طبع في بيرو
Farid Abou Chaar, un jeune libanais a écrit "Le Livre", où il y a mis le fond de son âme et l'a dédicacé "à moi". Il cherche un éditeur à Beyrouth pour le publier et atterrit à l' "Imprimerie Karam Frères, 1908.” chez Abdallah Karam, dit Dudule. Dudule qui lui imprime tout, sauf des livres, cherche d'urgence un correcteur pour l'arabe. Faute d'éditeur, Farid se résigne à cette proposition déroutante.
Dudule trop occupé par son travail et s'enivrant d'autres " labeurs" suite à un grave accident, délaisse sa jeune et jolie femme Perséphone Melki, Perso pour les intimes, décoratrice d'intérieur de son état, au repos. Perso s'ennuie, habitant au-dessus de l'imprimerie, le nouvel arrivant attise sa curiosité. Quand à Farid, il est bien décidé de surcroît à percer le secret de cette femme qui fume, lit et regarde les étrangers dans les yeux. Hé, hé, vous vous dites, vu les circonstances, Farid et Perséphone........
Mais le bijou fatal du récit est l'unique exemplaire du livre de Chaar, "Le Livre" imprimé dans le style thuluth, style de calligraphie arabe précieuse, ("Dotés de toute la palette des voyelles – simples et doublées –, ils étaient rehaussés de fioritures en forme de papillons, de virgules flottantes, de lettres miniatures. Les mots avançaient comme sur un palanquin de signes....."), qui va décider du destin de l'imprimerie et de Farid......L'imprimerie centenaire qui résista aux pires soubresauts de l'histoire du Liban survivra-t-elle à ce dernier péril ? Amours, Littérature, Calligraphie, Affaires louches, Intrigues,......rien ne manque. Un livre qui se lit d'une traite.
C'est fou ce qu'on peut apprendre sur un pays, son histoire, ses coutumes, sa mentalité, sa cuisine, sa littérature......... grâce à sa Littérature.
Jabbour Douaihy est un excellent écrivain libanais dont je viens de lire le second livre, aprés "
Le quartier américain". Si vous n'avez encore rien lu de lui , vous conseille l'un des deux. Celui-ci est son dernier qui vient d'être traduit.
"Savoure ma voix, poésie, savoure
C'est en m'entendant que le rossignol a chanté"