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EAN : 9782364683266
224 pages
Editions du sous-sol (01/10/2020)
3.59/5   16 notes
Résumé :
Geoff Dyer hait les voyages et les explorateurs... Anti-récit de choses vues aux confins du monde, voici un singulier mélange de carnets de route, de reportages et d’essais. Que ce soit dans les rues de Los Angeles, en plein désert du Nouveau-Mexique, devant la tombe de Gauguin en Polynésie ou aux portes de la Cité interdite, ce n’est pas tant l’exotisme ou la découverte qui prévalent ici qu’une drôle de façon de répondre à l’unique question, au fond, qui taraude le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Vous aussi, ça vous dirait bien d'aller ailleurs, surtout en ce moment hein ? Partir, arpenter le monde.. Tiens, vers quels horizons, vous dirigeriez-vous, là, tout de suite si vous aviez la possibilité de vous télétransporter ? Où rêvez-vous d'aller marcher ? Quel monument brûlez-vous de visiter ?
Le journaliste britannique Geoff Dyer, grand spécialiste de jazz, a cette chance de voyager pour son travail : il rédige en effet des chroniques pour le New Yorker ou le Financial Times et ce qui m'a mis sur sa piste, c'est l'article d'Emmanuel Carrère dans le Monde du 2/12/20 qui avoue : « j'ai lu tous ses livres et j'attends qu'il en paraisse un nouveau comme on attend des nouvelles d'un ami. »
En fait, Dyer est un double de Carrère : il est à la fois extrêmement sombre, sans illusions, et fabuleusement drôle (Carrère lui-même le présente comme un mélange de Thomas Bernhard et Woody Allen!), un homme amoureux des lieux et étranger au monde, ici et ailleurs, sans cesse... Franchement, ce recueil d'articles est délicieux d'autodérision et d'intelligence : Dyer apparaît comme un antihéros poltron, hypocondriaque, étourdi, déçu, fatigué, embarqué dans des périples qui prennent très vite l'allure d'antivoyages : documents paumés dans l'avion, rien à voir à l'arrivée (soit parce qu'il n'y a effectivement rien ou pas grand-chose, soit parce que la déception est grande et c'est comme s'il n'y avait rien) ou bien une fatigue telle qu'il n'a qu'une envie : aller se coucher (c'est tellement crevant les voyages!) Bref, c'est souvent plus ou moins raté ou alors, l'intérêt du déplacement ne se trouve pas précisément là où on l'attendait…
Finalement, pourquoi voyage-t-on ? Que cherche-t-on et que trouve-t-on ailleurs ? Est-on capable de voir ce qu'il y a à voir (si tant est qu'il y ait quelque chose à voir!) N'est-ce pas dans le fond une entreprise vaine que de voyager ?
Laissez-le vous raconter son voyage à Longyearbyen pour contempler des aurores boréales, qu'il ne verra évidemment pas ! Tout est hors de prix en Norvège, la température est une vraie torture (sans compter qu'il fait nuit noire quasiment vingt-quatre heures sur vingt-quatre : « Pourquoi diable choisir de vivre dans un tunnel ? » se demande-t-il et quand, en plus, vous vous lancez dans une balade en traîneau … Ah, cette balade en traîneau, franchement rien que pour ce texte, vous pouvez investir dans l'achat de ce livre ! C'est hilarant, burlesque à souhait ! « Le terme norvégien correspondant à la notion de « balade » pourrait au mieux se traduire par « âpre combat pour la survie » dit-il et il ajoute : « je ne prêtais pas attention aux instructions qu'on nous donnait pour attacher les harnais, et de toute façon j'avais du mal à entendre quoi que ce soit à travers l'épaisseur de ma parka, de la capuche relevée de ma combinaison de ski, et le bruit infernal des aboiements de quatre-vingt-dix huskies d'Alaska, dont la moitié en chaleur, trépignant d'envie de cavaler ou de forniquer ou les deux. »
Et ce déplacement à Tahiti pour un article sur Gauguin, les documents oubliés dans l'avion, un musée fermé, des tas de corps tatoués et assez moches, des boissons ultra-sucrées et une sacrée envie de rentrer : « Nous sommes ici pour attendre à l'aéroport de Hiva Oa sous une humidité poisseuse et pour éprouver une bonne fois pour toutes ce qu'il nous est déjà arrivé d'éprouver, quoique de manière fugace, à savoir qu'au fond, nous sommes tout de même contents d'être venus même si nous avons passé notre temps à le regretter. Nous sommes ici pour nous assurer que notre ceinture est bien attachée, que notre tablette est bien relevée et que notre siège est bien redressé avant le décollage et l'atterrissage. Nous sommes ici pour aller ailleurs. »
Peut-être le meilleur du meilleur est-il « White Sands » : Dyer et sa femme traversent en voiture l'État du Nouveau Mexique. le sable s'étend sur la route, la lumière est aveuglante. Pas un chat. Soudain, un auto-stoppeur leur fait signe, trois secondes d'hésitation, ils s'arrêtent. Échange cordial, deux trois banalités, ils repartent. Silence serein. Tout à coup, un panneau : « INFORMATION / NE PRENEZ PERSONNE EN STOP/ CENTRES PÉNITENTIAIRES DANS LA RÉGION » La nuit tombe. Changement d'ambiance dans la voiture. le thriller s'installe tandis que passe à la radio « Riders on the storm » des Doors… « There's a killer on the road/ His brain is squirmin' like a toad » Inénarrable...
Recueil d'articles de presse, journal de voyage, essai, « Ici pour aller ailleurs » nous fait surtout découvrir la personnalité d'un homme fin, sensible, cultivé, drôle, tellement drôle… Car finalement, plus que les lieux dont il nous parle, c'est lui qui gagne à être connu… Une chouette rencontre en tout cas !

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Geoff Dyer, né en 1958 à Cheltenham, est un écrivain britannique. Enfant d'un père tôlier et d'une cantinière en milieu scolaire, il obtient une bourse pour étudier l'anglais au Corpus Christi College de l'Université d'Oxford. Une fois ses études terminées, il part pour l'Amérique où il devient conservateur en chef chez Saatchi Art de Los Angeles. Ici pour aller ailleurs, paru cet automne, est un recueil d'articles pour divers magazines remaniés pour l'occasion.
Un peu moins d'un dizaine de textes de voyages, mais pas dans le sens traditionnel où les voyages vous font rêver ou frémir, l'auteur adopte une approche plus intellectuelle – néanmoins très abordable par tous – faite d'interrogations du genre « où allons-nous ? » et son corollaire « où n'allons-nous pas ? », sur le temps qui passe etc.
Ces récits sont sérieux pour certains, plein d'humour pour d'autres, les deux à la fois souvent. Les voyages vont nous mener à Pékin et la visite de la Cité interdite avec une jeune guide qui va faire battre le coeur de l'Anglais ; dans la ligne souriante encore, cette escapade au Nord de la Norvège où il fait un froid de gueux pour que sa femme puisse voir une aurore boréale. Là nous avons l'angle classique des récits de voyages.
Plus pointu, ce séjour en Polynésie pour le centenaire de la mort de Gauguin, ce qui nous vaut un portrait cocasse du peintre émoustillé par les vahinés : « Et tout en cherchant à comprendre ce qui se passait dans leur tête, il ne dédaignait pas de leur mettre la main dans la culotte, ce que les autres colons jugèrent d'un oeil sévère et possiblement envieux. » Ca se complexifie avec des visites de lieux pour y admirer du land-art : Spiral Jetty (« Jetée en spirale ») est une oeuvre de Land art réalisée par le sculpteur américain Robert Smithson au bord du Grand Lac Salé en avril 1970, ou encore The Lightning Field créée en 1977 par Walter de Maria et installée au Nouveau-Mexique, aux Etats-Unis.
Peut-être préférerez-vous visiter la maison de Theodor Adorno, le philosophe allemand, à Los Angeles. A moins que ce ne soient les Watts Towers dans cette même ville. Si tout l'ouvrage ne mégote pas avec les références culturelles littéraires, cinématographiques voire photographiques, ces deux récits font appel à ses profondes connaissances du jazz. Il y aborde entre autre, un point qui m'a particulièrement intéressé car commun à ma propre expérience (moi dans le registre du rock), comment des photos de pochettes d'albums de disques peuvent nous inciter à aller voir sur place ces lieux…
Le livre est très bien écrit, intelligent mais bourré de cet humour british impayable ; on suit Geoff Dyer avec curiosité, étonné par son regard original sur les choses et les lieux, son caractère « discutable » (souvent prêt à critiquer) ou même peu charitable (quand il abandonne un autostoppeur dans une station service et s'en félicite ! A sa décharge, il avait une excuse ( ?) et vous la découvrirez dans un texte limite angoissant, voir pour ceux qui connaissent « Riders On The Storm » des Doors).
Attentes contrariées et espoirs déçus, interrogations existentielles, tentatives pour comprendre ce qu'un lieu donné signifie et pourquoi nous nous y rendons, telles sont les grandes lignes de cet ouvrage original ne manquant pas d'intérêt.
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"Cela valait-il la peine de faire tout ce trajet pour voir quelque chose que nous risquions de ne pas voir ? Ma foi, les pèlerins continuèrent d'affluer même pendant les longues années au cours desquelles il n'y avait vraiment rien à voir, il aurait donc paru assez pusillanime de ne pas tenter notre chance."

Geoff Dyer entraîne le lecteur dans une grande balade touristique aux quatre coins du globe. Il fait le récit, non sans humour, de ses pérégrinations et surtout des déconvenues qui s'y sont imposées, avec bien souvent un sacré décalage entre l'image fantasmée et la réalité de terrain. Mais, au final, les situations les pires sont celles qui laissent des souvenirs impérissables. On les regrette sans les regretter. Et de tout façon, si on est ici, c'est pour aller ailleurs.

"L'ampleur et la fréquence de mes déceptions ("Je suis par terre, mais pas encore vaincu", fanfaron - pleurnichait Gauguin) étaient la preuve que j'attendais et désirais encore beaucoup du monde, qu'il continuait de m'inspirer de grandes espérances. le jour où je ne serai plus capable d'être déçu, la romance sera terminée ; autant dire que je serai mort."

J'ai adoré les récits de son voyage en Polynésie française sur l'île Hiva Oa sur les traces de Gauguin, de ses visites du Lightning Field au Nouveau-Mexique et de la Spiral Jetty dans l'Utah, de l'épisode de l'auto-stoppeur en plein White Sands, et de son périple norvégien pour voir une aurore boréale.
De très bons mauvais moments !

Un recueil riche en réflexions, en introspection et en émotions, dans lequel on apprend beaucoup sans bouger !
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« Humour anglais » : l'auteur contesterait ce lieu commun, lui qui s'applique à démentir les clichés depuis la Norvège et ses aurores boréales pas forcément au rendez-vous, jusqu'à la tombe de « Naopua A Puufaifiau, soldat : mort pour la France 1914-1918 » se révélant bien plus riche de sens que celle de Gauguin qu'il était venu voir à Tahiti.
Depuis qu'une de ses tantes lui avait envoyé des cartes postales de lieux prestigieux, « l'escogriffe ¬anglais », comme le surnomme Emmanuel Carrère, était partant pour voyager :
« Tous ces paysages, je les avais entraperçus dans des westerns, mais le fait que quelqu'un que je connaissais y soit allé - ait prouvé qu'ils étaient réels - me fit prendre conscience pour la première fois qu'il existait un ailleurs : un ailleurs qui semblait le contraire de partout et de tout ce que je connaissais »
La Cité Interdite est plus décevante pour lui que l'amie de sa guide, mais d'autres sites décrits d'une façon souvent primesautière comme « le champ des orages » au Nouveau Mexique, ou « La jetée en spirale » dans l'Utah, lieux de land art, peuvent lui permettre de glisser des citations plus solennelles :
« Quand le grand empire romain n'a plus été que ruines fumantes […] ceux dont l'âme était encore vivante se retirèrent et peu à peu construisirent des monastères, et ces monastères et ces couvents, ces petites communautés du courage et du travail paisible, isolées, dénuées de tout mais pour autant jamais défaites en un monde soumis à la dévastation, ces communautés furent seules à préserver l'esprit humain de la désagrégation, de la noirceur de ces temps obscurs. D.H. Lawrence »
Son regard décalé est révélateur, et original comme celui du « photographe retardataire », Antoine Wilson « prenant en photo divers endroits où les stars de cinéma se sont assises, sont restées un moment ou sont passées quelques minutes après qu'elles aient quitté les lieux. »
Ce recueil d'articles de 200 pages est agréable à lire : que ce soit le récit de ses déboires de santé, sa vie à Los Angeles bien que ses pèlerinages soient souvent décevants, et même la rencontre avec un auto-stoppeur où il ne se montre pas à son avantage. Sa sincérité permettra le pardon.
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Souvent les Anglais nous horripilent - l'inverse est également vrai. Par exemple au rugby. Ou (parce qu'on y a souvent été confronté) dans le business. Nos systèmes de valeurs, nos histoires, nos visions du monde diffèrent, auxquels se mêlent, persistantes, de vieilles rivalités de vieilles puissances. Ne roulent-ils pas à gauche ? Ne mangeons-nous pas des cuisses de grenouilles ? Il est pourtant des choses qu'ils nous envient, et pas seulement le Périgord ou la French Riviera. Et nous de même, pas seulement les Windsor (je plaisante) ou Bojo (je plaisante toujours). Plus sérieusement, ce que nous leur envions (entre autres), ce sont des écrivains tels que Julian Barnes, Jonathan Coe, Alain de Botton, Nick Hornby ou... Geoff Dyer. Mais où, à quelles sources, dans quels foyers, sur les bancs de quelles écoles, apprend-on cet esprit so british, ce flegme à toute épreuve, cet art permanent du décalage, de la mise à distance, du non-sense ?

Geoff Dyer donc, et son livre Ici pour aller ailleurs, recueil d'articles publiés dans divers journaux et magazines, New Yorker, Observer, FT, Harper's Magazine ou Granta : excusez du peu.

Et ?

Et c'est un festival d'intelligence appliquée aux voyages. Enfin aux voyages, qu'on vous explique, on n'est ni chez Arthur Rimbaud période Aden ni chez Henry Morton Stanley période Tanganika. On est en Chine, en Polynésie, dans divers états des États-Unis, en Norvège mais dans des conditions vraiment confortables. Peut-être inspiré par Céline qui estimait que "voyager, c'est bien utile, ça fait travailler l'imagination", Geoff Dyer s'est dit Banco, avec elle faisons aussi travailler le reste, l'humour, la désinvolture, la culture (très belles pages sur Gauguin, irrésistibles sur Adorno), le contre-pied, la passe sur un pas.

Un conseil : n'attendez pas ici le prochain confinement pour embarquer ailleurs avec Geoff.
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critiques presse (3)
LeDevoir
18 janvier 2021
Une collection d'antirécits de voyage où l'essayiste Geoff Dyer pose en pèlerin coupable, timoré ou récalcitrant.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
FocusLeVif
20 novembre 2020
Les éditions du Sous-sol publient un recueil de récits de voyages de Geoff Dyer, porte d'entrée idéale pour les textes drôles et désabusés de l'anglais.
Lire la critique sur le site : FocusLeVif
LesInrocks
30 septembre 2020
Un anti-récit de voyage déjanté qui donne envie de fuir plus que la Terre ne le permet.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Nous sommes ici pour sombrer dans l'ennui le plus débilitant puis pour nous demander comment il est possible de s'ennuyer à ce point. Nous sommes ici pour attendre à l'aéroport de Hiva Oa sous une humidité poisseuse et pour éprouver une bonne fois pour toutes ce qu'il nous est déjà arrivé d'éprouver, quoique de manière fugace, à savoir qu'au fond nous sommes tout de même contents d'être venus même si nous avons passé notre temps à le regretter. Nous sommes ici pour nous assurer que notre ceinture est bien attachée, que notre tablette est bien relevée et que notre siège est bien redressé avant le décollage et l'atterrissage. Nous sommes ici pour aller ailleurs.
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Nous avions fait tout ce chemin, jusqu'à cet endroit maudit, pour voir l'aurore boréale. Nous étions venus à un moment de l'année qui à tous autres égards, était absolument abominable pour voir l'aurore boréale. Mais voir l'aurore boréale est apparemment une affaire beaucoup plus subtile que ce que les photos - geysers tourbillonnants de vert psychédélique - pourraient laisser croire. Si subtile, parfois, qu'il faut avoir l’œil et l'esprit bien affûtés. Voir, c'est croire - et croire, c'est voir. Une fois qu'on a vu l'aurore boréale - une fois qu'on sait ce qu'on cherche -, on a la conviction qu'on pourra la revoir. De ce point de vue, cela me rappelait de lointaines expériences de défonce (ce qui, dans la foulée, m'amena à me souvenir qu'il existe une célèbre variété de cannabis baptisée Aurore boréale). (...) Plus nous en discutions, plus l'aurore boréale - qui, avais-je cru, était le phénomène le plus banal dans cette partie du monde, à ce moment de l'année - prenait un peu l'allure invérifiable du monstre du Loch Ness ou de l'Abominable Homme des neiges.
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Il paraissait évident que la fameuse pomme du jardin d’Éden avait poussé sur un arbre de la connaissance planté ailleurs. Jusqu'à ce moment-là, Adam et Eve étaient parfaitement heureux là où ils étaient. Et puis ils mangèrent la pomme, dont le goût était légèrement décevant, et ils se mirent alors à se demander si par hasard il n'y avait pas d'autres pommes quelque part, s'ils n'en trouveraient pas de plus croquantes, juteuses et sucrées ailleurs. Ils commencèrent à se dire qu'il existait peut-être un spot plus sympa, et où on mangeait mieux. Ils se mirent même à se demander si le paradis lui-même n'était pas ailleurs en vérité. Mieux encore : ils commencèrent à se dire que cette idée avait un sacré potentiel commercial, qu'il serait possible de gagner sa vie en faisant de l'import-export de pommes et de vendre le paradis comme une destination. De là, pour résumer l'histoire du monde en une phrase, il n'y avait qu'un pas pour arriver aux croisières all inclusive et à la profusion des fruits exotiques dans les supermarchés.
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Il faisait jour quand l’avion décolla et nuit quand il atterrit, quelques heures plus tard, à Longyearbyen. Même si nous avions décollé à l’heure où nous avions atterri, il aurait déjà fait nuit à Longyearbyen. Nous aurions pu y atterrir à n’importe quel moment au cours des six semaines précédentes et il aurait toujours fait nuit noire, et il aurait fait tout aussi froid, plus froid que dans n’importe quel endroit où j’avais jamais mis les pieds, plus froid et plus noir que dans n’importe quel endroit où quiconque ayant pour deux sous de jugeote ne mettrait jamais les pieds. Nous venions tout juste de sortir de l’avion et nous dirigions vers le terminal quand Jessica exprima très exactement ce que j’étais en train de penser : « Pourquoi est-ce qu’on est venu dans ce trou du diable Vauvert ? »
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- Aucun problème, lui dis-je. Un métro bondé, c'est la moindre des choses dans une grande ville digne de ce nom.
Mais je n'avais jamais vu de métro aussi bondé que celui de Pékin. (...) Personne ne resquillait, personne ne jouait des coudes, aucune bousculade ; tout le monde s'était fait à l'idée de vivre en foule et chacun suivait poliment son petit bonhomme de chemin étriqué.
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