AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,76

sur 593 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une histoire de folie, de conflit intérieur qui dédouble le héros Goliadkine, petit fonctionnaire sans envergure : son double ne le quitte plus dans sa vie quotidienne à Saint-Petersbourg. Situation absurde, mais aussi cocasse, rien ne lui est épargné, l'entraînant dans une spirale paranoïaque qui le mènera à l'asile.
S'agit-il d'un sosie ou d'un fantôme imaginaire issu de son cerveau dérangé ?

La question, laissée à la libre interprétation du lecteur, peut être élargie, me semble-t-il à une préoccupation plus large, que Dostoïevski affectionne : Où se trouve la frontière entre Délire et Réalité ?
Ceci rappelle inévitablement Bachmatchkine, le fonctionnaire étriqué du Manteau de Gogol , Gogol et ses nouvelles fantastiques qui a influencé toute une génération d'auteurs russes, dont bien sûr Dostoïevski, comme en témoigne cette nouvelle.
L'irrationnel et l'incertain, la contradiction, l'impulsion jouent un rôle essentiel pour lui dans les réactions humaines, ce sont des thèmes récurrents dans nombre de ses oeuvres. Cette nouvelle, oeuvre de jeunesse, l'illustre déjà très bien me semble-t-il.

Un seul bémol de taille : l'écriture n'est pas toujours aussi limpide que ses grands romans ultérieurs que j'ai lus avec beaucoup plus de plaisir, en particulier le chef d'oeuvre " Crime et Châtiment " ; mais surtout, le récit aurait pu , à mon humble avis, être raccourci. C'est la première fois que je ressens un peu d'ennui à la lecture d'une oeuvre de cet immense écrivain. Désolée, Fedor !
Si on doit retenir une seule de ses oeuvres, ce n'est certainement pas celle-ci, néanmoins, comme il le disait lui-même dans le " Journal d'un écrivain " des années plus tard : " l'idée en était assez lumineuse ".
Commenter  J’apprécie          660
Ce thème du double diabolique et de la conspiration collective dont traite ce roman a sans aucun doute inspiré pas mal de thrillers de notre époque, et Dostoïevski a très bien su rendre la paranoïa du narrateur, un simple fonctionnaire qui perd peu à peu pied à l'apparition de son double homonyme et physique.
L'originalité du roman c'est qu'on entre de plain pied dans l'esprit du narrateur et qu'il est du coup difficile de faire la part de ce qui est réel et de ce que fantasme le personnage. L'issue est ambiguë: à nous de nous faire une opinion. En ce sens, le récit fonctionne à merveille et nous laisse dans un trouble cauchemardesque.

Cependant, j'ai eu du mal à entrer dans le roman et j'ai été pressée d'en sortir. Les très nombreuses répétitions de scènes et surtout de dialogues m'ont lassée par cette spirale autour de la paranoïa. Il y a bien des passages prenants et angoissants, mais j'en attendais plus, convaincue par d'autres romans de Dostoïevski beaucoup plus prenants et développés. J'en sors déçue.
Commenter  J’apprécie          250
Dostoïevski nous plonge d'une façon pittoresque et empreinte d'une certaine ironie dans les abîmes de la psychose. Les soliloques de notre héros et ses nombreuses déambulations nous entraînent dans le labyrinthe complexe qu'est le cerveau humain.

Goliadkine petit fonctionnaire, incapable de se comporter correctement en société, moqué de tous par ses extravagances et ses nombreuses bévues. Expulsé d'une réunion à laquelle il n'a pas été convié, notre héros va se retrouver à errer dans la nuit noire de Petersbourg jusqu'à cette rencontre fatidique avec son double.

Omniprésent, le jumeau de Goliadkine va, petit à petit, s'insinuer dans la vie de l'aîné, jusqu'à attirer le monopole de l'attention.

C'est sans rappeler cette dualité que l'on retrouve dans l'étrange cas du docteur Jekyll et Mr Hyde, une confrontation avec un autre, mais qui pourtant et bel est bien soi. Ici, le personnage principal va se perdre complètement, nous amenant à nous questionner sur la réelle nature de ce double, est-ce une apparition surnaturelle ou une embardée profonde dans la folie ?
Commenter  J’apprécie          195
Un peu déçue par ce Double, dont j'espérais plus, après m'être passionnée pour les "Frères Karamazov", "Crime et châtiment", "L'Adolescent"... Je n'y ai pas retrouvé la "patte" de Dostoïevsky, mais plutôt un "double", si je puis dire, de Gogol ("le journal d'un fou"). L'aspect "aux frontières du réel" est intéressant, la description du fonctionnement interne du "héros" aussi, mais je n'ai pas été remuée plus que cela... Autre petit bémol, plus sur la forme, je n'ai pas adhéré à cette manière de traduire. Pour les russophones, la traduction reste trop proche du texte, elle manque de naturel, on "sent" les expressions du texte original, et du coup il s'avère plus difficile de "rentrer" dans l'histoire, on reste à la surface linguistique / stylistique ... Je n'avais pas eu du tout cette sensation lors de mes précédentes lectures traduites de l'original. Mais peut-être que les lecteurs ne connaissant pas le russe ne ressentent pas cette gêne.
Bref, ce "Double" n'est pas au sommet de l'immense talent de Dostoïevsky comme le sont tant de ses romans postérieurs, mais il demeure néanmoins une lecture intéressante, en tout cas selon moi!
Commenter  J’apprécie          112
Performance littéraire fascinante que cette mise en mots de cette « descente aux enfers ». le roman se place d'un seul point de vue, celui du héros qui sombre dans la folie. Folie dans laquelle l'auteur nous immerge sans retenue, entre dialogues intérieurs (désordonnés et de plus en plus confus) et conversations réelles, incohérentes et paranoïaques. Il est seulement dommage que certains soliloques s'éternisent un peu trop car ils cassent la dynamique du texte dont le rythme est haletant, tant par la mise en forme incroyable que par la course effrénée du héros qui court autant au sens propre qu'il court à sa perte.
Commenter  J’apprécie          70
Dans ce roman de jeunesse directement inspiré des Contes d'Hoffmann et des Nouvelles de Gogol, le Manteau et le Nez en tête, Dostoïevski montre déjà, malgré l'accueil glacial qui lui fut réservé lors de la parution de son oeuvre, toute l'ampleur de son talent. Avec son improbable héros, obséquieux, narcissique, piètre orateur, abscons, détestable en un mot, Dostoïevski s'essaie au genre fantastique, bien que l'interprétation psychanalytique ne soit absolument pas à exclure : le double, Goliadkine le jeune, comme l'appelle malicieusement Dostoïevski, est-il un être de chair et d'os, doté d'une existence réelle et prenant véritablement la place de Goliadkine, ou n'est-il que l'avatar d'un délire de persécution poussé à l'extrême, d'une paranoïa aiguë, accompagnée d'un dédoublement de personnalité ? Rien ne permet de trancher en faveur de l'une ou l'autre de ses hypothèses, et surtout pas l'attitude des autres personnages, qui accueillent à bras ouverts et sans se poser de questions ce nouveau Goliadkine, encore plus flagorneur, plus agaçant et plus horripilant que l'original. Dostoïevski n'est d'ailleurs pas tendre avec son héros, qu'il méprise ouvertement, s'attirant ainsi la sympathie du lecteur : chaque page marque une nouvelle étape dans sa descente aux enfers, et le pauvre Goliadkine se débat chaque fois un peu moins bien s'exprimant de plus en plus mal, devenant incohérent, obscur, incompréhensible, bafouillant, accumulant les maladresses
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
Commenter  J’apprécie          72
En grand fan de Dostoïevski, je suis en relecture des ses oeuvres, dans l'ordre chronologique et c'est au tour de le double de passer entre mes mains. Et là, c'est quand même la déception. Pour le coup, je ne suis pas le seul. Et il semble y avoir pas mal de raisons justifiées à cela.

Alors que je suis admiratif du style de Dostoïevski (et la traduction d'André Markowicz), son urgence, son moralité sa folie sous-jacente et la tension qui s'en dégage, là, on dirait qu'il est allé encore plus loin que ce que j'avais lu jusque là, tellement loin que cela en est devenu presque indigeste. Certes, la folie? les inquiétudes? du personnage principal le justifient mais la lisibilité en souffre énormément.

Ce roman (fantastique ou non) aurait pu être une vraie réussite si l'histoire avait sa justification. Mais ce n'est pas le cas. Aucune explication vient nous donner du sens. Dostoïevski nous laisse avec nos questions. Ce roman me fait penser à ce roman dingue de William Burroughs, le festin nu.
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/le-doub..
Commenter  J’apprécie          50

Dans le Double, un petit fonctionnaire, Goliadkine, se retrouve confronté à son double, un homme qui lui ressemble trait pour trait, mais qui est plus audacieux, charismatique, et plus apprécié que lui par sa hiérarchie. Ce double va envahir progressivement sa vie, lui voler ses amis, son travail.


Les thèmes abordés sont là folie, la solitude. le héros progresse dans cette folie tout au long du roman. Nous lecteurs, ne savons plus très bien distinguer si c'est lui qui est complètement fou, ou si une vaste supercherie se joue contre lui. Dans les deux cas, pour ma part, j'ai eu beaucoup de peine pour ce pauvre homme qui se débat tant bien que mal avec les malheurs qui lui tombent dessus.


Bien que le style soit saccadé, long, un peu confus (mais à l'image de la folie qui touche notre homme), on ne cesse d'avoir envie de connaître le fin mot de l'histoire. Armez-vous de patience durant les dialogues répétitifs, parfois confus… Ne perdez pas la raison vous non plus !


Verdict : un roman dont le thème m'a inspiré, l'histoire est originale, on s'attache à notre pauvre homme incompris de tous. le livre n'étant pas non plus un pavé, il faut tout de même s'accrocher pour le finir.

Commenter  J’apprécie          41
Monsieur Goliadkine est-il victime d'un complot ou sombre-t-il dans la folie ? Tel est le thème de le double, une oeuvre de jeunesse, de Fiodor Dostoïevski dont la lecture m'a laissé un sentiment mitigé.

Autant avouer que j'apprécie cette thématique, fréquemment croisée dans les thrillers. D'ailleurs, c'est à se demander si certains auteurs contemporains ont pu s'inspirer de ce roman pour leurs intrigues. Ça aurait donc dû me plaire… sauf que c'est un livre de 1846 et plutôt genre littérature blanche. Résultat : un rythme un peu plat à mon goût.
Et puis, qu'on prenne le parti de la folie ou du complot, j'ai trouvé qu'en « ceci » et « cela » il y avait quelques incohérences rendant, au final, l'une ou l'autre des hypothèses peu crédibles.

« Ceci » et « cela », deux mots-phares chez Monsieur Goliadkine, qui me permettent d'en venir au personnage principal du roman. Et là, le talent de Dostoïevski est déjà bien présent (même s'il s'est encore affiné par la suite) et c'est comme si Goliadkine prenait vie. le hic, c'est qu'il ne s'agit pas d'un personnage sympathique, mais qu'il est, au contraire, instable et sacrément horripilant. Paradoxalement, la qualité de plume devient alors presque un défaut car la majeure partie du roman est composée des interminables monologues intérieurs du héros. Et je dois dire que j'ai parfois eu envie de m'arracher les cheveux.

C'est donc une petite déception.
Commenter  J’apprécie          42
Le premier roman que j'ai lu de cet auteur fortement inspiré à ses débuts par Gogol. Imaginez si sur votre lieu de travail, un nouveau salarié vous ressemblait trait pour trait et tentait de littéralement vous vampiriser la vie en piquant vos collègues, vos amis, qui habiterait chez vous, tenterait même d'avoir les faveurs de votre patron; ce serait un cauchemar ! Une histoire très Kafkaïenne en somme.
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (1599) Voir plus



Quiz Voir plus

Crime et Châtiment

Qui est le meurtrier ?

Raskolnikov
Raspoutine
Raton-Laveur
Razoumikhine

9 questions
195 lecteurs ont répondu
Thème : Crime et Châtiment de Fiodor DostoïevskiCréer un quiz sur ce livre

{* *}