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3,49

sur 1405 notes
edition de minuit, tronquée
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Que dire sur ce livre, que c'est un grand classique...
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Ou l'histoire qui n'est pas écrite.

Cette nouvelle de Maguerite Duras nous parle en dehors du texte. Etrange ? Je ne te le fais pas dire! Car l'écriture y atteint le paroxysme de la subtilité : nous suggérer, à voix étouffée, dans les silences.

Anne Desbaresdes accompagne chaque vendredi son fils à ses cours de piano, chez mademoiselle Giraud, une enseignante stricte qui oscille entre agacement et désabusement car l'enfant lui manifeste assez explicitement son non-intérêt pour ses leçons : « j'aime pas le piano » (on ne saurait être plus explicite, tu en conviendras..) Alors qu'à bout de nerfs elle tente d'inculquer à l'enfant (oui, l'enfant n'aura jamais d'autre nom, il sera appelé ainsi tout au long de la nouvelle) le principe du moderato cantabile, une agitation venue du café d'en bas retient l'attention de sa mère. Un crime passionnel vient d'avoir lieu et elle descendra en faire le constat :

« une femme était étendue par terre, inerte. Un homme, couché sur elle, agrippé à ses épaules, l'appelait calmement.

-Mon amour, mon amour »

A priori, rien ne nous dit que cet évènement va obnubiler Anne, elle sen détourne en sermonnant son fils d'un « quand même tu pourrais t'en souvenir une fois pour toutes. Moderato, ça veut dire modéré, et cantabile, ça veut dire chantant, c'est facile. » Autrement dit, une parenthèse dans le cours de sa vie, dont elle semble reprendre le fil immédiatement.

Sauf que, Anne retournera sur le lieu du crime, ce café banal, où se retrouvent les ouvriers du chantier naval à la fin de leur journée.

Régulièrement, elle y viendra boire du vin.

A chaque fois, elle y discutera avec un homme, Chauvin.

Ils parleront du crime, de la relation entre la victime et l'assassin, du comment ils en sont arrivés à cette fin tragique…

Des questions, des suppositions entre fascination et …. prétexte. Car si leurs échanges tournent autour de l'assassinat, s'y entremêlent, sans transition aucune, des propos sur la vie même d'Anne (son enfant, sa maison…). Et soudain Chauvin n'est plus une rencontre fortuite, il semble la connaître mieux que l'on supposait.

Par moment, on ne sait plus de quoi ils parlent. Tout se mêle.

Que cherche Anne, qui est Chauvin, quelle est leur véritable relation, le couple passionnel est-il une mise en abyme d'eux mêmes.. ? On suppose, on ressent : sous les apparences de conversations anodines au fond d'un bistrot, rythmées chacune d'elles à l'identique, une tension dramatique se joue, moderato cantabile.
Lien : http://ehtusaisquoi.fr/2014/..
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Sublimissime....
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Que de souvenirs pénibles de cette lecture scolaire... que d'ennui...
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Duras, bonjour,

Ainsi débute notre première rencontre, entre les pages d'un Moderato Cantabile dont le titre constitue en effet le rythme du court récit que tu nous offres.

On a eu beau te jeter les pierres pour ces personnages de surface, dénué de toute contenance, apparement ennuyeux, et jamais attachants ; je pense au contraire qu'ils sont pleins de tout, et que ceux qui s'arrêtent à la première ligne de lecture ont perdu la saveur que tu voulais nous faire découvrir, telle celle du soleil couchant, fauve, sur la parois de ce café, qui dessine ces "deux ombres conjuguées."

Tu es un des morceaux de puzzle qui ont participé à la construction d'un Nouveau Roman, et je dois dire que ton rôle a été capital. Ton écriture est celle du tout explorer en n'exposant rien. Faire exploser les sens et les émotions dans une phrase simple, dans un rythme syncopé, dans un manque de détail qui constitue l'essence de cette nouveauté littéraire.

Modéré et chantant, voilà le fil musical (si j'ose dire) de ce récit où se mêlent deux strates d' histoires d'amour qui n'en forme qu'une. le moderato serait cette houle, ce ressac de la mer qui parcourt le Boulevard, les usines au fond, là-bas, qui déchargent leurs hommes le soir venu, et c'est cette patronne du café au bout de la rue, qui participe de l'alarme tonitruante, l'angoisse, le déclencheur du mystère des corps et des coeurs.

Le chantant c'est l'encens des magnolias, perdu ensuite sur le col d'une robe, méprisé ; c'est le dialogue entre Chauvin et Anne, parfois décalé, toujours passionné tacitement ; c'est aussi le "Je sais pas" de l'apprenti pianiste qui vient vérifier si sa mère est toujours là, occupé seulement du vent et du copain du soir, mais aimant et inquiet.

Voilà, on peut te reprocher ta froideur et ton sec coup de plume, Marguerite, je crois que ceux-ci sont trop habitués à la paresse d'une lecture empreinte du service traditionnel. Ces cent vingt-cinq pages sont un petit délice déroutant.

À bientôt.
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La répétition lancinante et obsédante d'une routine quotidienne observée par la protagoniste à peine troublée par de légères variations. Dans un style toujours aussi dénudé et profondément poétique rappelant par ses images étonnantes certains écrits d'Apollinaire, Marguerite Duras décrit l'ennuie d'une femme aisée qui ne parvient pas néanmoins à l'épanouissement total.
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Anne Desbaresdes amène tous les jours son fils à ses leçons de piano. Un jour se joue un drame passionnel près de cet endroit. Elle retrouve alors Chauvin, ouvrier qui travaille pour son mari, très bourgeois, dans un café ouvrier tous les après-midi. Il la fait parler autour du vin. Beaucoup de non-dits, la frustration, les peurs et les conventions sociales. Il faudrait que je le relise.
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Comment un si grand roman peut-être aussi court ? derrière ce slogan facile s'exprime ce que met en scène ce roman : la fin d'un monde. Loin des éclats d'une météorite qui s'écrase ou de la terre qui s'effondre c'est ceux de la destruction de l'existence qui par une pesanteur longue mais certaine aboutit à la vérité qui s'appelle solitude. On retrouve dans l'écriture ce qui spécifie la description dans le nouveau roman selon Alain Robbe-Grillet : l'objet ne survie pas à sa description. Mais ici l'objet c'est les humains. Dans sa critique du roman dans le Figaro du 12 mars 1958, Claude Mauriac disait : « L'univers de Robbe-Grillet, c'est celui des hommes parmi les objets. le domaine de Duras, celui des hommes-objets » Que reste-t-il de nous alors detruit en tant qu'objet ? le même critique nous donne la réponse quelques lignes plus loin : « ou celui [univers] non moins étouffant de Marguerite Duras où la personne humaine n'est plus personne mais souffre » Les mots tels un monstre mangent l'existence mais ne digèrent pas, la souffrante solitude qui demeure tel l'os de poulet qui reste coincé entre nos dents. Au final il n'y a pas actualisation de ces mots si nous ne les lisons pas. La plus grande angoisse de perte c'est par nous que ce produit le processus de la fin. Serions-nous inquiets en tant que coupable ? Ou du moins dans la demi-mesure du complice ?
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