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3,77

sur 638 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
le roman date de 1925 et on ne peut pas dire que cela se lit "facilement".
Il peut rebuter rapidement. Mais si on parvient à entrer dedans, que c'est bon.
Une cacophonie de personnages qui se côtoient sans se voir, ni s'entraider.
Ils se fracassent devant leurs illusions.
5 à 6 personnages retiennent particulièrement l'attention mais derrière la narration "en miettes, se dévoile peu à peu le héros du livre, Manhattan, pricipale protagoniste du récit.
Un montage méticuleux avec pour matériau principal , les lieux, l'atmosphère et les habitants.
Pas facile vous dis-je mais un grand livre à lire patiemment !!!
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J'ai ai aimé ce roman impressionniste sur New-York et j'adhère complétement aux nombreuses critiques élogieuses ( voir celle de Nastasia B ) J'ajouterai simplement que les destins des personnages de ce livre ,qu'ils soient riches ,pauvres escrocs ,artistes ,financiers etc... en ce début de 20 ème siècle m'ont rappelé que notre passage sur terre n'est que fugace ,que la ville de New-York ,elle, est toujours là ! grouillante ,pleine de vie ,d' énergie et reste le symbole du grand capital ,de l'argent .Elle attire donc toujours l 'humanité entière ,certains réussiront ,d'autres non ,mais chacun ne fera que passer.
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Roman choral et kaléidoscopique, à tel point qu'on s'y perd quelque peu, et, donc, parfois déroutant… Peu importe, tant le style est époustouflant et la construction originale. Les descriptions d'un New-York en construction permanente, phare de la modernité, réceptacle de tous les espoirs et de toutes les désillusions, alternent avec les bribes de destin de divers personnages pris au hasard dans la mégapole, comme des papillons tournant autour d'une lampe. Une réputation de chef d'oeuvre de la littérature américaine, non usurpée.
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Je ne m'attendais pas à un livre si beau et si prenant. Dos Passos brosse une fresque sur le New York des années 1890 à 1920, mais il ne s'agit pas d'un roman traditionnel, centré sur un personnage ou éventuellement une famille: à travers des scènes de la vie d'une dizaine de femmes et hommes issus de différentes classes sociales durant cette trentaine d'années, on circule dans bien des milieux et bien des endroits de la métropole. Certains des personnages se connaissent ou seront amenés à se connaître au fil du roman, d'autres pas; Dos Passos évite soigneusement toute intrigue, tout romanesque pour simplement juxtaposer ces moments d'existence. Nul autre intérêt ici que la vie des êtres humains et la vie de la ville.
La ville, justement, compte beaucoup ici, comme si elle était en réalité le protagoniste: Dos Passos décrit par petites touches les rues, les intérieurs, les bars, les hôtels, les restaurants, les ports... Tous les sens sont convoqués: on voit, on entend, on sent New York. le décor de cette métropole, sa dureté aussi, sont magnifiquement rendus par un style sobre, sans clinquant ni effets, souvent poétique, quoique discrètement.
Même sobriété dans la peinture des personnages et de leurs émotions: bien des moments sont tragiques ou au contraire comiques, mais l'auteur sait faire ressortir cela sans appuyer, sans pathos ni burlesque intempestif. La joie comme la peine, constamment présentes, n'en ressortent sans doute que plus fortement.
Un magnifique pendant "nordique" aux romans "sudistes" de Faulkner, de la même époque, dans une même veine moderniste.
(Et pour moi, une cure de belle et bonne littérature après l'assommante "Tragédie américaine" de Theodore Dreiser - cf. ma critique de cet ouvrage sur ce site.)
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Il est de ces livres qui vous laissent un sentiment volontaire d'inachevé. Manhattan Transfer est de ceux-là. Une odeur d'éphémère planer sur ces personnages de conditions variés où Dos Passos tente de donner la parole aux bébés tellement il ne veut rien laisser au hasard et cela malgré toute cette hétérogénéité. Son double, Jimmy quitte la ville dans les dernières lignes sans que l'on ait eu l'impression de se promener à New York. La question que l'on doit se poser : Aimait-il réellement cette citée…
Lien : https://eric.bonnave@gmail.com
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Je suis de retour après un voyage dans le temps, un aller retour à New-York, pas la ville que nous connaissons , mais New-York du début du vingtième siècle. Elle n'a pas tellement changé, le même bruissement, le va et vient incessant telle une fourmilière. Dans ce brouhaha John Dos Passos nous fait découvrir un univers "Manhattan Transfer" une ville et des êtres humains. Sur une période allant de la première guerre mondiale au crack boursier de 1929 jusqu'à la prohibition.
John Dos Passos nous raconte à sa manière des vies de femmes et d'hommes, des destins plus ou moins contrariés, moins linéaires que ces rues et avenues.
Nous suivons particulièrement deux personnages Elaine Oglethorpe et James Herf. Deux tranches de vie particulièrement bien décrit par Dos Passos. le point commun de ces deux jeunes gens c'est la solitude, l'ennui, l'éternel insatisfaction, ils trainent leurs mal-être dans les endroits à la mode, rencontrent des personnes pas toujours recommandables dans un début de siècle en pleine effervescence. Elaine est actrice et James Journaliste.
L'écriture de John Dos Passos est particulière, un mélange de nouveaux journalisme à la "Tom Wolfe" et le style "John Steinbeck" c'est mon ressenti. Une belle étude sociologique d'un monde et d'une ville où le " rêve américain" est en train de devenir le leitmotiv d'une société en quête de renouveau. Une belle découverte en attendant de lire sa célèbre trilogie " le 42ème parallèle " suivi de " 1919" et " La grosse galette".
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La narration est assez complexe, l'histoire pas des plus simples non plus et, comme je l'ai lu il y a longtemps, je vais me contenter de quelques réminiscences.
Collages : c'est un peu la technique narrative du romancier ; nous apprenons les événements par morceaux, que nous avons parfois du mal à situer, souvent à cause des changements de focalisation.
Le personnage principal est la ville, celle de New York, et c'est à son portrait que s'attache Dos Passos, essentiellement, par petits tableaux et non à la seule description de la vie des personnages. Ce qui caractérise la ville c'est son état de décadence, dont la peinture n'est guère optimiste : le désespoir ou la fuite. Enfin, je me souviens du symbole de la frontière : le rêve américain de Jimmy Herf, qui se trouve sur la route, sans un sou et qui irait n'importe où (à l'Ouest ?).
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Une histoire de gens venus d'horizons totalement différents, et d'un lieu, la ville cannibale de New-York au début du XXe siècle.
Le titre vient de ce que l'écartement des rails entre le continent américain et l'île de Manhattan n'était pas le même et qu'il fallait aux voyageurs changer de train. Les employés du chemin de fer criaient alors : « Manhattan transfer ».

« Manhattan transfer » résonne comme le nom d'un hall de gare où les gens se croisent, inconnus les uns des autres, mélanges d'existences bigarrées. C'est un roman fourmilière.
Ecriture cinématographique, mouvement perpétuel des protagonistes, croisements de trajectoires de vie, multiplicité des acteurs font vite perdre le fil et transformer le déroulement de l'action en une symphonie cacophonique. le bruit est un élément essentiel dans ce roman. Si l'on y est pas préparé, ce « grouillement » de vie, ce bouillon de culture, peut vite dérouter. le secret est qu'il ne faut surtout pas s'attacher à tel ou tel personnage, bien au contraire, il faut les regarder passer, chacun avec leur propre petite histoire. Il n'y a ni début, ni fin, c'est un peu comme si l'auteur avait décrit un ciel constellé d'étoiles filantes.
Immédiateté, jaillissement, absence d'horizon. le regard ne porte jamais sur l'avenir mais reste fixé sur l'instant présent dans ce qu'il a de plus spontané.
La ville de New-York est le prétexte pour John Dos Passos pour faire jaillir cette multitude d'existences.
L'auteur expérimente le style « courant de conscience », tout comme son contemporain William Faulkner, qui consiste à transmettre les pensées personnelles du personnage, notion de monologue intérieur, en les écrivant, noyées dans le corps de l'histoire, encadrées par une ponctuation adéquate. Il est l'annonciateur des « cut-up » de William S. Burroughs.
C'est un style qui participe largement à la difficulté de la lecture. C'est une oeuvre que l'on n'aborde pas comme les autres. On n'entre pas dans un roman de John Dos Passos comme dans un moulin à vents.
Traduction de Maurice-Edgar Coindreau, professeur de littérature du XVIe siècle à Princeton de 1922 à 1961 et découvreur de talents comme Steinbeck, Hemingway, Faulkner, Flannery O'connor, Truman Capote ou Dos Passos qu'il présente à son ami Gaston Gallimard.
Editions Gallimard, Folio, 505 pages.
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En relisant ce roman vingt ans plus tard, j'ai pu apprécier cette fois-ci la richesse et la beauté de l'écriture de John Dos Passos, l'un des représentants à la fois du Stream of Consciousness et de la Génération perdue. Ses personnages SONT la génération perdue. Celle qui a grandi pendant la première guerre mondiale, qui a vu la fin d'une Amérique puissante et libre tombée dans la répression - La prohibition de l'alcool - et qui est maintenant à l'aube du krash boursier de 1929.
Ellen, petite fille solitaire et charmeuse, devenue une comédienne poursuivie par les hommes, complexe, secrète, superficielle mais aussi profonde. Jimmy, riche orphelin devenu journaliste, ne sachant que faire de son existence.
Ce sont différentes strates sociales qui sont présentées ici dans ce roman ambitieux, qui se rencontrent dans les rues quadrillées de Manhattan. Tous les personnages partagent néanmoins une attitude désabusée, perdue, désireuse de se sortir de là, mais comment quitter New York, la ville ultime?
John Dos Passos pénètre dans les émotions des hommes mais surtout des femmes de son époque avec une grande acuité et sensibilité. J'ai été très touchée par Ellen, notamment, figée dans le rôle de la starlette aux pieds desquels tombent tous les hommes et qui, elle, ne parvient pas à aimer ni à être heureuse.
Le Manhattan des années 20 est dépeint avec un regard de sociologue, grouillant, multiculturel, froid et scintillant.
J'ai adoré relire ce roman, un vrai plaisir, malgré la mélancolie qu'il dégage.
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« Manhattan transfer » est sans doute le plus « passosien » des romans de John DOS PASSOS. En effet, dans ce long roman d'accès parfois peu aisé, tous les ingrédients de l'un des maîtres états-uniens de la plume acérée sont présents. Il peut être même vu comme le livre charnière entre ses premiers romans de structure plus classique, et la trilogie « U.S.A. », l'un des plus labyrinthiques romans de toute la littérature d'Amérique du nord. « Manhattan transfer » est le quatrième roman de DOS PASSOS, paru en 1925, deux ans après « Les rues de nuit » (roman déjà chroniqué en nos pages) et quelques années avant le premier volet de « U.S.A. », l'ossature commence à se complexifier. On peut sans peine arguer d'une oeuvre annonçant « U.S.A. », puisque déjà de nombreux personnages se croisent, s'imbriquent, des tranches de vies superposées et structurant un récit assez déconcertant dans sa forme. Déjà, des coupures de journaux sont glissées çà et là, révélant des faits divers.

« Manhattan transfer » est la représentation des Etats-Unis, en gros entre 1890 et 1920, donc se terminant quasi en même temps que son écriture. Comme toujours ou presque avec DOS PASSOS, les personnages mêmes représentent chacun une image des U.S.A., il n'est peut-être d'ailleurs pas nécessaire d'indiquer ici leurs noms, leur statut social et leurs convictions, leurs objectifs, ils sont les Etats-Unis. Qu'ils soient bourgeois, capitalistes, socialistes, rentiers, ouvriers, chômeurs, anarchistes, qu'ils aient participé ou non à la première guerre mondiale, qu'ils soient ou non déjà sortis de New York (« personnage » central du roman), qu'ils aient un vécu lisse ou tumultueux, tous vont témoigner, par des anecdotes, des affaires en cours, des amours, des regrets, des rejets, etc. le mouvement de populations est prégnant, certains personnages vont quitter la Grosse Pomme, d'autres y arriver en bateau, accoster dans le port et découvrir ce monde bruyant.

Chez DOS PASSOS, la fiction est un prétexte pour dépeindre un monde : celui de « Manhattan transfer » représente la fin du monde considéré comme ancien, et l'avènement du monde moderne, peu après à la fois la révolution industrielle et la première guerre mondiale, monde dans lequel l'homme n'est pas près pour vivre et évoluer. L'homme pas assez moderne justement, truffé de coutumes féodales ou arriérées, qui ne sait pas utiliser la technologie en marche de manière correcte et compétente.

1925, l'homme DOS PASSOS est encore idéologiquement très proche des mouvements anarchistes, ce qui se ressent dans les traits de ses personnages les plus corrosifs et dans ses propos les plus irrévérencieux :

« - C'est pas nous qu'avons fait le monde… C'est eux, ou Dieu peut-être bien.
- Dieu est de leur côté, comme un agent… Quand le moment sera venu, on tuera Dieu… Je suis anarchiste.
Congo fredonna : ‘Les bourgeois à la lanterne, nom de Dieu !'.
- Êtes-vous des nôtres ?
Congo haussa les épaules :
- J'suis ni catholique ni protestant ; j'ai pas le rond et j'ai pas de travail. Regardez ça.
De son doigt sale, Congo montra une longue déchirure sur son genou :
- C'est ça qu'est anarchiste… »

Ce qui frappe toujours chez DOS PASSOS, c'est sa maîtrise déconcertante de la langue, il tient les rênes, c'est lui le pilote, le lectorat se retrouve dans l'incapacité d'envisager une quelconque marge de manoeuvre, DOS PASSOS pense et écrit jusqu'au minuscule détail pour que le lectorat s'imprègne bien de tout ce qui est ici imposé. Par ses descriptions, ses dialogues, l'auteur fait parler le capitalisme, la misère, la compétition, le racisme (pas mal de pics antisémites des protagonistes, volonté de retracer l'atmosphère d'alors ou DOS PASSOS était-il un peu ignorant et partial sur le sujet ?), le progrès, le business, la fin de l'homme en tant qu'identité propre, les magouilles, les bootleggers, les hijackers, la corruption, la prohibition. La fresque est imposante. Il en profite pour glisser quelques thèmes progressistes, l'avortement, le rôle néo-esclavagiste des grandes entreprises, bien d'autres sujets sociaux parfois pertinents voire avant-gardistes. Ce sont autant de thèmes qui déambulent par le biais de personnages parfois errants et désenchantés.

Dans cette immense projection, DOS PASSOS n'oublie pas quelques touches d'humour, bien dissimulé et franchement efficace, comme pour faire une dernière grimace à l'ancien monde en train de disparaître, laissant place à l'absurdité et la déraison du nouveau. Sur ce point, DOS PASSOS peut être vu comme un visionnaire. le monde qu'il montre est violent, égoïste, fait de crimes et d'abus de tous genres, toujours au nom du Dieu argent, la cupidité fait figure d'arme absolue, l'humanisme est rangé aux vestiaires. Pas de héros se détachant franchement de cette vaste étude, car même New York n'est plus une héroïne, car gagnée par la crasse, le béton, le fric et la corruption, elle se fissure et devient témoin impuissant de son propre anéantissement (voir les débuts de chapitres en italique). Sur ce point, il m'est très difficile de ne pas associer DOS PASSOS et plus tard le parcours cinématographique de John CASSAVETES, le rapprochement me semble saisissant.

Vous l'aurez compris, si vous recherchez une lecture estivale colorée et pleine de surprises et rencontres positives, laissez de côté « Manhattan transfer », roman rugueux et sombre, vertigineux et de structure relativement complexe, ce qui fait de DOS PASSOS un romancier original, avant-gardiste et génial car à rebrousse-poil des formes de son temps. Ce roman a été maintes fois réédité, il est perçu comme le chef d'oeuvre de l'auteur, il en est en tout cas la meilleure et la plus audacieuse empreinte.

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