le maccarthysme. D'ailleurs, dans ce roman, Dick se montre globalement très rebelle, assez individualiste. Les institutions et la bien-pensance en prennent pour leur grade.

De prime abord, on pourrait craindre que le récit soit embrouillé et confus. Ce n'est pas le cas. Au contraire, le récit s'avère finalement assez linéaire. C'est un roman très accessible, en comparaison d'autres romans de l'auteur (Ubik, par exemple est plus difficile d'accès).

Le récit permet à nouveau à Dick de poser une des questions autour de laquelle tourne toute son oeuvre : qu'est-ce que la réalité ?
Dick a un talent tout particulier pour créer des univers qui nous sont à la fois totalement étrangers et à la fois si familiers. Cette sensation étrange, qu'il ressentait dans sa vie de tous les jours, l'auteur sait à merveille la transmettre à son lecteur.
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Du bon K.Dick, du très bon K. Dick même.
Qu'il est bon d'être aussi agréablement surpris quand on attaque un roman qui parait sans prétention comme celui-là, un bouquin qui n'est jamais mis en avant dans les incontournables de l'auteur.
Et pourtant.... pourtant tout y est, absolument tout ce qui fait la force et le charme de ce tortueux et complexe écrivain.
Aucun de ses thèmes favoris de prédilection ne manquent à l'appel. Et l'ensemble demeure constamment accessible et compréhensible.

Philip K. Dick nous narre les aventures d'un petit groupe de personnages qui doivent affronter quelques distorsions de la réalité, et il fait tout cela avec une touche d'humour omniprésente... sarcasmes, ironie, le héros n'a pas la langue dans sa poche. Et chacun de ses comparses représente, dans son approche caricatural et stéréotypée, des symptômes des psychoses et des angoisses de l'auteur. Que ce soit justement dans la paranoïa pure et dure, dans la peur du cliché du communisme, dans le racisme, le sexisme, le puritanisme, la patriotisme américain ou l'intégrisme religieux, on s'amuse à suivre le personnage principal dans tous ces délires en permanence ponctués de dialogues savoureux et bien sentis.

Plusieurs fois j'ai eu peur d'être largué par des réflexions métaphysiques sans fin ou des trips sous acides sans queue ni tête, mais tout est raconté dans le bon rythme, le bon ton, sans lourdeur, et avec des descriptions et explications facilement visualisables.

C'est à regretter finalement que ce livre ne soit pas plus long. Mais mieux vaut un livre trop court que l'inverse.....
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Dans ce livre Philip K. Dick se propose de nous faire découvrir les méandres de la conscience et la façon dont chacun d'entre nous interprète l'univers qui nous entoure et la façon d'interagir avec lui, des choix que nous faisons et de l'impact que ceci ont.
Un accident est survenu et, si les huit personnes sont physiquement sur le sol du bévatron, leurs consciences se trouvent projeter dans l'esprit d'un seul, ils sont alors soumis à la manière dont il pense. Prison impitoyable dont il est bien difficile de sortir.
Soyons franc, au milieu du livre j'ai voulu arrêter ne trouvant que peu d'intérêt à ce bouquin mais en l'enregistrant sur babelio je suis tombé sur la critique de Masa qui avait traversé la même phase que moi et vu son enthousiasme sur la fin, je me suis remis à l'ouvrage.
C'est décidément complètement barré mais je dois reconnaitre que ça tient bien la route. Mais c'est surtout sur son interprétation de la réalité que nous pensons percevoir qui a retenu le plus mon attention. Au passage K. Dick, en profite lors d'explorations de consciences pour dénoncer les concepts dont sont affublés ses compatriotes.
De un j'ai donc remonté la note à quatre. Amis lecteur si vous lâchez en cours de route : laissez-lui encore une chance.
Merci à Masa, Foxfire et Luniver.
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Hamilton est un physicien spécialisé dans les bombes. Exclu de son travail à cause de sa femme suspectée de gauchisme (« favorablement orientée à l'égard de groupes ou de personnes qui sont eux-mêmes favorablement orientés à l'égard du communisme »), il décide de visiter un accélérateur de particules avant de quitter la place. Un accident survient, et il est plongé, avec son épouse et six autres visiteurs, dans un faisceau de protons.

Si le groupe s'en tire sans une égratignure, une surprise de taille les attend à la sortie de l'hôpital : invoquer en vain le nom du Seigneur fait apparaître une nuée d'insectes prêts à les piquer ; les habitants se contentent désormais de prier pour obtenir leur nourriture quotidienne ; les ordalies règlent tous les conflits, et les Champions de la Foi veillent à ce que les commandements du Vrai Dieu soient respectés dans la vie quotidienne.

La vérité apparaît peu à peu : le petit groupe est prisonnier du monde idéal rêvé par l'un de ses membres. Il faudra trouver le moyen de sortir du rêve de chacun des huit membres pour retrouver la vie réelle.

Philip Dick reste pour moi un cran au dessus des autres dès qu'il s'agit d'imaginer des mondes parallèles, et ce roman nous offre la chance d'en avoir plusieurs réunis en un seul livre. Chacun de ces mondes possède sa logique propre et son ambiance basés sur la personnalité de la personne qui l'invente : la foi, la paranoïa, le dégoût du sexe, ... L'imagination de l'auteur est jubilatoire, il y a des quantités de petits détails qui viennent apporter la touche finale au tableau (on ne verra pas beaucoup de mondes où les supermarchés vendent des offrandes en conserve). L'atmosphère générale est aussi particulièrement réussie, la réalité nous fuit toujours entre les doigts au moment où on pensait la tenir.

Je pensais avoir fait le tour de tous les bons romans de l'auteur, je découvre avec plaisir qu'il me reste encore quelques pépites à découvrir.
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Encore une fois – l'édition j'ai lu – l'illustration est totalement inappropriée. Je reste encore dubitatif sur le choix de l'éditeur durant cette période. On avait soit une femme toute nue ou un homme tout nu. Bon, passons. le plus important est le récit en lui-même.
Le résumé en quelques phrases viendrait à dévoiler le livre et gâcher la plaisir de la découverte. Il ne fait certes pas parties des grandes oeuvres d l'auteur, a donc peu de chance d'être réédité, mais si quelqu'un souhaite le lire et regarde ma critique, je tiens à rester évasif (désolé pour cette longue phrase). En fait si. En faisant une petite recherche, la dernière réédition date de 2014.
J'ai en mémoire deux livres écrit par Philip K. Dick où j'avais beaucoup de mal à comprendre le livre. C'est un peu ce que j'ai ressenti au début du livre. Tellement difficilement compréhensif que j'ai failli le lâché. Puis, ce génie à développé et placé les pièces. Et là ! Je me dis : « Bon sang ! Je ne sais pas ce qu'il consomme, mais c'est de la bonne ! ». L'auteur à réussit une oeuvre saisissante et complètement ahurissante !
Il n'y a que ce début frustrant, la suite est tout bonnement onctueux. Il nous offre une vision décalée, humoristique. Tout y passe. Et si… derrière ce banal roman se cachait une petite satyre sur l'Amérique ?
L'auteur nous dévoile des facettes de son écriture. J'ai beaucoup aimé ce passage horreur.
Il faut savoir que le livre fut parut en 1957 en pleine guerre froide entre les deux gros blocs, ce qui justifie les passages sur les craintes du communismes. La première édition française était sous le nom de « Les mondes divergeants » (pas la date) puis réédité et intégré sous le nom de « L'oeil dans le ciel » en 1976. J'ai la version « J'ai lu » de 1981. C'est un peu compliqué de se retrouver avec toutes ces éditions, mais assez marrant de voir l'évolution des illustrations. J'oubliais de signaler qu'il a été intégré à une anthologie nommé : « La porte obscure ».
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
S'agenouillant maladroitement, il joignit les mains, ferma les yeux, prit une profonde inspiration, et commença :
— Seigneur, dit-il, murmurant à demi, je regrette ce que j'ai fait à cette pauvre Miss Reiss. Pardonnez-moi si cela est possible.
Il resta agenouillé pendant une minute, se demandant si cela suffisait. Et s'il avait fait ce qu'il convenait. Mais, peu à peu, un sentiment de colère vint remplacer son humble repentir. C'était pour un adulte une position anormale. Une posture dépourvue de toute dignité, et surtout, une attitude à laquelle il n'était pas habitué. Plein de ressentiment, il ajouta un ultime paragraphe à sa prière.
— En réalité, elle le méritait.
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Hamilton se demanda ce que diraient les éboueurs lorsqu'ils viendraient chercher les ordures. Un petit tas d'os bien propres se trouverait devant la porte, des os convenablement polis, sucés, puis jetés. Avec peut-être, quelques boutons et autres agrafes métalliques.
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À partir d’aujourd’hui, je serai parfaitement honnête avec tout le monde, je dirai exactement ce que je pense, et je ferai exactement ce qui me plaît. La vie est trop courte pour agir autrement.
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Nous avons des indices ici, dit McFeyffe. J’admets qu’aucun d’entre eux n’est significatif en lui-même. Mais ajoutez-les les uns aux autres, et si vous considérez la moyenne statistique, c’est diablement au-dessus, Jack. Votre femme est mêlée à trop de mouvements gauchisants. […] 99% de votre femme peut être parfaitement américain, elle peut être une bonne cuisinière, une bonne conductrice, payer ses impôts, être généreuse, et cuire des gâteaux pour les kermesses. Mais le 1% restant peut être engagé dans le Parti Communiste. C’est tout.
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Comme vous le savez, Sigmund Freud considéra le concept psychanalytique du sexe comme une sublimation possible de la pulsion artistique. Il montra que le besoin fondamental de tout être humain était de s'exprimer au moyen de la création artistique et que ce besoin contrarié se transformait et s'altérait dans sa forme dégénérée, l'activité sexuelle.
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Depuis Jules Verne, de Philip K. Dick au groupe Limite, la science-fiction n'a cessé d'évoluer jusque dans ses propres définitions. Ainsi, ses différentes déclinaisons se démarquent d'abord entre elles pour mieux se mêler ensuite. Quand le genre mille fois déclaré mort sort du cadre et rebat les cartes pour mieux se réinventer…
Avec : Serge Lehman, Olivier Paquet, Hervé de la Haye, Guilhem Modération : Caroline de Benedetti
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Un collègue de travail vous apprend qu'il a malencontreusement écrasé un petit insecte. Quelle est votre réaction ?

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Vous compatissez, mais au fond, vous vous en fichez un peu
Tant mieux ! Vous detestez ces petites bêtes

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